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| Marc-Antoine - Le temps qui passe. | |
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| Sujet: Marc-Antoine - Le temps qui passe. Mer 1 Fév - 0:42 | |
| Marc Antoine
❝ A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. ❞ Jude Law © Mari-mari, tumblr Identité Je m'appelle Marc-Antoine, mais on m'appelle M.Anton de Luca, personne ne se hasardera à me donner un surnom.. J'ai deux mille ans, j'en fais une petite quarantaine. Je suis né le 14 janvier -83 et je suis sans patrie, avec des origines romaines. Je suis un loup-garou hétérosexuel et je suis plutôt solitaire. capacité spéciale : Allons bon, parce qu'il aurait besoin de protection ? Sérieusement ? Soyons honnêtes, il n'a pas de capacité hors du commun. Son grand âge en constitue déjà une puisqu'il lui permet de résister à ses instincts de loup-garou : toute exaction commise en prétextant qu'il n'y peut rien et qu'il s'agit de l'instinct est un joli bobard . Il a néanmoins constaté que lorsque Cléopâtre lui prenait du sang, elle pouvait s'exposer presque sans craintes au soleil. Il semblerait que les autres vampires sentent également l'intérêt de cette "potion solaire". Il possèderait une odeur plus attirante que ses congénères, ce qui ne lui plaît guère. Puisqu'il a reçu toutes les Marques de Cléopâtre, son sang ne peut être consommé que par cette dernière. A moins d'aimer être malade, mais il préfère ne pas en savoir plus sur les goûts des vampires qui aimeraient le mordre.
Histoire ❝ 60 lignes minimum. ❞ Egypte, trente-six avant notre ère Marc Antoine frissonna lorsqu'il entra à son tour dans la salle. Le long dédale qu'il avait suivi pour arriver jusque là et la fraîcheur de l'endroit lui firent penser qu'ils se trouvaient sans doute près du Nil. Il sut qu'ils arrivaient lorsque l'odeur métallique du sang se fit plus proche et emplit son esprit. Ses pupilles dilatées reconnurent le lieu où les prêtres égyptiens l'avaient déjà emmené plusieurs fois. Il contrôla à grand-peine le tremblement de ses mains, espérant qu'on ne verrait rien dans la lueur tremblotante des torches. Il haïssait ces moments, redoutait chaque nouvelle lune leur nouvelle arrivée. Les prêtres ne mentaient pas, son corps, son être se transformait sans qu'il puisse revenir en arrière. Il était impossible d'arrêter les rituels maintenant, l'idée de se retrouver incomplet le rendait plus malade encore que la perspective de peut-être devenir une bête. On l'avait prévenu mais il avait refusé de croire que posséder une force au-delà de l'humain le métamorphoserait. La cérémonie se déroula sans que son regard vitreux ne soit attiré par quoi que ce soit. Il connaissait maintenant les rites, savait qu'il lui suffisait d'attendre. Ce ne serait pas la première fois qu'on lui ferait boire du sang, et il doutait que ce soit la dernière. On amena à lui une coupe remplie d'une liquide encore chaud qui manque de lui arracher un haut-le-coeur. Il ne parvenait pas à s'y habituer, doutait d'un jour s'y faire. Le copieux repas qu'il avait fait quelques heures auparavant lui sembla remonter dans sa gorge et il eut envie de quitter immédiatement les lieux, se réfugier quelques heures au bordel pour que Cléopâtre ne le voit pas comme ça. La pensée de son amante le poussa à prendre la coupe dans ses mains crispées dont il tentait d'éviter un tremblement déshonorant. Il chassa de ses pensées l'apparition fugitive d'Octavie, sa ... Quatrième épouse ? Peu importait. Marc-Antoine ferma les yeux et porta la coupe à ses lèvres, incapable toutefois de retenir une grimace de dégoût. Tandis que le sang de loup coulait dans sa gorge et imprégnait son être, il sentit que ses entrailles se métamorphosaient. Dans un élan de paranoïa, il prit peur et craignit qu'on ne l'ait amené ici pour le tuer. Les changements auxquels son corps fut soumis l'empêchèrent bien vite de se concentrer sur de telles passant. Il se plia de douleur tandis qu'une nouvelle obsession se formait dans son esprit. Ses pupilles dilatées espérèrent apercevoir le clair de lune. Il lui fallait du sang. Egypte, trente-quatre avant notre ère Il fallut au lycan plusieurs heures pour ordonner ses pensées, le temps que l'odeur ne commence à l’écœurer. Foutues températures égyptiennes. Le cadavre ensanglanté qui gisait à ses pieds avait mal supporté la chaleur du campement militaire où Antoine logeait régulièrement, désirant montrer à ses soldats que la hiérarchie n'était en rien changée par ses nouvelles ... Préoccupations. Et puis il n'allait pas passé tout son temps au palais. Les bonnes femmes et les eunuques pour seule compagnie, ça va un moment. Il faut reconnaître que c'est vite casse-pieds. Pour rester poli. Un zeste de paranoïa le poussait aussi à croire que tant qu'il garderait des habitudes de militaire renfrogné, on n'aurait pas l'envie de soupçonner quelque chose sur les prêtres égyptiens qui venaient un peu trop souvent le voir aux abords de la pleine lune. Il doutait néanmoins que les saoûlards qui composaient ses troupes parviennent à établir un lien de causalité suffisant. Pas tant qu'il y aurait des bordels et du vin : il était bien placé pour le savoir. Antoine contempla longtemps l'homme qu'il avait égorgé quelques heures plus tôt. Une histoire ridicule. En inspectant les troupes, il avait trouvé un gradé encore aviné qui avait soutenu son regard. Lorsqu'on avait emmené dans la tête du consul qui désirait s'entretenir «seul à seul» avec lui, le militaire avait été proprement égorgé. Les événements restaient flous pour Antoine, comme à chaque fois que son corps lui échappait et devenait celui d'une bête. Il se retrouvait désormais avec un cadavre sur les bras, plus précisément sur le tapis qui recouvrait le sol de sa spacieuse tente, et n'avait aucune envie qu'on sache qu'il aimait sauter au visage de ceux qui lui manquaient de respect et les lacérer jusqu'à en être satisfait. Des événements flous, d'accord, mais la satisfaction ressentie était encore bien présente dans son esprit. Voyons voir, que faisait-il maintenant du corps ? Ses nouveaux instincts lui conseillaient