Sujet: Re: Diane Ava NEWLOVE - "Je vois une lumière qui ne pourra jamais réchauffer ma peau" Dim 27 Fév - 19:16
Once upon a time...
My lost little pretty girl « L’éternité c’est long, surtout vers la fin. » - Woody Allen
Une vieille croyance populaire veut que les vampires n’aient pas d’âme. Est-ce parce qu’ainsi, ceux qui les chassent et qui les tuent se sentaient moins coupables ? A une époque où tout le monde croyait en un dieu protecteur, il devait être rassurant pour eux, de se dire qu’ils n’envoyaient pas une âme en Enfer lorsqu’ils plantaient un pieu en bois dans un corps déjà mort, ou plutôt qui aurait dû l’être. Rassurant pour eux, de se vautrer dans le mensonge. Amusant pour nous, pour moi, d’une certaine façon. Savoir qu’ils ont tort et qu’ils ne l’admettront sans doute jamais. J’étais comme eux, au début de l’an 1193, je croyais que les vampires n’avaient pas d’âme et ne pouvaient donc ressentir que de la douleur et du plaisir physique, rien de plus. Aujourd’hui 2011, et je sais depuis longtemps que c’est faux. Les vampires peuvent avoir des émotions, des sentiments, des désirs autres que celui de faire souffrir impunément. Voilà 818 ans que j’ai été mordu, 818 ans que j’aurais dû perdre mon âme, mais je la sens encore en moi. C’est elle qui me permet de ressentir l’absence des gens que j’ai aimé. Et c’est elle qui me pousse à la nostalgie d’un temps où je tombais amoureux sans cesse, de femmes plus ou moins quelconques.
Je croyais ne plus jamais aimer, lorsque j’ai perdu Hannah il y a quatre-cent ans et quelques poussières. C’était une femme tout ce qu’il y a de plus humain, j’étais un vampire ambitieux qui cherchait à s’attirer les faveurs d’un Maître vampire. Hannah m’aimait mais croyait en Dieu et avait peur de perdre son âme si je la transformais. Alors je ne l’ai pas fait, puisqu’elle ne le souhaitait pas, et je l’ai vu vieillir, se flétrir. Elle est morte aussi rapidement que fanent les fleurs, et j’ai pleuré sa disparition, debout devant sa tombe. Je me suis juré que cela n’arriverait plus, que je ne serais plus jamais amoureux.
Et puis je l’ai croisé. Un petit bout de femme, une petite chose minuscule et fragile, à la moue attendrissantes et aux yeux bleus magnifiques. Je l’ai vu. Je l’ai vu et j’ai su. Tout de suite, que tel un souffle de vent, son entrée dans ma non-vie allait mettre à mal le fragile équilibre que je m’étais battis tant bien que mal, visiblement, au fil des ans.
Elle se nommait Diane Stark. A l’époque elle n’avait pas encore décidé de se faire appeler par son second prénom, Ava. Ava, Hannah, j’avais fais le lien moi aussi, entre ces deux prénoms aux sonorités semblables. Mais elles étaient physiquement, et psychologiquement, aussi opposées que le jour peut l’être de la nuit. Je crois que c’était ce qui me plaisait chez Diane, cette imprévisibilité, cette passion et cette fougue qu’elle dissimulait en elle, ne montrant à tout le monde que le côté réservé, tendre et calme de sa personnalité. Elle savait jouer la comédie, je crois qu’elle se mentait à elle-même parfois, mais je suppose que c’était le contexte familial dans lequel elle vivait qui avait décidé pour elle, de ce qu’elle devait être.
J’ai croisé Diane, la première fois, dans la rue. La nuit venait de tomber, je me levais tout juste et étais sorti respirer l’air frais qui soufflait sur Chicago, à cette époque de l’année. Diane se trouvait avec sa mère. Un homme peu correct avait fait tomber les paquets qui se trouvaient sur les genoux de Diane, en fauteuil roulant depuis un accident survenu lorsqu’elle n’avait que sept ans, comme je l’appris plus tard. J’appris également que son père, ivre, était le conducteur de l’auto dans laquelle elle se trouvait, et qu’il s’était suicidé lâchement, par culpabilité de ce qu’il avait fait à l’avenir de son enfant. J’ai aidé la mère de Diane à ramasser les paquets, puis je les ai posés sur les genoux de l’adolescente. Elle ne devait pas avoir plus d’une quinzaine d’années. Elle m’a sourit pour me remercier, sa mère a fait un commentaire comme quoi il existait encore des gens agréables et bien élevés dans ce monde. Si elle avait su ! Je ne l’écoutais pas vraiment, sinon j’aurais souris, mais tout ce que je pouvais faire à ce moment là, c’était dévisager Diane et me demander comment un tel être pouvait exister réellement. Je les ai regardées partir toutes les deux, et rentrer dans un petit immeuble à l’air misérable quelques pâtés de maison plus loin.
