La vie est une histoire racontée par un cynique...
{Ô Muse, chante ce héros, illustre par sa prudence, qui longtemps erra sur la terre. Déesse, fille de Jupiter, raconte-nous quelques-unes de ces aventures...
7 Janvier 2010, Saint-Louis
La journée s'achève. Le soleil commence à jouer avec les puissants bâtiments, à s'en rapprocher, comme s'il voulait se faire transpercer par ces blocs métalliques. La ville est, comme à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, en pleine effervescence. Les voitures klaxonnent, les piétons marchent d'un pas pressé, les gens se saluent à peine en se croisant. Le brouhaha des véhicules cependant ne pénètre pas dans une sorte de havre. Une aire sacrée. Pleine de verdure et d'eau. S'étendant sur des kilomètres, le parc semble une île perdue au milieu d'un monde agressif. Il y a des passants dans le magnifique parc, certains sont en famille. Quelques couples tentent de trouver des buissons pour masquer leur intimité. L'écrin de verdure reste animé, vivant. Une vie que la jeune femme habillée de noir qui marche prestement dans le parc, tente de fuir désespérément. Un regard parcourant cette femme resterait sans nul doute accroché sur ses formes qui laissent rêveur. Une allure dynamique, mais pleine de douceur qui n'échappe à personne. Sa démarche est féline, sensuelle. Ses hanches, magnifiquement dessinées, se balancent d'un côté et de l'autre, tandis que ses longues jambes fines avancent l'une devant l'autre. Une démarche de mannequin, qui ne manque pas d'attirer l'attention sur elle. S'il n'y avait que la démarche... Le visage de la jeune femme également semble fait pour créer l'étonnement. Une beauté diaphane, au regard bleu turquoise, émane de son visage. On sent le caractère doux et tendre à son regard. Des lèvres pulpeuses et bien dessinées et un nez aux ailes frêles complètent le tableau. Les cheveux de la jeune femme sont de la couleur du soleil et tombent en cascade. Sa tenue semble faite pour mettre ses courbes en valeur. Elle porte dans la lumière qui joue à travers les branches des arbres, une robe cintrée qui s'arrête au genou, bleu pervenche. De longues bottes enserrent ses jambes et remontent sur ses mollets.
La jeune femme continue sa marche. Elle tente tout simplement de trouver un endroit tranquille. Elle en a plus qu'assez des Homo Sapiens. Elle a l'habitude la journée d'occuper son temps à danser, peindre. Se reposer. Elle doit, la nuit, rester près de son Maître. Lily, car c'est son nom, stoppe rapidement sa course. Son regard est attiré par un endroit près de l'eau. Des rochers, difficiles d'accès pour le commun des mortels, donnent une vue imprenable sur un lac reposant. Ni une, ni deux, le caractère impulsif de la belle font le reste. Elle se retrouve isolée, en face d'une étendue d'eau immobile. L'endroit rêvé... L'endroit qu'elle cherchait.
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CHAPITRE I {L'enfance est ce que nous passons notre existence à essayer de retrouver.
7 Janvier 2010, Saint-Louis
A présent, bien installée sur son bout de rocher, Lily se sent en droit de se détendre et de laisser vagabonder ses souvenirs et ses pensées en toute quiétude. Elle semble perturbée. On le serait à moins. La jeune femme avait reçu un ordre de son maître. Elle avait accepté de venir jusqu'à lui. Elle pensait savoir ce qu'il réclamait... Son sang, comme d'habitude. Mais voir la douceur dans son regard lui a fichu une sacré claque. Sa main a vacillé sur son bras et elle a hésité un quart de seconde. Il a capturé ses lèvres. Un feu dévorant lui a brûlé le corps et elle a fui... Les rides de l'eau dans laquelle elle vient de plonger la main lui ramène des souvenirs à la mémoire....
8 Avril 1990, Hôpital psychiatrique
La petite fille reste le dos contre le mur. Assise, elle garde ses genoux serrés contre sa poitrine. Ses bras enserrent ses jambes. Elle est murée dans le silence. Depuis si longtemps... La chambre était blanche. Ses vêtements étaient blancs. Tout était blanc. Blanc. Si une couleur était bien associé à l'enfer et à la mort pour Lily, c'était le blanc. Elle n'était pas âgée de plus de 6 ans à l'époque. Des flashs. De la douleur. Des aiguilles. Sa mère aux yeux si tristes. Lily n'avait pas de père, lui avait-on expliqué alors que l'enfant ne comprenait pas. Elle était née alors que son père les avait abandonné, elle et sa mère. Elle était la seule à avoir survécu parmi ses demi-frères et soeurs. Sa survie lui valut une enfance peu plaisante. C'est avec le même regard vide et sans émotion qu'elle vit partir sa mère. Sa mère... On lui dit qu'elle était malade. Elle avait une maladie qui touchait sa tête. On devait l'emmener dans une maison spécialisée. Lily accepta avec la même indifférence ce nouvel élément. Jusqu'au jour...