de rogner un peu les os et d'aller enterrer les reliefs de son repas discrètement, assez loin du camp pour ne pas risquer d'en avoir encore l'odeur dans la truffe en cas de courant d'air malencontreux. Ce qu'il n'avait pas précisément envie de faire : sortir sous forme de loup en tenant un cadavre dans la gueule, c'était signer son arrêt de mort. Ce n'est pas parce qu'il était sanguinaire qu'il en devenait suicidaire. Comme à chaque fois qu'il se retrouvait devant un problème nécessitant un minimum de finesse, il décida de s'en remettre à quelqu'un d'autre. Il fit mander quelqu'un par un des gardes, en vérifiant au passage qu'on n'apercevait pas le macchabée en entrant immédiatement. Avant de lui sauter dessus, il avait au moins veillé à éteindre la plupart des lampes, préférant une lumière diffuse pour éviter un effroyable jeu d'ombres chinoises aux curieux qui tourneraient la tête vers sa tête et auraient inévitablement envie de hurler. « Consul ? demanda une voix dans l'obscurité tandis qu'une silhouette se dessinait derrière les tentures. - Tu peux entrer, Cassius. Le conseiller entra timidement et salua d'un signe de tête poli son supérieur et ami. S'ils se connaissaient depuis l'adolescence, Cassius n'en avait pas moins appris à devenir méfiant depuis quelques mois. Quelque chose changeait chez son ami, et ses tentatives pour en parler se soldaient d'échecs. Il fallut quelques instants au conseiller pour que l'odeur lui arrache une grimace de dégoût que Marc-Antoine put apercevoir dans la pénombre. Sans un mot, il indiqua le corps ensanglanté qui gisait dans un recoin. Apercevant un mouvement de recul, le lycan se prépara. Ami ou non, il rattraperait Cassius avant que celui-ci ne prenne la fuite, quitte à l'amocher un peu s'il faisait de la résistance. Il n'en fut rien, le subordonné se contenta de lever les yeux vers lui et d'attendre un ordre. Par loyauté, ou peut-être par peur de subir le même sort. « Tu peux m'en débarrasser ? Le ... L'enterrer quelque part en évitant qu'on te voie ? - Bien sûr, bredouilla-t-il. Mais ... Qu'est-ce qu'il lui est arrivé, Antoine ? - Cela ne te concerne pas. - Enfin ... Je le connais, il levait le coude un peu trop facilement mais de là à ... - Cassius, puis-je oui ou non te faire confiance ? » demanda le lycan d'une voix excédée. L'humain hocha la tête et s'affaira près du corps. Enlever les affaires les plus lourdes et les plus distinctives, maquiller le cadavre pour qu'on ne le reconnaisse pas ... Autant de procédures qu'il devrait respecter à la lettre. Pour la troisième fois déjà. Tandis qu'il préparait son départ précipité avec un colis, Cassius releva légèrement la tête et suivit des yeux les mouvements de son ami. La façon dont il regardait le ciel nocturne avec appréhension le mettait mal à l'aise. - Est-ce que tout va bien, Antoine ? souffla-t-il sans espérer de réponse. Egypte, cinquante-sept avant notre ère l faisait trop chaud et trop clair dans ce putain de pays. Plissant les yeux, Antoine se demanda ce qu'il pouvait bien faire dans ce Tartare. Depuis plusieurs heures déà, il garder les yeux mi-clos, essayant d'exposer le moins possible ses prunelles claires à une trop forte lumière. Il allait finir aveugle dans ce putain de pays. Occupé à surveiller des putains d'égyptiens. Quelle vie de chien. Il regrettait amèrement le confort de la maison familiale de ses tendres années, quand bien même celle-ci incluait la présence de ladite famille, toujours désireuse de le modérer dans ses élans. A bien y réfléchir, il préférait encore penser à la demeure qu'il occupait depuis quelques années avec son épouse, Octavie c'est-à-dire la quatrième du nom, quand il était là. Encore fallait-il supporter ses rejetons ... Non, à bien y réfléchir, l'Egypte était peut-être une solution comme une autre. Guidé par Cassius qui avançait lentement pour lui rendre service, Marc-Antoine traversa le palais en sens inverse. Il ne s'attardait plus sur les décorations luxueuses, ce n'était plus la première fois qu'il venait ici pour discuter politique. Du moins, appliquer les ordres qu'on lui donnait. Tant qu'on lui demanderait de combattre plus de louvoyer, il s'accommoderait de ces interludes politiques. Puisqu'il n'y avait pas d'autre moyen d'accéder aisément au pouvoir ... Il s'arrêta au détour d'un couloir et flanqua un coup dans les côtes de Cassius. Faisant signe à son ami de le suivre, le futur lycan se pencha pour surveiller une silhouette qu'il apercevait en contrebas, par une des fenêtres du palais. « C'est elle ? » souffla-t-il, une lueur dans les yeux. Son ami hocha la tête avec un sourire et s'approcha pour jeter un oeil à la future reine d'Egypte. - J'en déduis qu'elle te plaît, Antoine. - Un peu jeune. On verra plus tard. » sourit-il. Florence, mille quatre cent quatre-vingt cinq Quoique enivré par l'alcool et un récent passage au bordel pour se redonner des forces, Antoine était résolu. Ses gestes ne seraient pas déterminés par l'alcool, pas même par ses instincts lupins. Cette dispute futile avec Cléopâtre ne l'avait pas troublé. Il lui semblait que sa décision était prise depuis longtemps, et sa dulcinée s'en rendait sans doute compte. Sa main ne trembla pas lorsqu'il leva nonchalamment son verre. Il faudrait qu'elle comprenne ce qu'il ressentait, une rupture dans la vie qu'ils avaient toujours menée jusque là lui semblait un moindre mal face à ce long compromis où ils se déchiraient sans être satisfaits. « ... Amadeo ! Porte-moi du vin ! » Ses mouvements firent rapides. Aux premiers pas de l'humain, il se débarrassa de la coupe qu'il tenait. Il le rejoignit en quelques pas rapides, sans hésiter. D'une main, Antoine attrapa sans la rompre la gorge de l'humain et le précipita à terre en appuyant un genou sur le torse d'Amadeo qui ne risquait plus de s'échapper. Le regard horrifié du serviteur lui fit ressentir une étrange plénitude. Ce serait fini. Cléo' reporterait son attention sur le loup-garou qu'elle avait emmené à sa suite des années, hypnotisant bien des humains pour leur garantir un agréable train de vie qui avait blessé l'orgueil d'Antoine, ne supportant