Molly Malone - Citation :
- « C’est à cette époque qu’un puissant Onirim serpentin du nom de Maav, qui avait l’habitude de se réincarner dans des femmes (chose normale dans une civilisation matriarcale), régnait en tant que Reine Chaman sur ce qui constitue actuellement le comté de Sligo au nord ouest de l’Irlande. Lorsque autour de son royaume, des Prêtres Roi prirent le pouvoir et se montrèrent hostiles et agressifs par le biais d’escarmouches d’abord, puis de guerres de conquêtes, La Reine Maav du se défendre. En effet, l’agriculture nécessitant des terres cultivables et de l’eau douce en abondance, les conflits devenaient inévitables. Maav refusait cet état de fait et décida grâce aux pouvoirs de la Lune de déplacer son royaume hors du monde des hommes dans un Akasha. Malgré sa grande puissance, elle ne put construire son Akasha et défendre ses frontières simultanément. Maav du combattre une coalition de Prêtres Roi aux portes même de son Akasha inachevé. Elle succomba aux assauts répétés de ses féroces adversaires. » Laurent Denni.
Les doigts fins et légers de la jeune femme se refermèrent délicatement sur la couverture travaillée. Ce livre, elle l'avait ouvert tant et tant pour en conter les merveilles à sa fille. L'Irlande et ses légendes tenaient une place importante dans la famille O'Neal. Pas que l'on croit ardemment en toutes ces choses, mais le père n'avait de cesse de rappeler à sa progéniture -ainsi qu'à ses proches, d'ailleurs, ô combien fondamental il était de tenir à jour ses connaissances à propos de ses origines.
Il faut savoir d'où on vient, et ne pas l'oublier. Dans la famille, les leçons sur les noms, le pays, les ancêtres, n'étaient pas une option. Peu de choses l'étaient en vérité, car le patriarche menait son domaine et les siens d'une main de Maître et ne tolérait guère le moindre écart de la part de ses congénères. Autoritaires, froids, dangereux, les O'Neal avaient la réputation de régner en ces terres et sur la population à la manière d'un exemplaire réseau mafieux. Pourtant discrets, ils savaient se faire respecter, et conservaient avec une étrange habileté le secret qui tous les reliait.
Lycanthropie. Des siècles et des siècles à hanter les bois sombres d'Irlande et ses mythes. Des loups vagabonds au sourire carnassier, le pelage étincelant sous les rayons de leur Maîtresse argentée.
Sous la fenêtre de l'imposante maison de campagne, installé dans un fauteuil au coin d'un feu superflu pour sa race, Il caressait sa barbe d'une main lasse tout en exhalant des soupirs mentholés. Au sommet de son impressionnante stature, trônait en bataille, le roux caractéristique de sa lignée, étirant ses reflets mordorés sous l'éclairage tamisé du grand salon où tous attendaient. Trois fils, certains adultes et de précédents mariages. Un frère, ainsi qu'une petite fille et sa mère. Douce et aimante, cette dernière était la plus jeune de toutes les compagnes à avoir partagé la vie de l'Ulfric. Souriante et d'une beauté divine, elle avait été choisie pour sa souplesse et son cœur docile. Celle-ci, Il ne la poursuivrait pas pour trahison. Il n'arracherait pas son cœur de ses dents et ne laisserait pas ses loups déguster ses restes sanglants. Sa nouvelle Lupa était loyale, et terrifiée. Elle se contentait de rester dans l'ombre, d'apporter soutien et confort, puis d'enfanter. Lorsque la roue du temps lui en laissait l'occasion, elle déposait entre les bras d'
O'Neal-père un nouvel héritier.
Le dernier en date, n'était qu'une petite fille. Certainement pas la première, ni la dernière, même si les traits et les yeux fatigués de son géniteur amenaient souvent à se poser des questions quant à ses projets. Maav, du haut de ses six années, tripotaient ses doigts clairs sous l'oeil inquiet de sa mère. Installée sur le parquet entre un vieux livre et sa poupée, elle venait d'écouter avec le plus grand intérêt, la lecture qu'on venait de lui faire. Si peu de choses avaient été saisies par son jeune esprit, elle gardait en mémoire la royauté qui la définissait, ainsi que cette Reine, dont on lui avait légué le prénom.
