Jérémyah Willem Walters

Boulano

• ÂGE PHYSIQUE ; 26 ans • ÂGE RÉEL ; 663 ans • DATE ET LIEU DE NAISSANCE ; 7 juillet 1347, dans la banlieue Londonienne • ORIGINE ET NATIONALITE ; Anglais de souche • RACE ; Vampire • RANG ; Maître vampire impie • ORIENTATION SEXUELLE ; Se plait à trouver l'amour dans les bras d'un homme ou d'une femme indifféremment! • CAPACITÉ SPÉCIALE ; Jérémyah a le don se rendre immatériel pendant un court laps de temps, ce qui lui permet de traverser tout ce qu'il veut; que ce soit de tout son corps ou d'une seule partie à la fois.

Tell me your secrets

• PSEUDO; Doudou
• ÂGE ; J'ai oubié xD
• FRÉQUENCE DE CONNEXION ; Tous les jours ^^
• COMMENT TU NOUS A CONNUS ? ; Je connais du monde dans le coin
• COMMENT TU TROUVES LE FORUM ? ; Génial *w*
• MULTICOMPTE ? ; [x] Oh yeah ! [] Nope =P
• CÉLÉBRITÉ DE L'AVATAR ; Mathias Lauridsen
• CODE DU RÈGLEMENT ; Code validé par Is', qui va peut-être finalement proposer son idée de lien... *niarf*

Par ici l'histoire de votre personnage !
→ 50 lignes minimum, ce n'est pas titanesque, restez calme ! =P
→ N’oubliez pas de décrire le physique et le moral de votre personnage.
→ N’oubliez pas de préciser les habitudes diurnes et nocturnes de votre personnage. S’il s’agit d’un vampire, les activités nocturnes suffiront, puisque le jour…il dort XD
→ Vous n’êtes pas obligés de vous étaler longuement sur la naissance et l’enfance de votre personnage. Trois ou quatre anecdotes caractéristiques, des moments forts de sa vie, suffiront amplement. Autant garder un peu de mystère ! Evidemment, vous faites comme bon vous semble =P

Le soleil se couche enfin, tandis que je m'éveille et sors de ce cercueil étroit et sordide. Quelle plaie de devoir, depuis des siècles déjà, dormir à longueur de journée quand j'aurais tant de chose agréables et amusantes à faire. Je sais bien que depuis le temps je devrais m'y être habitué, mais non je ne m'y fais pas. Pour moi tout ces espace clos sont terriblement frustrants. J'ai besoin de place, de liberté...je ne suis pas de ceux qu'on enferme et croyez moi beaucoup ont essayé sans succès.

Cette nuit pourrait ressembler à beaucoup d'autres en réalité, je pourrais me contenter de me vêtir, de sortir, d'aller me nourrir ici ou là, me promener puis enfin rentrer. Banal, banal, banal. Oui car être un vampire c'est très bien, c'est exaltant, et très excitant; à part quand vous vivez depuis si longtemps que tout en ce monde vous semble répétitif et commun. C'est ce qui m'arrive depuis quelques temps, je ne suis pas las de ma "non-vie" bien entendu, mais j'aimerai tellement pouvoir faire quelque chose de nouveau de temps en temps...et de pas trop protocolaire cela va de soi! Ce genre de tâches ingrates, j'ai déjà donné merci.

C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles je suis venu à Saint Louis, d'abord parce que la renommée de la ville et de son maître m'intriguent, et ensuite parce que justement maître il y a, et grand bien lui fasse, je n'ai aucunement l'intention de marcher sur ses plates bandes. Je suis sorti sur le balcon, la nuit est belle et sans aucun nuage. Du haut de mes appartements nouvellement acquis, je peux facilement voir toute la populace grouillante de cette cité. Que voilà un beau cheptel...quel dommage de ne plus pouvoir profiter en toute impunité d'un tel troupeau.

Maudite révélation...maudites lois qui nous oblige, nous créatures surnaturelles et supérieures à avoir des devoirs comme ils disent. Les devoirs c'est bon pour les humains. Nous autres sommes au dessus de cela, même les loups garous ont droit à plus d'égard de ma part...les hommes ne sont que des jouets fait pour être brisés, des friandises à consommer sans modération. Aucun ne trouve grâce à mes yeux. Si ce n'est l'une d'entre elle. Mais j'ai mes raisons pour cela.

