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| « C'est moi qui t'ai suicidé, mon amour, moi qui t'ai ouvert les veines, je sais » • U.C | |
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| Sujet: « C'est moi qui t'ai suicidé, mon amour, moi qui t'ai ouvert les veines, je sais » • U.C Mar 26 Avr - 20:56 | |
| Athénaïs D.(ita) VAN MÖRKER ❝Le désir réprimé s'évanouit peu à peu jusqu'à n'être plus que l'Ombre du désir. ❞ | Identité Je m'appelle Athénaïs. Athénaïs Van Mörker,. J'ai 1013, j'en fais une vingtaine tout au plus. Je suis née le 21 mars 998 et je suis Norvégienne, avec des origines Vikings. Je suis une Vampire bisexuelle et je suis ce que l'on appelle une Noble.
CAPACITE SPÉCIALE : Dominanti Cerebrum le pouvoir de contrôler les messages nerveux de personnes dont je croise le regard. Hallucinations, spasmes et amnésies au menu.
Emilie de Ravin © E.S |
Tell me your secrets PSEUDO: E.S, ou Eliana, ou Ambre, bonjour ÂGE: . Vous m'en verrez navrée FRÉQUENCE DE CONNEXION: 5/7. COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM? CHRIS (l). COMMENT TROUVEZ VOUS LE FORUM? Incroyablement sexy. MULTICOMPTE ? [ ]OH YEAH / [ X]NO . CODE : Vérif by Blondie.
Dernière édition par Athénaïs Van Mörker le Lun 30 Mai - 16:59, édité 7 fois |
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| Sujet: Re: « C'est moi qui t'ai suicidé, mon amour, moi qui t'ai ouvert les veines, je sais » • U.C Jeu 28 Avr - 17:43 | |
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21 Décembre 1013, Sunnmøre La Cour de Sunnmøre a toujours été connue pour sa beauté. Elle n'avait pour elle ni la puissance militaire, ni l'élite des philosophes, et si elle respectait la grande croyance Viking, celle de la force, elle n'était pas non plus un recueil de mages puissants, elle était la capitale de la magnificence, de la perfection épurée. Sa « princesse » se nommait Dita Van Mörker. Je ne saurais vous en parler avec autant de précision que je le pouvais il y a quelques siècles, c'est à peine si elle existe encore à mes yeux. Ou comme exprimer cela… Quoi qu'il arrive, elle est défunte aujourd'hui. Mais quoi qu'il en soit, on la connaissait pour sa grâce infinie. L'unique jour, immensément important et marqué dans mon âme à jamais, de la vie de Dita Van Mörker qui mérite d'être raconté est celui où elle alla pour la dernière fois au Lac.
La lumière glissait, douce, entre les aiguilles écartelées comme les doigts tendus d'un quelconque esprit forestier des grands sapins du bois au combien immense qui s'étendait du Sunnmøre au Vestfold. C'était comme l'écho de la lune sur l'eau légèrement tourmentée du Lac Svanesjøen, terré entre les arbres. Dita y venait danser les soirs de pleine lune, son corps évanescent se tendant avec une précision qui semblait chez elle toute naturelle, dans l'étau d'une robe blanche, merveilleusement anoblie de diamants du grand nord. Et ce soir encore, alors que la lune, pareille à un orbe de lumière argentée, éclairait doucement le bois d'un ciel sans nuages, elle s'élançait sur les rives délicates de son Lac, son recueil personnel.
Si tant dans sa gestuelle que dans son regard on apercevait la fragilité et la douceur, on sentait dans ses gestes comme un réel emportement poétique. Ses yeux luisaient de la pureté immaculée des vierges, et sa peau pâle de la clarté des neiges du nord, infinies et silencieuses. Alors qu'avec un sérieux non feint Dita s'envolait sur les ailes nacrées de la grâce, ses dames d'honneurs, vêtues de longs drapés blancs selon la tradition du comté, l'attendaient le long de la rive, porteuses de bougies vacillantes.
