Envoutante. On s'y perd et n'y retrouve que rarement le chemin de la raison. Tout en moi respire la luxure et les plaisirs charnels. Des idées les plus innocentes aux plus malsaines. Ne vous attardez pas trop à certains endroits, car je vous laisserai suffoquer entre mes yeux et mes hanches. Une silhouette contenant des courbes plus qu'attirantes. Une poitrine généreuse où beaucoup perdent leur regard. Une peau blanche, quelques grains de beauté ou taches de rousseurs, elle en reste douce et sa froideur et vite compensée par la peau bouillonnante de vous, messieurs...Rousse, blonde ou brune. J'aurais envie de vous dire que ma chevelure dépend de vos fantasmes, mais elle n'appartiens qu'aux miens. Cependant j'aime à garder mes cheveux longs. Mon regard chocolat ne fond que devant de rare élus, ce qui n'est pas le cas de mes lèvres pulpeuses qui ne demandent qu'à être prises. j'use de tous les artifices que les femmes ont aujourd'hui : rouge à lèvre mon meilleur ami, mascara, far à paupière, eye liner, et j'en passe. j'aime être à mon avantage. Les tenues sexy sont en grand nombre dans ma garde robe qui est plus qu'immense. Mais bon je pense que vous avez saisi un peu à quoi je ressemble ? Je putain devenue Maquerelle. Le vice est ma première nature, et j'ai été le fantasme de nombreux hommes ...

Soyons clairs ... Les droits des femmes je m'en moque. Par contre, mes droits à moi, ils ont intérêts à être respectés. Que l'homme soit le sexe fort ne me fait ni chaud ni froid. Ils rampent à mes pieds pour avoir accès à mes filles ou mes garçons. Si l'homme dans la société est le sexe fort, au Styx il est le sexe faible. Les choses ne vont que dans un sens avec moi. On me donne, j'en jouis. Avec les années je suis devenue froide. Un glaçon, impassible, je ne suis que peu expressive, enfin il faut avoir l’œil pour savoir si vous me faite chier ou non. Quoi que je ne supporte pas être avec des gens qui me font perdes mon temps. Je suis de loin l'une des vampires la plus adulée ou la plus détestée. Glamour, séductrice et envouteuse, mon passé de prostituée est une seconde nature chez moi. Je prends soin de moi. Je travaille dans un secteur où les apparences sont primordiales. Soyons honnêtes, une femme bonne au lit, avant de finir nue se doit d'avoir avoir un physique irréprochable. Gouts de luxes et adulant l’élégance, je dépense des fortunes pour mes tenues, cependant jamais je ne vous aiderai financièrement. Vous pouvez allez vous faire ...
Malsaine et vicieuse ... des mots qui me définissent intérieurement. Ma limite n'est qu'un trou sans fin. Ce que vous devez savoir, c'est que je n'ai pas d'âme, pas de remords à voir une de mes prostituées décédée par les crocs d'un vampire. Que je me fiche éperdument des humains. Je n'ai pas d'âme non, j'ai des vices ... Luxure, mon Saint Patron. Orgueil ma bible. Gourmandise mon vin. Avarice, ma confession. Paresse, ma prière. Envie, mon signe de croix. Colère, mon pain béni.
Je suis également intransigeante. Je suis Maquerelle, avec des responsabilités sur le dos. j'aime pas perfections et que le client soit roi. Cela ne fait pas pour autant de moi quelqu'un de vrai. Je suis tout ce qu'il y a de plus fausse. Ne vous attendez donc pas à ce que mes compliments soient sincères. Et Dieu sait à quel point j'aime complimenter les gens, ils sont tellement naïfs et cons qu'ils croient tout ce que vous leurs dites...