Par la suite, les mois qui ont suivit, je m’asseyais chaque nuit sur l’escalier de secours en fer rouillé qui passait devant les fenêtres du salon de leur appartement, et je regardais vivre la famille Stark. Il y avait la mère, Camilla, une femme honnête, généreuse et qui ne savait plus où donner de la tête entre ses enfants, la bonne tenue de sa maison, son travail de femme de ménage exercé la nuit, et de serveuse le jour. Elle avait un fils aîné d’une vingtaine d’années, Kyle, qui faisait des études et qui me paraissait brillant mais peu motivé. Tous les espoirs de la famille reposaient sur ses épaules et personne ne semblait réaliser qu’il manquait cruellement de confiance en lui pour assumer une telle charge. Le fils suivant dans la hiérarchie familiale, s’appelait Matthias. Un bon à rien feignant et qui se rendait régulièrement coupable de petits larcins. Il était plutôt bon pickpocket, j’étais bien obligé de l’admettre. L’enfant suivant était une fille d’environ dix-sept ans, Marla. Blonde et pulpeuse, elle aidait beaucoup sa mère à la maison mais laissait toujours celle-ci s’occuper de Diane, avec laquelle elle ne s’entendait pas. Diane était la suivante de la fratrie. Elle semblait à l’aise pour se déplacer dans l’appartement, aménagé pour que son fauteuil roulant puisse passer partout. Elle avait toujours un sourire aux lèvres, une plaisanterie ou un bon-mot à placer sur tout et n’importe quoi, une bonne humeur à toute épreuve. J’admirais beaucoup les efforts qu’elle faisait pour ne pas montrer à sa famille ce que je voyais la nuit, lorsque je venais m’asseoir sur le large rebord de la fenêtre de sa chambre : des larmes et des cauchemars qui ne la laissait jamais en paix. La journée, et bien que je ne fus pas là pour le voir je pouvais le deviner de part ses conversations le soir, et ses dessins épinglés partout dans sa chambre, était de peindre avec son petit frère de douze ans, Reed. Reed était de loin mon préféré, après Diane. Il était toujours prévoyant avec sa sœur, drôle et enjouée.
Comme dit plutôt, je passais des mois à regarder vivre la famille Stark. J’étais là lorsque Kyle dû annoncer à sa mère qu’il devait redoubler son année, quand Matthias fut arrêté par la police parce qu’il avait eu trop d’ambition, lorsque Marla tricha sur son âge pour se faire embaucher dans une boîte de strip-tease, et qu’elle obligea Reed qui était tombé par hasard sur une photo d’elle dans un magasine de charme, à ne rien dire. Et j’étais là aussi, heureusement, lorsque restée toute seule un soir, Diane réalisa qu’il manquait du pain à son dîner. Du pain ! Rien que cela… Tout arriva à cause d’un malheureux bout de pain.
Diane sortait rarement seule, parce qu’elle avait du mal à ouvrir les portes, assise sur son fauteuil roulant. Mais elle y arrivait et je la vis donc plutôt rapidement gagner la rue. La boulangerie la plus proche était fermée et je cru qu’elle allait rentrer, mais non. Elle continua son chemin. Je la suivais de loin. Plus d’un an s’était écoulé depuis la première fois où je l’avais vu, et elle était encore plus belle. Ses longs cheveux bruns, ses yeux verts, sa bouche parfaitement dessinée, rien n’avait changé et pourtant son visage avait perdu les traits de l’enfance, en gardant ce petit air mutin qui m’avait tant plu lorsque j’avais croisé son regard.