pas l'idée qu'une femme subvenait seule à ses besoins. De l'autre main, il agrippa la mâchoire d'Amadeo et tourna le poignet jusqu'à obtenir un craquement sec de cervicales. Le loup-garou se releva et observa son travail tandis que sa douce se précipitait déjà vers le cadavre. Ecoeurant. Elle n'avait pas la moindre considération pour lui. Juste pour ce misérable. Il était mort, elle ne pourrait pas le ramener. L'étonnante sérénité ressentie se transforma en une rage grondante qu'il laissa se déverser. Ce sentiment désormais ridicule d'attachement, d'amour ressenti pour Cléopâtre des siècles durant ne tenait plus si elle décidait de ne plus l'aimer. Si elle osait lui préférer des humains. Pourquoi rejetait-elle des siècles de vie commune pour traîner son humain dans les lieux publics ? Il n'avait jamais vu aucun mal à ce qu'elle se serve de leur sang, tout comme il se servait d'humains pour contrôler ses pulsions lupines. Les termes du contrat étaient simples, les humains ne demeuraient que des moyens d'atteindre une fin, celle d'une vie commune harmonieuse. Jamais de ... De le tromper, de détruire la confiance qu'ils avaient l'un en l'autre. « Ce n'est qu'un gamin ! Un humain. Tu as déjà un servant, moi ! Tu n'aurais jamais pu le garder près de toi. En faire un Vampire ou un Lycan aurait été mille fois pire que la mort ! Il n'aurait plus été le même. Sois réaliste. » Comment pouvait-elle, comment pouvait-elle ? Il s'approcha, voulant l'arracher à la contemplation de ce corps. Son nouveau jouet était cassé, elle ferait avec. Quelque chose lui souffla qu'elle le prendrait bien plus mal que le décès de n'importe quel humain dans les parages, raison pour laquelle il s'en était d'ailleurs pris à celui-là, et un violent coup le projeta à l'autre bout de la pièce. Marc-Antoine heurta un mur mais ne chercha pas à riposter, bien qu'il ait eu assez de forces pour se relever sans encombres. Il la vit hypnotiser, protéger ces humains et cette scène lui arracha un rictus méprisant. Il se vengerait d'eux, de ces abrutis qui lui volaient l'amour de sa vie. Il contracta ses muscles et encaissa avec plus de peine qu'elle cherche à le transpercer. Du calme. Le coup aurait tué un de ces misérables. Pas lui. Il n'était justement pas comme eux. Comment pouvait-elle refuser de le voir ? Elle le rejeta. Il brûla la demeure et tout ce, tous ceux, qui se trouvaient dedans. Il s'en laverait les mains : elles n'étaient pas à un peu de sang près. Reprenant une forme lupine qu'il ne quitterait pas avant plusieurs années, Antoine disparut. Tell me your secrets PSEUDO: Elyon. ÂGE: 18 ans. FRÉQUENCE DE CONNEXION: Tous les jours, mais on verra pour les réponses. J'aime beaucoup mes études mais ce semestre, le mot d'ordre de mes deux filières semble être "travaillez, galériens". Je passerais souvent sans forcément poster dans le flood (et comme je suis timide, je risque d'avoir l'air d'un fantôme hors-rp). COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM? De saute-forum en saute-forum. Il est assez connu et ça fait plaisir de le voir actif. Il m'a un peu plus tapé dans l'oeil lors de l'intrigue western. COMMENT TROUVEZ VOUS LE FORUM? Ca fait un bout de temps que je tourne autour. MULTICOMPTE ? [ ]OH YEAH / [ X ] NO. J'AUTORISE LES CHRONIQUEURS DE RADIO STL A PARLER DE MON PERSONNAGE DANS LA PROCHAINE EMISSION ? [ X ]OH YEAH / [ ]NO. CODE (en spoiler) : - Spoiler:
Ok par Alex
Dernière édition par M. Anton De Luca le Lun 6 Fév - 10:08, édité 9 fois |
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| Sujet: Re: Marc-Antoine - Le temps qui passe. Mer 1 Fév - 0:43 | |
| 400 ans de déserts. Autour du monde. 1509, Europe. Antoine n'avait presque plus rien à envier à la ponctualité helvétique, dont personne ne parlait à l'époque. Tous ses mois, toutes ses années se découpaient de la même façon. Une semaine de chaleurs avant la pleine lune où il se comportait en bête sauvage ou réfrénait à grand mal ses instincts, on le trouvait en général "très irritable" et il ne se plaignait pas qu'on refuse de l'approcher. Une semaine d'organisation, où il tentait de voir ce qu'il allait faire de sa vie en évitant d'être poursuivi pour meurtre. S'il pouvait enterrer les cadavres de ceux à qui il s'en était pris, tant mieux, il restait dans les parages. A l'inverse, s'il ne pouvait faire taire les prostituées qui finiraient toujours par parler du type un peu sauvage sous son air propret, il décampait. Venait la deuxième semaine du mois, dans laquelle il cherchait toujours quelque chose à faire pour gagner un peu d'argent. L'idée de mendier était insupportable. Mépriser les humains et se sentir redevables d'eux l’écœurait. Lorsqu'il en avait eu assez de ce genre de choses, il partait, souvent sous forme de loup. Incapable de décider où aller, hormis le fait qu'il voulait soigneusement éviter la Méditerranée et les endroits qu'il avait connu étant humain, il errait. La truffe en l'air, Antoine se laissait volontiers entraîner par une odeur, un chemin plus attirant qu'un autre. On ne faisait pas réellement attention aux loups traversant les forêts. Il lui suffisait d'être discret et tout allait bien. Un brin nostalgique et ne désirant pas s'encombrer plus que de raison d'objets dont il n'avait pas l'utilité, le lycan enterrait toutes sortes de choses en pleine nature. Qui sait s'il n'aurait pas envie de récupérer un couteau en passant entre chênes dans une forêt d'Europe centrale, s'il n'aurait pas l'envie de retrouver des souvenirs d'un séjour dans les terres où la neige persistait. Il ne revint pas sur ses pas, trop occupé à concrétiser ses nouveaux projets. 