Sujet: Re: La force d'un homme est dans son nom ♠ Nicolaï Machiavel Urnot Jeu 3 Mar - 7:04
Once upon a time...
A l'aube des choses s'élève l'enfer
Du haut du gratte-ciel, je regardais le soleil se coucher. Sur la vitre, je pouvais voir un homme d’un bon mètre quatre-vingt-dix aux muscles quasiment invisibles. Pourtant, ils étaient là, menaçants, prêts à tuer. J’inspirais lentement, refrénant une envie de briser le pseudo miroir d’un coup de poing. Plongeant dans le regard bleu hargneux qui me faisait face, arpentant les courbes d’un visage maculé d’un filet de sueur, collant par la même occasion les longues mèches brunes sur le front haut, j’aurais presque pu tirer la langue au monstre que je voyais. Enfantin, peut être, mais j’avais surtout besoin de me faire quelque chose pour stopper tout ce dégoût et cette frustration. Une pensée me vint, de manière aussi inattendue que soudaine. Celle de ma Russie natale, de la ville qui m’avait vu grandir.
« Tu te souviens de là où nous sommes nés ? »
Un frisson parcouru mon échine au son de cette voix dans mon dos. Mikhaïl savait toujours à quoi je pensais, ou du moins le devinait-il. Et comme pratiquement tout en lui, cela me terrifiait. Je passais une main dans mon cou, là où les crocs de mon maître avaient mordu, avant de me retourner vers lui. Je murmurais un simple « oui ».
« Raconte-moi, alors. Comme toi seul sait le faire. Je veux que tu me raconte comment c’était, dans ta ville natale. C’était comment déjà ? »
« Novossibirsk »
« Ah oui, c’est vrai. Alors, je t’écoute. Un verre ? »
Je m’approchais de lui alors qu’il me tendait un verre de mon propre sang. Mikhaïl avait tendance à boire le sang qu’il me prélevait dans des verres à vin, c’était « moins salissant et surtout, beaucoup plus classe ». Il ne faisait qu’ouvrir ma gorge de ses crocs. Je fixais le récipient, une nausée de plus en plus envahissante dans les tripes. Mikhaïl leva un sourcil et reposa finalement le verre sur la table basse en bois précieux. Je m’installais sur un fauteuil de cuir noir, à un mètre du sien.
« La particularité de Novossibirsk est son lac. Presque tout au long de l’année, on peut y pêcher plusieurs sortes de poissons. Quand j’étais jeune, mon père et mes frères m’apprenaient à pêcher. Avec mes dents. »
« Ces vieux fous m’ont toujours fait rire ! »
Je refrénais comme souvent un grognement avant de poursuivre, comme si de rien était.
« Je n’étais pas très doué, c’est pourquoi ils m’obligeaient à recommencer, encore et encore. C’était à peine si je savais nager. J’avais 5 ans, si je me souviens bien. Mon père devait en avoir 50 et plus. Quant à mes six frères, ils avaient de 17 à 26 ans. J’étais le dernier. Et le seul qui ne montrait pas de capacités lupines encore, alors j’étais un peu le souffre douleur de la famille. Ça m'a prit des mois avant que je n'attrape mon premier brochet. Autant dire que c'était l'une des plus grandes joies de ma vie. Je me souviens que le lac était gelé et que j'ai plongé sous la glace. J'ai même failli mourir de froid. Mais ils ne me laissaient pas remonter tant que je n'avais pas de poisson.»
« Bon, c'est bon, on passe.... Raconte moi seulement la partie la plus intéressante de ta vie ! »
Je réfléchis de longues minutes. La partie la plus intéressante. La réponse qu'il souhaitait était évidente, mais je ne pus m'empêcher de penser à mon rite d'initiation.
