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 Nate Adam Westford • «Extravagance, luxure, décombres d'une vie trop sûre, d'un monde trop pur, partis.» [ TERMINEE ]

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Nate Adam Westford



© Cyrine


    ÂGE PHYSIQUE ; 26 ans
    ÂGE RÉEL ; 26 ans
    DATE ET LIEU DE NAISSANCE ; 14 Mars 1984, Londres, Angleterre
    ORIGINE ET NATIONALITE ; Anglais/Espagnol
    RACE ; Humain
    RANG ;
    ORIENTATION SEXUELLE ; Bisexuel
    CAPACITÉ SPÉCIALE ;



Tell me your secrets




PSEUDO; Elii
ÂGE ; /
FRÉQUENCE DE CONNEXION ; 5/6 j/s
COMMENT TU NOUS A CONNUS ? ; They… THEY KIDNAPPED MEE T_T
COMMENT TU TROUVES LE FORUM ? ; Beau *-*
MULTICOMPTE ? ; [] Oh yeah ! [X] Nope =P
CÉLÉBRITÉ DE L'AVATAR ; Jared Leto <3
CODE DU RÈGLEMENT ;
Spoiler:


Dernière édition par Nate A. Westford le Mar 7 Sep - 22:40, édité 1 fois
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Once upon a time...




Nate Adam Westford •      «Extravagance, luxure, décombres d'une vie trop sûre, d'un monde trop pur, partis.» [ TERMINEE ] Nateba10
Nate Adam Westford •      «Extravagance, luxure, décombres d'une vie trop sûre, d'un monde trop pur, partis.» [ TERMINEE ] Flashb10



Le carton glissa brutalement sur l'étagère, soulevant une épaisse couche de poussière qui se pencha dangereusement au-dessus du vide, lourde, figée, une hésitation faisant trembler la main crispée du jeune homme. Quelque chose était différent, pour une fois l'appartement ne sentait que le tabac, aucune odeur de femmes, de sueur, un calme plat. Embrumé. Les stores étaient baissés, pas totalement clos, mais n'offrant qu'une très légère lumière lunaire, étouffée. La table basse était couverte de cendres, de bouteilles vides et de photos. Le doute se peignait sur son visage, il fixait la boîte avec un mélange d'effroi et de fureur, le coin de sa lèvre tiqua légèrement, les chaînes à ses poignets tintèrent, puis il prit finalement l'objet, et le posa précautionneusement sur la table. Il soupira, fronçant les sourcils, ramassant le joint en équilibre sur le bord du cendrier. En lâchant l'objet, sa main se remit à trembler légèrement, son regard fixé sur l'enveloppe grise. Il serrait les dents, tremblait, mais semblait plus sous l'effet de drogues que d'inquiétudes quelconques. Cet homme, cet être dépossédé de lui même, dans un état plus que second, ne contrôlait plus rien, rien de sa vie, d'aucune vie, vie, mort, c'était… Futile. Tout en lui était ainsi, superficiel, impulsif, si loin de ce monde de ténèbres dans lequel il s'était enfoncé, seul. Superficialité, qui se nourrissait de corps à la manière d'un vampire, ce qui l'animait, le sexe. Le sang en moins.

Un accès de rapidité procuré par ses drogues le porta jusqu'au magnétoscope, qu'il avait acquérir avec tant de peine, cet appareil destiné à ne plus jamais être utilisé, qui avalait lentement la cassette, ce simple rectangle noir, orné de deux yeux blancs, cruels, dont une bande grisâtre sur le côté indiquait simplement « Séance n°1 du 05.08.2006 », grondant sourdement. La télécommande tenait en un morceau grâce à un ruban de scotch serrant étroitement le milieu de l'objet, le rendant presque impossible à utiliser. Le son grésillait, l'image était trop trouble pour être comprise, des lignes s'entrecoupant dans une tempête de points noirs et blancs, L'image oscilla, longtemps, un mur blanc s'affichait, sale, en fond d'une chaise en métal. La seule vision de ce lieu, immuable, inconnu, éveilla un cri de haine et de fureur en lui, ou plutôt un feulement brutal, torturé. Il pressa la touche pause, inspira.



« Une silhouette apparut à l'écran, d'abord trop sombre pour être identifiée. Un homme, assurément. Grand. Il s'assit sur la chaise, simplement, visiblement mal à l'aise. La lumière se stabilisa enfin, découvrant son visage. Ses cheveux hérissés s'emmêlaient, étaient visiblement sales, quelque chose collait entre les mèches, sec, sombre, déteignant sur le côté droit de son front. Les couleurs n'étaient pas nettes, presque désaturées, mais cette matière s'étendait sur ses mains, ses avants-bras, et des taches luisantes sur son débardeur gris semblaient y appartenir. C'était «une putain d'évidence», comme l'aurait dit l'homme en question, il était maculé de sang. Et visiblement pas du sien. Son jean était lacéré, et cela n'avait rien d'un effet de mode. »


Il interrompit, recroquevillée, ayant abandonné le joint sur la table, plaqué contre le canapé, par terre, les poings serrés, l'un maintenant une bouteille transparente, presque vide. Dans un effort étrangement difficile à son corps perturbé, il reprit.


« L'homme était assis, les mains dans le dos, laissant deviner des menottes. Ses piercings brillaient étrangement à l'écran, arcade, narine, lèvre, une chaîne entourait son cou, plusieurs ses poignets, une autre entourait sa ceinture. La lueur était étrange, fascinante, relief dans cette image figée. Mais ses traits, épargnés par le sang, étaient beaux. Dans un corps si sombre, ils étaient fins, sa mâchoire était nette, fine, marquée d'un bouc plus clair que ses cheveux. Il n'avait rien d'une sculpture grecque, mais ses yeux suffisaient à rendre ce visage superbe. Limpides, clairs, étincelants, ils étaient baissés, ses sourcils se fronçant, jetant une ombre sur le bleu irréel de son regard. Un jour, il avait mis cette beauté en valeur, cela se voyait, il s'était entretenu, avant, il avait été quelqu'un d'autre. Différent de ce corps sans vie. Un raclement de gorge retentit, et l'homme releva légèrement le menton, son regard trahissant une douleur, profonde, l'incompréhension.