9 Mai 1990, Hôpital psychiatrique
Vite, vite ! On n'a que quelques minutes avant que des renforts n'arrivent !!
Lily restait immobile, la tête posée sur ses genoux. Des homme masqués firent brusquement irruption dans la pièce. S'ils s'étaient attendus à des cris et une petite fille qui se débat, ils furent sans nul doute déçus. Lily resta immobile. Elle se laissa porter comme un sac à patates sur l'épaule d'un des hommes. Un endroit sombre. Puis la lumière. Combien de temps cela avait-il duré ? Elle n'aurait su le dire. Elle se retrouva face à sa mère. Sa mère. Elle lui expliqua beaucoup de choses que Lily ne comprit pas. Une secte. Elle était la chef. Elle l'avait sorti de cette hôpital sordide. Elle avait vu des êtres de nuit, dont on leur cachait l'existence. Lily conservait la même indifférence qui avait valu à sa mère la perte de sa raison. En désespoir de cause, elle fut confiée à un prêtre, en charge de son éducation. Lily avait toujours trouvé qu'il avait une tête de tortue...
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CHAPITRE II {Le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument.
7 Janvier 2010, Saint-Louis
Un sourire discret s'est égaré sur les lèvres de Lily. Elle est toujours assise en face du lac si calme. Alors que tant de souvenirs tempêtent dans son coeur, l'eau semble s'en moquer éperdument. Comme elle lorsqu'elle était enfant, atteinte de catatonie. Lily relève la tête au moment où un poisson d'une espèce très rare bondit hors de l'eau. Elle sourit. Elle n'avait qu'une chance sur cent d'en voir un. On avait l'impression qu'il dansait... Ses songes s'égarent vers ce fameux pouvoir qu'elle a. Un art bien étrange. Et si beau... La danse... Mais cela a été un véritable sacerdoce que de devoir le porter. Elle soupire. Elle sent des souvenirs remonter, lents et sournois. Oui, elle se rappelle. Comment l'oublier ! Le premier jour où elle a découvert la solitude....
15 Juin 1999, Eglise de Saint-Louis
Lily ! Attends !
La jeune fille d'une quinzaine d'année courrait s'en s'arrêter pour atteindre la première le parvis de l'église. Elle savait pertinemment que le prêtre allait encore la sermonner mais elle n'en avait cure. Le jeune Antoine continuait de la courser, et elle ne comptait pas perdre la partie. La vie était plus douce pour Lily. Elle restait discrète, peu bavarde et ne s'intéressait pas à grand chose. La seule personne avec qui elle s'était liée, c'était Antoine, qui avait à peu près son âge. Le prêtre lui avait rappeler que le pêché la guettait mais Lily s'était contentée de hausser les épaules. Elle courrait à présent comme une dératée pour obtenir la victoire. Ses pas l'entraînèrent plus vite qu'elle ne l'aurait voulu et elle s'affala la tête la première contre les marches de l'église. Antoine, arrivé quelques secondes plus tard, se jeta sur elle, inquiet :
Lily, tu t'es fais mal ?
Il la retourna, le coeur battant, mais ce fut un grand sourire et une Lily lui tirant la langue qu'il aperçut.
Oh, arrête, t'es pas drôle ! Tu m'as fait peur, je pensais que tu t'étais blessée.
Lily sourit de plus belle.
J'ai gagné. C'est tout ce qui importe.