Ses yeux, d'un bleu des mers de Chine, fixaient nonchalamment l’extrémité de son bientôt
cadavre de cigarette. Un cigare, probablement, prendrait le relais. Et puis, il y eut ce soubresaut. Un hoquet. Alors seulement ses billes colorées dérivèrent sur l'enfant assise à ses pieds. «
Maav ». Long silence suivant la
sentence. Maithias O'Neal avait
parlé.
Tout autour, les lycanthropes observèrent avec distinction la scène qui se jouait entre le Père et sa Fille. Un océan grisé, innocent et intrigué, s'attarda alors sur l'effrayante allure de cet homme si souvent absent. Il n'était qu'une figure, un nuage, qui l'observait toujours sans trop la toucher. Si petite, elle avait pour lui le plus grand respect. Pas par une quelconque conscience de son infinie grandeur, non. Parce que c'était la règle, et que chacun
e s'y pliait dès le berceau.
Maav, cependant, ne courba pas la tête. Dès lors que ses pupilles scintillantes s'ancrèrent dans celles de son père, elle ne les lâchèrent plus. Mis au défi, son géniteur prolongea son silence d'outre-tombe, et attendit. Bientôt, l'enfant s'agita près de lui, tenant sa poupée fermement.
Tension. La main osseuse d'O'Neal père s'arrima sur le jouet dans l'instant, et le lui ôta sans préavis. «
Au feu ». De ses doigts tendus, il sollicita l’intervention de sa femme, qui se précipita pour récupérer l'
automate. D'un regard hésitant, elle contempla sa fille, si candide à l'instant. Son cœur s'étreignit à l'idée de lui enlever son précieux objet à tout jamais, et pourtant dans le doute, elle s'employa à obéir. Telle fut la fin de
Molly Malone, emblème et poupée, dévorée par les flammes d'un orageux soir d'été.
Sans bruit, Maav contemplait les restes de sa
moitié, tas de cendre dans l'âtre de la cheminée. Immobile, elle intrigua les siens, plus encore lorsqu'elle tourna enfin la tête en direction de son géniteur. La moue boudeuse, le regard triste, elle le supplia -dans un mutisme parfait- de s'expliquer.
L'interaction aurait dû être terminée. Pourtant, quand la Lupa s'approcha afin d'éloigner sa fille, son Ulfric l'en dissuada d'un signe autoritaire. Il eut un soupir las, dévisagea son
bien, et l'
invita dans ses bras. Mécaniquement, il l'installa sur ses genoux, et se prit à humer le blond doré de ses boucles parfumées. «
Tu n'as plus besoin de ça. Tu es une grande fille, maintenant. » Sa plus première leçon de vie prenait forme. «
Maav, tu as vu qu'elle était forte et déterminée. Loyale envers ses sujets. Mais n'oublie jamais que le mythe a succombé. » Regard droit, pupilles sombres, voix lente et dénuée de tout sentiment, sinon peut-être d'une certaine fierté, un brin d'espoir. «
Tu n'es pas une légende. Tu seras reine aussi, ma fille. Et tu ne flancheras pas. Tu ne décevras point ton vieux père. »
Que cette approche fut nouvelle, en particulier avec un héritier
femelle, tout le monde s'accorda à le dire. Qu'elle porta ses fruits en revanche, fut moins assuré dans les années suivantes...
* * *
Byron Quinten«
Ne prends pas trop tes aises, gamine. » La bave aux lèvres, il montrait les crocs. Blessé dans sa fierté par une insignifiante femelle, il se retenait patiemment de la
maîtriser. «
Mhh ». Quant à elle, elle ricanait sous cape. Elle était la fille de l'Ulfric, et personne hormis lui, fut-ce les plus dominants, n'avait le droit de la toucher. Son insolence, elle la paierait à la maison. Si le lycan offusqué trouvait le courage de médire de la progéniture de son supérieur...
