Jennifer Morrison © tumblr.

Identité

Je m'appelle JULES REGAN DALY mais on m'appelle JULES. J'ai VINGT-HUIT ANS, j'en fais VINGT-HUIT. Je suis née le TRENTE OCTOBRE 1984 et je suis AMÉRICAINE, avec des origines AMÉRICAINES. Je suis une HUMAINE(CHASSEUR) HÉTÉRO et je suis UNE CÉLIBATAIRE EFFAROUCHÉE.

capacité spéciale : aucune capacité spéciale, puisque Jules Daly est une humaine. C'est-à-dire que par son pauvre rang de mortel, Jules ne possède pas les mêmes talents extraordinaires que ce qu'elle pourchasse. Pourtant, sa longue expérience du métier, les connaissances acquisses au cours de ses nombreuses traques et sa détermination infaillible font d'elle une adversaire redoutable pour la plupart de ses proies ainsi qu'une ennemie sans pitié pour les créatures trop jeunes, vulnérables et sans expérimentation.

Prologue d'un cauchemar

❝ Donner la vie c'est un peu comme se donner la mort ❞

Dix décembre 2003, New-York, Buffalo

« C'est un garçon, c'est un magnifique petit garçon! » s'écriait l'infirmière en chef alors qu'elle enveloppait minutieusement le petit corps du nouveau-né qui se tortillait dans tous les sens. Ce qu'il hurlait fort pour un bébé d’à peine quelques secondes... « Félicitations Jules, vous avez un garçon », lui disait plus directement le médecin qui s'était occupé de son accouchement. La jeune adolescente de dix-huit ans n'avait jamais vu cet homme auparavant. Un vieux bonhomme, aux cheveux blancs comme la neige et les yeux d'un bleu aussi clair qu'un ciel d'été. Il avait un sourire réconfortant, voir encourageant et, même si elle ne le connaissait pas, Jules eût immédiatement envie de lui faire confiance. Elle aurait aimé croire, qu'en effet, tout irait pour le mieux maintenant... « Voulez-vous voir votre fils? ». Comme si elle s'attendait à une réponse positive – car qu'elle mère ne voudrait pas voir son enfant une fois né? - l'infirmière s'approchait de la jeune maman avec le petit paquet rose et chaud entre les bras. Immédiatement, Jules déclina la tête vers la gauche, les mains enfouies sous les draps et s’entêtait à ne pas regarder l’infirmière qui se s’avançait de plus en plus dangereusement ; Elle refusait catégoriquement de le voir... « Mademoiselle Daly a formellement précisé qu'elle ne voulait pas voir l'enfant », lui lança la vieille infirmière d'un ton répriment. Ainsi rabroué, la jeune fille, l’œil triste ne tint pas de relever et ce contenta de quitter la pièce silencieusement, l'enfant avec elle... Jules maudissait alors l'impertinence de cette empotée. Bien sûr qu'elle aurait aimé le voir, bien sûr qu'elle aurait aimé faire comme toutes les autres femmes normales... bien sûr qu'elle aurait aimé prendre son fils dans ses bras pour constater à quel point il était beau. Mais elle avait fait un choix, et il devenait de plus en plus déchirant à tenir parole... l'adoption anonyme lui avait semblé la meilleure solution... Sans qu’elle n’ait vraiment constaté l’heure qui continuait de s’écouler, la petite pièce se vidait peu à peu. Les infirmières rangeaient leur matériel, le bruit de leurs pas précipités couvraient partiellement la petite discussion basse qu'entretenait le médecin et l'infirmière en chef. Ils étaient tous deux penchés sur un petit dossier beige... le dossier de son fils, l'acte officiel de sa naissance. Et Jules observait le destin de son fils se jouer sur ses yeux avec un pincement au cœur, presque trop docilement. Se mordant la lèvre inférieure, elle songeait qu’elle ne pouvait pas flanchée, elle lui donnait ainsi sa meilleure chance. « Le travail c'est donc fait sans complications. L'enfant est né le dix décembre 2003 à l’hôpital général de Buffalo. Il est né à deux heures quarante-trois du matin. Il semble être en parfaite santé et ne présente aucun signe de maladie. Mais je préfère tout de même lui faire passer quelques tests puisque la grossesse s'est faite sans suivis médical... Dites-moi, la mère adoptive est-elle arrivée? » demanda-t-il, les yeux baissés sur le dossier. « Oui, elle est arrivée depuis quelques heures déjà ». Tandis qu'elle tendait un autre dossier au médecin, celui-ci lui fit remarquer d’un ton catégorique : « Non, ce dossier n'est pas de notre ressort. C'est la travailleuse sociale qui doit le remplir en présence de Jules... ». Jetant un même coup d’œil en direction de la jeune adolescente assoupie, ils quittèrent la pièce. Elle devait se reposer ; ils savaient tous deux les épreuves difficiles qu'elle avait traversés et les nouvelles péripéties qu'elle s'apprêtait à vivre.