J’observais du haut de l’escalier central, mes filles et mes garçons descendre, dans des tenues les plus décadentes. Le menton levé, guettant du coin de l’œil les clients de la nuit. « Dylan ! Attends. » Je m’approchais d’elle, le regard froid. Je déchirais le haut de sa tenue, laissant un décolleté plus évident à la vue. « Dépêche toi, tu es la dernière. »
Je n’avais aucune attache pour mes putains. Bien sûr ils y avait des dérogations à la règle, comme toujours. Mais elle n’était que mieux traitées par rapport aux autres. Je ne liais aucun affectif avec ces humains. Je ne les dénigrais pas, car sans eux, mon commerce ne tournait pas.
Descendant les marches à mon tour, un des gentlemen vampire m’attendait en bas. Un des clients les plus fervents du Styx. Il essayait depuis quelques années déjà de me convoiter. Les prostituées ne lui suffisaient plus, il voulait la patronne … J’étais flattée. Mais mon orgueil me poussait à ne pas lui céder et jouer encore un peu avec ses belles paroles. Me tendant la main pour les dernières marches, je souris. Ma main posée sur la sienne je fis mon entrée dans le Grand Salon d’Introduction. Le Salon où les clients venaient choisir leur perle pour ensuite monter dans les chambres. Il arrivait parfois également que cette pièce dérive en salle pièce principale pour quelques nuits exceptionnelles : Orgies, … et autres en tous genres.
Il y avait du monde cette nuit. J’en étais ravie. Après un bref regard à chaque clients, « Messieurs … bonsoir. Bienvenue au Styx, en espérant que vous passerez une excellente nuit en la compagnie de mes perles. » Après un signe de tête, je m’éclipsais, en compagnie du charmant Gentleman que je conduis dans mon bureau pour quelques … fantaisies … Finalement il aurait droit à une infime récompense pour sa convoitise si dévouée.
Si un jour je m’étais imaginée devenir la Maquerelle d’une maison close ? Devenir une vampire ? Avoir eu un passé de putain ? Il n’était pas convenable pour une fille de la ferme de penser à autant de vulgarité. Voir le jour sur la paille, tel l’enfant Jésus né de la Vierge Marie, et devenir prostituée … j’ai désobéis à de nombreux sacrements. Mais petite, je ne rêvais pas de cela. J’étais l’ainée d’une famille de cinq enfants. J’aurais dû reprendre la ferme … Mais franchement, n’auriez vous vu à ramasser le purin des vaches tous les matins ? Très peu pour moi. Moi je rêvais de mode, de vêtements. J’avais un gout très fin de la mode qui se faisait en ville. Mais à la campagne… vous baigniez dans votre grasse plusieurs jours de suite. J’ai quitté le domicile familial à dix-sept ans. Je n’avais alors qu’un rêve en tête : conquérir Chicago, conquérir cette ville. Me l’approprier, et y ouvrir ma boutique de prêt à porter. Cependant … en bonne fille de la campagne, je n’avais pas un rond en poche.