1870, Amérique du Nord. « Il était très calme, je m'en souviens bien. Il est entré sans faire de bruit dans le bar enfumé. A sa façon de regarder autour de lui, tranquillement, on sentait qu'il n'était pas d'ici. Sa façon d'observer le monde, et quelque chose d'autre. Je ne saurais pas dire quoi. C'était étrange de voir ces yeux clairs détailler chaque endroit, minutieusement, après qu'il se soit accordé une vue d'ensemble. On aurait dit qu'il regardait quelque chose de figé. Les gestes brusques des tables de poker ne le faisaient pas sursauter. Il clignait des yeux d'une étrange manière. Calmement, je n'ai pas d'autre mot. On aurait dit que rien de ce qui pourrait se passer ici ne l'intéressait vraiment. Je ne peux pas dire qu'il était là par curiosité, il avait ce genre d'attitude détestables ... Celles des types qui ont déjà vu un sacré bout de pays et ne sont plus surpris de rien. Moi, j'ai été pas mal surpris quand il s'est installé à ma table. Il a traversé la pièce d'un coup. On buvait un verre, les gars et moi. La partie de cartes était finie, elle n'avait pas été très endiablée puisqu'on n'avait plus beaucoup d'argent. Il fallait qu'on se remette vite sur un coup. Il a pris place tranquillement sur la chaise qu'avait laissé Tom, comme si c'était la sienne. Tom n'est pas venu la reprendre, je ne sais pas où il était. Ca m'aurait pas déplu de le voir se confronter avec l'étranger. Je ne sais pas comment il s'appelle. Il a menti, c'est évident. Comme pour sa nationalité, si vous voulez mon avis. Il avait un accent bizarre. Pas moche, un peu cultivé, peut-être. Mais avec des sons de l'Europe entière. Il roulait parfois les r, arrondissait des syllabes, butait parfois sur un mot ... Il a vérifié nos identités, sans même nous saluer. La politesse n'était pas importante pour lui, on l'a vite vu : fallait juste éviter de l'ennuyer, parce qu'il avait l'air d'un détraqué, quand même. Je lui aurais pas dit en face, ça, par exemple. Quand on lui a dit qui on était, il s'est assis plus confortablement. Je suppose que c'était plus confortablement, on avait l'impression qu'il gardait la place suffisante pour s'en aller en vitesse si jamais ... Je sais pas. En tout cas, il a posé ses mains tranquillement sur la table, un peu pianoté sur le bois. Ca sonnait vaguement comme une marche militaire, il la fredonnait souvent quand il ne pouvait pas la pianoter quelque part. Je l'ai vu s'approcher de pas mal d'instruments de musique, sans jamais y toucher. Il regardait juste avec convoitise. Enfin bon, la musique, moi je m'en tape. Et je pense que vous aussi, pas vrai ? Donc une fois qu'on a dit qui on était, v'là qu'il nous a demandé si on avait une affaire à lui proposer. Comme ça. Paf. On s'est regardés, Bobby et moi. Qu'est-ce que c'était que ce gars qui vient et nous embrouille dans un plan pourri ? Fallait voir sa façon de le présenter, aussi. Si j'avais pas eu peur qu'il me bouffe, je lui aurais dit que c'était pas des manières, tout ça. Normalement, on dit qu'on recherche du travail. Mas non. Pas lui. Comme si dire qu'il cherchait du travail, c'était honteux. Je crois qu'il était pas mal prétentieux, ouais. On a un peu haussé la voix, et il a pas moufté. Quand Bobby s'est levé pour lui dire de décamper, il est resté bien droit. Ca ne l'inquiétait pas plus que ça. Il lui a dit que ce n'était pas une raison, que ce n'était pas très digne d'un gentilhomme. Bobby était persuadé qu'il se fichait de lui, et je sais pas lequel des deux je devais trop croire. Le ton a encore monté, et moi, je me suis fait discret, voyez. C'est pas que j'aurais pas défendu un pote, mais bon, les bagarres pour se bagarrer et moi, hein ... Je suis doux comme un agneau, c'est tout. L'étranger a fini par se mettre en boule, il a tapé sur la table qu'a eu l'air de mal encaisser le coup et craché une insulte. Je sais pas ce que c'était, de l'italien p't'être. Puis il s'est repris, a fait un petit signe d'excuses. C'était pas mal, faire plus aurait eu l'air de lui arracher le coeur. Je l'ai jamais vu vraiment s'excuser. Ca ressemblait plus à "je ne veux pas qu'on se batte, alors c'est bon, on passe à autre chose". Vachement méprisant, le gaillard. Il nous a expliqué qu'il avait envie de gagner du pognon, comme tout le monde ici, et qu'il était prêt à prendre pas mal de risques puisqu'on n'avait pas toute la vie. Il avait pas l'air trop sérieux en disant ça, d'ailleurs. On lui a dit qu'il avait qu'à chercher de l'or, comme tout le monde. Il a levé les yeux au ciel avec un mouvement encore plus prétentieux que les autres. Il ne voulait pas travailler sous terre. Pas plus qu'il n'avait envie d'un emploi de greffier, c'est bien dommage parce que les types qui savent écrire dans le coin sont vachement rares. Pas sans que cela implique pas mal de pouvoir, avait-il préciser. Autant dire qu'on a commencé à avoir envie qu'il parte se débrouiller lui-même, puisqu'il était tellement mieux que nous ... Il a eu un sourire bizarre, nous a enfin offert à boire et je peux dire qu'on a commencé à le trouver sympathique. Il a regardé son verre un moment, comme s'il était vaguement déçu. C'est après seulement qu'il a commencé à raconter son histoire, et je peux vous dire qu'on s'est retrouvés médusés Bobby et moi. » 1909, Amérique du Nord. « 19 mars 1909, Je suis arrivé ce matin en Arizona. Comme je m'y attendais, la plupart des habitants sont assez rustiques. Quel étonnant contraste en sortant de brillantes études au New-Hampshire ! Je suis toutefois certain que je trouverais bientôt ce que je cherche ici. La ville n'est pas excessivement grande, et il est vrai que l'hygiène laisse à déplorer, néanmoins il s'agit bien du repère d'aventuriers dont on m'a parlé. J'ai pris une chambre au saloon et pris le temps d'observer les hommes y jouant aux cartes, non sans demander quelques conseils à l'aubergiste qui m'a pour ainsi dire rançonné ces informations : c'est fou ce que les gens peuvent être cupides dans les parages. Plusieurs personnes ont retenu mon attention. Je pense engager la conversation demain avec un voyageur venu, dit-on, d'Europe du Nord. En tant qu'ethnologue, je confesse qu'il paraît rentrer dans ce classement, quoique son accent m'ait paru étrange. Si ce gentilhomme est prêt à m'escorter dans mon étude des populations indiennes, je pourrais partir rapidement. » 1910, Amérique du Nord. « 4 février 1910, Je ne sais que penser de ces quelques mois d'expédition. A bien des égards, je suis assez satisfait. J'ai pu parler aux indigènes et obtenir bon nombre d'informations somme toute intéressantes. On m'a également permis d'emporter divers objets