- Monsieur Nate Adam Westford, nous avons d'excellentes raisons de croire que vous êtes responsables du meurtre, et du viol, de May Brown. Cet interrogatoire est le huitième. Vous ne pouv…
- Je l'ai pas tuée !

Il souffrait, il souffrait tant, mais pourquoi ? Il ressemblait à un animal, enfermé, désespéré, affrontant une mort inévitable.

- Vous ne pouvez nier les faits, Monsieur Westford. Les preuves sont là. Elles ne mentent pas.

- Je l'ai pas…
- Si, vous l'avez tuée. Monsieur Westford, cet entretien ne sera jamais visionné, il n'obéit à aucune loi, je sais que vous êtes coupables, et vous avouerez.

La voix était si calme, posée, froide. L'accusé ne tentait même pas de se libérer, de parler, il avait crié, hurlé, mais seul l'écho lui répondait. La voix froide tentait de le pousser à bout, voulait quelque chose.

- Vous étiez drogué, les preuves ne mentent pas. Nous avons retrouvé l'héroïne et la marijuana. Vous avez abusé d'elle, et quand sa résistance s'est faite trop intense, vous l'avez poignardée, six fois. Des faits très simples, évidents. Comment voulez-vous plaider votre cause ? Vous ne savez rien, vous étiez drogué. Vous étiez dans l'entrepôt, drogué, ensanglanté, et personne d'autre n'y était. Qu'est-ce qui vous fait croire que j'ai tord ?
- Non ! Je la connaissais pas !
- Monsieur Westford, qu'est-ce que cela prouve ? Il n'y avait Personne d'Autre. Elle ne s'est pas suicidée, et elle a été violée. Avouez.
- Je l'ai pas tuée, je vous le répète, je vous le jure ! C'est impossible ! »





CHAPITRE 1 : « Le voyage est court, alors autant le faire en première classe. »

- Nate… Nate ! Tu fous quoi là !
- Euh, désolée. Je dois y aller.
- Quoi ?

La jeune fille avait l'air choquée, offusquée, elle tenait le drap blanc contre elle, s'en servant comme d'un vêtement de pudeur. L'adolescent qui lui tournait le dos était pressé, frénétique, il remettait son t-shirt en tout hâte, son téléphone en main, et bondit vers la porte. Au dernier instant, il tourna la tête, son regard d'un bleu angélique tombant sur la blonde échevelée qui le fixait avec frustration.

- Ecoute Ann, c'était fun, je… J't'appellerai, promis.
- Mais..
- C'est urgent.

Il ne lui adressa qu'un sourire, tout ce qui avait de plus charmeur, superficiel et faux, et claqua la porte, brutalement, courant comme si sa vie en dépendait à travers l'appartement. Il passa le hall, la porte, dévala les escalier, émergea de l'immeuble, et courut à en perdre haleine. Nate n'avait à l'époque rien à envier à personne, Il était au-dessus de tout, ici, pour lui il n'y avait pas de monde extérieur, rien. A cette époque, tout le monde connaissait son nom, le sien et celui de sa famille. Nate Adam Westford, fils des Westford, une famille riche et excentrique d'anglais qui avaient fait construire deux villas au beau milieu de la ville. Leur fils était aussi bien connu de l'Education, pour ses résultats et exceptionnels, que de la police, pour multiples affaires d'alcool et de drogues. Mais l'argent achetait la sécurité de Nate, et la continuité de ses loisirs divers. Il n'avait qu'à peine 16 ans, et régnait sur toute la jeunesse de la ville. Ses fêtes, sa façon de traiter son entourage comme des serviteurs, sa parfaite indifférence, sa manie de séduire tout ce qui était féminin autour de lui, sa supériorité, qu'il s'était donné et que chacun respectait, pour une raison inconnue et illogique, simplement subjugués par le jeune anglais. C'était sa différence, sans doute. Il n'avait rien d'un australien type, ne surfait que très peu, ses cheveux étaient d'un brun sombre envoûtant, et il était bisexuel. On l'aimait, le détestait, l'admirait, le convoitait, le désirait, mais chacun avait un avis sur lui, en parlait, toujours.

Et lui se foutait de tout, toujours. Sauf qu'il y avait une exception. Cette fille, il la connaissait depuis qu'il habitait ici, depuis 9 ans, et ils n'avaient strictement rien en commun. Elle détestait l'Australie, ses parents, sa vie, la vie. Elle était en danger, constamment, et n'avait que lui pour la protéger, et c'était insuffisant, malheureusement. Il ouvrit la porte de sa maison, elle n'était jamais fermée, ils n'y pensaient pas, et courut jusqu'à la chambre de son amie, l'ouvrant sur un spectacle effroyable.
La femme pleurait, criait, elle était grande, ses cheveux blonds attachés en chignons semblant décoiffés, elle le suppliait, le suppliait d'arrêter, lui disait qu'il n'avait pas le droit, mais combien de fois avait-elle pleuré ainsi ? Elle ne souffrait pas réellement, mais elle avait peur… Et l'homme, ce monstre de brutalité, hurlait, frappant sans relâche une silhouette, à terre, gémissante. Nate savait qu'il ne pouvait perdre de temps, il n'avait que la surprise pour alliée, et se jeta donc sur lui, le poussa, attira la silhouette à lui. L'homme vociférait, jurait, l'alcool le rendant incompréhensible. Il se rua vers le jeune homme.

- Lâche ma fille, bâtard ! Mêle toi de tes affaires !

Combien de fois était-il intervenu, perdant parfois face à la haine du père de la jeune fille ? Ce cinéma durait depuis des années, mais ça n'arrêtait pas. Ce père était un démon, et lui avait eu l'idée idiote de l'empêcher d'arriver à ses fins. Mais cette fois l'ivrogne était tellement bourré, que ses gestes étaient imprécis. Cet homme était dangereux, battait sa fille, sa femme, détruisait sa famille qui s'accrochait à lui, pour une raison inconnue. Il n'y avait personne pour qui il put exprimer un plus grand mépris que cette homme, ce père de famille incapable de rester sobre. Il dut encaisser un coup au thorax, qui lui coupa violemment la respiration, mais quand l'homme prit son élan pour l'envoyer à terre, l'adolescent attrapa son bras, le tira vers lui, faisant perdre l'équilibre à son opposant. Cet instant fut parfait, mais trop court pour en profiter. Il devait partir, maintenant, avec elle.
Récupérant la main de sa protégée, il l'entraîna vivement vers l'extérieur, haletant. L'extérieur était la sécurité, pour elle. L'air frais pénétra leurs poumons, brusquement, loin des relans d'alcool. L'ivrogne ne sortirait pas. Il dut la porter, c'était souvent le cas, jusqu'à chez lui, entrant dans un grand soupir de soulagement dans la villa.
Il la tenait dans ses bras, la serrant contre lui, tentant de la rassurer. Ses cheveux blonds ensanglantés tombant devant son visage, dont il repoussa quelques mèches, perdaient de leur éclat, ainsi décoiffés.