Reboutonnant mon chemisier, replaçant quelques mèches, et remettant un peu de rouge sur mes lèvres. Je laissais le gentleman sortir. Le temps pour moi de vérifier que mon affaire tournait bien ce soir. Puis, ressortant, vérifiant que tout se passait bien. Mes clients baignaient dans la luxure. Des sons glissaient sous les portes. Les hurlements de plaisir étaient le signe d’une bonne rentrée d’argent. Tout comme l’orgasme avait pu être mon gagne pain lorsque je suis arrivée à Chicago. Si aujourd’hui j’étais dans la prostitution, je ne le devais qu’à un seul homme. Mon proxénète. Harold Hannigan. Il m’avait ramassé sur le trottoir alors que je désespérais de ne plus faire ma vie dans cette ville qui avait animé un désir ardent en moi. Il m’avait proposé un travail, bien rémunéré, et un logement. Naïve et tellement surprise qu’on me propose boulot et logement … j’ai accepté. Les yeux fermés. Aveugle j’ai signé avec le diable. Inconsciente j’ai vendu mon corps. Ce corps que j’avais… ne m’appartenait plus. C’est lorsque je suis entrée dans la grande demeure que j’ai compris. Il s’agissait d’un bordel. Je ne pouvais plus faire demi-tour. Ni reculer, ni m’enfuir. J’étais à lui. Esclave du sexe. J’étais alors vierge. Vierge, jeune, pure et innocente. Ce souvenir me fit sourire. Aujourd’hui j’avais complètement renié cette partie de moi. Ce passé. Surtout qu’au début, me retrouver seule avec un homme m’effrayait plus que tout. J’ai luté. J’ai tenté de m’enfuir. J’étais désagréable au possible pour qu’on me vire du bordel. Mais Harold semblait tenir à moi. Il me répétait sans cesse la même phrase pour me faire rester. « Pense à ta boutique Lillian. Tu gagneras assez d’argent pour t’installer dans les beaux quartiers. Et ce n’est question que de quelques semaines. » Quelques semaines … Connard. J’ai perdu ma virginité avec un vieux qui avait manqué de faire un arrêt cardiaque au bord de l’orgasme. J’ai perdu la propriété de mon corps et le mettant en gage pour parvenir à payer ma liberté. Je n’ai réussi à payer ma dette qu’au bout de vingt-deux ans. Et lorsque j’ai enfin déposé la liasse de billets et la bourse de pièces sur le bureau d’Harold. Cet enfoiré a refusé de me libérer.
Il faut préciser que j’étais la meilleure. La plus adulée, la plus douée. Si à mon arrivée je fus résistante, j’avais fini par me livrer corps et âme au péché charnel. Le sexe était ce qui me faisait vivre. A force d’écarter les cuisses chaque soir … vous y preniez gout. J’adorais ce que je faisais. C’était comme une drogue pour moi. Mon seule raison de vivre à vrai dire, puisque j’étais privée du reste. Les clients se bousculaient pour passer ne serait-ce que quelques minutes en ma compagnie. J’étais la plus grosse rentrée d’argent du bordel. Pourquoi Harold laisserait-il partir la fille qui lui faisait gagner le plus d’argent ?
Même si la prostitution était devenue une part entière de moi, je n’avais toujours pas oublié ce rêve de gamine. Même si je ne savais plus vraiment pourquoi ouvrir une boutique me tenait tant à cœur. C’était plus d’aboutir un rêve par défaut qu’autre chose. Et certainement aussi retrouver ma liberté. J’étais un oiseau enfermé dans une cage, et comme chaque oiseau je rêvais de liberté et de pouvoir m’envoler au loin. Harold n’en avait pas décidé ainsi. Il tenait à me garder. Je suis allée très loin avec lui. J’ai fait une « grève du sexe ». J’ai insulté les autres filles, me suis battue avec elle. J’ai dû jouer la carte de la peste pour qu’il décide à se séparer de moi. Echec. Je n’ai rien gagné, si ce n’était de me faire battre et violer par mon proxénète. Une semaine de convalescence. Une semaine clouée au lit, couverte de honte. Mais rongée par la haine. S’il m’avait humilié, il avait également éveillé en moi ce qui allait être le pire. Je voulais toujours partir. Mais plus pour la boutique. Pour ne plus voir Harold. Une semaine de mutisme. Une semaine à mettre au point un plan pour quitter cet enfer. Je me souviens très bien, les journées, inerte sur mon lit à contempler les fissures du plafond. Entendre, le soir venu le bruit des lits grinçant traversant les murs. Et voir les filles aller et venir. J’étais alors complètement déconnectée du monde.