Seulement ce soir là, un bruit fendit la nuit, répété, saccadé, bruit auquel Dita ne porta aucune attention, jusqu'à ce qu'un destrier aussi blanc que les vêtements de la Cour Van Mörker jaillisse de l'ancienne route de terre battue qui émergeait des profondeurs de la forêt. La belle s'arrêta net, le visage fin relevé, son regard bleu, profond, plongé sur le cavalier mystérieux qui s'immisçait dans son rêve artificiel par effraction. Elle reconnut sur le visage du jeune homme les traits farouches du fils d'Olaf Haraldson, Siegfried. Elle s'empressa d'esquisser une révérence, ses cheveux blonds cendrés pourtant si bien attachés se relâchant sur son épaule. Lorsqu'elle releva la tête, elle vit quelque chose de changé dans les yeux du prince de Vestfold, il descendit de cheval, restant solidement campé près de sa monture, et s'exclama d'une voix claire aux accents nobles :
« Continuez donc, ange nocturne ! »
Il était vrai qu'elle n'avait été présentée qu'en portrait à Siegfried Haraldson, elle ne s'offusqua donc pas qu'il ne reconnaisse pas la princesse de Sunnmøre, et alla jusqu'à déployer ses bras dans l'expression d'ailes souples, reprenant ses pas liés, mus par l'innocence de la danseuse. Les dames d'honneur s'écartèrent légèrement, voyant le prince prêt à prendre le bras de la Dame Von Mörker. Oui, il y avait comme une atmosphère de magie dans cette clairière, quelque chose de solennel. Elle ne se fit pas prier par le superbe prétendant au titre de monarque, et prit sa main, sans le regarder. Son corps ne cessa de se dérober à lui, comme lors d'une infinie chasse entre l'homme et la femme désirée, mais trop peu désireuse de l'être.
Il fit valser la belle, alors nommée Ange, à travers la rive, l'entraînant jusqu'aux rebord d'eau claire, et plus les instants passaient, plus son ardeur d'homme peinait à ne pas prendre le dessus sur sa galanterie de gent homme. C'est alors seulement que ses mains glissaient un peu trop profondément vers le creux des reins de la danseuse vespérale, qu'elle se détacha de lui, toujours sans quitter les éléments de la grâce qui composaient ses pas, et s'éloignant au rythme de la valse, le laissant revenir et se retirant à lui, elle finit par briser le tempo, ses pas emportés de vitesse l'emmenant à courir entre les bois, fuyant la violence masculine qui d'un certain côté l'effrayait.
L'ange courant au grès du vent, suivie sans doute de près par ses servantes, se prit à glisser le long d'un rondin de chêne affalé, et poussa un gémissements terrassé. L'écorce venait d'entailler sur la longueur son mollet fin et tendu comme un arc. Et Il vint. Tombant du ciel, avec une douceur qu'on n'aurait pu qualifier d'éléphantesque. Ses yeux rougeoyaient, et à la vue du sang ses crocs luirent, resplendissants couteaux émergés de la cavité profonde qui servait de bouche à ce démon. Le prince qu'elle croyait fuir était devenue créature ténébreuse, vêtue d'ombre, et c'est seulement à l'instant où la main immaculée de l'être l'empoigna pour la jeter au sol qu'elle comprit que l'ennemi n'était plus le même, et que Siegfried Haraldson n'était pas la créature sanguinaire qui semblait lui faire face, revêtue d'une cape courte de plume noire qui déformait sa silhouette sombre.
Il attrapa ses poignets fins, les brisa contre la terre dure, et tout en les gardant d'une main fermement maintenus au sol, il fendit la chair blanche de la jeune femme de ses crocs comme un loup dévore sa proie. Une tempête d'images et de sons avaient succédé à cette agression. Mais c'était le noir complet, le froid glacial, qui l'avaient emporté.
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21 Décembre 1213, Rome Cela fait maintenant deux siècles, jour pour jour, que je suis morte. Et si je loue le ciel d'avoir retrouvé mon corps dans un état superbe et une forme de seconde vie, je n'ai plus jamais ressenti la beauté de ma vie d'humaine. Andreas, mon Sire, tente tant bien que mal de m'élever à ses principes de vampire, il se comble de luxure et de plaisirs simples et futiles. Barbares. Je me sens affreusement prisonnière de cette créature qu'est Andreas, comme une lady enfermée dans une maison close. Je ne comprends pas la façon de vivre d'Andreas, il tue les filles de joies qu'il hypnotise à chaque coin de rue, là où je me contente d'une morsure suffisante aux badauds qui, sous hypnose ou non, ne se souviendront de rien le lendemain.