cultuels d'importance moindre et j'ai pu approcher les populations de près. Il me faut porter un regard plus nuancé sur mon compagnon de voyage durant ce temps-là. XXX s'est révélé d'une agréable compagnie, encore qu'il ait été assez loquace si les questions que je lui posais n'étaient pas trop personnelles. Il a fait montre d'un intérêt étonnant pour des sujets tout à fait triviaux. En raison de je ne sais quelles croyances obscures, il a refusé de tirer ne serait-ce qu'un coup de feu en la direction de loups nous ayant déjà suivis lorsque nous étions à cheval, prétextant qu'ils ne nous poursuivraient guère si nous accélérions l'allure. Bien qu'il soit assez avare pour nous mettre en danger en économisant la moindre cartouche (je garde un mauvais souvenir de quelques unes de ces lubies qui ont bien failli nous coûter la vie), je suppute une croyance quelconque à l'origine de cette bienveillance envers la majorité des canidés. Je ne m'en suis pas formalisé. J'ai plus interloqué par l'entrain déconcertant avec lequel il a accepté de jouer les interprètes, à la hauteur de son faible vocabulaire indigènes, avec les Indiens que nous avons rencontré. Il faut reconnaître qu'il s'en est diablement bien tiré et a très souvent su se faire comprendre, n'hésitant pas à demander des expressions pour s'en servir à nouveau si nous avions une requête similaire. M'est idée qu'ils n'avaient jamais vu un élève aussi impatient d'apprendre leur langue. Tant et si bien qu'ils ont tenu à nous faire partager des rites sacrés. Je ne peux toujours pas croire qu'il ait accepté de boire ce sang d'on-ne-sait-quoi comme si c'était une chose tout à fait naturelle. Ni qu'il ait fini le bol qu'on lui avait tendu sans paraître particulièrement dérangé. J'ai découvert ce soir-là un homme sans doute plus violent et bestial que ce que j'avais imaginé. Je fus particulièrement mal à l'aise de savoir qu'outre quelques connaissances empiriques en langues indigènes, il savait également lire le latin : je l'ai vu lire attentivement mes notes et ce journal. Nous nous sommes séparés ce matin. L'annonce d'une guerre au Mexique l'a attiré comme un papillon l'aurait été par une source de lumière. J'ai perdu un "protecteur" mais je ne suis pas mécontent. » 1975, Russie. L'hiver ici était presque sans fin. Pas éternel de la manière prétentieuse des vampires, simplement inachevé. Vivant exclusivement comme loup-garou, Antoine s'était habitué à l'idée de ne plus distinguer le cours des saisons. Il était suffisamment vieux pour maîtriser ses instincts de loup et ne pas dépendre des phases de la lune. Ce n'était pas faute de regarder perpétuellement le ciel, lorsqu'il ne chassait pas. Chasser ce qui se présentait et avancer. Il en était venu à oublier les lieux où il désirait se rendre, en tant que loup comme en temps qu'humain. Loin des habitations, il se laissait envelopper par l'épaisse fourrure de ses congénères et avançait jusqu'à sentir son museau glacé et ses muscles brûlant d'épuisement. Il ne restait pas longtemps au milieu des hommes, encore trop las de leur compagnie. L'envie de revenir à la civilisation ui prenait parfois. Celle de se venger de la façon dont on l'avait abandonné n'avait jamais disparu. Les matins d'hiver avaient failli permettre à Antoine de tout oublier. Oublier des années d'humanité bien loin derrière-lui dont parlaient des livres d'Histoire qu'il n'aurait jamais à étudier. Oublier des siècles passés près de l'amour de sa vie, qui avait jugé bon de lui préférer le vampire l'ayant transformée. Oublier des dizaines de tentatives de rompre sa solitude, en rejoignant des meutes dont il ne pouvait pas supporter longtemps la présence, en ne parvenant pas à transformer convenablement des "héritiers" potentiels qu'il surveillait pourtant des mois auparavant pour s'assurer de leur viabilité. En traversant des pays qui ne seraient jamais que des noms lointains pour la grande majorité des êtres peuplant actuellement cette planète, il avait cherché à se recréer une vie. Faire partie de l'Histoire, autrement que comme un romain que l'on croyait enterré depuis deux millénaires. Il fallait croire, vu le peu de résultats, que l'humain en lui avait été plus heureux et avait mieux réussi sa vie que le lycan. Tant pis. Il n'allait pas réécrire l'Histoire, ce serait trop long. Après s'être mêlé de querelles qui ne le regardaient pas et avoir déserté plus d'une fois les batailles qu'il avait espéré mener, il lui faudrait apprendre à se contenter d'un peu plus de calme. Prendre une place dans l'Histoire avait été un nouveau but pour son éternité lorsque Cléopâtre s'était débarrassée de lui. Poursuivre un objectif déjà atteint n'avait pas marché le moins du monde. Il lui faudrait un nouveau but. Qui sait dans combien de temps la civilisation prendrait tout à fait part dans le petit village de pêcheurs superstitieux mais n'osant pas le chasser où il restait terré ? Il avait presque passé cinq siècles de compromis, après en avoir vécu quatorze glorieux. Mi-homme, mi-loup. Inconnu de tous si ce n'est des humains crédules à qui il faisait forte impression. Ancien géniteur de pas mal d'enfants humains dont il n'avait jamais voulu s'occuper y compris de son "vivant", créateur de plusieurs loups-garous dont il n'avait pas su s'occuper. Pas fichu d'être éternel comme un vampire, bien plus vieux que la plupart de ses congénères. Lassé des Rouges, Antoine décida de passer du côté de l'autre bloc partageant la planète en ce moment. Il avait vu des empires s'effondrer, ce n'était pas une petite rancoeur entre quelques pays qui allaient l'empêcher de vagabonder. On ne contrôle pas les loups dans les postes de douane. 