- Tout va bien, t'es en sécurité maintenant…

Il s'efforçait de répéter cette phrase, tandis que les premières larmes de la jeune fille coulaient sur son torse.

Il s'était attaché à elle, c'était un peu comme sa meilleure amie, si on pouvait parler d'amis, autour de lui. Depuis des années, il avait su qu'il se passait quelque chose dans la maison, à l'autre bout de la rue. Au début, ses parents l'avaient trouvée sur le bord de la route, et l'avait recueillie pour la nuit, jusqu'à ce que la mère de la petite ne vienne la chercher. Cela devint fréquent, les Westford ne supportaient pas l'idée de laisser la gamine entre les mains de ces fous, mais ne pouvaient rien faire. Et la petite n'accepta jamais qu'ils appellent la police. Depuis ce temps, Nate n'avait jamais cessé de vouloir la protéger, que ce soit au collège ou au lycée, il ne laissait personne lui attirer d'ennuis, et si elle l'appelait, peu importait le moment, son unique but devenait de la protéger. Personne ne savait. Et pourtant il n'était pas amoureux d'elle, Nate Westford n'était jamais amoureux de personne. Mais il ne niait pas son affection pour elle. Elizabeth.

C'était il y a combien, 2 ans ? La fête avait été organisée par Jessica W. Summers, dite Jesse, une anorexique aux cheveux platines, connue pour sa débauche, son teint pâle sans aucun défaut, et ses soirées particulièrement arrosées. Cela faisait peut-être une heure que la fête avait commencé, et la piste de danse était animée d'une ambiance alcoolisée, les tables étaient couvertes de lignes de cocaïne, de cannabis. Nate Westford était sur la piste, resplendissant dans son jean hors de prix et son débardeur noir, une main ornée d'une bouteille de vodka et l'autre autour de sa taille, à cette fille superbe, qui ondulait contre lui, avec splendeur. La drogue l'avait gagné, et ses sens appelaient sa cavalière, sa chevelure dorée, son corps superbe à lui. Jesse, elle, était la reine, ce soir là, se déhanchant au centre de la piste, dans sa robe de sequins argentés, entourée de prétendants. Le salon était plein, la boisson coulait à flot, et c'était dans cet univers de destruction que vivait Nate. Il ne connaissait pas de limites, ne savait pas s'arrêter, et ne le souhaitait absolument pas. Et si toutes les filles de la salle désiraient son attention, ne serait-ce qu'un peu, en particulier Jesse W. Mais il n'avait d'yeux que pour celle avec qui il dansait. Liz. Elle était électrique, autant que lui, et sûrement aussi droguée.

Pour la première fois depuis qu'il la connaissait, il la voulait vraiment, et ne le cachait pas, il y avait quelque chose d'exaltant à danser avec elle. Une jeune fille passa, vêtue d'une robe si courte qu'elle aurait pu être un t-shirt, doré, miroitante, un plateau sur la main, couvert de verres remplis de vodka, la moitié déjà vides. Il en vida un, sachant pertinemment que Liz ne buvait pas, et fumait à peine. La musique était forte, enivrante, mais il ne pouvait plus penser à autre chose qu'à elle, il l'avait exprimé très clairement, il la voulait. Et il savait qu'elle en était consciente. A cette époque, elle était une amie, d'enfance certes, mais une simple amie, ils ne parlaient pas beaucoup, se retrouvaient quand il l'hébergeait, ou en soirée. Elle n'était pas fanatique de lui, à vrai dire il n'avait aucune idée de ce qu'elle pensait de lui, et c'était sans doute une des raisons pour laquelle il s'intéressait tant à elle. Le courant des gens les porta jusqu'à la terrasse, qui s'étendait sur la plage, les fumeurs s'étant légèrement isolés à cet endroit. Il désigna l'océan sombre du regard, tenant sa main avec un sourire radieux, l'entraînant sur la plage, tirant fermement sur son bras, elle marquant une légère résistance, peu désireuse de mouiller sa superbe robe blanche. Ils éclatèrent de rire, et il parvint à la convaincre à force d'insistance, courant vers l'eau comme deux enfants. Le froid glacial de l'eau les stoppa net, leur élan les entraînant jusqu'à la taille. Leur rire résonnait, heureux, la musique au loin leur parvenant, plus tamisée, il plongea, attrapant ses jambes pour la faire tomber, émergeant à nouveau, trempé, gelé, pris d'un fou rire incontrôlé qui gagna son amie aussi.

Il savait que ces plaisirs innocents, elle n'en connaissait pas la moitié, qu'ils étaient rares et précieux pour elle, alors que lui avait vécu dedans. Il restait face à elle, l'observant, enserrant sa taille, déposant un chaste baiser sur ses lèvres. Puis un deuxième, abaissant lentement ses défenses, l'enlaçant, ressentant ses doigts glaciaux contre sa nuque. Il la porta sur la plage, un silence étant tombé entre eux, leurs regards restant fixement accrochés. L'adolescent se laissa tomber à terre, contre un amas de rochers qui délimitaient la propriété des Summers, l'embrassant, enfin, avec l'ardeur qu'il retenait depuis des heures. Il sentait, à chacun de ses gestes, son consentement. Elle, qui avait noué ses bras autour de son cou, elle, qui lui rendait avec passion son baiser, elle et son regard innocent, intimidé, mais serein. Son corps emprisonnait celui de Liz, il pouvait sentir sa poitrine se soulever plus rapidement, la chaleur de son corps, sous sa chair refroidie par l'eau. La jeune fille n'opposa aucune résistance quand il retira son bas. Le temps d'un instant, il s'arrêta, sa main prête à ouvrir son jean, mais il devait être sur. Elle acquiesça, ses lèvres cherchant celle de l'adolescent, qui s'apprêtait à plonger en elle. Ce qu'il fit, sans réelle douceur. Et ne contrôla plus rien. Ses lèvres avaient glissé dans le cou de la belle, ses mains sur ses hanches, son bassin lui imposant un rythme lent, intense, irréel. Les drogues faisaient brusquement leur effet, et de la manière la plus simple qui soit, ils planaient. Il lui fut impossible de savoir combien de fois ils restèrent là, unis, jusqu'à l'épuisement, mais il savait que les choses ne seraient plus les mêmes.