[…]

« […] Alors vous ne désirez garder aucun contact avec l'enfant, c’est exact? » « Non, m’enfin… c’est exact, vous avez pigé » « Et le père? » « Il n'y en a pas ». Remarquant alors l'air incrédule de la dame des services sociaux, Jules se corrigea immédiatement : « Je veux dire, il y a en un, mais il n'y en a pas... » L'air embêté de Jules eût suffit à la travailleuse sociale qui gribouilla cette information dans le dossier. « Il ne le sait pas ». Elle avait certainement entendu ça des dizaines de fois depuis le début de sa carrière. Jules ne pouvait pas croire qu'elle était la seule mère adolescente à ne pas connaître les joies d’un conjoint engagé... La jolie blonde n'ajoutait toujours rien et se contentait d'observer plus en détail la petite pièce ou elle vivait sa convalescence. C'était plutôt grand, aussi grand que sa chambre au pensionnat, mais les mûrs étaient trop blancs. Par moment, elle en avait même mal aux yeux. Et c'était vide aussi, trop peu de meuble, qu'une chaise un peu banale et ce lit au matelas un peu trop dur. « Bien alors, on s’accorde pour une adoption anonyme » « Oui... » « Vous n’avez plus qu’à signer »

« […] Je m’étais donc débarrassée de mon fils immédiatement après sa naissance. Je n’ai jamais su qui l’avait adopté, mais les services sociaux m’ont assuré que la famille qui l’avait accueillit était adorable et qu’il ne manquerait jamais de rien avec eux. Mais je ne savais rien de plus. Pas même le prénom que cette famille avait choisit pour le baptisé. Et c’était peut-être mieux comme ça. Quelques jours seulement après mon accouchement, une fois avoir assurée aux médecins que j’allais bien et que je ne pensais pas m’évanouir dans les secondes à venir, la directrice du pensionnat venait me chercher et je retournais auprès des autres orphelines de Buffalo, le ventre encore gonflé. Ce mioche aurait sans doute plus de chance que moi dans la vie, et j’avais agis en adulte responsable, probablement plus responsable que ceux qui m’avait mit au monde, dix-huit ans plus tôt. Je ne connaissais pas l’histoire exacte, il y avait beaucoup de version que se racontait chez les filles et elles étaient parvenues à semer le doute en moi, mais Madame Sherrington, la directrice du petit pensionnat qui m’élevait depuis toujours, m’a souvent raconté qu’on m’avait retrouvé abandonnée au bord d’une petite route. C’était un camionneur qui s’était arrêté pour pisser qui m’avait entendu pleurer semble-t-il. Il m’a recueillit et immédiatement conduit à l’orphelinat et, depuis, je me balade de famille d’accueil en famille d’accueil… Plutôt dégueulasse, n’est-ce pas? On me prenait quelques mois, on versait une pension, puis on me renvoyait d’où je venais, tout simplement. Comme un objet trop abimer, endommagé. À l’âge de douze ans, j’étais devenue trop ‘’vieille’’ pour me faire adopter. Mais j’avais perdu espoir depuis longtemps… De retour au bercail, donc, j’ai continué ma vie, comme si les neuf derniers mois n’avaient jamais existé, comme si j’avais été dans un coma profond et que je m’éveillais enfin. Et si ma grossesse n’avait été un secret pour personne - de toute façon, essayé de cacher un énorme ventre sous une chemise déjà trop étroite! - personne n’osait aborder le sujet avec moi. Mais je savais bien toutes les histoires qui se racontaient dans mon dos. On se demandait tous ce qui adviendrait de cet enfant, qui était le père ? J’avais toujours tenu ce secret confidentiel, et j’étais bien déterminée à l’amener dans ma tombe… Quelques mois après ce jour fatidique de décembre, je reprenais les cours. J’obtiendrais mon diplôme, je ferrais mes études, puis je me sauverais de Buffalo pour rejoindre un autre État, un autre pays peut-être si j’en avais la chance, je changerais de vie, je reprendrais tout à zéro. […] »