L'ennui est vraiment trop grand et je suis résolu à ne pas passer cette soirée à faire comme de coutume. Je passe un manteau bien que je sois insensible au froid, puis saute du balcon pour atterrir sans un bruit dans l'obscurité de la ruelle. Je suis d'humeur à jouer ce soir, mais à quel jeu pourrais je m'adonner au juste? Peu être à faire peur à tous ceux que je croiserais sur ma route; oui voilà une bonne idée, me trouver quelqu'un à séduire ce soir, faire qu'il me prête une oreille attentive tandis que je lui ferais les confidences les plus intimes sur ma personne...puis le tuer ou le rendre fou, pour que personne n'apprennent jamais qui je suis réellement.

Mon nom est Jérémyah Willem Walters! Et si je ne suis pas de ceux en qui vous pouvez placer votre confiance, j'ai tout au moins l'honneur d'espérer vous divertir. Mais accepterez-vous le prix à payer?

Soudain un jeune homme svelte et au teint un peu allé; un bel éphèbe comme il en existait autrefois dans la glorieuse rome, passe devant moi sans me voir. Je me précipites à sa suite et le rejoint en un instant. Le jeu va pouvoir commencer. Prenez place.

Le verre de vin que sirote le beau Maxime a l'air délectable, juste après l'avoir rattrapé, je n'ai pas mis longtemps à le convaincre de me suivre dans ce bar à l'aspect tranquille, histoire de "discuter" un peu. Et tout cela sans hypnose s'il-vous-plaît! Je n'ai eu qu'à sourire et le joli papillon s'est laissé prendre à mon filet sans rechigner. Le charme est dieu merci une de mes qualités; comble de l'horreur si j'avais dû être fait vampire en tant qu'être bedonnant et sans saveur aucune. Comme j'aurais été malheureux alors, car il n'y a rien de plus flatteur à mes yeux que de parvenir à me faire aimer des humains sans même me servir de mes dons.

Mes traits fins et mon visage d'ange y sont surement pour quelque chose. Grâce soit rendue à mon créateur qui a su me saisir à l'époque où j'étais au summum de ma beauté. Pour ma part, je déguste lentement un excellent whisky qui me rappel ma Grande Bretagne natale, l'Ecosse, terre de terroir et de tradition. Elle commence un peu à me manquer cette contrée d'ailleurs, mais je ne suis pas encore décidé à y remettre les pieds. Je pose mon regard sur ma proie de la soirée...et quelle proie! Le regard noisette, le buste droit et fier, les mains fermes comme celles d'un lutteur, contrastant si parfaitement avec ce visage de nourrisson à peine sorti du ventre de sa mère. Force et douceur contenus dans un seul et même corps...enchanteur.

En fait de le regarder, je le dévore des yeux, effrontément, mais le jeune homme à qui je ne donne pas plus de 22 ans n'ose me faire aucune remarque. Je le sens intimidé, presque apeuré. Et pourtant il n'esquisse pas un mouvement pour se soustraire à ma compagnie. Pauvre petit mortel tiraillé entre sa peur et sa curiosité. Voilà bien une faiblesse qui fait d'eux des êtres si manipulables. Mais cela prouve que derrière mes airs affables et mon air angélique, il a deviné que je ne suis pas quelqu'un d'ordinaire. Sans doute à force d'entendre parler de vampires et autres créatures du même genre, il en vient à penser qu'une telle assurance chez une personne telle que moi, paraissant si jeune; n'a rien de très naturel.

Tu as quelque chose à me demander mon mignon?

Je le sens avide. Il a planté ses yeux dans les miens, clignant sans cesse comme un enfant prêt à verser une larme de joie, incapable de se détourner de mes pupilles qui le vrille. Le jeune homme déglutit, hésite, puis se ravise. Sans doute le pauvre chéri a-t'il la gorge sèche...tant d'émotions de façon si soudaine, c'en est surement trop pour lui. Certes il ne s'attendait certainement pas à rencontrer un être tel que moi en sortant de chez lui il y a quelques minutes.

N'aies crainte. Tu peux me demander ce que tu veux, ce qui te passes par la tête. Je tâcherais de satisfaire ta curiosité.

Un sourire d'encouragement, puis je remplit son verre qu'il s'empresse de vider d'un trait. Il le repose alors d'une main tremblante, jouant avec l'espace d'une seconde pour se donner du courage, puis ose enfin avancer l'ébauche d'une question.

Etes vous? Je veux dire, ne seriez vous pas?...

Un vampire? En effet mon jeune ami c'est bien ce que je suis!

Je le devance, l'aide en fait car je sens bien que l'apollon ne va pas y arriver seul. A cette annonce, il a reculé ostensiblement. Pas volontairement, un réflexe conditionné sans doute. Il avait beau être persuadé de ce que je suis, le fait d'en avoir confirmation rend tout à coup la chose bien plus concrète. Eh oui petit, tu es à table avec un suceur de sang, une monstre sans vergogne, sans foi ni loi. Quel effet cela fait-il?