Depuis ce jour, Elizabeth n'avait plus jamais été une innocente et douce jeune fille. Nate l'avait entraîné sur sa pente, qui descendait droit en enfer. Il savait qu'il n'avait pas toujours été une bonne influence pour Liz, que par sa faute elle avait écopé d'un certain nombre de coups de plus, mais il ne voulait pas la laisser seule. Deux ans plus tard, il la tenait dans ses bras, tendrement.

- Liz…
- Tess, le corrigea-t-elle.


Le geste fut brutal, il jeta la bouteille, si vite que le geste ne dura que trop peu de temps pour être réel. Le V coulait en lui, brutalement. Les éclats de verre jaillirent, l'alcool glissa sur le mur. Il aurait été incapable de tuer cette fille, qui qu'elle soit.


« - Et parce que vous avez pris soin de cette fille, vous pensez être incapable de commettre un meurtre ?
- Je ne Peux pas !
- Vous avez tué May Brown.
- Je l'ai pas tuée merde ! J'avais jamais vu cette fille jusqu'à ce que je la trouve !
- Bien sur.
- Je vous le jure !
- Il n'y avait aucune autre empreinte. Aucune.
- Je n'étais pas là-bas !
- Alors où étiez-vous ?
- Je… Je sais plus...

Les larmes ruisselaient sur le visage du jeune homme, la douleur était évidente. La voix éclata d'un rire sombre.

- Vous ne savez plus ?
- Non ! Écoutez, j'avais jamais vu cette fille, je l'aie trouvée, c'est tout !
- Ne niez pas.

Le jeune homme baissa la tête, ravagé par la haine, l'impuissance et la peine.

- Je vous le répète, j'ai pas tué cette fille. »


Il se releva, déchiré, une autre bouteille à la main. L'image vacillait, il savait ce qu'il s'était passé, ensuite. Mais personne d'autre ne le saurait jamais. Il avait mis des mois à cicatriser, des années à perdre les cicatrices, et certaines perduraient. Il changea de cassette, en tremblant, le visage fermé, mâchoire serrée, retirant ensuite deux éclats de verre de ses pieds. Ce qu'il s'était produit n'avait le droit d'apparaître sur aucun écran. Celui-ci était à présent noir, semblant éteint. Il voulait, devait éteindre. Il n'en fit rien. Ses phalanges étaient entièrement blanches, cadavériques, se mordant brutalement la lèvre. Il inspira, profondément, desserrant les poings, tentant de retrouver son calme olympien, qu'il conservait à chaque seconde, en tant normal. Il ouvrit la boîte noire sur l'angle de la table basse, en sortit un rectangle blanc, translucide, et le déposa sur la table.
Ses mouvements s'enchaînèrent, rapidement, imprécis, une partie de la drogue était renversée sur le verre de la table, mais le reste était entravé par la feuille, roulée maladroitement, brûlant doucement. Il toussa, étouffé par la fumée, fatigué, mais ses yeux revinrent sur l'écran, une forme, simple, qui cette nuit là le terrorisait. Le poste de télévision ronronnait, grondait férocement, telle une bête se ramassant pour mieux bondir, et c'était presque le cas. La fumée l'envahissait, ressortait entre ses lèvres à peine ouvertes, il savait maintenant. Sa vie ne valait rien, un amas de conneries. Il ne demandait rien de plus qu'être ce qu'il montrait de lui même, à part entière. Une âme perdue, dont l'existence reposait sur un boulot qui couvrait ses activités, un commerces de sang, et le sexe. Un monde de débauche, facile, sombre. Il se contentait d'accepter le fait qu'il «avait toujours été un connard», rien de plus. Le ronronnement s'interrompit sur un son métallique, l'image était plus sombre, la lumière déjà faible clignotait dans l'écran.




Dernière édition par Nate A. Westford le Lun 6 Sep - 20:24, édité 8 fois
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CHAPITRE 2 : « Même six pieds sous terre, on peut planer »


« Ce n'était pas le même homme, il était essoufflé, ce n'était plus le sang seul de la fille qui recouvrait sa chair, mais le sien aussi. Les coupures ravageaient ses épaules, son torse, déchirant son haut. Son visage était fermé, il n'exprimait plus rien. Mis à part une souffrance indélébile. Il y avait quelque chose de si sombre, de si terrifiant, dans cette petite pièce dont on ne pouvait voir qu'une chaise bancale, en métal, un mur blanc, sale, et la lumière vacillante d'une ampoule. Les bords de la chaise étaient teintés de sang, le sol à ses pieds aussi. Ses traits étaient tirés, ses yeux cernés.

- Avouez !

- Je… Vous le répète… J'ai rien fait.

Une voix brouillée intervint, surgissant de l'arrière de la caméra, une voix de femme. Cette voix, simple, éveilla une lueur d'espoir dans le regard de Nate. Il ne pouvait imaginer pire torture. Un espoir. Une raison de croire que tout n'était pas perdu. Une torture.

- Laissez le au moins se reposer ! Vous l'interrogez depuis plus de quatre heures !

- Non !

Le regard du jeune homme était éteint, froid. il ne supportait plus la douleur, la lumière, la caméra, son interlocuteur. Sa respiration était devenue saccadée, il était évident qu'à force, il avouerait, peu importe quoi du moment que cela le sortirait de là. Il lui donnerait ce qu'il voulait, un aveu, aussi faussé soit il, afin qu'il soit libéré de cette chaise, de cette pièce, de cette nuit.