Les Urnot étaient une meute de loups depuis plusieurs générations, déjà. Mon père en avait pris la tête en tuant son propre père. C'était un utopiste. Il voulait que les loups règnent en maîtres sur au moins toute la Russie. Mais notre race étant peu connue, ou méprisées ou reléguée aux mythes avant 2002, il y avait très peu de chance pour qu'il réussisse. Il réussit néanmoins à former le clan le plus fort de la région, contenant mes oncles, cousins, frères, et bien après, moi. Le rite d'initiation est le moment le plus important dans la vie d'un Urnot. En vérité, il s'agissait simplement de mordre le jeune adulte... Mes frères y avaient tous eu droit à 20 ans. Pour moi, le "bâtard", comme m'appelait mon père, ce fût un peu plus long. Je regardais donc avec envie mes six loups de frères accomplir les rites de notre race et partir à la chasse. Je n'avais à l'époque aucune idée de ce que cela représentait. En attendant, je continuais à m'exercer sur les poissons, en toute période de l'année. J'y obtins une grande capacité en apnée et en résistance au froid. Malgré l'exercice physique, mes muscles n'apparaissaient pas, préférant probablement garder un peu d'intimité. Cela me complexait un peu, avant. Maintenant, je trouve plutôt que c'est un atout. Les êtres surnaturelles de sexe masculins ont tendance à être musclés. Moi, fin, je passe souvent pour un humain. Enfin bref. C'est le jour de mon 24ième anniversaire que mon père me dit d'un air sérieux "Ca y est. Tu es prêt". J'avais à l'époque une petite amie, Selenia que j'aimais passionnément. Fou de joie et de regret, je courus la voir, lui faire l'amour une dernière fois avec autant de tendresse que de hargne. Je savais que je ne pourrais plus la revoir pendant au moins une année. si j'avais vraiment su... Je me gardais pourtant de lui indiquer la raison de mon absence prolongée, quittant au matin, le coeur serré, laissant une rose, la douceur de sa chambre. Je n'ai jamais été du genre à pleurer. Alors je ne l'ai pas fait. Mais mon âme, elle se tordait de douleur.
La neige tombait à gros flocons ce matin là. Je me dirigeais vers le lieu de rendez-vous, au coeur de la forêt. Impossible de me perdre, une fumée noire épaisse d'échappait du couvert des arbres. Lorsque j'arrivais, tous les membres de la meute étaient assis en cercle autour d'un feu de camp gigantesque que même l'eau des flocons n'arrivaient pas à ébranler. Une lueur étrange, que je n'avais encore jamais vu jusque là, brillait dans les yeux de mon père. Ses yeux bleu-gris me semblait couleur or et sang sous la lumière des flammes. Il se leva et dit solennellement :
« Aujourd'hui, nous accueillons le dixième membre du clan Urnot, meute de loups fiers de ce qu'ils sont. Nous l'accueillons ici comme cela doit être. Comme un frère, comme la chair de nos chairs, ce qu'il est. Par ce rite, tu deviendras non seulement membre du clan mais aussi le défenseur de nos valeurs et de notre morale. Puisse tu être aussi fier que l'était Dmitri, le guerrier fondateur. Puisse-tu porter le fardeau de notre race avec honneur et soumission. »
Après cela, je ne me souvenais plus de rien, si ce n'était les hurlements de la meute et de la morsure sur mon flan, dont je garde encore aujourd'hui une cicatrice. Je ne me suis éveillé que bien plus tard, la nuit tombée, avec une soif aussi prenante que douloureuse. J'étais allongé près du lac, torse nu. Je résistais au froid depuis longtemps, mais à ce moment là, je ne le sentais pas du tout. Je m'abreuvais de l'eau du lac, m'apercevant qu'elle n’étanchait pas cette envie de boire, toujours plus saisissante. Près de moi, mon frère aîné me regardait. J'eu une soudaine envie de lui trancher la gorge. C'est alors que je me rendis compte que ce dont j'avais besoin, ce n'était pas de l'eau ni une autre boisson quelconque. C'était du sang que mon corps réclamait à grands cris. Je serais les dents, les yeux rivés sur la gorge de mon frère.