La surprise passée, l'inquiétude mise de côté, les sempiternelles questions sans aucune once d'originalité, finissent par pleuvoir. Évidemment, il ne fallait pas s'attendre à mieux de la part d'un être si inférieur. Ces mortels manquent cruellement d'imagination. Il aurait pu me demander ce que j'avais traversé comme grands évènements historique...auxquels j'avais bien pu participer. Au lieu de cela, ce ne sont que banalités et lieux communs: quand êtes vous né? Quel âge avez vous? A ce propos je tiens à mettre en exergue qu'avec un peu de logique mathématique, la réponse à la première question permet souvent de découvrir la réponse à la seconde. Bref vous l'aurez compris, la pointe d'amusement que j'avais ressenti au départ de cet entretien commençait à s'estomper; mais la perspective de ce qui viendrait bien plus tard maintenait mon intérêt pour mon interlocuteur, je me fais donc un devoir de continuer à jouer le jeu.

Rassurant et bienveillant, je me mets alors à lui raconter mon arrivée sur cette terre, du moins ce dont je me souviens. Je survole les premiers temps en fait, ma naissance en l'an 1347, dix années après le début de la guerre de cents ans opposant Albion à la France. A l'époque, une épidémie de peste décimait toute l'Europe, et malgré mon jeune âge et ma constitution fragile de nourrisson, je survécu. Je n'étais pas né dans une famille très prospère, mais nous n'étions pas pauvres non plus. Des "bourgeois" du XIV ème siècle pourrait-on dire, mais en ces temps troublés, peu importait votre statut social; quand vous étiez en âge de combattre, vous partiez pour la guerre. Fort heureusement ce ne fut jamais mon cas.

Mon enfance se passa tout à fait normalement, j'étudiais, j'apprenais, de nombreuses choses que j'intégrais parfaitement. Tout sauf une chose: l'art du combat. A ma majorité, mes parents furent contraint de m'envoyer rejoindre l'armée pour que comme tous bon jeune homme de l'époque, j'aille donner ma vie pour mon pays. Mais ma prestation lors de ma seule et unique journée d'enrôlement fut tellement catastrophique que je fus renvoyé chez moi aussi sec. Et je ne peux pas leur en vouloir, d'abord parce que je ne fus ainsi pas tué sur le champ d'honneur, et ensuite parce qu'il est vrai que j'étais autrefois une vrai plaie pour tout ce qui touchait au moindre exercice physique.

Le jeune homme me regarde toujours, boit mes paroles comme si de l'hydromel divin s'écoulait de ma bouche. Pathétique...mais si le peu que je viens de lui raconter le scotche de cette façon, il n'en est qu'au début de ses émotions.

Eh oui il faut bien avouer que je suis loin d'être aussi musclé que toi mon ami, je suis plutôt frêle comme tu peux le constater. Une brindille comme on dit communément chez vous autres mortels.

Je ris malicieusement, et passe ma main dans mes cheveux blond désordonnés. Le miroir qui se situe juste à côté de notre table reflète mon teint d'ivoire. A s'y méprendre, sous certain angles de vues, je pourrais aisément passer pour une jeune femme; mais je suis bel et bien un homme je vous l'assure. La méprise m'amuse tout simplement, et je la cultive. J'aime jouer avec mon image et déstabiliser mes interlocuteurs.

Mais pas du tout monsieur, vous êtes parfait!

Merci cher ange...mais veux-tu m'entendre te raconter comment je suis devenu ce que je suis aujourd'hui?

Sans qu'il prenne la peine de répondre, l'étincelle qui vient de s'allumer dans ses prunelles m'informe qu'il meurt d'envie de le savoir. Mourir d'envie, voilà qui est cocasse! On ne pourrait mieux le dire.

C'était en 1373 si mes souvenirs sont exacts; cela fait si longtemps maintenant que j'avoue avoir des petits problèmes de mémoires de temps à autre. A vrai dire, la nuit de ma transformation était une nuit tout à fait ordinaire, et la raison pour laquelle mon sire me fit cadeau de l'immortalité est longtemps restée obscure je l'avoue. Je pense aujourd'hui savoir pourquoi il l'a fait mais n'en ai aucune certitude car il n'a jamais voulu que nous abordions le sujet.

Un léger sourire las...Maître Azräel, cela fait si longtemps...

