Sujet: Re: Matveï V. Orloff -- fiche terminée Ven 6 Aoû - 2:00
Un soir particulièrement glacial, an 936
L’homme se tenait face à la jeune femme en pleurs, les yeux rougis par la culpabilité. La peur se lisait sur son visage, tandis que son interlocuteur ne bougeait pas d’un pouce, abasourdi par la nouvelle qu’il venait d’apprendre. Le vent heurtait les vitres et les fondations de la maisonnette, et la neige commençait petit à petit à recouvrir le sol d’une nouvelle couche d’un blanc étincelant. Il faisait nuit noire dehors, et la seule source de lumière était la lanterne accrochée près de la porte, à l’intérieur de la maison. C’était un silence de mort qui pesait dans l’atmosphère, comme si le temps s’était arrêté, comme si la terre avait littéralement cessé de tourner. Et soudain, brisant la glace, une main s’abattit violemment sur le visage de la jeune femme, sonnant telle une punition. Elle s’effondra à même le sol, soumise à la violence de son mari. Un filet de sang coula du coin de ses lèvres, alors que la peau de sa joue rougissait de plus en plus.
« Combien de fois te l’ai-je répété ? Combien de fois aurai-je dû te frapper pour que tu comprennes ? Je ne veux pas de cet enfant. Je ne veux pas que tu mettes au monde cette abomination qui ne fera que nous gâcher l’existence ! Tu ne crois pas que nous avons déjà assez de problèmes comme ça ? C’est hors de question, tu m’entends ? Hors de question ! »
A ces mots aux accents russes, il illustra à nouveau ses paroles par ses coups répétés. La jeune femme ne put rien faire, n’ayant que ses yeux pour pleurer, mordant ses lèvres pour s’empêcher de crier, de peur d’énerver son bourreau, à tel point que le sang coulait sur le plancher vieilli et piétiné. L’homme se décida à s’arrêter, le souffle haletant, satisfait d’avoir passé ses nerfs sur elle. Il ne l’aimait plus.
« Je veux que tu perdes cet enfant, quoi qu’il arrive. » Conclut-il en quittant la maison avec une lanterne.
Le vent s’engouffra à l’intérieur, glaçant les os de la femme battue allongée à terre. Ses paupières tombèrent, alors que l’obscurité prenait place. Elle sombra dans l’inconscience, laissée pour morte. Plus tard, elle entendit des pas, quelques sons et des paroles incompréhensibles, et sentit qu’on la transporter. Elle se réveilla le lendemain dans une chambre qu’elle reconnaissait. Ses parents avaient décidé de l’arracher à leur cruel gendre.
L'accouchement, an 937
L’on alla mander avec hâte le médecin de garde en ville cette nuit là. Dans la petite bourgade de la principauté de Kiev, Vladisva était enceinte de sept mois et demi. On l’avait attaquée alors qu’elle se trouvait toute seule chez ses parents. La porte d’entrée avait été forcée et elle n’eut guère le temps de voir ses agresseurs. Le médecin urgentiste qui veilla la victime fut effaré en voyant les blessures de celle-ci. Ça n’était pas la première à présenter ce genre de plaies et de contusions. L’on tentait activement depuis plusieurs semaines de retrouver la bête qui était derrière tout ça. Car il n’y avait aucun doute, ça n’était certainement pas humain.
Allongée sur son lit de fortune, ses parents à ses côtés, l’objectif primaire était de préserver la vie de l’enfant. Après une heure d’intense combat pour tenter de sauver les deux personnes, le médecin n’eut d’autre choix que de laisser la mère partir, gardant ainsi le bébé sain et sauf. On le confia aux parents de la jeune femme, qui décidèrent de l’appeler Matveï Vassili. Il porterait également leur nom de famille, Orloff.
Le premier repas, an 959
Aussi insignifiante et inintéressante qu’une fourmi, la bourgade était une ville russe dont on pourrait aisément se passer parmi les géantes qui lui faisaient concurrence. C’était la période la plus glacée de la saison, d’autant plus que les vents soufflaient terriblement forts. L’hiver était roi, la nuit régnait principalement. Durant ces interminables jours, il n’y avait pratiquement plus une once de lumière dès le coup des dix-sept heures, ni des quelques pauvres rayons de soleil qui réchauffaient légèrement la peau des habitants russes, même si ceux-ci étaient habitués à la neige.