1992, Etats-Unis. « Mais qu'est-ce qui m'a pris ? Ce n'est pas la griffure le problème. Pas même l'autre dinde passée par la fenêtre - elle était bien gentille mais je ne vais pas le pleurer le premier humain venu comme aurait fait cette cruche de Cléopâtre. C'est elle le problème, en fait. Comment ai-je pu croire que c'était elle et lui sauter immédiatement à la gorge, en vengeance pour m'avoir laissé dans mon coin pendant plusieurs siècles ? Ce n'était pas elle. Cléopâtre aurait réagi. N'empêche qu'il était déjà trop tard, les deux humaines se sont retrouvées blessées. Ce n'est pas tellement grave que celle à la forte poitrine soit passée par la fenêtre. C'est jamais qu'une humaine. Elle était plutôt jolie, plutôt intéressante, mais j'ai déjà vu un paquet de filles comme elle, je ne la pleurerais pas. C'était pas une histoire d'amour, juste une affaire de coucherie. Je pense que les bonnes soeurs de son ersatz d'université vont être étonnées. Elles doivent s'attendre à ce que les filles qui couchent facilement là-bas se retrouvent avec un gosse dans le ventre, pas passée par une fenêtre. Pourquoi ai-je amenée l'autre, la colocataire ? Je ne suis pas sûr qu'elle ait vraiment vu mon visage. J'étais trop occupé à ... Enfin, occupé par certaines affaires, et je l'ai immédiatement griffée après. Elle n'aurait même pas pu témoigner. Je me demande même ce qu'elle aurait pu dire aux autorités. Qu'un type allant coucher avec sa colocataire lui avait sauté au visage pour la griffer, tout en commençant à se transformer en loup ? Direction l'asile, ma petite. J'aurais vraiment du la laisser là-bas. Pas la ramener ici, et la border comme un gosse. J'aime pas les mômes. J'ai déjà pas été fichu de m'occuper des miens, je ne vais pas me charger des autres, non ? Elle se réveille. C'est pas trop tôt. Il faut que je lui dise qu'elle n'est pas Cléopâtre, c'est important. Pour moi. Ca me détendra. Son sort passe tout de même après. » Date inconnue, lieu inconnue. « Bien sûr, ce n'est pas la vision que je me faisais d'une muse. Un homme froid et menaçant ne correspondait pas à ce dont on m'avait parlé tant d'années. Mais à sa manière, il est une source inépuisable d'inspiration. Je ne vois pas l'intérêt de dire son nom. Nous savons tous les deux que celui qu'il m'a donné est totalement faux. Il a du en user bien trop. Les histoires qu'ils me racontent, son histoire prétendument, ne sont jamais les mêmes non plus. J'ai cru déduire des choses, mais je ne suis sûr de rien. Je suppose que je ne serais jamais certain. Je sais qu'il a voyagé. Sa voix douce mais implacable comporte des accents de régions trop diverses pour que je les identifie. Il s'est habitué à l'emploi de diverses langues. Je l'ai vu parler les langues les plus inattendues et faire des fautes, sans qu'il en ait honte. Je crois mon étrange muse au-delà de la honte, trouvant que le fait de communiquer est un assez bel effort de sa part pour qu'il ne s'embarrasse pas de fioriture. Son regard est toujours froid. Je ne dirais pas qu'il est sans coeur ou qu'il n'y a que de la glace qui batte sous sa cage thoracique. Il m'évoque quelqu'un qui n'attend rien de l'existence ou de l'humanité, mais de l'intérêt luit parfois dans ses yeux. On a le sentiment de le voir renaître, avant de se laisser de nouveau emporter dans cette mélancolie contemplative. Nous parlons, je crois, assez peu. Cela ne veut pas dire qu'il ne communique pas. Il est autoritaire, ne prend pas de gants pour m'indiquer qu'il est temps de retourner à mes compositions. Je préfère lui obéir. Je ne sais pas s'il utiliserait la force contre la main qui le nourrit, mais je ne me sens pas assez courageux pour essayer. L'inconnu qui a prit une place prépondérante dans mon quotidien n'est pas tout à fait apprivoisé. Nous nous regardons parfois en chiens de faïence. Je n'ai pas confiance en lui, mais j'aime l'entendre raconter des histoires de voyages lointains qui ne sont peut-être pas les siens mais qu'il s'est approprié. Peut-être vole-t-il des fragments de vie appartenant à d'autres. Je sais qu'il ne me prendra rien. Il me demande simplement de composer. L'homme au regard clair promène souvent ses yeux sur les livres de mon appartement. J'ai emprunté des ouvrages divers à des amis, espérant maintenir son intérêt et me garder d'une de ces colères sourdes qui le traversent parfois. Je pense qu'il a tué cet homme qui l'a provoqué il y a quelques mois. L'irrespectueux a quitté bien trop vite la ville pour que ce soit naturel. Sans doute les pieds devant. On comprend alors que je file doux. Il me demande de composer, je compose. Des mélodies délicates ou des marches militaires. Jamais d'autre demi-mesure que le silence. Je sais que la vie n'a pas été tendre avec lui, tout comme il ne l'est pas lui-même. Il m'a parlé d'un amour passé, dont il ne se remettra jamais. J'ai cru comprendre dans ses récits qu'il avait déjà été père, mais que ses enfants n'étaient maintenant plus de ce monde. Je n'en ai pas demandé plus. Il y a maintenant deux semaines qu'il a disparu. Je ne suis pas certain de le revoir, mais je lui fais confiance pour courir le monde sans trop d'encombres. » 2005, Amérique du Nord. Marc-Antoine aimait la regarder dormir. Lorsqu'il ne trouvait pas le sommeil, il passait discrètement la porte de la chambre de sa protégée, de sa petite Cendre. Il avait ses habitudes, s'installait toujours sur une chaise et laissait son esprit se vidait. Il ne se concentrait guère plus que sur la respiration chuintante de la louve qu'il considérait avec affection comme sa propre fille, encore qu'il en ait eu plusieurs. Le souffle de Cendre sifflait parfois, lui rappelait des pays lointains où il l'emmènerait peut-être, si elle le voulait bien et s'il n'avait plus envie de poursuivre Cléopâtre. Son pouls s'accélérait un peu à l'idée que tôt ou tard, Cendre elle aussi le laisserait. Elle trouverait quelqu'un, si ce n'est une meute. La méfiance naturelle qu'il aurait à l'égard de tout être tentant de lui ravir sa fille n'aurait rien à voir avec la jalousie éprouvée pour Cléopâtre et les enfoirés dont elle s'était attachée. Il laisserait à son enfant une chance d'être heureuse, en précisant qu'il éviscèrerait quiconque oserait lui faire du mal. Il avait fini par s'attacher à ce poids qu'il avait sur les bras depuis qu'il l'avait prise pour son amour disparu. Cendre ne serait jamais une Cléopâtre, elle ne lui ressemblait finalement guère, et c'était bien mieux ainsi. Il s'était attaché à ses traits d'humour qui le laissaient souvent muet mais faisaient indéniablement