Par ici l'histoire de votre personnage !
→ N’oubliez pas de décrire le physique et le moral de votre personnage.
→ N’oubliez pas de préciser les habitudes diurnes et nocturnes de votre personnage. S’il s’agit d’un vampire, les activités nocturnes suffiront, puisque le jour…il dort XD
→ Vous n’êtes pas obligés de vous étaler longuement sur la naissance et l’enfance de votre personnage. Trois ou quatre anecdotes caractéristiques, des moments forts de sa vie, suffiront amplement. Autant garder un peu de mystère ! Evidemment, vous faites comme bon vous semble =P


A la lueur de la lune, je vins au monde...

L'histoire, les contes et légendes, les mythes! Chaque récit peut (dans la plupart des cas) se prévaloir de toujours posséder un fond de vérité. Il suffit d'une rumeur ou d'un fait notable pour que d'un mot une histoire soit crée, qu'elle soit réelle ou totalement déformée. Les limites étant bien souvent évidentes entre la réalité et la fiction, il est souvent assez facile de savoir dissocier le vrai du faux. Un fait avéré est toujours vérifiable me direz vous! C'est en partie exact. Mais il arrive que l'histoire remonte à si longtemps et soit passée entre de si nombreuses mains qu'à la fin on puisse éprouver toutes les peines du monde à savoir faire la différence entre les fantasmes du conteur et la véracité des évènements. Toute ma vie se résume à cela depuis maintenant de nombreux siècles, et pour que vous puissiez bien comprendre qui je suis et ce que j'ai réellement fait dans ma vie, il me faut faire la lumière sur mon passé et séparer les mensonges de la vérité. Je vais donc à mon tour me faire ménestrel, et vous narrer ma longue existence en essayant toujours d'être le plus honnête possible envers vous, lecteurs fugaces et j'en suis sûr impatients.

Il convient tout d'abord de faire les présentations; je me nomme Erendiel Crowley, mais ce nom n'est qu'un nom d'emprunt que je me suis moi même attribué il y a quelques années de cela. J'en ai souvent changé au court des siècles, histoire de conserver l'anonymat sur ma condition, mais mon vrai nom, mon nom originel n'est autre que Vortigern. Certains d'entre vous l'auront déjà entendu ou lu quelque part, d'autres non...je ne suis pas le plus célèbre des personnages historiques, et pourtant j'y ai joué une bonne place autant dans les ouvrages "sérieux" que dans les livres relatant l'épopée d'Arthur et de ses chevaliers de la table ronde.

Je suis né vers 390 après Jésus Christ. Notez au passage qu'en évoquant ce nom je ne reconnais pas le caractère semi divin du personnage, mais passons. A l'époque de ma naissance, Rome est toujours présent sur l'île de Bretagne, mais l'empire est déjà sur le déclin et les incessantes rébellions des différents clans parsemés dans le pays n'y arrangent rien. Rome est en guerre sur tous les fronts, tentant de repousser l'irrémédiable avancée des tribus barbares venues de l'est, ces même tribus autrefois conquises et soumises. L'aigle impérial est ébranlé, ayant trop péché par orgueil et n'ayant pas su voir que sa décadence finirait par engendrer sa perte. Cette période troublée dure toute fois quelques années sur ma terre natale...les légions occupant le territoire sont loin de la capitale et ne subissent pas tout de suite les mêmes assauts.

Né d'un père Breton et d'une mère Romaine, ma place était alors loin d'être enviable, mon père était un noble de sang et en tant que chef de clan avait une prétention tout à fait légitime à prendre la tête du pays une fois les Romains écrasés, car ce n'était qu'une question de temps pour que cela se produise. Ma mère souffrait de cette situation mais suivait aveuglement son époux par peur d'être répudiée, bannie ou même exécutée. Par ailleurs être la femme du possible roi de Bretagne n'était pas non plus une situation que l'on pourrait qualifier d'inconfortable. Moi, j'appris très jeune à voir où pouvait bien être mon intérêt, aussi je me plaçais en défenseur de la mère patrie contre l'envahisseur qui n'avait occupé les lieux que bien trop longtemps à mon goût comme au goût de tout un peuple.