Je suis partie tant de fois de la maison du Maître, où qu'elle soit, que nous vivions en Norvège réunifiée, en Angleterre, en Allemagne ou en Italie. Mais à chaque fois, il me rappelle. Avoir un sire, c'est une certaine manière d'être un chien enchaîné à un poteau, aboyant cruellement à la lune en attendant sa libération. Vous pourrez tirer au point qui vous plaira, il lui suffira de siffler et de tirer très légèrement pour vous remettre à votre place de «fortune».
Mais cette nuit, une fois de plus je veux essayer de partir. Fuir à travers les ténèbres, claires à mes yeux, de la vie nocturne de Rome. Même si je connaissais la réalité. Les étoiles brillaient, tissant des constellations lumineuses au-dessus de la ville du Pape. Et la neige tombant doucement était comme un écho à ces mêmes astres. Être vampire, c'est aussi courir, vite, très vite. Et arpenter les ruelles, libérée de l'emprise permanente de son Sire. Il était allé violer des nones, à ce qu'il avait murmuré à mon oreille à son réveil.
Andreas avait réussi une chose, m'apprendre à me servir de mon pouvoir. Enfin, il me l'avait fait découvrir. Je savais influer sur le cerveau des gens, contrôler une pensée, un mouvement, et je fermais tour à tour les yeux des passants sur mon passage. Mes pas me portèrent hors de la ville, hors du temps, à travers les collines, puis les montagnes. Jusqu'à Venise.
Je me hissais simplement au sommet du Palais des Doges. Et L'aperçut.
En deux cents ans, ma mémoire d'humaine ne s'était pas encore évanouie, et aussi incroyable et impossible que cela puisse me paraître, c'était réel, simplement… Réel. Il était là, ses yeux identiques à ceux que j'avais vus il y a si longtemps, et si sa chevelure autrefois longue et blonde avait foncé et avait été coupée courte, accompagnée d'une légère barbe. Siegfried. Je ne savais pas exactement ce qui avait pu faire que mon prince soit encore en vie, car c'était lui, et non un quelconque descendant.
Mon pouvoir fut plus rapide que ma pensée, il tourna la tête dans ma direction. Sous mon influence. Et il me vit. Je crus bien apercevoir successivement la surprise, l'horreur, à nouveau l'étonnement, et une forme de joie. Alors je bondis, et atterris au bas du palais, mes cheveux défaits cognant contre mon épaule nue, vêtue d'une robe crème, au décolleté ferme et aux manches démarrant au même niveau. Un lacet noir la cintrait, brutalement, et ma cape noire était retenue à la force de mes coudes.
Il me regardait, visiblement… Pris au dépourvu. Je me contentais de baisser légèrement les yeux, j'entrouvris la bouche, prête à dire quelque chose, et la refermais aussitôt, l'étonnement avait laissé mes crocs sortir. Il se contenta de sourire. Il me prit le bras, presque… Agressivement. Il n'avait plus la beauté quelque peu trop "vulgaire" de l'époque où il était Siegfried, descendant d'Olaf Haraldson, il était doté d'un charme exceptionnel, le genre à faire défaillir toute petite femme vampire telle que moi.
Il m'attira contre lui, ce qui me prit au dépourvu, brutalement, plongeant quelque chose d'incroyablement aiguisé au creux de ma gorge, et ce n'est qu'une poignée de secondes plus tard que je compris enfin. Il avait subi le même destin que moi. Bien sur, Andreas m'avait déjà mordu, et j'avais avec dégoût ressenti les hormones libérées par la morsure, mais cette fois-ci fut ahurissante. Ce n'est que quelques longues minutes plus tard, au sein d'une ruelle, entre deux baisers violents, que je murmurais à son oreille : -Sauve moi.
Il ne sembla pas y prêter attention. A vrai dire il ne put pas. Une forme d'ouragan traversa l'espace, balaya Siegfried avec une violence inhumaine. Je savais déjà de quoi il s'agissait. Je tournai la tête, tous crocs dehors, et le sang ruisselant aux commissures de mes lèvres. Pour la première fois, je faisais face à Andreas, avec la ferme intention de me débarrasser de mon Sire.
- Dita, va-t-en, immédiatement. Retourne à Rome. C'est un ordre.