- Monsieur Westford, les preuves sont contre vous, et votre parole ne vaut pas grand chose, vous ne pouvez même pas nous fournir d'alibi. Vous êtes coupable. C'est évident. Vous même n'en savez plus rien. Sauf que vous êtes couvert de son sang, et qu'il y a vos empreintes sur le couteau, et qu'il n'y avait personne. Mis à part vous et cette pauvre Mademoiselle Brown.

Il se tut, les dents serrées, épuisé. Son mutisme nouveau ne sembla pas énerver son interlocuteur.

- Vous voyez, nous progressons, vous ne niez plus.

Un brusque mouvement secoua ses poignets, mais il ne parlait pas. Le silence était complet, dans la salle, comme à chaque fois que l'interrogateur se taisait. Il avait besoin d'un souvenir, quelque chose à quoi se raccrocher, où il perdrait le contrôle. Encore plus.

- Vous vous handicapez vous-même. Si vous cessiez de résister, vous seriez déjà au calme, seul, hors du temps. N'est-ce pas ce à quoi les gens de votre espèce aspirent ? Hors du monde, seul. Vous vous croyez fort, au-dessus de tout, planant trop haut pour vous préoccuper de ce qui vous arrive. Pour vous préoccuper des conséquences de votre acte. Je commence à croire que vous ne mentez pas, vous pensez réellement ne pas avoir tué cette fille. Vous l'avez simplement fait, savourant, souffrant peut-être. Que croyez-vous ? Qu'un gamin de vingt-deux ans est plus futé que moi, qu'il a raison ? J'ai arrêté des dizaines de junkies dans ma vie, des centaines, peut-être. Beaucoup craquaient, avouaient, mais ils étaient tous fous. Monsieur Westford, vous avez dépassé la limite de votre démesure. Vous avez mis fin aux jours de quelqu'un. Je sais que vous êtes coupable. Votre détermination est bien moins inférieure à la mienne. Et je vous pousserai à bout, monsieur Westford, jusqu'à ce que vous vous souveniez.


Le jeune homme secoua la tête, relevant la tête, son regard plongeant sur la caméra. L'écran était empli de cet éclair bleuté.

- Coopérez.


Son regard ne quitta pas la caméra, il tremblait légèrement, sous la faiblesse. »



Il pressa le bouton Pause, se relevant péniblement, titubant, manquant de tomber en avant. Il tenta de gagner le frigo, au bout de la pièce, avec peine, forcé à s'appuyer aux meubles, et détournant immédiatement sa tête prise d'une douleur aiguë et trop vive, face à la lumière du frigo. S'équipant de deux bouteilles de vodka, Nate retourna s'asseoir, ou s'affaler, contre le canapé, sur le sol, en entamant une. Il se laissait à nouveau dériver, observant chaque détail qu'il pouvait encore voir, dans le noir, sous les drogues multiples qu'il avait ingurgité. Mais il lui manquait quelque chose, la dose ultime, qui le conduirait droit en enfer, ou au ciel, selon les façons de voir les choses. Une force brusque le prit, précise, éphémère, qui le releva, le porta jusqu'au tiroir le plus proche, et l'abandonna penché au dessus. L'hystérie le gagna, il sortait les tubes, les regardait, les rangeait. Il cherchait quelque chose de précis, et ce ne fut que quand il l'eût entre les mains qu'il tomba à genoux, se traînant jusqu'à la table basse, laissant le tiroir ouvert. L'étiquette était sale, abimée, affichant juste « 2 763, warning ». L'âge du vampire. Posant son doigt sur l'embouchure, il renversa la flacon, et le retourna dans le bon sens, une goutte ornant sa peau, comme son propre sang. D'un coup de langue, il récupéra la goutte, et se laissa un instant à la satisfaction.

C'était simplement fulgurant, le traversant de part en part, exaltant ses sens qui n'avaient pour seule matière que le silence et l'obscurité, éclaircissant ses idées, un éclair de lucidité. Il sentit la force dans ses muscles, la vitesse, le pouvoir. Il s'imagina sur une route, courant. Simplement.
Courant comme si rien d'autre n'importait, pour sa vie, une route au-dessus du vide, de l'éternité. Une route en enfer, sous un ciel blanc, éclatant, d'une lumière trop haute pour être touchée. Cette route tombait en pente, sa destination n'était pas un secret. Il voyait, au milieu de ces lumières, un mot, unique, « Hell », sa destination depuis qu'il marchait sur ce monde. Des lettres si infimes, petites, il en était encore si loin. L'enfer était droit devant, il devait s'en rapprocher.

D'un geste brusque il prit le flacon, et l'avala en deux gorgées, s'effondrant presque, son corps se tendant, vibrant, il était brisé, au plus profond de lui même, et un sang nouveau coulait en sens inverse, dans la blessure. Il rêvait que tout aille à contre-sens. La vidéo reprit. Le silence régnait pourtant.

Il était soudain si proche, il pouvait voir les lettre grossir, disparaître parfois. Il en était très proche, arrivait-il à destination ? Le sang de vampire était bien trop puissant, il volait au-dessus de la route. Planait, au sens propre. Mais il manquait un souvenir, il manquait la clé, pour ouvrir la porte qui se dressait fermement devant lui, qui venait de lui apparaître, une clé pour l'enfer, il irait la trouver. Dans sa mémoire. Là où était enterré l'instant où il en avait été le plus proche.




Il faisait à peine nuit, mais pour eux les lumières brillaient de mille feux. Peut-être cinq étages sous terre, la salle était immense, un étage entièrement vidé, seuls quelques murs restant, les portes ayant été retirées. Et pas un centimètres carré n'était épargné par la présence humaine. La musique était bien trop forte, mais électrique, violente, elle n'était qu'une succession de battements, presque dénuée de rythme, ornementée de quelques accords, de temps à autre. Mais elle faisait son effet, emportant les âmes avec elle. Sur certains emplacements, un promontoire accueillait des strip-teaseurs, qui ne se démarquaient que par leur race, des vampires, qui se déplaçaient à une vitesse fulgurante, offrant un spectacle impressionnant. Les murs étaient longés de banquette, d'un rouge profond, sanglant, et de petites tables. Ce n'était presque plus une fête, uniquement un déchaînement d'énergie et d'âmes, et c'en était presque beau. Les corps n'obéissaient à aucune loi, et il y avait fort à parier que tout le monde était sous drogues. De grandes affiches étaient accrochées sur certains murs, ne montrant que des poings levés vers le ciel, sur fond noir, et un texte simple, en blanc, tranchant violemment avec le fond, « Hysteria Night, 29.02.2004 ». L'invitation était rare, et même invité, l'entrée était chère. Mais dans le monde de la fête, le groupe organisateur d'Hysteria était connu et réputé. Et profondément illégal.