La réalité historique est assez floue sur l'année exacte ou les forces impériales quittèrent définitivement l'île. La vérité c'est que dès 410, le pays était déjà libéré du joug de Constant et de ses sbires; mais même à l'issu de tout cela, les différents clans n'arrivant à s'entendre ne désigne pas de souverain. L'anarchie rêgne alors plus ou moins, chacun faisant ce qu'il veut comme bon lui semble. Mon propre père ne réagissant pas à ces évènements, je décidais moi, animé par une ambition dévorante, de faire en sorte d'unir tout le monde sous une seule bannière, la mienne!


Petit à petit, l'oiseau fait son nid...

Usurpant les prérogatives de mon paternel, je prenais la tête de son armée et le contrôle de ses terres, le faisant passer pour un lâche et un traître à sa patrie aux yeux de tous. Pour moi le fait qu'il ne prenne pas la peine de vouloir rassembler la nation équivalait à de la traitrise et de la couardise. Et je ne me trompais pas au final; car même alors que je le reléguais en "deuxième division", il ne trouva pas même la force de protester. Galvanisé par son attitude et par la confiance que ses anciens soldats plaçaient en moi, je me sentais encore plus déterminé à accomplir ce que je considérais être mon devoir...prendre le pouvoir, et par la force s'il le fallait. J'avais alors à peine vingts ans.

Mon plan était simple, personne ne s'attendant à de telles actions, j'entrepris de conquérir le royaume en soumettant un à un les clans qui l'occupaient. La tâche ne fut pas de tout repos cela va de soit, mais à vrai dire, les quatre ou cinq premiers tombèrent assez facilement. L'effet de surprise me procura un énorme avantage sur eux, et une fois ceux ci vaincus et ralliés à ma cause, je disposais d'une armée de plus de trois milles hommes. Le reste ne fut qu'une succession de longs sièges pour faire plier les clans déjà prévenus et s'étant préparés à me recevoir. Mais deux ans après le début de ma campagne, j'étais nommé roi de l'île de Bretagne. Je ne contrôlais pas encore tout le pays, ce qui finirait par venir mais bien des années plus tard, mais les trois quarts étaient sous ma coupe et je dirigeais d'une main de fer, écrasant toute rébellion susceptible de permettre aux rangs des dissidents de se densifier.

A vrai dire, seuls les Ecossais refusaient mon autorité, et leur territoire abrupte et hostile les aidaient grandement à ne pas tomber sous mes assauts pour le moment. Mais ils finirent par plier et en 425, toute l'île était sous ma domination. Entre temps, je me mariais et peu après mes vingts trois ans, ma femme me donnait un fils que je nommais Vortimer. J'étais fier d'avoir un descendant, un successeur; j'étais alors loin de me douter qu'un jour j'en viendrais à regretter sa naissance.

Bref, de 412 à 425, je régnais tel un tyran, finissant même par soumettre les Highlands cette dernière année. Treize années de gloire, de puissance, qui volèrent soudain en éclat sans que je sois capable de voir venir l'inéluctable. Tout comme j'avais pris la place de mon père avant lui, mon fils alors encore très jeune, me renversa du trône...enfin façon de parler, il ne le fit pas lui même, mais abusé par mes soit disant conseillers qui me voyaient selon eux conduire le pays à sa perte; il retourna mon armée contre moi et s'empara de la couronne, mes hommes me chassant de la cour. Pauvre Vortimer, trop jeune et donc beaucoup trop tendre pour prendre les bonnes décisions; s'il avait vu arriver ce qui se produirait ensuite, il m'aurait fait exécuter...mais il ne le fit pas et je ne l'en remercierais jamais assez pour cela. Ma gratitude peut cependant parfois prendre des formes assez cruelles qu'il expérimenterait bien assez tôt.