Ses paroles me figèrent sur place. Andreas était colérique, mais rarement froid. Et cela suffit à m'enflammer, réellement. Je savais qu'il était sensible à mon pouvoir, et que le moment était venu. Je feulais, et dans l'instant, je m'insinuai au plus profond de son esprit tortueux de vampire. Je fis abstraction de tout, me concentrant sur son regard. Une action aussi profonde de mon pouvoir me fatiguerait, et me rendrait extrêmement vulnérable. S'il décidait de lever la main sur moi, j'échouerai. Mon regard était plongé dans le sien, le bleu glacial de ses yeux s'éclaircissant brusquement. J'allais toucher le point surnaturel de son cerveau.
- Andreas, Libère Moi.
Mon ton était sec, sans appel, une voix que je n'aurais jamais reconnue. Je savais qu'il savait. Il sentait ma présence lui envahir la tête, et j'eus la chance de voir Siegfried lui bondir à la gorge, brutalement, le distrayant suffisamment pour qu'il soit obligé d'agir en conséquence.
- Connasse, tu n'avais aucun droit d'utiliser ta merde dans ma tête !
Le mal était fait, je sentais sa pression se relâcher sur mon âme. Et je ne m'attendais pas à ce qui suivit. Il se rua sur moi, tous crocs dehors, et m'entailla sauvagement l'épaule. Les événements s'enchaînèrent, bien trop vite. Siegfried avait fait le travail. Andreas gisait à terre, un fragment de bois planté entre les côtes. La nuit suivante il prêta serment de dévotion éternelle, pour une raison inconnue. Il jura qu'il n'y avait à ses yeux que moi, qu'il n'y aurait que moi jusqu'à ce que la mort nous sépare, et je ne sus jamais pour quelle raison.
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13 Octobre 1464
[color:a4cd=FFD750]« Comment tu t'appelles ? »
Je m'accroupis, plus ou moins confortablement, devant la loque qui me faisait faiblement face. Elle semblait complètement désorientée, sonnée, et je dus soulever légèrement son menton pour capter son regard.
« Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? Tu as trop bu ? Tu t'es fait violer ? »
La violence de mes mots ne semblait pas la faire réagir. Elle était mignonne, avec ses longs cheveux roux ondulés, qui lui tombaient à la poitrine, et son visage de garce avait quelque chose des filles du pays. Une petite Italienne perdue, c'était… Touchant. Et affamant. Je m'approchai, légèrement, prenait sa mâchoire d'une main, la forçant à réagir.
« C'est quoi ton nom, hein ? »
C'est alors que j'entendis une voix claire, mais brisée par un état lamentable.
« Ve… Vettoria… - Charmant. Vettoria comment ? - La… La Stra… Je ne sais plus… »
J'arquai un sourcil songeur, et attrapai son avant-bras, la soulevant d'une impulsion vampirique.
« Alors Vettoria l'amnésique, fais un effort et réponds moi, comment en es-tu arrivée à t'abîmer dans une ruelle de Venise ? - Je… J'en sais rien ! Qui… Etes vous ? - Je suis Athénaïs Van Mörker, de passage avec mon amant Adam Haraldson. Je souhaitons… « Adopter » une nouvelle. Ca te dit ? »
Quoi qu'elle en ait pensé, l'hypnose avait fait le travail. Elle était vide de toute émotion, son regard avait ce halo ravagé des envoûtés, elle m'aurait suivie jusqu'aux profondeurs de la Serenissima si je l'avais voulu. La voir, corps violenté de pureté gâchée, me rappela les derniers siècles de ma vie, ou de ma mort. Plus de beauté épurée qui tienne.
Je poussai un soupire songeur, puis pris la main de Vettoria et disparu avec elle dans la nuit.
Les jours passèrent, durant lesquels Vettoria décuva, et rencontra Adam, qui coucha avec la nuit même. Siegfried et moi avions changé de nom, par simple nécessité vis à vis du meurtre d'un Infant de Vampire Noble. Athénais et Adam avaient officiellement quitté l'Italie un siècle, et étaient revenus cette année à Venise par curiosité. Nous étions des vampires mondains, pourchassant le luxe à travers les villes en vogue. Le début de la Renaissance ne pouvait être qu'attrayant à nos yeux.
Un nouveau peintre, du nom d'Angelo, m'avait en quelques jours prise pour muse, et je lui avais présenté ma jeune humaine, qu'il avait adorée. Lui aussi avait couché avec. Il se plaisait à nous peindre. Vettoria retrouva bien vite un sourire radieux, et s'adapta à notre vie nocturne. Il ne fallut pas lui expliquer notre statut de Vampire. Je me nourrissais sur elle après tout.
