Ainsi donc je dois vous parler de mon physique ? Vous avez des yeux non ? Vous ne savez pas vous en servir ? Bien je veux bien être magnanime pour une fois. Tout d'abord, sans prétentions aucune, je dirais que je suis beau. C'est vrai, enfin si je vous dis cela c'est parce que c'est ce que j'ai entendu assez souvent à mon propos, hommes et femmes confondus sont d'accord sur ce point. Etudions donc mon aspect physique à la loupe, je suis grand et élancé. En fait, si j'étais un mortel j'aurais l'allure idéale pour être un mannequin. Mes cheveux sont courts, coiffés en arrière un peu plaqués sur ma tête, ils sont blonds et, avant que vous ne sortiez une quelconque annerie sur la couleur de mes cheveux, je tiens à vous rappeler que j'ai des canines très bien aiguisées dont je n'hésiterais pas à me servir. Ce sont sans doute mes yeux verts qui attirent mes victimes, les yeux des vampires et donc les miens de par le fait, sont plus clairs que la moyenne, c'est sans doute de là que vient cet effet d'hypnose qu'on a sûrement dû vous raconter. J'ai le menton un peu carré et j'arbhore toujours une barbe de trois jours pour la simple raison que c'est ainsi que j'étais lorsque j'ai été vampirisé. Etant donné que le soleil et moi ne nous entendons pas spécialement bien, j'ai la peau extrêmement pâle, on dirait presque de la craie, ou de la porcelaine, mais rassurez-vous... ou pas, je suis loin d'être fragile. Au niveau vestimentaire, j'aime alterner l'élégance d'un costume cravate assorti de chaussures vernies noires avec la nonchalance d'un t-shirt et d'un jean, le tout recouvert d'une veste en cuir, cela me fait paraître plus... moderne.

Pour exister autant d'années, il faut bien évidemment posséder un caractère en acier trempé, c'est vrai, vous ne pensez tout de même pas que parce que vous êtes un "mort-vivant" vous n'avez plus aucun problème. Si c'est réellement ce que vous imaginez, laissez-moi vous dire que vous faites fausse route mes chers amis. Bref, passons, mon caractère donc, je suis quelqu'un de calme et posé, inutile de s'énerver, après tout, cela ne nous mènera nul part et puis, c'est tellement amusant de voir son interlocuteur s'agiter devant soi et perdre ses moyens devant le calme dont on fait preuve, essayez pour voir, je vous assure que vous adorerez. De par ma naissance et donc mon éducation, j'ai quelques principes que l'on m'a inculqué lorsque j'étais tout petit, la politesse par exemple, je ne supporte pas les gens qui font preuve de grossierté, je n'y peux rien c'est plus fort que moi, j'ai tendance à avoir les mêmes exigeances pour les gens que je cotoie que pour moi. Il y a une chose que j'adore par-dessus tout, c'est la lecture et je retiens facilement ce que je lis, j'ai ce qu'on appelle une mémoire visuelle et puis en tant d'années d'existence, j'ai eu le temps d'emmagasiner une grande somme de connaissance. C'est utile lorsque l'on traverse les époques comme moi. J'adore séduire, c'est agréable de voir que l'on plait vous ne trouvez pas ? Enfin ça l'est lorsqu'on ne se sert pas de l'hypnose évidemment, pour ma part je n'en ai pas besoin pour séduire quelqu'un, heureusement. Il paraîtrait aussi que je suis orgueilleux, c'est probable, cependant la personne qui m'a attribué ce trait de caractère n'est plus là pour le dire, j'avais eu une petite faim. Comme je vous le disais lorsque je vous parlais de mes activités nocturnes, ce que j'adore le plus c'est de voir la douleur sur le visage des gens, je prends un malin plaisir à faire souffrir, cela vous semble sans doute idiot, mais c'est ainsi que je suis. J'aime assez rabattre le caquet à de jeunes blanc becs qui pensent tout savoir sur tout et qui, au final n'ont absolument aucune idée de ce dont ils parlent, je manie l'ironie d'une main de maître, enfin ceci est dit en toute modestie bien sûr. Je ne vois pas trop ce que je pourrais vous dire d'autre parce que si je continue à vous parler, il n'y aura plus de surprise lors d'une éventuelle rencontre, ce serait dommage vous ne croyez pas ? Ah si, une dernière chose cependant, j'ai horreur qu'on cherche à me soumettre, ce n'est pas dans mes habitudes de céder, peu importe le domaine, c'est moi qui domine, un point c'est tout.

