Beaucoup s'étonnent de connaître les conditions de ma naissance, cela est particulièrement rare je l'avoue de trouver un Lycan de sang pur. Cela signifie que? Cela veut dire que je suis née lycanthrope. Dans mon cas, il n'y a eu aucune morsure, aucune contamination. Je n'ai pas eu à subir le choc de voir mon corps se métamorphoser subitement et devoir faire face à un changement total de mes habitudes compte tenu de ma nouvelle condition. Rien de tout cela pour moi, j'ai toujours su ce qu'était un lycanthrope, j'ai appris très tôt à le gérer et cela s'est fait sans réelle difficulté. Croyez-moi c'est un avantage de ne pas être en période de transition quand on se transforme en jaguar poilu à souhaits à toute pleine lune. J'ai une autre particularité, celle d'être à la fois une jaguar et une sorcière. Oubliez tout ce que vous savez sur ceux qui comme moi ont des pouvoirs liés à la Magie. Je suis différente de ceux et celles que vous croiserez ici en Nouvelle Orléans? Je suis fille de Weger. Voilà vous comprenez mieux, je suis issue d'une alliance entre un lycanthrope d'un pard de jaguars et leur sorcière. Quel beau mélange, n'est-ce pas? Je n'étais pas vraiment plus haute que trois hommes quand je reçus mes premiers enseignements. Je dis apprendre à maîtriser cette magie si particulière, presque inconnue ici aux Etats-Unis. Je vous vois venir avec cette question : en quoi ma Magie est-elle particulière? Les pratiques ancestrales de ma lignée relèvent d'une sorcellerie fort puissante. Je peux grâce à elle invoquer les esprits, supplier des Dieux, vous réciter des formules et vous concocter des potions et en même temps vous surprendre par mon art. Tout ce savoir me vient directement de la culture des Tamoios, peuple indigène du groupe des Tupis. Les quoi? Les Tupis sont des amérindiens autochtones de la côte brésilienne et je suis leur héritière. Alors vous voyez bien que je suis particulière par la puissance que je possède dans mes mains si douces, si petites, si frêles. Je suis fière d'être ce que je suis car au fond cela fait ma singularité. La différence est source de tellement de richesse même si elle attire bien des ennuis.

J'ai aimé ma vie au milieu de ce pard. Au fond, je crois que j'aurais pu encore rester longtemps à leurs côtés si l'expansion de la ville ne nous avait pas avalés. J'avais su mériter leur respect de par mes talents, comme ma mère avant moi. Elle était mon guide et encore aujourd'hui, je regrette mon existence d'alors. Bon revenons-en à la ville qui grandissait. Face à cette croissance surprenante et dangereuse en quelque sorte, je fus contrainte de fuir la ville qui m'avait vu naître. En toute logique, moi et les miens aurions du nous enfoncer dans les bois alentours, nous éloigner de la ville certes mais rester unis. Au lieu de déplacer notre territoire, le pard s'est dissous. Éclatée ma jolie "famille". Comme si cela n'était pas déjà assez éprouvant de devoir supporter cette perte, je dus me rendre à l'évidence : ma mère n'avait plus qu'un souffle de vie en elle. Elle l'employa à me guider dans la direction à prendre. Elle me fit promettre de quitter le pays de mes origines pour les Etats-Unis. Je ne pouvais lui désobéir et au fond, je ne savais où aller. J'étais perdue. Je pris la fuite. Cette dernière revêtit une étrange apparence à mes yeux. Je l'avais imaginée dangereuse et complexe. Elle fut aisée et rapide. C'est en femme libre et libérée que je fis mes premiers pas dans cette ville si nouvelle à mes yeux encore jeunes. Je n'avais pas encore cette maturité qui aujourd'hui teinte mon regard d'une certaine gravité. Je ne pensais qu'à m'amuser, à voyager. Je ne me fis pas prier pour le faire d'ailleurs. Physiquement, je changeai au gré de mes errances. J'adoptai tantôt le look coloré et extravaguant des années 80. Je devins doucement plus classique avec des robes droites où seuls les accessoires tranchaient et rappelaient la jeunesse de mon esprit. Doucement, j'abandonnai chacune de ces hérésies vestimentaires. Je devins plus posé avant de trouver mon style un peu après les nineties. C'est en 1994 que je me sentis enfin bien dans mon corps et dans ma tête. Je ne voulais plus changer tant je me plaisais et mon style me convenait. Je cessai alors de vieillir, à jamais figée dans cette époque de faste où je pouvais m'amuser dans des fêtes détonantes, prendre du plaisir avec les hommes. C'est une