Ce soir là, Matveï, du haut de ses dix-neuf hivers, se tenait dans la salle principale de la maisonnette, debout au centre de la pièce, les yeux dans le vague. Il n’était pas comme à son habitude. Il avait le teint plus blanchâtre, beaucoup plus blafard qu’à l’ordinaire. Des cernes violacées tiraient ses traits et son visage semblait littéralement meurtri. Il affichait tout de même un sourire sadique, mesquin, à la limite du ravissement. Cette vision d’horreur glaçait le sang. Un long filet de sang s’échappa du coin de ses lèvres, quelques gouttes venant s’écraser négligemment sur le sol. Ses doigts étaient tâchés de ce liquide rouge, et on apercevait quelques morceaux de chair dans ses ongles acérés.
Sur la table se tenait son journal, à côté d’une plume à peine trempée dans l’encre.
Bon nombre de bonnes gens disaient de moi que j’étais la réincarnation du mal. Était-ce si atroce de profiter des plaisirs de la vie ? Je vins à en douter lorsqu’un soir mon grand-père me surprit dans les bras d’un jeune bourgeois. Je n’avais pu résister au charme de ce bellâtre ; ses longs cheveux de paille tombant négligemment sur ses dures épaules, une tunique aux couleurs étincelantes recouvrant son torse bien bâti. J’avais ressenti un frisson étrange me parcourir quand il serra mes hanches avec ses mains. Malgré ma volonté à refuser une telle offre, je m’abandonnai à son souhait et il m’emmena dans une grange non loin des terres familiales. Oui, un homme. L’amour n’était-il pas un sentiment commun à tous ? Pourquoi deux personnes du même sexe n’auraient pas également droit à ressentir de telles choses ?
[…]
C’est ainsi que mon cher grand-père me punit, refusant cependant de me tuer. Après avoir été battu violemment à coups de lanières de cuir – dont je garderais à vie les stigmates –, l’on m’attela à un destrier. J’avais pour seul choix de mander le prêtre de l’église orthodoxe, située à quelques kilomètres de là. J’eus à me confesser, et le fervent de Dieu me confia aux religieuses. Celles-ci me conduisirent jusqu’à une des chambres du monastère. L’on fit ma toilette et s’en suivit alors de longues minutes d’exorcisme, le prêtre s’acharnant à chasser le soit disant «mal» qui était tapi en moi.
Était-ce de ma faute si la nature m’avait comme qui dirait bien gâté ? N’était-ce pas Dieu qui m’avait fait ainsi ? J’étais perdu, déchiré entre le désir de m’échapper et celui d’obéir à mes aïeuls. Je n’avais pas d’autre choix que d’attendre, et me lamenter sur mon triste sort. Je perdis peu à peu la foi, croyant tout bonnement qu’aucun Dieu n’existait pour laisser un adolescent se faire battre pour un soi-disant «crime».
J’eus la chance de rencontrer durant mon séjour une fille abandonnée. Cette femme était si belle et féminine, et pourtant elle s’adonnait à vivre en pleine nature et ne se préoccupait que d’elle-même. Je n’eus aucun mal à l’aborder. Fasciné, je pus en apprendre plus sur elle, et elle me proposa de la retrouver à chaque coucher de soleil dans les écuries afin d’échanger quelques paroles. Grâce à elle, je pus reprendre peu à peu confiance en moi.
[…]
L’épais manteau sombre qui recouvrait peu à peu le ciel étoilé et les plaines environnantes s’abattait bientôt sur les vitraux de l’église orthodoxe. Le calme des couloirs du monastère me laissait sans voix et je me décidai à sortir de ma couchette. Cela faisait plusieurs mois que je n’avais pas quitté ces lieux saints. Vêtu d’une simple chemise en lin blanche qui me seyait parfaitement la musculature, je déambulais, rêveur, entre les épis de blé. Les champs n’avaient pas encore été coupés mais la récolte n’allait pas tarder. Celle-ci promettait d’être fructueuse pour les quelques fermiers restants, notamment pour mes grands-parents. Le silence de la nuit était reposant. Pourtant, je senti bientôt une présence. Une sensation étrange qui me parcourut le corps au moment où une main glacée vint caresser tendrement ma nuque. Lorsque je me retournai, le visage blanchâtre de l’inconnu n’était qu’à quelques centimètres du mien. Dans cette position, je pouvais aisément percevoir ses yeux à la couleur de l’océan qui me fixaient avec désir. L’envie était telle que j’en tremblai de peur, pour la première fois de ma vie. Cependant, je restai tout de même littéralement subjugué. Je m’en souviens d’ailleurs comme si c’était hier…
De sa douce voix, entre ses fines lèvres violacées, il me demanda si je voulais bien lui accorder une danse. Étrange question qu’il m’avait posée là. Mais pour je ne sais quelle raison, comme poussé par une force inconnue, j’acceptai. Amoureusement, il me prit par les hanches, me faisant virevolter. Je me laissai aller, le laissant totalement gérer la situation. Il se débrouillait à merveille et je perçus une légère odeur de violette émanant de son corps d’Apollon.
