Dire qu'un vampire a une longue histoire est un euphémisme, surtout quand on a vécu sur les routes depuis 358 ans comme Cybèle. Sa vie n'a pas été de tout repos tout comme sa non-mort d'ailleurs.
Il arrive que parfois le destin vous joue des tours, et Cybèle n'a comment dire...pas été épargnée.
Tous les hommes de sa vie l'ont abandonné un par un, c'est sûrement ce qui lui a valu un caractère bien trempé craint de tous. Car une fois que Cybèle a quelqu'un dans le nez on peut être sûr qu'une trêve ne sera possible que lorsque l'une des deux parties mourra. Autant préciser que Cybèle est toujours là à ce jour...
Les origines de ce personnage haut en couleurs remontent à 358 ans dans une région agréable de France, en Gascogne. Cybèle aurait pu vivre à l'abri de toutes difficultés qu'elles soient financières ou autres. En effet, Miss De Réans est une descendante de la lignée des Vicomte de Réans. Malheureusement, l’entité supérieure en laquelle croient les humains en décida autrement. Les dettes s’accumulèrent et les De Réans furent réduits à la pauvreté. Ne pouvant tolérer que leur fille vive dans ces conditions ses parents la placèrent dans un orphelinat près de la capitale française.
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Ce fut là que se joua le destin de la petite Cybèle, au lieu de s’assagir dans ce lieu réputé strict où la politesse et le respect étaient de mise, elle fut accueillie par des rivales aux multiples facettes. En effet, la moitié de cet orphelinat était constitué de jeunes filles souvent invitées à Versailles. Elles étaient communément appelées les courtisanes. Pour les chanceuses, il y avait un mariage après quelques mois ou quelques années, pour les autres, juste la possibilité de passer du bon temps en compagnie d’un comte, d’un roi, ou tout simplement d’un invité volage. Cybèle au nom noble dont la réputation était bafouée par ses imbéciles parents qui ne surent gérer une telle fortune, grandit donc dans cet orphelinat observant ces jeunes filles âgées de quelques années de plus qu’elle. Elle obéissait en silence, cependant, contrairement à ce que pensait tout le monde elle apprit beaucoup en observant. C’est ainsi que lorsqu’elle atteignit l’âge de ses rivales elle fut à son tour invitée à la Cour.
Elle attira l’œil de beaucoup de monde par sa beauté rare et elle n’attendit pas longtemps avant qu’un comte lui tende la main l’invitant à danser dans la grande salle de bal. Cybèle ne put s’empêcher d’afficher un sourire lorsqu’elle reconnut son cavalier qui était un homme très influant. Sourire qui s’effaça aussitôt lorsque ce charmant monsieur murmura à son oreille « Me ferais-tu l’honneur de me donner ton nom douce fleur ? ». Maligne elle feinta, « Pourquoi ne pas me donner le vôtre à la place monsieur ? ». Amusé, le comte connu de tous l’entraîna en dansant vers un balcon où l’on apercevait une nuit étoilée, lui octroyant un baisemain des plus doux il lui dévoila son nom attendant en réponse celui de son interlocutrice. « Mon nom n’a aucune importance, mais si vous le souhaitez…vous pouvez m’appeler Belle ». Quelques mois plus tard, la réputation de Cybèle n’était plus à faire, elle avait couché dans les plus belles chambres en compagnie des hommes les plus influents mais rien n’était jamais assez pour elle. Ce n’est que lorsqu’elle rencontra un Duc qu’elle pensa qu’un mariage serait on ne peut plus approprier pour recevoir un titre de noblesse qu’elle ne devrait qu’à elle à présent. Elle se souviendrait toujours de la belle robe blanche qu’elle avait portée en ce jour ensoleillé mais aussi du vide dans son cœur en n’apercevant pas ses parents alors qu’elle les avait conviés à l’évènement. Plus jamais elle ne les revit. Et elle s’efforça de les effacer de sa mémoire pensant qu’il en était mieux ainsi.