Je vais faire appel à ma mémoire pour pouvoir vous raconter un peu l'histoire de ma vie, je vous demanderais cependant de m'excuser si j'oublie quelques détails parce que ce n'est pas comme si ce que j'allais évoquer ici datait d'hier, bien au contraire, ou alors vous situez "hier" il y a quelques siècles. Donc je m'appelle Alexander Richard Wellington. Pourquoi Alexander Richard ? C'est une excellente question à laquelle je n'ai aucune réponse, je vous aurais bien dit de le demander à mes parents, mais... enfin bref. Je suis né un soir de mai 1220 à Londres. Mes parents faisaient parti d'une des plus hautes caste de la société Londonnienne de cette époque, enfin si tant est que l'on puisse parler de société, quoi qu'il en soit, je n'ai jamais connu la hantise de ne pas avoir assez à manger ou quoi que ce soit d'autre, surtout qu'étant fils unique, mes parents cédaient au moindre de mes caprices, rien n'était trop beau pour moi et je peux vous assurer que j'en profitais. J'aurais eu tord de me priver vous ne pensez pas ? Après tout, qui peut dire de quoi demain sera fait ? Je grandis donc, choyé tel un prince. Mais cette médaille avait son revers, comme mon père cédait à mes "caprices", il s'attendait à ce que je fasse pareil pour les siens, oui il voulait que je me marie afin de lui donner des petits-enfants. J'aimais les femmes et aujourd'hui c'est encore le cas, toutefois je n'étais pas très enchanté par ce projet, toutes les prétendantes que mon père me présentait, je les refusais. Inutile de vous dire que mon géniteur n'était pas spécialement heureux de me voir agir ainsi.

Une femme cependant se détacha du "lot", elle s'appelait Sélène, elle était vraiment magnifique, lorsque mes yeux se sont posés dessus, j'ai su que je voulais faire ma vie avec elle. Nous avions passé une délicieuse soirée peu de temps après notre présentation mutuelle. Alors que je m'apprêtais à la raccompagner chez elle comme devait le faire tout bon gentleman, elle me proposa d'entrer un instant afin de me présenter à sa mère. Je trouvais qu'elle allait un peu vite en besogne, toutefois je ne voulais pas la froisser, j'acceptais alors et là, ce n'était pas sa mère que je trouvais mais quatre jeunes femmes, tout aussi charmantes que Sélene, tout du moins en apparance. A peine avais-je mis un pied dans la maison qu'elles se jetèrent sur moi et commencèrent à me vider de mon sang. J'étais paniqué, à la limite de l'hystérie, je cherchais Sélène des yeux et la trouvait enfin. Elle marmonnait des mots qui n'avaient aucune signification pour moi, je me sentais partir, je commençais peu à peu à me résigner, j'allais quitter cette terre. Cependant ce n'était pas le voeux de Sélène, elle me fit boire son sang et seulement après je mouru pour renaître tel un phénix.

La vie avec Sélène fut une succession de tueries et d'orgies toutes plus ennivrantes les unes que les autres. Au bout de quelques siècles je commençais à être lassé d'elle, je voulais connaître d'autre personne et pouvoir parler avec quelqu'un sans forcément le vider de son sang après. Alors, d'un commun accord, nous nous séparions Sélène et moi et chacun parti de son côté. Mon rang social faisait que j'étais souvent invité aux divers réceptions données par les nobles voulant se faire bien voir, j'avais une assez bonne réputation. Un soir je fus donc invité chez le comte Blackstone. Curieusement ce soir-là j'étais un peu réticent à sortir, allez savoir pourquoi. Quoi qu'il en soit, je me forçais quand même et arrivais de bonne heure à la récéption, me disant que plus j'arrivais tôt, plus je pourrais partir tôt.