Pour le moment exilé, j'errais à travers les forêts et les plaines, par monts et par vaux, sans but réel...probablement ce que l'on appelle communément l'instinct de survie. C'est dans cette période d'égarement et de solitude totale que je fis sa connaissance. Je tombais sur lui en traversant un marais lugubre et totalement inhospitalier. Il se tenait au milieu de l'eau croupie, psalmodiant des mots latins que je ne comprenais guère, comme en transe...immobile, je le pris d'abord pour un fou. Il faisait nuit noire et jamais je n'aurais pensé assisté à un tel spectacle au cours de ma vie. C'est alors que me revinrent en mémoire ces histoires de sorciers et sorcières qui peupleraient le royaume depuis des millénaires sans que personnes n'ai jamais pu le prouver. Etais je en fait tombé par inadvertance sur l'un d'entre eux?


Grandeur et décadence...

C'est à partir de ce point qu'on a commencé à me mêler aux contes et légendes, et plus particulièrement à la légende du roi Arthur. Beaucoup de choses ont été dites ou écrites, selon les ouvrages, les faits relatés n'étaient pas toujours les mêmes et, je dois bien le dire, peu de ces récits contenaient la moindre cohérence. Une petite part de vrai pourtant peut être extirpée de tout cet imbroglio d'idées saugrenues...ma rencontre avec un être exceptionnel. Vous vous souvenez de cette personne que j'ai rencontré un peu plus haut? Tout le monde s'est accordé à croire qu'il s'agissait de Merlin, l'enchanteur de la cour de Kamelot.

Et bien à la vérité, je fis bel et bien une rencontre qui bouleversa ma vie si je puis dire. A ceci près que cet homme que tout le monde appelait Merlin se prénommait en fait Emrys, et qu'il n'était pas ni sorcier ni enchanteur, mais bel et bien un vampire...l'un des plus anciens qui ait pu exister! C'était un homme troublant, loufoque même en fait, rien qu'à sa tenue vestimentaire. Vous avez tous en tête ce vieil homme à la longue barbe blanche vêtu comme les druides pouvaient l'être...et bien c'est exactement son portrait. Pour parachever le tout, il était d'une taille impressionnante. Je dénotais complètement à côté de lui...moi et mes cheveux bruns courts et ma petite barbe éparse...de taille moyenne; nous n'avions à priori rien en commun autant physiquement que spirituellement.

Je n'étais pas un érudit loin de là, j'avais reçu une certaine éducation certes, mais Emrys lui était un homme qui pouvait à la fois mélanger science et paranormal et pouvait vous démontrer que l'un ne pouvait faire sans l'autre. Ce premier soir, lors de cette première rencontre, quand je m'aperçut de ce qu'il était réellement, j'étais comme tétanisé. Il aurait pu me transformer en amuse gueule aussi sans la moindre difficulté. Pourtant, lorsqu'il ressentit ma présence, il se contenta de se tourner vers moi et de me sourire. Il me dit qu'il savait depuis longtemps qu'un jour je viendrais à lui, que c'était écrit et qu'il l'avait vu. Qu'il suivait ce que je faisais depuis des années. Et moi je restais là bouche bée à attendre que la mort ne frappe.

A ma grande surprise, il se rapprocha de moi, passa une main sur mon épaule, et m'emmena dans sa demeure...un vieille cabane de bois enfouie au coeur de la forêt, si bien dissimulée aux yeux des mortels qu'aucun n'aurait jamais pu la trouver sans en connaître le chemin. Laissez moi vous dire une bonne chose...je ne sais pas si la table ronde à bel et bien existé ou non! A vrai dire c'est encore aujourd'hui, même pour moi même, un mystère. Ce qui est sûr c'est que jamais mon nouvel "ami" ne s'y attabla. La sienne était plutôt difforme, l'air d'avoir été taillée dans un tronc d'arbres, et il ne connut jamais personne du nom d'Arthur.