Et puis les élans d'une nuit m'emportèrent. Je la transformai. Vettoria était mon infante, ma « créature ». Le temps s'écoulait, j'étais aux côtés d'Adam, mon Infante se révélait tout à fait charmante, avec sa moue arrogante qui faisait crier les hommes. Elle ressemblait un peu à une prostituée. Seuls les instincts primitifs des hommes appréciaient ce genre, je préférais les rendre fous. Ce qui de ce fait ne la mettait pas sur mes plates-bandes, la petite. Et tout allait bien, jusqu'à la fin du siècle. Nous étions aux alentours de l'an 1495, un nouveau continent était apparu, et le grand vampire Enrique Castello, tout droit venu d'Espagne, se sentit obligé de donner la plus grand réception qui soit.
Nous étions donc tous trois aux portes de son palais, dressés tels trois aigles sur la gondole qui nous déposait doucement à l'entrée. J'entrai en première, comme toujours, accueillie par le regard des autres créatures surnaturelles, feignant un léger sourire froid, qui s'élargit, découvrant mes crocs, à la vue du nouveau Maître Vampire de Venise, messire Castello en personne, qui m'offrit une étreinte chaleureuse, autant que peut l'être celle d'un vampire. Je me contentai de lui présenter ma jeune Infante, lui laissant place, ce qui me laissa le temps d'analyser les visages présents dans la salle.
Je les connaissais tous. Maria, qu'on appelait « La Vierge » , et qui jamais ne portait d'autre vêtement que des bijoux, siégeait dans un petit salon visible depuis le hall, s'abreuvant sur une catin sans vergogne, lui ouvrant la fémorale de haut en bas. Je les vis alors, ces filles de joie, alignées sur les marches de l'escaliers, tous charmes mis en valeur. Je saluai quelques êtres de la nuit habillés par les Dieux, et d'ailleurs, à parler de vêtements, j'avais tout mis en avant pour cette occasion d'être reconnue comme bien plus que la bâtarde d'un défunt membre du conseil et reine des nuits de Venise. Je m'étais enveloppée dans un fourreau de velours blanc, au corset étouffant, faisant ressortir ma poitrine quelque peu abondante. Une partie de la robe était tranchée de lignes de dentelle, laissant apparaître ma peau nue en-dessous. Un bandeau d'argent serti de perles s'ancrait à ma chevelure bouclée, blonde cendrée, qui cascadait le long de mon épaule jusqu'à mes reins. Les vampires ont par prédilection choisi les couleurs de la nuit, le noir, le bleu, le rouge, les couleurs sombres. Moi j'avais toujours tenu à rappeler les neiges qui m'avaient vue naître.
Une fois avoir passé une heure à jouer les plaisantes vampires de grande réception, je laissai Adam converser avec ses confrères pour partir explorer le superbe palais. Je grimpai doucement les marches, jetant un regard de mépris aux catins qui posaient sur les marches, et, presqu'au sommet, j'attrapai l'une d'elle par la gorge, la plaquant à terre, contre les marches. Je m'abattis tel un corbeau, une colombe en l'occurrence, agenouillée mais ma traîne donnant l'illusion d'une silhouette allongée, me nourrissant d'une inspiration à la source sanglante du cou de la jolie brune effarouchée qui criait à s'en briser les cordes vocales. Cela dura en tout et pour tout une trentaine de secondes, elle s'endormit dans les bras du Diable à l'instant où j'aspirais la dernière goutte. de son élixir vital. Je me faufilai sur le balcon, admirant la sérénissime d'un air distrait, une coupe de sang en main. Du sang de monarque, cela allait de soi. C'est alors que je sentis une main glaciale sur ma hanche, ce qui attira légèrement mon regard.
« Vous êtes ? - Emiliano Zevarra, j'accompagne le Roi de Toscane. J'ai été fasciné par votre grâce. Je n'avais jamais vu l'une de mes semblables rester aussi… Pure, dirais-je, après presque un demi-millénaire de vie. C'est… Séduisant. - Enchantée. »
Son visage m'était totalement inconnu, il avait la peau la plus pâle que je n'aie jamais vue, presque translucide. C'était un vampire originel, cela se voyait à sa façon d'être, et il avait une façon étrange d'être dépigmenté. Ses yeux étaient simplement gris, un gris clair, superbe, et ses cheveux, portés longs, d'un noir de jais. Il me fixait, comme si j'étais un objet, j'avais horreur de ça.