Elle sortait de la boulangerie et commençait à rentrer chez elle quand le vampire surgit. C’était un jeune, qui ne se contrôlait pas encore très bien et qui nous avait déjà posé des problèmes. J’étais le bras droit du Maître de la Ville de Chicago, et je savais qu’il n’appréciait guère la présence de George, c’était son nom, sur son territoire. George attrapa les poignées du fauteuil de Diane et sans faire attention à ses cris qui n’auraient pas pu alerter grand monde, la rue était plus ou moins déserte, il l’entraîna dans une ruelle perpendiculaire. Une impasse sombre dans laquelle je m’engouffrais aussitôt. Le fauteuil était renversé dans un coin, et George tenait Diane par le cou, plaquée contre le mur de brique dure. Elle ne se débattait même pas, consciente que s’il la lâchait elle tomberait au sol sans aucune douceur, incapable de se tenir sur ses jambes. George riait. Il rit moins lorsqu’il me vit.
Bonsoir Zachary… on partage si tu veux.
Il n’était pas très rassuré de me voir là.
Non George, elle est à moi.
Tu es sûr ? On pourrait s’amuser un peu et…
Je vis Diane tressaillir. Je lui adressais un sourire mais j’avais peur de l’effrayer encore plus alors je me retournais rapidement vers George. Je ne voulais pas qu’il fasse quelque chose de stupide, comme briser le cou de Diane. J’étais bien plus rapide que lui, bien sûr, mais je ne voulais prendre aucun risque inutile.
Je m’amuserais davantage à te tuer, sois en sûr. Si ce n’est pas ce que tu souhaites, assit là lentement par terre et va-t-en.
George obéit. Je me retrouvais seul avec Diane. Lorsque je m’approchais d’elle, elle esquissa un mouvement de recul. Cela me blessa de voir qu’elle pouvait me prendre pour un monstre, moi aussi. Et qu’elle avait peur de moi comme elle avait peur de George. Je m’agenouillais pour la prendre dans mes bras et la remettre dans son fauteuil.
Ne me touchez pas…tuez-moi vite, je vous en prie. murmura-t-elle
J’arrêtais mon geste et m’assit à côté d’elle. Elle était sérieuse bon sang ! Elle voulait que je la tue. Elle le voulait vraiment.
Pourquoi voulez-vous mourir, Diane ?demandais-je
Comment savez-vous mon prénom ? s’étonna-t-elle
Répondez-moi juste.
Qui voudrait d’une vie telle que la mienne, vous pouvez me le dire ? Je n’ai jamais vu le monde au-dessus d’un mètre trente, je ne me souviens même plus de ce que cela fait de devoir mettre un pied devant l’autre, pour avancer. Je suis un poids pour ma famille, c’est horrible à dire mais c’est la vérité, je le sais.
Je n’ai pas répondu. Je l’ai regardé, dévisagé serait le mot plus exact, durant de longues, de très longues minutes. Puis j’ai poussé un soupir et trop vite pour qu’elle ne puisse réagir ou avoir peur, je l’ai réinstallée dans son fauteuil.
Cela fait 818 ans que je n’ai pas vu le soleil, Diane, alors croyez-moi je sais ce que c’est que d’essayer de vivre en pensant à ce que l’on a pu perdre, en quelques instants.
Je l’ai ramené jusqu’à la porte de son immeuble, et nous n’avons plus dit un mot jusque là. Elle avait les yeux dans le vague, j’espérais trouver des paroles plus optimistes avant de la quitter, mais ce fut elle qui les trouva. Et par ces mots, elle m’enchaîna définitivement à elle pour l’éternité.
Je pourrais être votre soleil, si vous le souhaitez… vous, vous serez mon espoir de pouvoir un jour être heureuse.
Sujet: Re: Diane Ava NEWLOVE - "Je vois une lumière qui ne pourra jamais réchauffer ma peau" Dim 27 Fév - 19:17
My life with your memory
Sept ans. Deux milles cinq cent-cinquante-quatre longues nuits sans voir Diane, c’était ce qui venait de s’écouler. J’avais dû partir à l’autre bout du pays, en Alaska rien que cela, pour mon Maître. Il m’y avait laissé Sept années, à espionner des vampires de là-bas. J’en avais assez du froid et de la neige, je voulais Diane. Je lui avais écris des lettres, lui en avait envoyée des centaines, sans jamais lui donner mon adresse pour lui dire où me répondre. J’avais peur qu’elle ne me dise que j’étais de trop, dans sa vie, et qu’elle ne voulait plus de moi. Alors au bout de six ans j’avais arrêté de lui écrire.