Maav ne demeurait silencieuse qu'avec son père. Elle l'écoutait, lui obéissait, et profitait de cette espèce de fierté malsaine qu'il éprouvait pour elle afin d'écraser les autres et de faire son nid. Évidemment, agir dans l'ombre de l'Ulfric demandait une certaine discrétion, ainsi qu'un indéniable talent. Elle lui était plus précieuse qu'il ne le montrerait jamais, et au fond, tout le monde le savait. S'il était moins dur avec elle qu'avec ses frères, c'était probablement parce qu'elle se montrait
exemplaire. Ou bien tout simplement parce qu'il n'y avait pas grand chose à attendre d'une femelle...
Et comme toutes celles de la meute, Maav avait grandi dans l'idée que
jamais on ne lui accorderait le moindre pouvoir. Les paroles de son géniteur n'étaient pas sincères et il était évident qu'elle ne régnerait jamais sur rien. Hormis peut-être sur ses consœurs. Tout ce qu'elle pouvait espérer, c'était briller sous le couvert de son père et abuser de son statut tant qu'il était encore le chef. Quand l'un de ses frères viendrait à le combattre pour le remplacer, elle ne serait plus
rien.
Dès sa première étreinte pourtant -demeurée quasiment la seule, elle avait bu ses paroles avec fascination. Avoir grandi dans la peur et l’oppression ne l'avait jamais empêchée de rêver, et elle se disait que
peut-être, cet homme attendait d'elle plus que d'aucun autre. Qu'elle ait raison ou qu'elle se trompe, elle savait baisser la tête quand il le fallait, mais n'était certainement pas dénuée d'ambition. Son prénom était celui d'une Reine, et son père lui avait fait la -fausse- promesse d'un règne fortuné. Elle pensait qu'il n'était qu'une question de temps avant que son propre trône ne lui revienne.
Le bruit sec de ses talons résonnait sur les étroites rues dallées. Nuit Pleine, sans Lune, qu'elle avait choisie avec le plus grand respect des traditions. Ainsi qu'en toute
précaution.
Sur sa droite, trois pubs alignés ; elle s'avança jusqu'au dernier, plus largement réputé que les premiers, et après avoir longuement contemplé l'enseigne mordorée, s'y engouffra sans se presser. A dix neuf ans à peine, presqu'à l'aube de sa vingtième, elle surplombait les années. On lui en donnait vingt cinq d'emblée, peut-être même un peu plus quand on s'attardait sur ses courbes délicates. Surtout très grande, son assurance n'était pas celle d'une femme, mais d'une fille d'Ulfric. De l'extérieur néanmoins, il était bien impossible de faire la différence.
Très vite remarquée, la future lycanthrope fut la cible d'intérêts plus ou moins
civils. Serrée de très près par un cortège exclusivement masculin, elle parvint à se frayer un chemin jusqu'au comptoir, où elle fut accueillie par un serveur tout à fait ordinaire. L'irlandais type, pas très grand et gringalet, un roux caractéristique et des yeux d'un vert grisé. Humain. Elle en aurait mis sa tête à couper.
A sa gauche en revanche, elle reconnut l'attitude constitutive des mâles de sa trempe. Un visage disgracieux, pas moins charismatique, la contemplait en chien de faïence. «
Qu'est-ce que je vous sers ? » Et l'humain fut aussitôt interrompu. «
C'est pour moi ». Maav étudia la situation, et, piégée qu'elle était, choisit de se lancer franchement dans la gueule du
jaguar.
Tout autour d'elle, un large cercle s'était formé. Des lycans, comme elle, étonnés. Ils furent néanmoins rapidement dispersés par un signe éloquent du premier. Il était prêt, il l'écoutait. D'une oreille d'autant plus attentive qu'elle
puait le loup à plein nez...
«
Je sais qui vous êtes » avoua-t-elle sans cesser de le défier.