C'était la première fête depuis la Grande Révélation, et elle devait utiliser cet atout en sa faveur. Et aller bien plus loin que toute autre soirée où les Cess étaient conviés. Des cages d'acier étaient accrochés sur des rampes, au-dessus du sol, où des loups et des félins se sautaient à la gorge, dans une succession de rugissement et de chocs brutaux, étouffés par la musique. Nate était dans un état extrême, second, il n'était ni humain, ni loup, ni vampire, peut-être tout à la fois, comme chacun ici. Se relevant d'une banquette où il laissait deux superbes louves qui s'empressèrent de trouver un autre mâle à séduire, il se dirigea vers l'un des attraits de la soirée. Un vampire, noir, tous crocs sortis, s'accouplait avec une humaine, sur la piste, sans pudeur, et laissait le jeune femme se nourrir telle une furie à son cou, tranchant de ses misérables dents humaines sa chair, en faisant couler le sang, que d'autres récupéraient aussitôt. A l'approche de Nate, la femme tourna la tête, sa crinière platine encadrant un regard gris acier et une peau immaculée, et l'embrassa sans raison ni logique, lui offrant une dose intense de sang entre ses lèvres. Cette nuit là serait la dernière pour de nombreux humains, on connaissait les effets du V, en trop grosse dose.

Lui même se retourna, une sud-américaine lui faisant face, le morceau d'étoffe qu'elle devait appeler robe moulant un corps trop parfait pour être réel. Il la détailla de la tête aux pieds, de son regard juste assez arrogant, hautain, puis l'embrassa, comme la blonde l'avait fait pour lui, et se détourna, avançant entre la fureur des corps vers l'un des bar, des baisers brûlant s'échangeant à chaque instant, transmettant la drogue à travers la foule. Nate savait que l'ambiance qui régnait sur la pièce, qui réduisait les créatures environnantes à un état presque animal, qui électrisait la foule sans aucune limite, n'était pas due au talent des organisateurs. Il y avait quelque chose de magique, sans doute un sortilège, ou un truc dans le genre. Cess, ils étaient devenus le centre de toute l'attention, partout dans le monde, et cela ne déplaisait pas à Nate, à vrai dire. Il avait eu des hauts et des bas avec les vampires, en deux ans, mais s'entendait bien avec les autres sociétés. Ses différents avec la gente vampirique l'avait conduit à la paranoïa, et il devait s'habituer au contact de multiples piercings d'argent assurant sa protection.

Il s'assit sur l'une des chaises du bar, son regard se posant sur un stéréotype de pom pom girl qui se déhanchait pas loin de lui. Elle croisa ce regard insistant, insolent, le lui rendit le temps d'un instant, et dévoila ses crocs, violemment, tentant de l'effrayer. Les couleurs se mélangèrent soudain, oscillant, ne lui laissant pour seule vue que la vampire et ses crocs d'ivoire. Quelque chose prit possession de lui, il passa derrière la vamp', sans lui adresser un regard. Et se retourna, déroulant la chaîne à son cou pour la passer sous la gorge de la vampire, qui ne réagit presque pas. La chair fuma contre lui, arrachant un cri à la femme, éveillant de l'intérêt dans les environs. Il comprit qu'il n'avait plus aucun contrôle sur ses actes, que ce n'était pas lui qui brûlait à vif la gorge d'une vampire sur une piste de danse. Il inspira profondément, et mordit à pleines dents le cou de la blonde, les tissus déjà au sang s'ouvrant facilement. Le sang coulait, entre ses lèvres, celles des autres affamés, et rapidement il entreprit ce que la platine avait fait quelques minutes plus tôt. Il relâcha la chaîne, la laissant guérir, embrassant subitement la première venue, sans prendre le temps de la regarder.
La salle était un corps, ils en étaient le sens. Ils n'étaient qu'un, ils étaient tout et personne, un groupe unique, se transmettant un sang nouveau. Hysteria était à son comble.





CHAPITRE 3 : « Dérape. Crie. »




« - Monsieur Westford, faites un effort, regardez-moi. Expliquez-moi, enfin, la raison pour laquelle vous étiez là-bas, en même temps que cette fille. Avouez enfin votre culpabilité, et vous pourrez partir, retrouver le calme. Et quelques années loin de substances illicites vous fera le plus grand bien.

Durant un instant, une ombre de concentration traversa le visage du jeune homme. Puis Nate tourna le regard vers la présumée position de son interlocuteur. Ses muscles étaient raidis, mais il se mit soudain à sourire. Un sourire détruit, le coin de sa bouche tiquant sous la douleur, mais un sourire tout de même. Froid, cynique.

- Monsieur, avec tout le respect que je vous dois, et je ne vous en dois beaucoup, je n'en ai aucune idée. Vas te faire foutre, pute américaine.

Son ton était resté terriblement froid. Ses yeux étaient rougis, mais il semblait à nouveau calme. Il était d'une pâleur cadavérique, étonnement visible sur les tons décolorés de l'écran, sa respiration était profonde, mais le son presque asthmatique se dégageant de ses poumons prouvait sa difficulté. Ses sourcils étaient arqués d'un air provoquant. Un malaise était tombé, l'interlocuteur reprenait sûrement ses esprits, sonné par l'accès de brutalité du jeune homme.

- Westford, vous pouvez m'insulter, vous croire fort, mais vous oubliez que vos affronts peuvent vous coûter très cher. Très, très cher. N'oubliez pas, ici, c'est moi le flic.
- Vous allez m'envoyer en taule, que je l'aie tuée ou pas, alors tant qu'à faire. Et vous parlez d'un flic, je sais pas si la torture fait partie de votre job.
- Taisez-vous.
- Faut savoir, vous voulez que je parle, ou que je vous fasse la gueule ?