La jeune fille s'assit sur les marches, profitant du beau soleil qui réchauffait la ville. Un instant de silence plana entre les deux jeunes gens. Cela faisait quelques jours que Antoine était bizarre. Il semblait soucieux. Il y avait plusieurs fois de suite où il avait tenté de dire quelque chose puis s'était ravisé. Lily était en pleine réflexion afin de trouver une raison lorsqu'elle sentit un contact chaud contre sa main. Elle tourna la tête. La main d'Antoine reposait à présent sur la sienne. Euh... La voila peut-être la raison, en fin de compte... Lily eut un sourire gêné. Et ce visage qui se rapprochait de plus en plus. De plus en plus. Les yeux d'Antoine devenaient de plus en plus flous. Le coeur de Lily battait de plus en plus vite, de plus en plus vite. Elle avait l'impression qu'il allait quitter sa poitrine et partir loin, très loin... Le contact entre leurs lèvres fut un choc. Et pas que pour la jeune fille. Un toussotement se fit entendre. L'étreinte cessa immédiatement. Lily était sous le choc. Mais c'était pour une toute autre raison que ce baiser impromptu. Derrière eux, l'ombre du prêtre s'étendait sur le parvis de l'église... Paniquée, elle laissa Antoine planté là et suivit l'homme au regard sévère...
Vous comprenez bien qu'on ne peut tolérer pareils excès, mon enfant.
Lily restait silencieuse. Elle n'aimait pas les regards en coin que lui lançait l'homme. Assise sur sa chaise, elle aurait préféré qu'un bureau les sépare. Il s'était rapproché et saisit doucement ses mains. Lily frissonna.
Nous sommes prêt à vous pardonnez vos fautes si vous faites preuve de gentillesse..
De gentillesse ? Lily n'était absolument pas rassurée. Elle sentit soudainement, la main moite du prêtre glisser le long de sa cuisse. Elle sursauta et attrapa violemment la main de l'homme, le repoussant. Son visage se déforma de haine tandis qu'elle recevait une claque qui la sonna et la fit tomber au sol.
Tu n'es qu'une petite ingrate ! Je t'ai sorti des égouts, tu me dois la vie !!
L'homme se jeta sur elle. Paniquée, des flashs lumineux lui lacérant les yeux, Lily tendit le bras. Elle rencontra l'ouvre-lettre, elle l'attrapa et elle frappa dans la gorge. Un râle. Du sang. C'était fini. Elle s'enfuit, sans savoir où aller... A partir de cet instant, plus rien ne serait jamais comme avant...
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CHAPITRE III {Celui qui excelle ne discute pas, il maîtrise sa science et se tait.
7 Janvier 2010, Saint-Louis
Lily soupire. Bah, cela ne sert à rien d'être nostalgique. Son adolescence a été un flot ininterrompu de bagarre, de vie dans la rue, d'amis qui l'on nourrit, logé. Jusqu'à ce qu'elle trouve un emploi de danseuse. Elle avait grandi, était devenue une femme à la beauté sauvage. Une nuit, un bal était donné dans la grande société. Ses services furent demandés. Lily se rendit donc à cette réception. Une fois sa représentation terminée, elle salua. Un homme vint à sa rencontre. D'une beauté irréelle, il lui sourit. Il s'appelait David. Ils parlèrent durant la soirée. Il effleura sa main et une violente décharge parcourut le corps de la jeune femme. Elle se sentait mal à l'aise. Elle fixait son visage et soudain, elle ne voyait plus qu'un regard. Un regard qui se rapprochait, se rapprochait, jusqu'à entrer en elle. Elle poussa un cri. Et cela passa. L'homme lui sourit. Il rapprocha son visage. Lily était sans force. Elle sentit ses lèvres se poser dans son cou. Et une violente douleur lui déchira la gorge. Elle ignorait alors qu'elle venait de devenir la servante de David et qu'il était un vampire.
La nuit est à présent complète. Lily jette un dernier regard sur la voûte qui luit d'étoiles. Elle sourit une fois encore. Elle se lève et s'apprête à partir. Une trainée de feu illumine le ciel. Etoile filante. Faire un voeu.
Et pour une fois, elle a vraiment eu de la chance....
▌A débarqué le : 21/07/2010 ▌Parchemins : 4682 ▌Quantité de sang disponible : 32110 ▌Age du personnage : Dans les 660 ans, je ne les compte plus ! ▌Rang : Chef du clan Blackstone. ▌Job : Chasseur à mes heures perdues. ▌Citation : Sanguinaire, comme toujours.
▌A débarqué le : 21/07/2010 ▌Parchemins : 4682 ▌Quantité de sang disponible : 32110 ▌Age du personnage : Dans les 660 ans, je ne les compte plus ! ▌Rang : Chef du clan Blackstone. ▌Job : Chasseur à mes heures perdues. ▌Citation : Sanguinaire, comme toujours.