« Et maintenant, qu'attendez-vous de moi ? - Que vous changiez, Athénaïs. Que vous passiez de l'ange au démon. - Excusez-moi… Je ne crois pas avoir saisi. »
Il m'intriguait, sa voix était incroyablement profonde, grave, alors que ses traits défiaient la finesse même. Si mes mots semblaient las, mes sens étaient en éveil.
« Bien sur que si, je veux que vous vous libériez de cette douceur qui vous caractérise. Je veux vous changer. - Je vois. »
Je détournai la tête, d'un air agacé, cherchant de quoi le contredire, lui prouver la fierté que j'éprouvais vis à vis de mon attitude. Mais ma réaction fut toute autre. Je me séparai du balcon pour descendre les escaliers, renversant au vol une prostituée, effleurant du bras Castello, sans lui prêter aucune attention. J'étais redescendue sur le champ de bataille, les lustres accrochés au plafond reluisaient, mais le palais était plus ou moins éteint, d'un point de vue lumineux. Après tout, à quoi bon ? Nous voyions très bien sans. La lumière de la lune animait donc la foule de son calme argenté, même si les humeurs n'étaient pas au repos. Je cherchais un visage dans l'assemblée. C'est Vettoria qui m'interpela, ses cheveux roux cascadant dans son dos. J'étais perturbée par l'arrogance des propos d'Emiliano. Mais ne servis qu'un superbe sourire à mon Infante, plantant un baiser sur ses lèvres humides de sang. Je m'approchai, tenant la main de Vetty, d'Adam. Il était superbe, vêtu de son costume pourpre et ocre, orné de fils dorés. Je l'embrassai aussi. Je saluai d'un signe de tête les quelques personnes qui l'entouraient et discutaient silencieusement avec lui. Si je semblais aussi détendue qu'à mes habitudes, avalant coupe de sang sur coupe de sang, j'étais profondément troublée. Sa voix me hantait. Je finis par m'esquiver en direction du jardin, et ce fut Castello qui m'arrêta, attrapant mon poignet, me collant contre le mur. Je fus prise d'un léger sursaut, malgré les ténèbres quasi-totales je voyais tout, ses crocs sortis, à quelques centimètres de ma gorge. Je m'esquivai, violemment, dégageant mon bras de sa prise. « …Cesse de résister… » La voix d'Emiliano m'emplit, violemment, comme un sang neuf. C'était incroyable, c'était comme s'il essayait d'exercer une hypnose sur moi, bien que cela soit impossible. J'eus un instant d'absence, mes yeux plongés dans ceux du maître de la soirée, qui pointait ses dents aiguisées sur ma chair. J'allais le rejeter, l'expulser jusqu'au mur d'en face, je le pouvais a vrai dire, je pouvais même l'empêcher de bouger, simplement, ou lui imposer l'idée de s'arrêter. C'est pourtant le vampire originel qui hantait mon esprit, je me sentais dépossédée de moi-même. Alors j'abandonnai, je relevai la tête, lui exposant ma gorge. Il s'enfonça tel un fauve dans ma peau, je n'en avais cure. Je passai une partie de la nuit dans les bras du vampire espagnol. Puis avec Emiliano. Je ne sus jamais comment. Mais je sus qu'Adam me voyait. Il était témoin de chacune de mes aventures, cette nuit là puis les suivantes. Il fut témoin de ma « prostitution ». Je mis six siècles à me libérer de l'hypnose d'Emiliano.
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| | | Tess E. Littleton
« SERIAL KICKEUSE »
▌A débarqué le : 22/07/2010 ▌Parchemins : 12385 ▌Quantité de sang disponible : 22692 ▌ Code couleur : #5F9EA0 - cadetblue ▌Age du personnage : 28 ans ▌Rang : Loque dépressive ▌Job : Maman perdue
| Sujet: Re: « C'est moi qui t'ai suicidé, mon amour, moi qui t'ai ouvert les veines, je sais » • U.C Jeu 9 Juin - 0:39 | |
| Attention, le délais d'une semaine est largement dépassé.
Ta présentation va être déplacée dans la section des fiches en danger. Come back my dear !
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| Sujet: Re: « C'est moi qui t'ai suicidé, mon amour, moi qui t'ai ouvert les veines, je sais » • U.C | |
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| | | | « C'est moi qui t'ai suicidé, mon amour, moi qui t'ai ouvert les veines, je sais » • U.C | |
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