D’un geste doux, sa main vint caresser mon cou. Il était si proche de moi, sa bouche effleurant ma peau, mais je ne percevais aucun souffle. Comme s’il n’existait pas. Comme si c’était un rêve. Mais pourtant, il était bien réel.
Toujours de sa douce voix, il m’avoua qu’il m’épiait depuis quelques temps et qu’il avait eu vent de mes actes. Je tremblai alors de plus en plus. Cependant, à mon grand étonnement, il fut ravi et se mit à sourire délicatement. Il me demanda si je pouvais lui accorder un baiser... « Un langoureux baiser pour l’éternité. », m’avait-il annoncé. Et c’est ainsi qu’aujourd’hui, je goûte au plaisir du sang humain.
Prenant son livre d’un geste nonchalant, Matveï sortit du foyer, sa cape virevoltant au rythme des bourrasques de vent. Ses hautes bottes de cuir martelèrent les dalles de la ruelle, tandis qu’il s’engouffrait dans la pénombre.
Matveï selon son créateur, an 978
« J’ai eu le temps d’apprendre à connaître mon infant. Reconnu comme quelqu’un d’extrêmement exigeant, avec lui-même et ses semblables, Matveï est déterminé dans tout ce qu’il entreprend. Il est très talentueux et excelle littéralement dans divers domaines, notamment la musique ou la danse.
C’est un être assoiffé par le pouvoir et l’argent, n’hésitant pas à mettre en avant ses nombreuses richesses et acquisitions. Perçu comme quelqu’un de très mystérieux et manipulateur, il est également quelqu’un de colérique et lunatique. Il s’emporte assez souvent pour des choses futiles, et ne peut s’empêcher de constamment critiquer ce qui ne va pas. Sans compter qu’il a développé une certaine cruauté vis-à-vis des personnes qu’il chasse ; sans pitié, il fera tout pour les achever. Il est donc parfois très peu apprécié de ses semblables. De surcroît, en présence des rares personnes de son étoffe, c’est un être piquant et extravagant, aux répliques et remarques acérées. Il reste soucieux de protéger sa famille et son image, et veille à ce qu’aucune personne ne se dresse en travers de son chemin ou ne lui mette des bâtons dans les roues.
Doté d’une intelligence hors du commun, il semble capable de deviner les pires secrets de ses interlocuteurs, analysant leurs moindres faits et gestes. Ne réside là dedans nulle magie mais simplement une aptitude unique à juger les humains et à deviner les parties obscures que cachent leur âmes. Il est d’une grande habilité et ne s’embarrasse d’aucun scrupule quand il s’agit pour lui d’arriver à ses fins.
Cependant aimable et souriant, sa présence est toujours des plus convoitées. C’est un être reconnu comme extrêmement vertueux et aucun de ses actes ne va jamais à l’encontre de la morale établie – autant dire sa propre morale donc. Une façade qui n’est qu’un masque qu’il porte le plus clair de son temps en présence d’individus qui ne sont pas de confiance. Derrière ses yeux sombres se manigancent des pièges et autres affaires douteuses. Son esprit vif et rôdé à de tels emplois élabore en quelques fractions de secondes un plan permettant de lui éviter divers ennuis ou de se dépêtrer d’une situation gênante.
Malgré tout, il reste une infime part d’humanité en lui avec des sentiments et des émotions. Ce que l’on remarque le plus chez lui quand on le connait vraiment bien – et que l’on fait parti de son prestigieux cercle social – c’est qu’il est un jeune garçon romantique et affectueux. Lorsqu’il s’éprend pour un homme, il serait prêt à tout faire pour lui et à lui promettre monts et merveilles. Doux et friand de tendresses, il pourrait même se montrer quelque peu collant. Par ailleurs, c’est un comédien hors-pair, rieur et fascinant, jouant le plus souvent dans l’extravagance.