Quinze novembre 2012, Saint-Louis

« Oh p*tain fait ch*er ! » s’exclama-t-elle alors que la bestiole lui filait encore une fois entre les doigts. Elle se redressa péniblement et, massant douloureusement son sourcil droit qui avait été écorché par un éclat de bois, elle s’écria à plein poumon, consciente que, terré quelque part, cette vermine l’entendait, l’observait : « Très bien alors, tu gagnes cette partie! On reprendra ce petit jeu demain soir, j’ai bien droit à une revanche, tu es d’accord enf*iré ?! » Un bruissement de feuille fut son unique réponse, la chasseuse se contenta de lancer un regard froid et déterminé au sous-bois dont l’obscurité semblait se dérober sous ses pieds pour l'avaler de plus en plus. Qu’importe si elle ne pouvait pas le voir, elle savait qu’il l’observait et qu’il s’amusait bien de l’avoir, pour ce soir, déjoué brillamment. Par ailleurs, elle s'était fait avoir comme une bleue dans cette histoire. Pourquoi avait tout simplement sous-estimé ce jeunot, bien qu'il soit sans expérience, il s'était montré rusé et alerte... Jules n’était pas née de la dernière pluie et il n’était pas non plus le premier démon de la nuit qu’elle chassait. Elle saurait le prendre dans ses filet la nuit prochaine et, cette fois-ci, elle ne manquerait pas de le tuer pour de bon pour le renvoyer nourrir la terre et les asticots. Quant à elle, la bestiole perché sur une branche plus haute, observait la jolie blonde lui tourner le dos. Il était affamé et surtout épuisé. Et elle lui offrait tout simplement sa dépouille aussi insouciemment, qu’excité, il se demandait s'il serait prudent de l'attaquer. Après tout, elle avait tout de même été capable de lui infliger une blessure. Banale sans doute, qui serait guérit avant le lever du jour. Mais il savait qu'il n'avait pas à faire à n'importe qui...

Jules s'immobilisa alors. Un sourire satisfait ce dessinait sur ses lèvres alors qu'elle jouait les innocente. Il tomberai dans son piège, l'idiot. Tout n'était que comédie depuis le début, elle avait planifié chaque geste avec précision. Et la petite plaie sous son sourcil témoignait de sa longue expérience; elle n'avait aucune autre blessure ailleurs susceptible de l'affaiblir. Maligne la blonde... maligne... Faussement arrêté comme si elle cherchait quelque chose dans l'obscurité de la forêt, un courant d'air, soudainement, souffla sur sa nuque et ses cheveux. Immédiatement, elle fit un bond sur elle-même, tourna brusquement sur ses talons et se trouva nez-à-nez avec le vampire qu'elle pourchassait depuis quelques heures. Celui-ci s'était figé dans une expression d'extrême douleur, le temps s'était arrêté pour lui. Jules venait de planter un pieu de bois ans son cœur. Normalement, ça ne l'aurait même pas chatouiller. Mais le secret de Jules – comme celui de plusieurs autres chasseurs d'ailleurs ; elle y avait caché un autre pieu, coulé dans l'argent. Et comme elle déteste ses enfoirés, elle avait même fait bénir l'objet par un prêtre de la région. Sa souffrance n'en était que décuplé : « Crève ordure », puis elle balança violemment son pied dans l'estomac du vampire qui s'écrasa quelques mètres plus loin. Paralysé par l'argent planté dans son thorax, le vampire agonisait lentement, péniblement, Jules se fichait bien de l'intensité de la douleur. Selon les rumeurs, c'était atroce, mais là encore, cette monstruosité avait obtenu son châtiment. Elles ne méritaient pas de vivres, aucune d'entre elles. Lui tournant le dos, laissant le jeune vampire mourir, cependant elle pressa le pas; ce jeune était forcément accompagner d'un tueur ou d'une tutrice plus âgé, plus expérimenté. UNDERCO'