naître un sourire sur ses lèvres. Marc-Antoine regrettait parfois les liens qu'il aurait pu avoir avec ces enfants qu'il avait engendrés mais aussitôt abandonnés. Transformer une jeune femme sur un coup de tête lui avait permis d'éviter d'ennuyeuses années de bas-âge. Il s'était retrouvé face à un être conscient, éprouvant une sensibilité différente du monde, complémentaire à son expérience d' antiquité. Il leur avait fallu le temps de s'apprivoiser, mais les mois où ils avaient établis des rituels avaient été une source indicible de bonheur. On pouvait dire qu'il se servait volontiers du don de sa protégée, se reposait sur elle allant jusqu'à éviter de parler aux humains en feignant de ne pas comprendre l'anglais pour lui laisser les enquiquineurs sur les bras. Il était tout à fait possible de dire qu'il la couvait trop, ne faisait pas d'efforts au quotidien avec elle et n'avait d'ailleurs jamais cherché à se montrer sous son meilleur jour, sous les fables qu'il servait aux naïfs. Chacun avait trouvé son compte dans leur petit duo. Elle possédait un protecteur qui empêcherait qu'on lui fasse du mal, il pouvait compter sur un appui après des siècles d'errance. Le voyage n'était pas fini, mais il n'aurait plus à supporter le murmure du vent pour seul companie. Il y aurait le bruit des pas de sa protégée, tantôt pressés, tantôt lents si elle décidait de flâner et qu'il la laissait faire. Indéniablement, Cendre faisait partie de ses souvenirs les plus heureux. 2011, Amérique du Nord. Il haïssait la modernité. Tous les siècles avaient eu des guerres auxquelles il avait pu trouver un intérêt, des inventions dont il avait fini par s'accommoder. Le dernier siècle ne lui plaisait pas, la dernière décennie non plus. Il laissait à Cendre tout ce qui concernait la modernité : son expérience millénaire n'était pas à l'épreuve de la technologie. Il la trouvait angoissante. Savoir qu'à tout moment des ondes traversaient la planète pour que les êtres humains puissent se retrouver les uns les autres lui donnait l'impression que l'air avait changé. Songer que des militaires, des policiers, toutes sortes d'autorité collectaient aussi méticuleusement des données sur tous les habitants le mettait mal à l'aise. On avait dressé des frontières presque hermétiques là où il pouvait passer presque sans crainte auparavant. Marc-Antoine ne s'accommodait pas, à l'inverse de sa protégée, des progrès de la "toile". Les technologies étaient dépassées avant qu'il puisse prendre le temps de les utiliser, l'obsession des êtres autour de lui pour les dernières babioles à la mode lui hérissait le poil. Il n'avait pas envie de découvrir le monde à travers un cadre lumineux. A défaut de faire mieux, il en restait aux journaux, qu'il suivait sans grande attention. Les pays avaient disparu un peu trop vite, il se contentait de saisir des idées, des bribes de phrase dans n'importe quelle langue, pour pouvoir un jour s'adapter n'importe où. Il n'allait pas suivre le fantôme de son amour millénaire toute l'éternité, non ? Il verrait plus tard. Une fois de plus disjoint de la réalité, il se contenta de débrancher tous les appareils électriques du lieu où il était. Si cela n'avait tenu qu'à lui, il se serait débarrassé de tout ça. Il lui faudrait s'adapter, mais plus tard. Il se transforma et s'endormit presque aussitôt en se recroquevillant sur lui-même.
Dernière édition par M. Anton De Luca le Lun 6 Fév - 0:14, édité 17 fois |
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| Sujet: Re: Marc-Antoine - Le temps qui passe. Mer 1 Fév - 0:46 | |
| Ah, la paranoïa Mais t'as bien raison, c'toujours utile. Bienvenue par ici, ex-Consul de Rome Si tu as des questions, n'hésite pas ! En tout cas, y en a une qui va être bien contente Bon courage pour la fiche |
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| Sujet: Re: Marc-Antoine - Le temps qui passe. Mer 1 Fév - 1:15 | |
| Mon dieu, le plus vieux sac à puces J'suis sûr que ta fourrure doit valoir une fortune pour les collectionneurs Bienvenue parmi nous et bonne chance pour ta fiche |
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| Sujet: Re: Marc-Antoine - Le temps qui passe. Mer 1 Fév - 5:42 | |
| Bienvenue parmi nous et bon courage pour ta fiche |
| | | Tess E. Littleton
« SERIAL KICKEUSE »
▌A débarqué le : 22/07/2010 ▌Parchemins : 12385 ▌Quantité de sang disponible : 22697 ▌ Code couleur : #5F9EA0 - cadetblue ▌Age du personnage : 28 ans ▌Rang : Loque dépressive ▌Job : Maman perdue
| Sujet: Re: Marc-Antoine - Le temps qui passe. Mer 1 Fév - 9:30 | |
| Bienvenue très beau début de fiche bon courage pour la suite |
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| Sujet: Re: Marc-Antoine - Le temps qui passe. Mer 1 Fév - 9:32 | |
| Bienvenue Quel superbe choix de PV |
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| Sujet: Re: Marc-Antoine - Le temps qui passe. Mer 1 Fév - 9:49 | |
| Bienvenue ici, et très bon choix de pv. |
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| Sujet: Re: Marc-Antoine - Le temps qui passe. Mer 1 Fév - 10:22 | |
| Bienvenue =D Bon courage pour ta fichette |
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| Sujet: Re: Marc-Antoine - Le temps qui passe. Mer 1 Fév - 10:46 | |
| Bienvenue sur CUP et bon courage pour la suite de cette fiche |
| | | C. Mekare N. Philopator
« »
▌A débarqué le : 18/10/2011 ▌Parchemins : 338 ▌Quantité de sang disponible : 23349 ▌ Code couleur : #996699 ▌Age du personnage : plus de 2000 ans... ▌Rang : Ancienne Cléopatre ▌Job : /
| Sujet: Re: Marc-Antoine - Le temps qui passe. Mer 1 Fév - 10:55 | |
| Bienvenue, ma sérénissime antiquité je ne fais que reprendre les mots de ta disciple (aaa). |
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| Sujet: Re: Marc-Antoine - Le temps qui passe. Mer 1 Fév - 13:59 | |
| Voilà un personnage qui a du vécu! Bienvenue sur COB ^^ |
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| Sujet: Re: Marc-Antoine - Le temps qui passe. Mer 1 Fév - 15:21 | |
| Je vais enfin pouvoir me défouler ! Saleté de sac à puces ! >< Bienvenue quand même (a) |
| | | Connor O'Brien
« Big Bad Wolf »