Matveï aime et admire de nombreuses choses, de la musique au théâtre en passant par le chant et la peinture. Comme vous l’aurez compris, c’est un féru de culture et d’expositions artistiques. Il porte également une grande attention à son apparence physique et à l’image qu’il dégage à travers ses acquisitions richissimes et les vêtements qu’il porte. Au premier coup d’œil, on remarque aisément que c’est un russe noble, de bonne famille, sachant investir son argent là où il faut. En plus d’être avare, il aime les hommes et le sexe. Il ne s’en cache pas, et se montre sans aucune gêne avec ses conquêtes. Et comme tout bon russe qui se respecte, Matveï a un penchant tout particulier pour la vodka, du moins de son vivant. Il aime beaucoup la neige et le froid, même s’il n’en ressent à présent plus les effets. »
Le plaisir de faire tomber quelques têtes, an 979
« Sire, vous êtes mandé de toute urgence par le Prince Vladimir. Il souhaite vous recevoir. »
Un sourire satisfait se dessina peu à peu sur les lèvres de Matveï. Debout devant sa fenêtre, un verre de vin rouge à la main, il jubilait des paroles prononcées par son valet. Quelques gardes attendaient en bas, tous vêtus sombrement, avec des chapeaux et des foulards sur la moitié de leur visage. Matveï se retourna, posant son verre sur le buffet en ébène, refermant les boutons de sa jaquette.
« Et bien, Ieroslav, qu’attendez-vous ? »
Ils sortirent tous deux de l’appartement, situé dans un des quartiers riches de Novgorod, capitale de l’oblast du même nom. Le Prince Vladimir 1er avait accédé au trône depuis quelques années. Il avait accordé toute sa confiance à Matveï, qui lui écrivait sans cesse des chansons en son honneur, et lui jouait personnellement du piano. Il servait d’homme de main à quelques rares occasions. Le garçon Orloff savait d’ailleurs pertinemment que Vladimir était un redoutable dragon capable des pires choses qui soient.
Matveï et son valet montèrent dans la calèche qui était venu les chercher. Ils étaient transportés tels des prisonniers en pleine évasion. Apparemment, tout avait été mis en place pour ne pas que l’arrivée de Matveï au palais ne soit découvert.
[…]
« Matveï, j’ai besoin de toi. J’ai une mission importante à te confier, à laquelle tes talents sont tout particulièrement requis. »
Dans les yeux du Prince pouvait se lire la fureur, aussi bien que la folie.
«Le règne de mon frère Iaropolk sur Kiev a assez duré à présent. » annonça-t-il d’un ton terrifiant, les bras croisés. « Pourquoi m’avez-vous fait mander, Monseigneur ? » «Je veux que ce chien soit traqué, torturé, tué, écorché vif, écartelé ! Je veux que sa tête roule sur le marbre de cette pièce. Je veux que son corps soit accroché près du trône. Je veux pouvoir entendre ses cris à travers tout le royaume ! Trouvez-le moi, lui et ses partisans. Réduisez-les à néant, comme vous avez déjà su me le prouver ! Son trône m’appartient, je le prends de droit. »
Matveï se délectait de la folie du Prince russe. Il lui offrait sur un plateau d’argent son prochain repas. Et quel repas !
« Mon bien-aimé Prince, vos désirs sont des ordres. » «Partez et tâchez de réussir. »
Le noble vampire claqua des doigts, son valet le suivant à la trace. Ils sortirent des quartiers de sa Majesté, se précipitant au dehors, sachant pertinemment que la calèche les ramènerait. Cette chasse allait être une vraie partie de plaisir.
Le réveil, an 1821
Après avoir assassiné le frère du Prince, recouvert d’or et de gratitude, Matveï resta quelques temps aux côtés de Vladimir, avant de quitter l’Ukraine à la mort de celui-ci. Poursuivi par les derniers partisans d’Iaropolk, le fils Orloff fut contraint d’errer de pays en pays, parcourant les terres slaves. Lassé par cette non-vie peu palpitante, il décida de se retirer dans une crypte où il entra dans une torpeur durant plusieurs siècles.
[…]
Une main cadavérique vint pousser avec force le couvercle du tombeau. Un corps se lève, rapidement, ses yeux s’ouvrant aussitôt. Un sourire se dessina peu à peu sur ses lèvres. Matveï était revenu d’entre les morts, si l’on pouvait s’exprimer ainsi. L’appel de la faim était devenu beaucoup trop fort, il lui fallait se nourrir.