Lorsque je fus remise sur pieds. Le soir où j’ai repris le travail, je n’avais qu’une idée en tête : faire en sorte qu’un de mes clients paye ma dette et m’emmène avec lui. Qu’il fut vieux, ridé, bedonnant, puant, repoussant, petit, poilu, … ne m’inquiétait pas. Il me suffisait de le charmer et le convaincre de « m’acheter. » Le premier. Le premier homme qui me demandera. Peu importais ce qu’il était. Je voulais un homme capable de me libérer. Harold me surveillait. Il épiait chacun de mes gestes, écoutait ce que je disais. Il avait peur que je dérape de nouveau, et me faisait bien comprendre par son regard qu’il n’hésiterait pas à recommencer si je ne me tenais pas à carreaux.
Mon premier client de la soirée … Il était loin de ce à quoi j’aurais pu m’imaginer. Son regard… m’envoutait. Il éveillait un moi un désir ardent. Il était mystérieux. Quelque chose en lui dénotait du commun de mes autres clients. Un petit truc, un quelque chose qui le rendait spécial. Et Mon Dieu ! Quel client merveilleux ! J’en avais connu des très mauvais au lit, ainsi que des très bons. Mais celui là. Quel étalon ! Si bien que j’en ai eu des courbatures. Alors qu’après plus de dix ans dans le métier, les courbatures je les avais laissées de côté il y a bien longtemps. Il revint le lendemain. Puis le suivant. J’avais espoir qu’il me libère. Un client qui revenait tous les soirs était un client manipulable. Un client facile à convaincre. Le soir où je mis tout en œuvre pour le convaincre que s’il payait ma dette, je lui appartiendrais alors et qu’il ne serait plus obligé de venir me voir uniquement le soir, un revirement de situation des plus inattendus. Sur le coup, je n’ai pas bien compris. L’impression d’avoir trop bu, d’être en plein délire. Je vis ses crocs. Ce n’était pas vraiment le genre de confessions que j’attendais qu’on me fasse sur l’oreiller. Mais dans un laps de temps, où je n’ai absolument pas réfléchit, où je fus la plus inconsciente de ma vie. « Laisse-moi être comme toi. Fais de moi une vampire. ». Un baiser. Il me répondit par un baiser. Sur les lèvres, la joue, puis le coup. Je sentis les pulsions de mon cœur cogner contre ma cage thoracique. Le battement résonnait dans mes oreilles. Ralentir, puis cesser. Le plafond, fissuré, fut la dernière image de mon vivant. Une odeur, étrangère au départ. Puis délicieuse. Puis rien. Le silence. Le noir.
Lorsque mes paupières se rouvrirent. Une sensation bizarre. Un affolement. Un plafond inconnu. Moi qui connaissais chaque plafond du bordel, par cœur. Celui-là m’était inconnu. Des pas s’approchaient. Je n’osais bouger. Je le vis, lui. Jeremyah Willem Walters. Mon client au bordel. Je lui avais demandé de faire de moi une vampire. Pourquoi ? Par folie, certainement. « Suis-je devenue une … vampire ? » Un signe de dégout sur mon visage. Un signe de tête positif de sa part. La chose m’effraya, mais que très peu de temps, car ma capacité à réfléchir était plus vive. Et vite je mis dans mon intérêt la chance d’être une vampire pour me séparer d’Harold. Il n’avait plus aucune emprise sur moi à présent. Bien évidement je ne connaissais rien des vampires, hormis ce qu’on disait d’eux dans les légendes et histoires d’horreur. La veille encore j’ignorais leur existence réelle. Mais je n’allais pas en rester là avec Harold. J’étais de nouveau coincée. Coincée par mon Sire qui devait m’apprendre les bases et les règles vampiriques. Agaçant. Je lui étais reconnaissante, mais je bouillonnais d’aller me venger. Même si je respectais mon Sire, que j’étais des plus docile et aimable avec lui, je n’ai tenue qu’un an à l’écouter sagement. Avant de m’enfuir au coucher du soleil. Heure où le bordel ouvrait. Un carnage cette nuit là. Ce fut également la soirée qui fit de moi ce que je suis actuellement. Une femme malsaine et vicieuse. Frappant à la porte du bordel, ce fut Harold qui m’ouvrit, pour mon plus grand bonheur. Il ne comprit pas vraiment ce qu’il se passait sous ses yeux. « Tu vois ça, tout ce que tu as bâtis ? Cet empire de la luxure ? Penses-y. Penses-y fort. Parce que tu n’auras plus que ça à quoi te raccrocher. La pensée. » Je lui ai répété une dizaine de fois qu’il l’ait bien en tête. Je l’ai attaché à une chaise, nu. J’ai fait descendre chacune de ses prostituées. Les ai vidées de leur sang, chacune, devant ses yeux. Qu’il voit ce qu’il avait fait de moi. Un monstre sans pitié. Après m’être nourris de chacune des filles, qui pour certaines furent des amies, je me suis attaquée à lui. Torture, en apéritif. Boire son sang, ne lui en laisser qu’un peu pour qu’il reste conscient, en plat principal. Et en dessert, une allumette tombant au sol, brulant ainsi la demeure. Il m’avait tout pris, je reprenais ce qui m’allait de droit. Lui faisant subir la même chose, en allant beaucoup plus loin que lui. Ainsi, sous ses yeux j’ai détruit son empire, sa vie, et l’ai tué. Le massacre et l’Incendie faisait les premières pages dès le lendemain.
Jeremyah fut au courant, bien sûr, que j’étais l’auteure de ce massacre. J’ai dû faire profil bas pour la suite de mon apprentissage de vampire. Mais j’avais eu besoin de ça, de me venger pour me sentir libre et ainsi être en paix avec moi-même pour mon éternité.