La première chose que j’ai faite, lorsque rentrant à Chicago j’eu fini mon rapport à mon Maître, fut d’aller voir Diane chez elle. La famille Stark habitait toujours au même endroit. La mère, Kyle, Matthias, Marla et Reed étaient là. Pas Diane. Je jetais un œil à sa chambre, j’y entrais même. Elle semblait absente depuis longtemps, la pièce était terne. Je fouillais ses affaires sans aucune retenue, essayant de comprendre ce qui avait pu se passer. Je réalisais à peine lorsque Reed entra. Il referma la porte derrière lui et, essayant de ne montrer aucune peur, il me demanda :
C’est vous qui lui envoyez ces lettres, n’est-ce pas ?
J’hochais la tête, curieux de savoir comment il était au courant de cela. Et conscient qu’il pouvait me dire où se trouvait Diane. A ma grande surprise, il prit un air effroyablement accusateur :
Pourquoi vous avez arrêté ? Vous avez failli la tuer ! Elle ne mangeait plus, ne parlait plus, ne dessinait plus. Vous savez ce que c’est de voir votre sœur dépérir lentement, en sachant que vous ne pouvez rien faire pour l’aider parce que tout ce qui pourrait lui rendre le sourire, c’est une putain de lettre ?!
Il pleurait de rage.
Où est-elle ? m’enquis-je d’une voix blanche
Une institution spécialisée pour handicapées. Elle y vivait depuis près de neuf mois. Sa famille en avait mis trois à accepter le fait qu’elle était en dépression sévère, et qu’il lui fallait des soins. Sur le chemin pour m’y rendre, je repensais à ce que Reed m’avait dit ensuite. Que sa sœur ne faisait plus rien de ses journées, hormis peindre des paysages enneigés et relire mes lettres. Elle devait peindre ce que je lui décrivais. Je sentais comme quelque chose au creux de mon être, une petite boule d’appréhension, de peur. Lorsque je suis arrivé à l’institution, je n’ai pas fais dans la finesse. J’y suis allé franchement et sans faire attention à quiconque, j’ai pris Diane dans mes bras et je l’ai sorti de là. Je l’ai conduite dans l’un des plus hauts gratte-ciel de Chicago, et l’ai assise sur le rebord, près de moi. Elle n’avait pas dis un mot en me voyant, ni lorsque je l’avais emmenée. Mais durant le trajet j’avais vu quelques larmes rouler sur ses joues roses.
Tu voulais voir le monde de plus haut, le voilà Diane. Voilà Chicago, voilà la ville dans laquelle tu vis. Vois comme elle est immense, vois comme il t’en reste encore tant à découvrir.
Dans vos lettres, vous utilisiez toujours un « vous » de gentlemen. me répond t-elle simplement
Si j’avais su… je n’aurais jamais cessé de les écrire.
Si vous m’aviez dit où vous répondre…
Je l’interrompis.
Ce que je vais te dire cette nuit, je ne le redirais jamais, Diane. Alors écoute. Tu sais ce que je suis, tu sais sans doute aussi ce que je peux faire. Tu veux une autre vie, je peux te l’offrir. Mais tu n’auras aucun moyen de revenir en arrière. Aucun.
Elle ne réfléchit même pas. Elle y avait déjà pensé. Comme elle me l’avoua plus tard, elle avait passé six longues années à y réfléchir, à peser le pour et le contre, et une année encore à pleurer sur cette chance de tout changer qu’elle croyait avoir perdu lorsque j’avais cessé de lui écrire. Elle tenait à moi pour cette mort que je pouvais lui donner, juste pour cela je crois. Mais cela n’avait pas beaucoup d’importance pour moi. Elle tenait à moi et c’était tout ce qui comptait à mes yeux.
Fais-moi vivre dans ton monde, Zachary. Je t’en prie.
Je n’aurais jamais dû accéder à ce désir. Jamais. Même si cela aurait voulu dire que l’histoire avec Hannah se répétait, alors tant pis j’aurais dû profiter des bons moments et souffrir ensuite lorsqu’elle serait morte naturellement. Mais non, je n’avais pas pu. Diane avait vingt-trois ans lorsque je l’ai tué cette nuit là. Ce n’était que l’Infant qui venait de naître, lorsque le premier hurlement d’Ava a retenti, bien, bien plus tard.