« Si j'étais toi, je ne ferais pas ça. Ne t'inquiète pas, ils vont t'amener tout ce dont tu as besoin. »
J'étais alors incapable de parler tant ma gorge brûlait d'envie. J'entendais au loin des bruits de pas, accompagnés de jurons masculins et de gémissements probablement féminin.
« Tu entends ? Ils sont à un kilomètre. Il ne vont plus tarder. Tu dois avoir soif, non ? »
Le fait d'entendre avec autant de précision à cette distance me surprit. Puis, dix minutes plus tard à peu près, mon père et un de mes oncles surgirent de la forêt, avec dans un sac une forme humaine. Ils jetèrent sans ménagement la corps à mes pieds et retirèrent le sac. C'était Selenia qui me faisait face. Trop obnubilé par la soif, je ne pus ressentir l'émotion comme l'amour que je portais pour elle.
« Elle est à toi. Tu peux la boire. Allez, vas y ! »
Sujet: Re: La force d'un homme est dans son nom ♠ Nicolaï Machiavel Urnot Dim 13 Mar - 15:26
L'ombre d'une nuit offre un jour sombre
Alors que ma langue lapait le reste du sang de Selenia, une larme roula sur ma joue. Je retrouvais peu à peu mon humanité, prenant ainsi conscience de ma bestialité. Je n'avais même pas remarqué que jusque là, j'avais été un loup, transformé peu après mon réveil, tout comme mon frère, mon oncle et mon père et que personne n'avait parlé. J'avais plutôt ressenti ce qu'ils pensaient. Levant la tête vers la Lune, je poussais un long hurlement de rage et de désespoir. Je venais de m'abreuver de celle qui me faisait vivre. Et j'avais son corps gisant devant moi, me rappelant si nécessaire la cruauté avec laquelle je l'avais tuée. Avec une facilité déconcertante, sans état d'âme.
« J'attends toujours, tu sais. »
La voix de Mikhaïl me fit sursauté.
« Pas besoin de faire cette tête-là ! N'était-ce pas ton plus beau jour ? Enfin, ta plus belle nuit ? »
« Tu as tué ma famille... »
« Je préfère dire que je t'ai libéré de ta famille. Une bande d’extrémistes racistes. »
J'eu envie de lui sauté dessus. Ce qui aurait été totalement inutile... J'avais déjà essayé.
« Je venais d'accomplir mon rite d'initiation. A mes pieds, il y avait le corps de ma première victime. Puis tu es arrivé. Tu portais une malle. Immédiatement, mon père et ses loups se sont interposés entre toi et moi. Il faut dire que tu n'étais pas le premier vampire à vouloir tué un jeune loup. Si je me souviens bien, tu as posé la malle, et tu l'as ouverte. A l'intérieur, il y avait les tête de mes cinq autres frères. »
« Je m'en souviens. Tu aurais vu ta tête ! On aurait dit que le ciel t'étais tombé sur le crâne ! »
« C'était peut être le cas... Ma famille s'est immédiatement jeté sur toi. Mais tu les as tué... enfin, sauf mon père. Je ne me souviens pas du combat, mais je n'y ai pas assisté. Il me semble qu'il a duré plusieurs heures. Tu avais une lame en argent et tu as égorgé mon frère et mon oncle. Mais mon père, tu l'a juste blessé. Et tu m'a dit "Vas-y, deviens l'alpha. Tu le peux." A cause de cette maudite soif, et probablement à cause de tes pouvoirs psychiques, je t'ai écouté. Je l'ai pris à la gorge et je l'ai tué... Le matin se levait et je reprenais ma forme humaine. Tu m'a touché l'épaule. Puis tu es... entré en moi, par l'esprit. »
« Oui, la première et la deuxième marque. La troisième, c'est la morsure. Elle n'a pas été longue à suivre, non ? »
« J'ai juste eu une minute de répit. »
« Après tu t'es évanoui comme un enfant. C'était drôle. Je t'ai porté jusqu'à mon refuge. C'est drôle, je n'avais jamais pensé que tu me fascinerais autant. »
Mikhaïl se pencha vers moi, ses yeux dans les miens. Il posa sa main sur ma joue, ce qui me fit reculer légèrement.