Comme poussé par la bête qui grondait férocement en lui, il sillonna le pays en à peine une heure, embarqua sans trop de problème dans un bateau à destination des États-Unis. Par la suite, il rejoignit la ville de Saint-Louis, dans le Missouri. Il avait décidé de quitter définitivement l’Ukraine pour aller s’installer en Amérique. Il avait ouï dire que bon nombre de vampires s’y trouvaient et se délectaient des proies anglophones. Une aubaine qu’il se devait de saisir. Détestant être seul, cette communauté de créatures était l’occasion rêvée de repartir du bon pied.
C’est d’ailleurs à Saint-Louis qu’il découvrit, non sans stupeur, qu’il avait une descendance. Depuis ses nouveaux quartiers, il put observer longuement le jeune Aleksandr, dont il était le grand oncle – presque huit siècles les séparaient. C’en était presque absurde, tellement les chances de retrouver un Orloff vampire étaient extrêmement faibles. Il ne pouvait se résigner à le mordre et à faire de lui un vampire. Il ne voulait pas s’encombrer d’un jeune apprenti, pour le moment. D’autant plus que la tâche se serait avérée difficile étant donné le caractère spécial du garçonnet et son jeune âge. Le moment allait venir, un jour ou l’autre. Patience était mère de sûreté.
Plusieurs années passèrent, jusqu’à ce que le jeune garçon atteigne ses vingt et un hivers. Depuis quelques temps, il avait entrepris une relation avec une jeune femme. Matveï savait pertinemment qui elle était. C’était une vampire noble, de même rang que lui, à l’exception d’une chose ; il n’était pas aussi rusé qu’elle. Matveï ne pouvait donc se résigner à lui mettre des bâtons dans les roues, s’il voulait garder sa propre vie, et celle de son neveu. Il restait cependant sur ses gardes, observant les moins faits et gestes de la dame. Il n’aurait jamais deviné quelles étaient ses intentions, elle qui s’intéressait à ce pauvre rejeton qu’était Aleksandr, jusqu’au jour où elle tenta de le transformer. Grossièrement jaloux, Matveï s’empressa de prévenir la jeune femme qu’elle s’acharnait pour rien. Après un long duel entre les deux vampires nobles, le russe en ressortit vainqueur, chassant la dame du territoire. De surcroît, il fut épanoui lorsqu’il apprit que son cher neveu avait abandonné sa maîtresse. L’occasion se présentait alors à Matveï pour qu’il aille à sa rencontre.
Ces retrouvailles réjouirent le noble vampire. Après l’avoir infanté, il lui apprit quelques tours de passe-passe, des petites astuces pour se fondre dans la foule ou dénicher de goûteuses proies. Mais au grand étonnement de Matveï, Aleksandr était déjà bien rôdé. Il s’émerveilla de voir que sa descendance avait un réel potentiel et convenait parfaitement à sa nouvelle condition. C’est ainsi qu’il décida de le prendre sous son aile. Le chérir et le protéger, quoi qu’il arrive, voilà le serment que Matveï se jura à lui-même.
La famille Orloff, an 2010
Depuis plus de dix siècles, Matveï sillonne les pays du monde en tant que vampire. Il a rencontré bon nombre de ses semblables, avec qui il a tissé des liens forts pour certains. C’est en Russie qu’il a d’ailleurs connu celui qui devint par la suite son « mari ». C’est avec lui qu’il a élevé Aleksandr, l’infant de Matveï. Son époux a également une jeune fille sous son aile. Ils habitent tous dans un manoir situé à l’extérieur de la ville de Saint-Louis. La Mère du mari de Matveï a elle aussi élu domicile chez eux. Autant dire que les Orloff sont très unis et restent discrets, préférant pour le moment ne pas se mêler à la communauté vampirique de Saint-Louis.
Dernière édition par Matveï V. Orloff le Jeu 12 Aoû - 18:13, édité 3 fois
Sujet: Re: Matveï V. Orloff -- fiche terminée Ven 13 Aoû - 14:40
WELCOME ! En voilà une bien jolie fiche ! J'ai beaucoup aimé, la présentation était originale.
Je n'ai aucune remarque particulière à part cela et puisque la Russie et moi, ça fait deux, je te fais confiance. *PAF* Je t'annonce donc que tu as officiellement attrapé le dernier train pour l'Enfer. *out* En espérant que tu t'y plaise !