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Lors d’un des nombreux dîners organisés par son ivrogne de mari (oui les aléas de ce genre de mariage c’est qu’on ne découvre les défauts de l’heureux élu qu’après s’être engagé) Cybèle rencontra une dame des plus charmantes nommée Madame de Montespan. A la suite de nombreuses anecdotes échangées, un lien se créa et des secrets furent dévoilés. Notamment, comment Madame la Duchesse accéda à ce titre tant jalousé. Et comme le hasard fait souvent bien les choses Madame de Montespan se trouva être une femme très similaire à Cybèle. Pendant, que leur mari respectifs se réjouissaient à la chasse, ces deux nouvelles alliées se rendaient à la Cour afin de s’amuser. Autant dire que la télé n’existant pas à l’époque, les seules joies étaient le sexe, la chasse pour les hommes, et la destruction massive des courtisanes par des ex-courtisanes mariées mais dont le caractère n’avait pas disparu avec leur virginité. Par destruction, j’entends évidemment le fait de ridiculiser ces femmes devant la Cour entière. Or, lorsque que ces deux inséparables s’en prirent à une certaine Annabelle, elles ne se doutèrent pas une seconde qu’elles le regretteraient amèrement. Annabelle connaissait bien le passé de Madame de Montespan et lorsqu’elle se retrouva à moitié nue devant la Cour grâce à nos deux compères, elle devina dans leur regard moqueur leur responsabilité. Au détour d’un couloir, elle attrapa Madame de Montespan par le bras lui lançant un ultimatum, soit elle confessait son acte puéril, soit elle se ferait une joie de faire part à la Cour ainsi qu’à son cher mari comment elle était devenue une dame – soit disant -- respectée. Prenant ces accusations pour des paroles en l’air Madame de Montespan lui rit au nez et en se rendant à un des bals d’été de Versailles quelques jours plus tard fut ahurie en trouvant Annabelle au centre d’un cercle silencieux dont filtrait des paroles amères à son égard. Voulant se justifier, elle ne trouva rien de mieux que de dire que c’était une manière commune d’accéder à une place commode, et que celle qui n’était pas passée par là lui jette la première pierre. Se trouvant face à une salle silencieuse, elle trouva judicieux d’entraîner sa chère amie dans sa descente aux enfers, confessant que Cybèle avait fait bien pire qu’elle, qu’elle avait eu plus de conquêtes et qu’elle avait même brisé des couples (ce qui n’était pas tout à fait faux mais tout de même) ce que bien sûr elle affirma n’avoir jamais fait elle-même.

Rejetée par le Roi, la Cour mais aussi son mari Cybèle dut quitter Paris. Voulant se réfugier dans un village non loin de la capitale elle fit ses bagages et quitta à contre cœur ce qui était devenu sa maison en pleine nuit. Elle heurta un homme dans son empressement, alors qu’elle marchait tête baissée vers un avenir incertain. Lorsqu’elle releva sa tête, elle l’observa pendant quelques minutes silencieusement. Il était d’une beauté ahurissante et ses yeux étaient luisants comme ceux d’un prédateur né. Elle ne se doutait absolument pas qu’il l’était vraiment, tout ce qu’elle savait c’est qu’elle avait là une chance inouïe. Il prétexta être un ami et non pas un ennemi, il dit qu’il l’avait observé de nombreuses fois à la Cour et qu’elle était une femme exceptionnelle. Amadouée par ses belles paroles elle le suivit jusqu’à son pays natal où elle devint son épouse mais aussi un vampire. Elle se rendit compte que pour la première fois depuis longtemps elle se sentait à sa place à ses côtés et que sa nouvelle nature lui procurait tout le pouvoir qu’elle avait toujours rêvé. Les sentiments qu’elle éprouvait pour son tendre mais dangereux Lord étaient bien plus forts que tout ce qu’elle avait ressenti pour les multiples conquêtes qu’elle avait eu à la Cour. Elle savait qu’une éternité ne serait jamais assez pour tarir l’amour qu’elle ressentait pour lui. Il lui apprit tout sur sa nouvelle nature et elle se délectait d’hypnotiser les humains et de se nourrir à sa convenance. Jusqu’à ce qu’une nuit elle s’éveille seule, dans une maison entièrement vide avec pour seul preuve que son Lord avait bien existé son odeur sur les draps en satin qu’elle étreignait contre elle.

Même si elle ne l’avouera jamais Cybèle a été plus que blessée par cet acte impardonnable et même s’il lui restait une once d’humanité en tant que vampire auprès de son Lord elle la fit taire. Et redevint la belle garce manipulatrice, calculatrice, rancunière et maligne qui lui avait valu un titre de noblesse. Brisée durant les premiers mois elle se réfugia en Italie en guise de transition. Elle bu jusqu’à être repue aux gorges des inconscients qui se promenaient seuls dans les ruelles sombres de Venise, et lorsqu’elle estima que sa fragilité était enfouie au plus profond d’elle, elle partit pour l’Amérique où elle se jura que plus jamais un homme ne lui ferait du mal de la sorte auquel cas il devrait mourir dans d’atroces souffrances.
Mais bien sûr, c’est bien connu…jamais deux sans trois. Asher…Elle passa de somptueux moments à ses côtés et elle pensait même qu’avec le temps elle pourrait lui faire confiance totalement, se montrer comme jamais elle ne s’était montrée à quelqu’un. Il l’abandonna à son tour, la laissant folle de rage. Seul celui qui a été abandonné une fois dans sa vie peut comprendre ce que pouvait ressentir Cybèle. C’est comme…une trahison. Or les trahisons étaient toujours punies. Cybèle se l’était promis « plus jamais un homme ne lui ferait du mal de la sorte auquel cas il devrait mourir dans d’atroces souffrances ».
Elle chercha Asher pendant plusieurs années pensant qu’un homme aussi imbu que lui finirait bien par faire parler de lui, et bien évidemment elle vit juste. Asher Blackstone devenu le maître de la Ville a bien du souci à se faire, Cybèle est en train de faire ses bagages et vient s’installer dans la charmante ville de St Louis. Avis à ceux qui détestent Asher L.Blackstone, joignez vous à elle.