époque où ma maîtrise de la Magie avait elle aussi trouvé son équilibre, elle était ma meilleure amie, la seule compagne à me suivre partout. AU fond, j'aimais la vie et je savais l'apprécier à sa juste valeur et ce, peu importe le lieu où je pouvais me trouver. Encore aujourd'hui, je m'interroge parfois sur ce passé que j'ai laissé derrière moi. Pourquoi le pard a-t-il choisi de péricliter au lieu de se déplacer? Je pense que ce sont leurs propres croyances qui les ont perdus. C'est une certitude en moi, même si je ne me l'explique pas vraiment. Au fond, je ne regrette plus cette existence, j'aime trop la liberté pour ce faire. Je suis arrivée depuis peu à la Nouvelle Orléans et ce lieu m'inspire. Je savais qu'ici, l'occasion va m'être donnée de relever de jolis challenge. Je ne dis pas que ma vie fut toujours idyllique. J'eus des combats à mener, des victoires à mériter. Je sus m'en sortir. J'ai appris à me débrouiller seule car être une solitaire me permet de ne pas être ennuyée par les autres mais me force à affronter les pires situations souvent seule aussi. Pourtant, il y eut cette fois là où je me suis retrouvée unie à cette fille, cette sorcière comme moi. La situation était placée sous le sceau du danger et de l'inconnu. Nos agresseurs nous auraient mis en pièce si nous n'avions su nous épauler mutuellement. Nous avons fait front ensemble pour leur barrer la route et chacune a pu se nourrir de la puissance de l'autre. Nous avons vécu et sans aucune conséquence négative si ce n'est celle de garder un précieux contact entre nous. Elle est ma partenaire de magie, celle en qui je puise. Elle a des qualités fort appréciables comme sa discrétion et son talent. Au fond, je n'ai plus aucun regret.

Avant d'en finir avec vous, je vais vous confier un petit secret : je suis un peu masochiste sur les bords. Comment ça? Ben en fait, j'ai un peu honte de l'avouer mais j'aime voir cette fille me sucer mon sang. Elle est un vampire avec qui je partage certains moments de luxure et où en général elle se régale de mon sang. Je ne vais pas dire que cela est fréquent mais quand ça se produit, j'aime la sensation que cela me procure. Suis-je un être torturé pour autant? Je ne sais pas, je dois avouer qu'il m'arriver de douter de ma santé mentale. Au fond, ces moments ne sont jamais qu'éphémères et cela me réconforte et surtout me permettent de me sentir libre car s'il y a bien une chose que je refuse c'est de me retrouver enchaîner à qui que ce soit. Au fond, dans l'art de l'amour, mon moment préféré est celui où je séduis l'autre, où je le pousse à me céder. Le reste au fond est bien fade sauf quand évidemment, je tombe sur un superbe coup. Ce refus de m'engager est au fond fort logique, je suis une âme solitaire. J'aime me retrouver seule avec mes propres pensées. Certains diront de moi que je suis réservée et prétentieuse ou encore mystérieuse. Ils se trompent tous mais ils ont tous aussi découvert une part de vérité. Je suis intransigeante et cela me pousse à ne rechercher que le meilleur pour m'entourer et les élus sont rares. Certains disent que je juge au premier regard, c'est juste qu'ils ne m'avaient pas remarquées auparavant. Je les ai longuement observé, en toute discrétion. Eh oui, j'aime ne pas me faire remarquer, je préfère le calme au faste. Avoir tous les regards posés sur moi me donnerait tellement le sentiment d'étouffer. Pour en revenir à ma manière de juger les personnes, cela n'est jamais hasardeux. Je me pose souvent sur un arbre pour réfléchir à la meilleure tactique à adopter. Je n'agis jamais sur un coup de tête, contrairement aux apparences. Je vous vois venir, vous me trouvez presque sympathique, n'est-ce pas? Détrompez-vous, je suis agréable quand cela me convient et uniquement quand je le veux. En d'autres temps, je suis moins affable et si vous êtes du camp ennemi, je me montrerai redoutable et dangereuse pour votre petite vie. Si je n'aime pas tuer, je ne me refuse pas pour autant à faire couler un peu de sang. Si un jour, on m'a amusée, il se peut que le lendemain on m'ennuie. Je suis quelque peu changeante. Prenez Shawn, j'ai aimé nos ébats mais là je suis lasse. Il s'obstine à vouloir me dominer et si je ne me suis pas rebellée jusqu'à présent, il se pourrait que cela change s'il continue. Au fond, j'avoue être plus sado-masochiste que simple masochiste car l'idée de le punir me fait saliver d'avance.