Nous avons dû quitter Chicago. Parce qu’il me devait beaucoup, mon Maître n’a fait que m’exiler de son territoire, lorsqu’il a su que j’avais fait un Infant. Nous étions très amis, mon Maître et moi, je lui avais toujours obéi en tout, comme un bon soldat. A présent, je me retrouvais seul à devoir m’occuper d’une machine à tuer. Parce que c’était bien cela que Diane était devenue. Elle était Ava, à présent, un vampire. Et rapidement, j’ai compris que si un moyen avait existé pour revenir en arrière, je l’aurais trouvé et j’aurais rendu son humanité à Ava. Elle n’avait pas réalisé. Et je ne lui avais pas dis, non plus, ce qu’était la vie des tout jeunes vampires. Elle avait du sang sur les mains, tout le temps. Tout le temps. Je me réveillais, elle était déjà repue au milieu des corps d’Hommes qu’elle avait tués. Je ne compris qu’au bout d’une semaine, environ, qu’elle ne dormait pas le jour, comme nous autre. Elle ne dormait jamais. Elle vivait le jour, comme une humaine, à cette exception près qu’elle ne pouvait pas sentir le soleil sur sa peau. Elle avait essayé et je l’avais retrouvé presque entièrement brûlée, cette fois là. Je me couchais dès lors dans mon cercueil, au matin, après l’avoir enchaîné solidement près de moi, mais une fois sur deux je me réveillais seul et la retrouvais, errante quelques part, le sang coulant sur son menton.
Cela ne pouvait pas continuer ainsi. Nous ne parlions presque pas, elle et moi. Il n’y avait plus que du sexe, des reproches à peine formulés et beaucoup de non-dits, entre nous. Nous avions traversé le pays en long en large, j’essayais de dissimuler ses massacres mais c’était trop difficile pour moi. Je n’arrivais plus à retrouver en ce monstre, la petite Diane dont j’étais tombé amoureux. Vivre la journée lui demandait une énergie énorme, et elle était plus assoiffée de violence et de sang que n’importe quel autre Infant. Je n’arrivais plus à gérer quoi que ce soit. Alors j’ai pensé la tuer. Nous avions vécu déjà deux ans ainsi, avant que je ne songe à cette éventualité de manière véritablement sérieuse. Elle avait beau s’excuser, me supplier de lui pardonner et de la croire lorsqu’elle me disait qu’elle faisait tout ce qu’elle pouvait pour se retenir, je ne pouvais pas la laisser continuer. Cette nuit là je venais de me réveiller et de la trouver en plein repas.
Cela ne peut plus durer, Ava.
Elle a levé ses yeux qui étaient si beaux, si verts, lorsqu’elle était encore humaine, et m’a sourit presque moqueusement. Diaboliquement. Puis un bref instants, ils sont redevenus verts, ses si magnifiques iris, et même avec le sang sur ses lèvres elle semblait redevenue la fragile Diane.
Tues-moi vite, je t’en prie. dit-elle avec cette petite voix sereine qu’elle avait prise, cette nuit là dans la ruelle
Je me suis approché d’elle mais le temps que je mis pour cela, suffit à faire renaître le démon en elle. Nous nous sommes battus toute la nuit, et lorsque le soleil était à deux doigts de se lever, elle a arrêté de courir en tous sens pour m’échapper, et elle m’a murmuré :
Une nuit entière sans tuer quiconque.
Et c’était vrai. Elle avait réussi. Je l’avais trouvé en train de boire lorsque je m’étais réveillé, mais il était presque l’heure de me coucher et elle n’avait tué personne entre temps. J’en restais tellement effaré que le soleil se leva sans que j’eu le temps de regagner mon cercueil. Lorsque j’ouvris les yeux, la nuit suivante, j’étais dedans. Ava m’y avait mise, et avait ajouté près de moi une lettre. Une jolie lettre m’expliquant qu’elle était partie, qu’elle m’aimait mais que je n’entendrais plus jamais parler d’elle et que je ne devais pas chercher à la retrouver.