Mauvaise idée. «
Tiens donc. » Ses iris noisettes prirent soudain une teinte orangée, signe qu'il ne lui était aucunement...
indifférent. «
Et toi, qui es-tu, louve... ou plutôt, fille aux loups... ? » Flair infaillible, il l'avait
sentie. Elle avait leur odeur, partout. Elle en était imprégnée comme si elle y avait été trempée. Elle avait la saveur du
désir interdit,, de la
domination... «
Je suis juste... bien informée. Et inoffensive. Je ne suis pas venue au nom des miens. » Certes non. Car les jaguars avaient beau être seulement de passage dans le pays, ils n'en restaient pas moins pour les loups, affreusement territoriaux, de cruels ennemis. «
Soit. Et que veux-tu ? » Son rituel d'initiation était prévu pour bientôt. D'ici quelques semaines, on lui offrirait la Morsure et alors elle serait louve, lycanthrope, comme les siens, comme son
Père. «
Discuter. J'ai quelque chose à vous proposer. Présentez-moi votre guide ». Etait-ce ainsi qu'on l'appelait ? Elle ne savait rien des jaguars, mais on lui avait bien fait comprendre qu'ils étaient différents des loups. Presque en tout points. «
Rien que ça. » Le félin avala une giclée de son liquide ambré, tournoyant à l'infini dans un verre trop étroit. Il semblait réfléchir à la
proposition. Hésitant, il la fit parler, encore, jusqu'à ce qu'elle s'agite sur son siège, s'énerve, s'agace. Puis, un sourire mauvais étirant ses lèvres gercées, il darda sur ses épaules un dernier regard.
A peine malsain. «
Byron ! » Et, avant qu'un congénère ne prenne sa place, il se pencha à l'oreille de la blonde ; «
Ton humanité t'épargnera peut-être. »
* * *Braeden McLochlainnRun. Le souffle court déjà, elle s'en allait vers l'orée du bois. Ces contrées là, elles ne les avait jamais explorées. Pourtant, et même dans l'urgence, sa bête semblait les avoir inconsciemment
apprivoisées. Un rugissement assourdissant naquit de sa gorge et vint se perdre dans la nuit, comme étouffé par les tapis de mousses qui amortissaient chacun de ses bonds maladroits. Elle le fuyait depuis longtemps, déjà. Et peu habituée à ce corps athlétique, tout nouveau pour elle, elle était ralentie dans sa course. Ses entrailles la rongeaient, avides de chair et de sang, tandis qu'elle se livrait à une seule et unique obsession : fuir.
Cet Homme, elle le connaissait depuis qu'elle était enfant. Fidèle sujet de son père, Bolverk redoutable, il avait été désigné pour la
tuer. Elle venait de lui échapper de justesse, ses muscles à chaud pressés de se défouler. Maintenant, la poursuite allait bon train, et seule sa fougue intempérée lui donnait une chance d'échapper au garou centenaire. Sous sa peau épaisse, la masse de sa bête se mouvait à une vitesse incroyable, si bien qu'elle regagna rapidement une vaste clairière, baignée d'un flot argenté. Elle eut un soubresaut, un râle soulagé quand il y aperçut enfin quatre imposantes silhouettes postées en arc-de-cercle, le port altier et le regard menaçant. Calmes et sereins, ses alliés félins attendaient, prêts à défendre leur dernière recrue. Ils comptaient beaucoup sur l'intimidation en vérité, mais ce ne fut pas vraiment ce qui sauva leur peau cette nuit-là.
Sur le terrain mutilé, jaguars et loups se faisaient face. Maav avait rejoint sa famille d'adoption et se tenait à ses côtés, provoquant la fureur de son
Sang. Braeden McLochlainn, Bolverk de la meute et trois de ses acolytes, montraient les crocs. Le premier, furieux, s'affubla de sa forme humaine pour proférer sa sentence à l'infâme traîtresse. «
Si ça n'avait tenu qu'à moi, je t'aurais tuée sur le champ. » Mais, il n'en avait rien fait, se contentant de la poursuivre jusqu'au bout du territoire. Qui l'en avait empêché ? L'Ulfric, sans doute... Il était inutile de mener bataille contre ces ennemis meurtriers. Inutile de faire couleur le sang pour un être insignifiant et
totalement étranger. Maav serait morte, et puisque sa chair avait échappé aux gueules béantes sur le point de la dévorer, comme l'intimait la coutume, on ne prononcerait plus son nom ni n'évoquerait son existence. Ce soir, elle serait
graciée. Mais pour avoir exhibé la honte de son père en préférant ses ennemis à sa condition, sa substance, son rang, elle ne recroiserait plus la route des membres de la meute sous peine d'en payer définitivement le prix.