Putain : personne publique qui racole, fait des promesses, monnaie ses avantages, se fait payer d'avance et vous baise. Voilà ce que j’étais. J’avais grandis avec la prostitution. Elle faisait entièrement partie de moi-même. Et ce n’était pas en mourant qu’elle allait mourir avec. Bien au contraire. Le vampire est figé dans son corps. J’ai un corps de pute, c’est donc ainsi que je suis restée, et que je resterai. Cependant … l’ambition est un trait de caractère qu’acquis chaque vampire. Le vampire est supérieur à l’humain, je me devais donc d’élever également ma condition. Plus question pour moi d’écarter les cuisses à qui le demande pour gagner ma vie. L’éternité s’offrait à moi, autant en profiter. La prostitution avait été ma vie, et serait mon éternité. Vivante j’étais prostituée. Eternelle j’allais devenir Maquerelle.
Durant mon siècle d’apprentissage, j’ai suivi mon Sire, mais je fus également la Maquerelle de nombreux établissements. Chicago, New York, …. Tant d’établissements où je fus la reine de la prostitution. Pour finalement terminer mon apprentissage à Saint Louis. Ville charmante. J’y ai ouvert le Styx. Etablissement ouvert à tout le monde, après la révélation des CESS, je l’ai privatisé. Accès uniquement pour les vampires et les lycans. Le Styx, manoir de la débauche et de loin l’un des établissements les plus malsains des Etats Unis.

Voilà l’histoire de ma mort. J’espère que vous avez pris notes, parce que ce sera la seule et unique fois où je vous parlerai de mon vivant. Je préfère étaler mes aventures de vampire que de mortel.

« Lillian ? J’ai un souci avec un accro au sous-sol. ». Le majordome du Styx venait de m’interpeler alors que j’observais Adam monter avec un vampire à l’étage. Les accros … il fallait les canaliser ceux là. Gardant mon calme, je fis un signe de tête au garçon, avant d’ouvrir une porte dissimulée derrière un rideau. Mon établissement était le plus malsain, je vous le disais. Et en plus de marchander la prostitution, j’avais également un commerce illégal : trafic de V. Commerce illicite et non-officiel. Cela me rapportait une somme assez généreuse que je ne pouvais me permettre de m’en séparer. Le sous-sol était sombre, quelques lumières tamisées. L’accro était là, assit et bâillonné sur une chaise. Les yeux rouges, transpirant. En manque. Désespérant. Un de mes gars me fit le topo sur le cas. Je soupirais, avant de m’approcher de lui. J’étais menaçante, il avait peur. « Ecoute-moi bien. Si tu n’as pas d’argent, tu n’auras pas le V. Il me semble que c’est assez clair. Ce n’est pas la première fois que tu te retrouves dans cette situation pourtant. Alors maintenant tu vas dégager et ne revenir que si tu as de l’argent. Si tu reviens encore une fois sans rien tu mourras. » Il était en larme. Ce qui m’agaçait avec les accros, c’était leur sensibilité exacerbée. Une odeur répugnante me prit les narines. Me redressant, je découvris avec stupéfaction que l’imbécile s’était pissé dessus. « Nettoyez-moi ça et mettez-le dehors. »

Remontant au Rez-de-chaussée, je vis le majordome tenir dans ses bras une de mes filles, le corps inerte, la gorge en sang. Cela ne me fit rien. Une fille de plus vidée de son sang par un vampire. On cogna à la porte, je m’en chargeais. Une jeune demoiselle s’y trouvait derrière. Visage de porcelaine, longue chevelure rousse parsemée de grosses boucles. Son regard était innocent, et pur. « Je cherche du travail… ». Un sourire, doux, sur mon visage. « Entre. » Posant ma main sur son épaule, l’accompagnant ainsi dans ses premiers pas au Styx. Ses premiers pas dans la prostitution. Un simple touché, une parole rassurante et elle avait confiance en moi. Elle m’appartenait. « Bienvenue à la maison. Bienvenue chez toi. »

Et vous. Seriez-vous client ? Prostitué ? Accro ? Dealeur ? Ou contre moi ? Même si je vous déconseille de vous opposer à moi…