Il ne pouvait pas non plus transformer qui que ce fut en crapaud, ne possédait pas de hiboux grincheux, et ses affaires ne se rangeait pas toutes seules dans un sac...il ne possédait d'ailleurs pas grand chose. En revanche, il pouvait facilement vous mettre une raclée rien qu'avec une seule de ses mains, vous vider de votre sang comme j'aurais pu descendre une pinte de bière, et surtout, surtout, il pouvait prédire l'avenir! Don exceptionnel dont j'héritais moi même par la suite, mais chaque chose en son temps.


...renouveau et dissidence.

Une année entière, je vécus à ses côtés, toujours humain. Il me fascinait, et il m'instruisait. Comme il me l'expliqua, il savait que je finirais par devenir l'un des siens, et que ce serait de sa main que cela se produirait...mais il ne voulait pas précipiter les choses. Pour lui, bien connaître la nature des choses aidait à mieux les comprendre; ainsi ma transformation future ne serait pas vécue comme un traumatisme ou de manière trop brutale, mais plutôt comme l'aboutissement d'un long apprentissage qui se poursuivrait encore d'ailleurs après celle ci! J'avoue que je ne saisis pas tout ce que ses paroles impliquaient à cette époque, mais il s'avéra qu'il avait eu raison...attendre me permis de voir au jour le jour à quoi ressemblait son quotidien, à le partager d'une certaine manière. Et quand enfin le grand moment arriva, j'étais fin prêt à devenir moi aussi un enfant de la nuit, conscient de tout ce que cela pouvait signifier.

Durant tout le temps qui précéda, je me fis une joie d'user et d'abuser de tous les excès culinaires dont je pouvait encore profiter. Du moins dans la mesure de mes moyens, je n'avais pas d'argent et vivait reclus dans les bois, mais me nourrissait de la chasse et des légumes que je cultivais. Je ne cultivais pas que cela d'ailleurs mais inutile que l'orge et le houblon prenaient une grande place dans mon petit lopin de terre. Bref, je profitais sans aucun remord sachant que j'allais perdre tout cela pour toujours ensuite. Le temps passa, l'année s'écoula, et une nuit, au solstice d'été, il m'emmena au coeur de la forêt. Sous un arbre millénaire qu'il disait sacré, il s'empara de mes épaules et la suite se passa si vite que je ne souviens réellement que la vive douleur que le rituel me procura.

Quand je revenais à moi, tout me semblait différent, tout était transformé. Semblable mais transfiguré à la fois. Les bois n'avaient pas changé, pourtant je discernais des centaines de choses que je n'avais pas vu jusqu'alors. J'entendais la nature vivre autour de moi, je la sentais vibrer et résonner dans tout mon nouvel être. Etrange et fascinant, mais j'avais été bien préparé à tout cela et m'adaptait très vite. Mes forces se trouvaient décuplées, ma vitesse tout autant; j'y voyais en pleine nuit comme en plein jour...mais deux contraintes majeures atténuaient un peu mon enthousiasme: je ne reverrais plus jamais le soleil, et le soif de sang était dévorante.

Emrys me rassura en me disant que pour la première je finirais par m'y faire, et pour l'autre, il m'apprendrait à la contrôler. Et il avait raison. Le sentiment de puissance que je ressentais me fit bien vite oublié l'absence de la lumière; quand à la frénésie du désir de tuer, il me garda à ses côtés pendant de nombreuses années pour continuer à m'instruire et à me guider. Je passais en tout environ deux cents années avec lui. Mais las de continuer à vivre dans ces conditions, et poussé par des rêves qui semblaient plus vrai que nature, je réussis à le convaincre de m'accompagner sur mes anciennes terres, et à m'aider à reprendre mon titre. Il fut loin de trouver cela sage ou prudent, mais accepta toutefois car il savait ces évènements inévitables. Ces rêves que j'avais n'étaient que la manifestation de révélations qui commençaient à me parvenir...j'avais hérité de son pouvoir même si j'étais bien loin de savoir le maitriser. Mais cela viendrait! Décidé, voir résolu, je l'emmenais alors vers chez moi! J'allais présenter mes respects à mon fils...à ma façon.