Bien sûr, je l’ai cherché. Pendant des mois. J’ai finis par la retrouver à St Louis. Et ce que j’ai vu d’elle m’a épaté. Elle avait réussit. Ava avait réussit. Elle vivait comme une humaine, avec des humains. Profitant du fait qu’elle ne dormait pas la journée, elle a ouvert une salle de gym dans laquelle elle donne des cours du soir, des cours d’autodéfense à mesdames (et messieurs) simples Humains qui croient avoir une chance dans un combat contre un Cess, et plus particulièrement un vampire. Elle joue sur leur peur, elle profite de la crédulité des plus naïfs pour se faire beaucoup d’argent. Elle ne revoit pas sa famille, mais est restée en contact avec elle, par lettres. J’ai revu une Ava curieuse de tout, qui aimait lire et dessiner comme avant. J’ai cherché son secret, mais il semble que du sang dilué dans un peu de smoothie à la fraise, et de la volonté, soit ses seules armes contre la faim qui la dévore la journée. Elle se mêle aux humains avec facilité, elle court avec une amie humaine tous les matins avant le levé du soleil. Elle profite de ses jambes retrouvées, de sa liberté. La nuit, elle ne sort de chez elle, un appartement spacieux, coquet, que pour se refaire des réserves de sang, qu’elle vole dans les hôpitaux de St Louis. Elle attaque des gens, parfois encore, bien sûr. Mais ne les tue plus jamais d’après ce que j’ai pu voir. Elle ne vit pas dans la violence et la luxure, elle essaye de canaliser le monstre en elle. Parce que comme lorsqu’il y a plusieurs années de cela, je venais m’asseoir sur le bord de sa fenêtre pour la regarder vivre sa vie, je sais qu’elle pleure parfois, et que même si elle ne dort pas, ses cauchemars sont toujours là. Au fond, Ava se dégoûte. Elle déteste ce qu’elle est devenue vis-à-vis de sa famille : une menteuse. Et pire que cela : un vampire. Ava mène une existence rangée, plutôt calme, qui finira certainement par rapidement l’ennuyer… et ce jour là, je reviendrais la trouver.
Ce jour là est arrivé plus vite que je ne le pensais. Elle ne pouvait pas se passer de moi. J'étais son Maître, elle était mon Infant. Elle était trop jeune. Toute la volonté du monde ne pouvait pas suffir... seule, elle n'était pas capable de se retenir. La journée, je ne pouvais pas faire grand chose pour elle, mais la nuit, j'étais là. Je lui permettais d'éviter les massacres, mais nous vivions comme deux inconnus. Elle m'en voulait d'être sa seule chance de garder une petite part d'humanité. Je savais qu'elle ne pourrait pas tenir longtemps ainsi, je voyais les jours défiler et chacun d'eux était une nouvelle victoire. Elle a fini par me haïr, même si elle ne me le dit pas. Elle ne me l'avouera jamais, mais elle regrette sa vie d'avant. Je fais tout ce que je peux pour elle, mais tout ne sera pas encore assez. Je deviens fou, Ava me rend fou. L'un de nous y laissera sa peau, si cela doit être moi j'espère qu'au moins elle sera assez mature pour vivre seule, à ce moment là...
Sujet: Re: Diane Ava NEWLOVE - "Je vois une lumière qui ne pourra jamais réchauffer ma peau" Dim 27 Fév - 20:47
Dr Glamour ça c'est un mec, un vrai ! Pas comme l'autre...
Pas une fille comme les autres, elle vit aussi le jour Et si tu veux lui montrer ta chambre, c'est à tes risques et périls parce qu'Ava est toute jeune alors les humains... elle les aime saignants
▌A débarqué le : 21/07/2010 ▌Parchemins : 4682 ▌Quantité de sang disponible : 32125 ▌Age du personnage : Dans les 660 ans, je ne les compte plus ! ▌Rang : Chef du clan Blackstone. ▌Job : Chasseur à mes heures perdues. ▌Citation : Sanguinaire, comme toujours.
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Sujet: Diane Ava NEWLOVE - "Je vois une lumière qui ne pourra jamais réchauffer ma peau" 
Dim 27 Fév - 19:14
*BAF*
*meurt de rire* 
J'aime les filles, c'est normal non ? 
??? 
beuhahahahahaaaaaa !
)