« Après un an, voici venu l'heure de la quatrième marque, mon cher ami. Tu es mature. Tu t'es contrôler assez vite, pour un jeune écervelé. Sans doute grâce à tes gênes. »
Mon esprit se vida. Le crépuscule arrivait et tous mes muscles se mirent à tressaillir.
« La soif se fait de plus en plus prenante, hein ? »
La pièce sembla tout à coup rétrécir. Je me tenais la tête, espérant freiner la migraine qui me prenait à chaque transformation. Mon corps grandit, se recouvrit de poil.
« Vas y ! Bois moi ! »
Mikhaïl riait, avec un son à vous faire grimper aux rideaux d'effroi. Moi, je n'étais plus qu'une bête assoiffée, et sans réfléchir, je me jetais sur lui.
•••••
« Bien dormi, mon loup ? »
Le matin était déjà là. Mikhaïl m'avait assommé avec un marteau en fer pour que je me tienne tranquille. J'avais néanmoins pu boire avec assez de satiété le sang du vampire. Sur sa gorge, je voyais juste une légère incision déjà cicatrisée. J'en fus surpris, je m'attendais à voir les traces de ma mâchoire.
« Tu es un loup, Nicolaï. Je n'ai pas envie de prendre de risque. Tu ne te souviens probablement de rien. Tu es trop jeune encore pour te souvenir de tes transformations. mais je t'ai écarté, me suis incisé la gorge et t'ai fais laper mon sang dans une écuelle. »
Je remarquais en effet à quelques pas, un récipient tâché de sang.
« Tu es marqué Nicolaï. Tu es à moi. Maintenant, prépare tes valises. On quitte Moscou. »
« Je te hais. »
« Je sais. Mais ça ne change rien, n'est-ce pas ? »
Je grognais, mais il usa de son emprise psychologique et je dû me taire. Je détestais cet être glacial, grotesque et sans coeur.
« Au fait, on part pour Saint Louis. »
Et voila, me voici à présent en compagnie de mon maître vénéré, au coeur d'une ville inconnu. J'avais quitté la Russie, j'étais soumis à un monstre. Ma vie en enfer commençait à nouveau, pire que l'incipit que j'avais déjà vécu.
▌A débarqué le : 21/07/2010 ▌Parchemins : 4682 ▌Quantité de sang disponible : 32125 ▌Age du personnage : Dans les 660 ans, je ne les compte plus ! ▌Rang : Chef du clan Blackstone. ▌Job : Chasseur à mes heures perdues. ▌Citation : Sanguinaire, comme toujours.
▌A débarqué le : 21/07/2010 ▌Parchemins : 4682 ▌Quantité de sang disponible : 32125 ▌Age du personnage : Dans les 660 ans, je ne les compte plus ! ▌Rang : Chef du clan Blackstone. ▌Job : Chasseur à mes heures perdues. ▌Citation : Sanguinaire, comme toujours.
Sujet: Re: La force d'un homme est dans son nom ♠ Nicolaï Machiavel Urnot Ven 18 Mar - 11:19
Bienvenuuuue t'as le droit de tuer plein de vampires sauf euuuh... non en fait tous, seuls les meilleurs survivroooooont *___* (Darius sois fort ! Et toi aussi Jéjé *fait un câlin*)
Sujet: Re: La force d'un homme est dans son nom ♠ Nicolaï Machiavel Urnot Ven 18 Mar - 19:25
Morrigan C. Sionnach a écrit:
Bienvenuuuue t'as le droit de tuer plein de vampires sauf euuuh... non en fait tous, seuls les meilleurs survivroooooont *___* (Darius sois fort ! Et toi aussi Jéjé *fait un câlin*)