L'homme se tut, visiblement contrarié. Arrachant un sourire satisfait à Nate. Un tintement métallique avait retentit, un objet avait heurté le sol derrière le jeune homme. presque invisible sur la video. Ce même sourire qui s'effaça aussitôt, quand il fut secoué d'un tremblement, brutal. Il se pencha en avant, autant que ses poignets attachés le permettaient, et vomit tout ce que son corps lui permettait, tremblant. Il convulsait. Violemment. Une silhouette blanche traversa l'écran, l'extrayant à la chaise, dévoilant un instant l'image d'un poignet sectionné sur la longueur. Il poussa un cri, le sang s'en écoulant trop vite, la ligne rouge de son geste de suicide éclatant en contraste avec les couleurs ternes. Son regard perdit contact avec la réalité, et son corps ne put que s'effondrer. L'image vacilla, la caméra tomba, on ne discerna vite qu'une image mouchetée. Les points noirs et blancs entremêlés cédant leur place à un écran noir. »




Nate cria. De souffrance pure, incontrôlée, violente, comme si ses veines se rouvraient, comme si son sang se répandait sur le sol de l'appartement. Il se sentait à nouveau faible, il ne voulait que se séparer du souvenir de cette pièce. Mais il lui fallait la suite. Il avait vécu à nouveau la scène, du plus profond de son âme. Il avait prié, crié, il devait fermer la boucle. S'il y survivait.




L'hystérie devenait réelle, il savait à présent qu'il ne contrôlait pas son corps. Et pourtant il se sentait incapable de s'en soucier. Seule une petite part de lui-même était rationnelle, l'autre était sauvage, possédée. Il s'en était rendu compte quand la grille de l'une des cages de combat avait explosé, propulsant un corps à terre, à quelques centimètres de lui. Il n'était ni homme ni animal, quelque chose à mi-chemin. Une fourrure noire couvrait son corps, mais seuls ses pieds avaient pris l'aspect de pattes de loup. Il était violemment mutilé, et sa mâchoire était tordue dans une position inhumaine. Mais personne ne réagit. Ils dansaient, tous, piétinant le corps sans même le regarder. Même lui ne lui jeta pas un regard. Les Cess étaient une vraie plaie, autant que la meilleure découverte du XXIe siècle. Mais quelle plaie ! Entre les buveurs de sang, les fauves et les sorciers, un simple humain, ça faisait faible. Mais la race humaine devait bien avoir des avantages, après tout. Entre le nombre et les armes qu'elle avait à disposition, elle était puissante. Mais trois vampires auraient eu raison d'une armée. C'était ça, l'intérêt du V. Etre capable de s'opposer aux vampires, juste en être capable. Ou aux loups. Résister aux sorciers. Ils étaient capable de tuer quelqu'un n'importe comment, la preuve en était le cadavre. Ce n'était pas le premier mort. Sûrement pas. Le V, la drogue, la magie, il était persuadé que plusieurs cadavres étaient à l'heure actuelle piétinés, souillés. Jamais ils n'auraient de réelles funérailles.

La lumière devint bleu, d'un bleu clair étrange, irréel. Elle se figea, quelques rayons violets et verts tournoyant dans cette étrange ambiance ultra-violette. Tout semblait briller, les couleurs les plus flashes ressortaient violemment, on ne voyait partout que du rose, du vert, du bleu clair, des néons, c'était à ça que ressemblait l'enfer, cette nuit là. Il aurait aimé avoir eu un pressentiment, à cet instant précis. Courir, tant qu'il en était encore tant, quitter l'enfer, ne pas se détruire cette nuit là. Mais les miracles, c'est pour les contes de fée. Il n'était qu'une âme livrée à la destruction, au monde d'Hysteria qui renaissait pour la dernière fois. Cela aurait pu continuer si longtemps, cet état abstrait, dangereux, brutal. Fragile. Mais il ne fallait qu'une étincelle nouvelle pour les sortir de cet état. Et elle arriva, un briquet incontrôlé qui tomba, allumé, sur la jambe d'un vampire. Le changement fut immédiat, une torche embrasée poussa un cri sur la piste, contaminant une chaise, une table, les bouteilles d'alcool dupliquant la réaction.

Les flammes léchèrent bien vite les murs, les papiers peints se craquelant. Mais rien n'arrêtait la frénésie. Ils ne voyaient pas le feu, ne voyaient pas leur mort glisser vers eux, ne voyaient pas les poutres s'enflammer, s'embraser, commencer à s'effondrer. Ne voyaient pas leur propre corps se consumer. Ne sentaient pas leur respiration se couper. Hysteria devenait une mise à mort publique. Le feu ravageait déjà toute la salle. Il ne se rendit jamais compte de ce qui lui arrivait. Jusqu'à ce que les ténèbres l'emplissent.



Et soudain il comprit. Il était mort, deux fois. Non, il avait failli mourir, mais une part de lui, une part de bonté sans doute, de sensibilité, avait rejoint le néant. Que ce soit d'une tentative de suicide doublée d'une hémorragie déjà trop intense, ou des flammes de l'enfer d'Hysteria, il avait claqué, deux fois, ici même, à New York. Et vu la dose qu'il venait de prendre, il allait claquer, encore. Une troisième fois. Peut-être qu'il cherchait réellement à se défoncer jusqu'à la mort. Il savait qu'il ne pouvait pas supporter ce qu'il avait pris. Tout était redevenu calme, noir. Comme au tout début. Si Dieu le voulait, il finirait ce qu'il avait entamé. Et retournerait à sa vie normale. Retournerait bosser. Peut-être après une cure. Il serait celui qu'il avait été en dehors de ses dérapages.



"J'ai pas toujours été un connard". Cette phrase a enfin un sens, je sais pourquoi. J'ai atterri trois fois au même endroit, peut-être même sur le même lit. Et ma première pensée en me réveillant est toujours la même. Enfin, passé le temps de comprendre où je suis. Et pourquoi. Sur tous les lits environnant, aux urgences, il y a des gens qui parlent avec les patients. Des gens inquiets, de l'extérieur, pas des infirmiers. Ils appellent ça… la famille. Les amis, à la limite, mais les bons. J'ai toujours été seul ici. Ma famille, je n'en ai pas entendu parler depuis peut-être… 10 ans. Depuis qu'ils m'ont viré de chez eux, parce que j'ai couché avec un homme. Le nombre de trucs qu'ils ont accepté… Drogues, filles, fêtes, combats, tant que je touchais pas aux mecs, ils m'offraient ce que je voulais. Mais un interdit existe pour être brisé. Et ils m'ont envoyé chier. Ils font pire que me détester, ils font le pire. Je ne suis plus rien pour eux. Je n'existe pas. Ils m'ignorent, tout comme je le fais pour eux. Je ne les déteste même plus. Brûlé, scarifié ou shooté, c'est la même chose. Seules les marques changent.