Une chance, une seule, ma fille.
Cherry BombUn pas, puis l'autre. Sous la faible lumière, elle cambrait les reins, dessinant de ses gestes les promesses indécentes de son corps de déesse. Qu'elle soit la seule à savoir qu'elle ne les tiendrait pas n'avait aucune importance. Son déhanché malsain asséchait les gorges, enflammait les bassins. Elle était payée pour ça.
Les néons du Narcisse ne laissaient qu'entrevoir la débauche de l'après-minuit. Les corps enlacés sous le cuir et l'acier suintaient de désirs tous aussi pervers, et Elle, maîtresse des pêchés, s'élançait sous la scène dans un costume apprêté. D'aussi loin à sa table, il attira son regard et longtemps, amusée, elle évita ses prières concernées. Lorsqu'enfin elle daigna le rejoindre, elle s'installa en face, et non à ses côtés. Un regard entendu et la conversation était lancée. Il lui avait...
manqué.
«
Libertine à tes heures perdues ? » «
Ca te plait ? » Sourire entendu et verres échangés. «
Je n'aurais pas cru te trouver encore ici ; tu as l'intention d'y rester, pas vrai ? » Grimaçant, elle avala sa première gorgée. «
J'y ai fait mon nid. Et de toute façon... tes copains ne me supporteraient plus. » Après avoir passé des années en compagnie de sa bande de jaguars, les relations s'étaient dégradées. Femelle du dominant au caractère bien trempé, elle avait trop pris ses aises et s'était sentie étouffée. De fait, après leur débarquement aux Amériques, elle avait plié bagage et poursuivi sa route en solitaire. «
La-Nouvelle-Orléans, tout le monde vient par ici. » Tout le monde. Et elle aussi. Mais ses raisons étaient plus ou moins floues. Elle avait été intriguée. Elle y avait vu aussi une possibilité de s'élever dans la hiérarchie des garous... et puis, il y avait ce dernier point. Un frère. Une
curiosité. Un loup de la meute locale, haut placé et pourtant pas à sa tête. Elle en avait probablement beaucoup d'autres de part le monde. Mais celui-là, elle allait le rencontrer.
«
Plutôt classe, pour un club SM... » Rêveur, le lycan contemplait les environs et ses ombres chromées. «
Je dirais que ça ne te ressemble pas, mais en fait... si ». L'oeil rieur, il darda sur elle un lubrique, possessif, presque malsain. «
Je donne le Mal mais ne le reçois pas... »
Dominer était un amusement. Cette débauche dégoulinante aussi ; elle avait passé trop de temps à suivre des règles strictes et machistes, à se sentir oppressée, prisonnière de leurs esprits étriqués. Sa meute d'enfance, n'avait jamais été la sienne. Humaine, elle n'en avait jamais fait parti. Et suffisamment mûre, elle avait définitivement tourné le dos à tous ces principes astreignants. Elle avait choisi la liberté, la
supériorité. Elle n'oubliait pas ses origines, elle savait pertinemment d'où elle venait. Que dans ses veines coulait le Sang des plus forts, des dominants. Seulement, elle avait eu l'illumination et son choix s'était porté sur une race bien plus majestueuse et
évoluée.
La table ébranlée, le jaguar s'était levé. De sa hauteur imposante, -davantage que son corps élancé, il la contemplait. «
Joli nom de scène, aussi. » Un sourire provocateur qu'elle lui rendit sans tarder. «
Mieux que le tien, Byron... » Sa fille, sa création. Son sang. Il lui tendit la main sans plus tarder. Il n'avait qu'une nuit pour en profiter avant de disparaître vers des contrées éloignées.
«
Come on, Cherry Bomb ».