A peine arrivé, j'avais salué le maître de maison puis étais parti voir quelques-uns de mes amis également conviés. Je m'ennuyais déjà à mourir alors que la "fête" avait à peine commencé. Un bruit de vaisselle cassé attira l'attention de tous les convives, moi inclus. Il y avait une personne, certainement un serviteur qui avait fait preuve d'une rare maladresse apparement et le propriétaire des lieux le houspillait. J'entendais très bien ce qu'il disait, aussi lorsqu'il parla de coups de fouets, je me permis d'intervenir, il faut dire que le jeune homme qui subissait la fureur du Comte était tout simplement à croquer... sans mauvais jeu de mot évidemment. Bref, j'arrive donc et demande au Comte de laisser son serviteur tranquille, bien qu'un peu réticent, il finit par céder sans savoir que je l'y ai contraint en l'hypnotisant. Lorsque le Comte se fut éloigné, je créais mon premier infant : Asher Blackstone.

Seulement, comme tous les vampires nouvellement crées, Asher était un jeune chien fou qu'il fallait vraiment maîtriser. J'adorais ce gosse, mais je le punissais aussi, j'avais toujours de bonne raisons pour le faire évidemment, je ne le punissais pas par plaisir mais pour sa propre sécurité, comme ce jour où cet idiot me désobéit en ne respectant pas une des règles essentielle, celle d'être discret afin de ne pas réveler notre existence au grand jour. Sa punition fut très particulière puisque j'ai vampirisé rien de moins que son frère, celui-là même qu'il avait voulu éliminer.

Je n'ai pas vraiment de fierté a avoir crée Romen, ce serait même le contraire, d'ailleurs il me déteste et cela m'est complètement égal, j'irais même jusqu'à dire que ça m'arrange.Je n'ai pas vraiment de fierté a avoir crée Romen, ce serait même le contraire, d'ailleurs il me déteste et cela m'est complètement égal, j'irais même jusqu'à dire que ça m'arrange. J'ai supporté les deux frères pendant quelques années, mais arriva un moment où je voulu m'éloigner d'eux, bien sûr, j'hésitais à quitter Asher, ce gosse était ma plus belle création, celui dont j'étais le plus fier et j'avoue que ce que je ressentais en le regardant allait au-delà de la simple affection paternelle, ceci étant il devait aussi apprendre à se débrouiller seul, parce que pendant toutes ces années, lorsqu'il fautait, il savait que j'étais là, près de lui, toujours prompt à réparer ses écarts. Maintenant il n'aura qu'a demander à son frère... même si je doutais fortement que Romen tienne ce rôle. Enfin bref, je les laissais donc, livrés à eux-même, sans un mot d'explication, de toute façon je n'avais pas à le faire, c'était comme cela, un point c'est tout.

Je parcouru le monde pendant des années, m'arrangeant pour ne croiser aucun de mes deux fils, parce que ce qu'il faut que vous sachiez, même si j'étais loin, j'avais des contacts qui les surveillaient pour moi. C'est comme cela que j'appris pour la guerre des vampires contre les lycans organisé par Asher. Ce petit avait vraiment un esprit imaginatif, le problème c'était qu'il se mettait en danger pour rien du tout et c'était encore plus stupide que tout ce qu'il avait pu faire jusqu'à présent. Bien sûr c'est toujours amusant de se battre, mais cela l'est encore plus lorsque l'on a un but précis à atteindre, je ne pense pas que ce soit le cas d'Asher, ceci étant je n'en suis pas certain. Voilà pourquoi j'ai décidé d'aller le retrouver et, au besoin, me battre à ses côtés, jamais je ne l'abandonnerais complètement et puis je suis sûr qu'il a besoin de moi, vous ne pensez pas ? Me voilà donc arrivé à Saint Louis, il me tarde de revoir Asher... Viens vers moi mon fils.