J'en ai fini avec cette ville, ce monde. J'aurais pu mourir, ça n'aurait pas changé grand chose. Peut-être que Dieu aime les drogués, j'ai survécu trois fois, qui sait ? Comment décrire ce qu'on ressent, sur un lit d'hôpital, à attendre qu'une fille en blouse blanche se rende compte que vous êtes réveillé ? C'est chiant, ça, c'est clair, mais il y a quelque chose d'étonnant. Après Hysteria, j'étais entouré aux urgence d'autres cas. Les survivants. Ça avait fait scandale, dans les journaux, cet immense massacre. Mais à la télévision, très peu avaient pleuré. Qui pleurerait une bande de drogués persuadés de vivre la fête du siècle ? Et bien, pour commencer, les familles, trop honteuses pour exprimer leur destruction à l'écran. En fait il n'y a qu'eux. Je sais très bien que le jour de mon enterrement, je pourrais rêver pour avoir un public digne de ce nom. Mes amis, peut-être. Ce qui l'en reste en tout cas. Je ne sais pas combien de gens j'ai perdu, à cette foutue fête. Ma.. Mes copines, non. Ma famille, je n'en ai plus.

Nate Westford est une réalité, un exemple, d'une vie détruite. Je n'ai rien à perdre. Je ne suis assurément pas quelqu'un de bien. Pas quelqu'un de mauvais pour autant. Je suis une putain d'épave. C'est une jolie façon de clore les trois pires chutes de ma vie hein ? Je suis une putain d'épave. J'ai vécu tout ça pour rien, parce que je n'ai rien à prouver à personne. Je plane. C'est tout ce qu'on peut faire, quand on est comme moi. Faire semblant d'avoir étudié, avoir un job, très bon. Et tout envoyer en l'air chaque nuit. Je n'ai plus rien à New York, depuis 6 ans. Cette ville est une petite mort. Quand je sortirais, je mettrais les voiles sur un trou paumé où dévergonder ce qu'il reste de gens biens. Détruire des vies, ce que je fais le mieux. La mienne, de vie, est un échec total. Et puis, au point où j'en suis, je n'ai qu'une chose à faire. Laisser mon être se consumer, jusqu'au bout.






Dernière édition par Nate A. Westford le Mar 7 Sep - 22:39, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Nate Adam Westford • «Extravagance, luxure, décombres d'une vie trop sûre, d'un monde trop pur, partis.» [ TERMINEE ]   Nate Adam Westford •      «Extravagance, luxure, décombres d'une vie trop sûre, d'un monde trop pur, partis.» [ TERMINEE ] I_icon_minitimeDim 5 Sep - 1:42

Voili voulou, ça c'est fait. Désolée pour la fin un peu bâclée, j'étofferais à l'occasion, mais je suis plus trop trop inspi .. :/ Fiche terminée ^_^
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MessageSujet: Re: Nate Adam Westford • «Extravagance, luxure, décombres d'une vie trop sûre, d'un monde trop pur, partis.» [ TERMINEE ]   Nate Adam Westford •      «Extravagance, luxure, décombres d'une vie trop sûre, d'un monde trop pur, partis.» [ TERMINEE ] I_icon_minitimeMar 14 Sep - 17:57

    BIENVENUUUUUUUUUUUE !!!!!

    Alors déjà, je m'excuse pour ce retard impardonnable ! Il y a eu, comme qui dirait, un petit cafouillage staffique. XD

    En tout cas, j'ai adoré ta fiche ! J'ai même une idée de lien. héhé Je t'en parlerai par MP ! oO

    En attendant, je t'annonce que tu as attrapé le dernier train pour l'Enfer ! cinglé cinglé cinglé cinglé

    Amuses-toi bien parmi la bande de tarés que nous sommes ! XD

    Et pas touche à ma Tess. bah
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MessageSujet: Re: Nate Adam Westford • «Extravagance, luxure, décombres d'une vie trop sûre, d'un monde trop pur, partis.» [ TERMINEE ]   Nate Adam Westford •      «Extravagance, luxure, décombres d'une vie trop sûre, d'un monde trop pur, partis.» [ TERMINEE ] I_icon_minitimeMar 14 Sep - 18:04

    Ouuuh comment qu'il est possessif le vampirounet, j'aime oO

    mais bon, trop tard hein, il m'a déjà touchée *O* *PAN*

    NAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAATYYYYCHOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU cinglé cinglé cinglé

    bienvenue !!! saute saute saute dis, il est où ton bureau, hein ? *débarque habillée en secrétaire* **
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NATICHOUPINOUUUUUU I love you I love you I love you I love you

Tu passeras chez Tata hein, hein? On lira Hamlet et je te ferai du thé content
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cinglé cinglé cinglé

enfin te voilà, à nous les arnaques organisées gnnn *sort en courant*

bienvenuuuue ô toi le camé ! *OUT*
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Haaaan *o* Bienvenue mon drogué au V préféré ticoeur bisous :<3:


*l'embrasse fougueusement*


La suite est censurée bande de voyeur bah
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Bienvenue mon petit Nate coeur coeur coeur

Morrigan *tapote la tête* sage bah ... èé tu pourrais enlever tes mains de sous mon teeshirt ?

urgh
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    *Tire sur la veste de Nicolas* J'peux regarder moi ? ** Voire participer (a) ? *SORS LOIN*

    Tess ? Tu le vois le bureau là ? Ben c'est le mien. Couchée, ici ! oO *BAF*
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Shocked Shocked Shocked

*enfile ses lunettes* à vos ordres, maître ! *s'allonge sur le bureau* huhu huhu huhu
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xD....

Bienvenue, j'ai adoré ta fiche hug
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