▌A débarqué le : 26/06/2011 ▌Parchemins : 2098 ▌Quantité de sang disponible : 25802 ▌Age du personnage : 112 ans, en parraît 35 ▌Rang : Ϟ Ulfric de la Nouvelle-Orléans Ϟ ▌Job : Un des plus riche PDG du monde et propriétaire du Lunatic café
| Sujet: Re: Marc-Antoine - Le temps qui passe. Mer 1 Fév - 19:57 | |
| Welcome le-loup-que-je-ne-ferai-pas-chier-parce qu'il-a-2000-ans ---> |
| | | Feina Litovski
« »
▌A débarqué le : 10/01/2011 ▌Parchemins : 1022 ▌Quantité de sang disponible : 24043 ▌Job : gérante du Lunatic Café
| Sujet: Re: Marc-Antoine - Le temps qui passe. Mer 1 Fév - 20:56 | |
| Welcome tout plein (si tu veux taper sur Connor tu peux *fuit avant de se ramasser un parpaing dans la tronche*) |
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| Sujet: Re: Marc-Antoine - Le temps qui passe. Mer 1 Fév - 21:09 | |
| Arf, je voulais répondre individuellement à chacun de vous mais vous êtes si gentils et si polis que je ne sais plus où donner de la tête ni comment faire des phrases aussi peu stéréotypées que possible. Merci à tous, vous êtes vraiment chous. sauf les deux-trois qui ont parlé de me faire du mal, faut pas déconner). Comme mon emploi du temps est toujours chaotique en fin de semaine, je risque de n'avancer la fiche que ce week-end. Ne vous inquiétez donc pas si ça n'avance pas ! |
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| Sujet: Re: Marc-Antoine - Le temps qui passe. Mer 1 Fév - 21:17 | |
| Bienvenue. |
| | | Tess E. Littleton
« SERIAL KICKEUSE »
▌A débarqué le : 22/07/2010 ▌Parchemins : 12385 ▌Quantité de sang disponible : 22697 ▌ Code couleur : #5F9EA0 - cadetblue ▌Age du personnage : 28 ans ▌Rang : Loque dépressive ▌Job : Maman perdue
| Sujet: Re: Marc-Antoine - Le temps qui passe. Mer 1 Fév - 23:17 | |
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| | | Léo A. Jones
« LADY BURN »
▌Age : 37 ▌A débarqué le : 30/12/2011 ▌Parchemins : 701 ▌Quantité de sang disponible : 22991 ▌ Code couleur : #E1D1A1 ▌Age du personnage : 175 ans ▌Rang : lady burn ▌Job : serveuse au lunatic ▌Citation : « L'amour ne tolère pas la liberté. Où il y a l'amour, il n'y a plus de liberté. »
| Sujet: Re: Marc-Antoine - Le temps qui passe. Jeu 2 Fév - 0:24 | |
| Bienvenue, papy lycan |
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| Sujet: Re: Marc-Antoine - Le temps qui passe. Jeu 2 Fév - 14:19 | |
| *se frotte les yeux en voyant l'âge* o___O *se frotte les yeux de nouveau et se pince* Si si, j'suis bien réveillée pourtant. *secoue la tête*
Bienvenue parmi nous, grand-papa. *tend une canne* |
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| Sujet: Re: Marc-Antoine - Le temps qui passe. Lun 6 Fév - 10:19 | |
| Comment ça, grand-papa ou papi lycan ? Merci quand même pour l'accueil, Leo et Neilina. Ma fiche est finie ! J'ai demandé son aval à Mekare et c'est ok pour ce qui concerne son personnage. |
| | | Tess E. Littleton
« SERIAL KICKEUSE »
▌A débarqué le : 22/07/2010 ▌Parchemins : 12385 ▌Quantité de sang disponible : 22697 ▌ Code couleur : #5F9EA0 - cadetblue ▌Age du personnage : 28 ans ▌Rang : Loque dépressive ▌Job : Maman perdue
| Sujet: Re: Marc-Antoine - Le temps qui passe. Lun 6 Fév - 10:38 | |
| Félicitations !
❝ Tu viens d'attraper le dernier train pour l'enfer ! Mwahaha ! ❞ Officiellement bienvenue sur COB ! Fiche magnifique, et tout à fait à la hauteur du personnage Je n'ai rien à redire, c'est complet, j'adore le style, bref ^^. Te voilà donc ajouté chez les sang d'argent ! Amuse-toi bien parmi nous, et n'hésite pas à contacter un membre du staff si tu rencontres un problème ou as besoin de renseignements ! Ce qui suit a été rédigé pour te guider après ton arrivée Le Guide du joueurAlors, heureux ? Bon, tant mieux. Mais... tu croyais pas t'en tirer si facilement, si ?! Avatar ₪ Pour commencer, va faire réserver ton avatar : listing des avatars, en respectant le formulaire évidemment. Pouvoir ₪ Pour ta capacité spéciale, c'est par là pour en prendre note et recenser ton pouvoir et pense à réserver ton métier/rôleLiens ₪ Puis tu peux créer ta fiche de liens, histoire de te faire quelques potes dans le coin. RP ₪ Tu peux aussi créer un sujet dans les demandes de topicsTe Loger ₪ Pour un logement il faudra passer par la boutique et avoir assez de litres de sang pour ne pas être SDF. Pour acheter les clefs c'est à la boutique que ça se passe. Les Annonces ₪ Il est impératif de surveiller ce coin là qui est le témoin de tous les changements importants qui auront forcément une influence sur ton perso. Faire Connaissance ₪ Pour flooder avec les autres pour t'amuser et faire connaissance. Sinon il y a Skype mais la nouveauté de cette saison c'est aussi FacebookTes Oeuvres ₪ Pour exposer tes oeuvres et en demander ce sera dans les galeries d'art Radio STL ₪ Si tu veux te rencarder sur tous ce qu'il se passe en ville c'est la RadioAbsence ₪ En cas d'imprévu, un petit poste dans les absences ne tue pas Staff ₪ Tu apprendras à mieux connaître ton staff en cliquant là Défis ₪ Et si jamais t'as l'amour du risque, va voir tout ce qui concerne les missionsLe PNJ ₪ Si tu veux mettre du piment dans ton jeu, demande à utiliser le PNJLe Membre du Mois ₪ pour en savoir plus
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| Sujet: Re: Marc-Antoine - Le temps qui passe. Lun 6 Fév - 11:38 | |
| Quelle rapidité ! Merci beaucoup ! Petite question : dois-je signaler mon avatar puisqu'il a l'air de déjà l'être ? |
| | | Tess E. Littleton
« SERIAL KICKEUSE »
▌A débarqué le : 22/07/2010 ▌Parchemins : 12385 ▌Quantité de sang disponible : 22697 ▌ Code couleur : #5F9EA0 - cadetblue ▌Age du personnage : 28 ans ▌Rang : Loque dépressive ▌Job : Maman perdue
| Sujet: Re: Marc-Antoine - Le temps qui passe. Lun 6 Fév - 11:39 | |
| non, c'est tout bon, il était déjà recensé et j'ai changé la couleur en même temps que j'ai ajouté celui de Cendre |
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| Sujet: Re: Marc-Antoine - Le temps qui passe. | |
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| | | | Marc-Antoine - Le temps qui passe. | |
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