Je me promenais tranquillement dans les rues de la capitale. Londres en fait, je ne suis pas d'ici, je viens de Grande Bretagne. Je n'avais pas fait attention à l'heure qu'il était et je quittais une troupe de théâtre pour laquelle j'avais eu le coup de foudre quelques mois plus tôt. Je m'y étais même engagé et cela m'occupais chaque soir. J'étais dans ma vingt septième années alors, et ne vivais plus chez mes parents. J'avais un petit logement dans le centre ville près de Soho, et je travaillais le jour chez un commerçant du quartier. Rien de bien passionnant.

Je porte mon verre à mes lèvres, tel un humain cherchant à s'hydrater après avoir trop parlé. Puis reprend mon récit.

Bref il faisait donc très sombre, et je n'étais pas très rassuré; d'ailleurs à cette époque j'étais un vrai froussard. Faible, timide, ne décrochant jamais un mot, sauf au théâtre. Là je m'amusais, j'extériorisais, jusqu'à ce que le cour où la représentation soient terminé. Je redevenais alors l'ombre de moi même et je pensais ne jamais pouvoir changer. Mais j'avais tord.

Mon visage s'éteint un instant, comme si j'étais triste, voir nostalgique. Effet de scène dont le but est de provoquer l'apitoiement de mon joli légionnaire. Trop facile en vérité, je m'attends presque à le voir pleurer.

Continuez je vous en pries!

Mais certainement chéri.

Du bruit derrière mon dos attira mon attention, je me retournai brusquement, et ne voyais rien; ne distinguai rien de dangereux. Je fis alors volte face pour reprendre ma route et m'arrêta net. Un homme qui m'étais totalement inconnu se tenait juste devant moi, a à peine deux mètres. Je me sentais très mal à l'aise, et lui demandais de s'écarter pour que je puisse poursuivre, mais l'homme ne bougeait pas et restait silencieux. Je percevais un léger son, comme une sorte de râle provenant de sa personne, puis soudainement, il se jeta sur moi et me mordit jusqu'au sang.

Levant les yeux vers mon vis à vis, je m'aperçois que les siens sont prêts à sortir de leurs orbites. Le pauvre amour est sous le choc. Il souffre pour moi, n'est-ce-pas adorable?

Je lui propose un autre verre, il a manifestement besoin d'un remontant et je le veux attentif pour la suite de mon histoire. Pas question que le pauvre chou s'évanouisse juste sous mon nez. Je ne doute pas que ces petits hommes soient fragiles, mais tout de même, ce n'est qu'un récit tout ce qu'il y a de plus anodin; ce n'est pas comme ci c'était lui qui avait vécu ses moments. Il prend une bonne gorgée du liquide vermeille et semble reprendre quelques couleurs...parfait, je vais donc pouvoir poursuivre. Un léger clin d'oeil signifiant que je comprends tout à fait qu'il soit troublé, ce qui est...totalement faux au demeurant. Mais pas la peine de me montrer agacé, le jeu bat son plein et il n'est pas question d'en venir à la conclusion de cette soirée trop rapidement.

Pour être franc, je n'ai pas de souvenir direct de cette soirée après cela...je crois m'être réveillé plusieurs jours plus tard, une vague impression d'avoir souffert milles morts à l'esprit mais ma chair elle était comme neuve. Mais ce qui m'a le plus marqué la première fois, c'est la soif, inextinguible! J'avais besoin de boire, j'avais mal, comme si je brûlais de l'intérieur et que mon corps allait se consumer tout entier. Oui je t'assures que c'est une véritable torture que d'être assoiffé quand on est vampire; mais rassures toi, c'est une chose que je contrôles totalement désormais.

Une demi-vérité, un pieux mensonge, car enfin quand elle se fait trop forte, je n'ai pas la patience ni d'obéir aux convenances ni de me plier à l'exercice frustrant des poches de sang. Cependant ces paroles ont l'air de rassurer le chérubin, et je le vois timidement interrompre le mouvement de recul qu'il a à peine eu le temps d'amorcer.

Un peu affolé et désorienté je l'avoue, je m'aperçus que je me trouvais dans mon petit appartement, allongé dans mon lit, et qu'apparemment celui que je qualifierais par la suite de créateur se tenait là près de moi, assis sur une chaise, un large sourire aux lèvres. Me voyant éveillé, il m'expliqua rapidement ce qu'il m'avait fait, sans jamais m'en donner le motif, et m'appris alors avec une sorte de joie malsaine qu'il avait un cadeau pour moi! Tout cela me semblait par trop irréel pour que je puisse réagir efficacement, et en un clin d'oeil il m'amena à la force d'une seule main, une ravissante petite brune qui semblait pleurer toutes les larmes de son corps.

Nouvelle pause. Ménageons nos effets. La tension émanant du jeune brun est palpable et il ne tarde pas à exploser d'impatience devant mon silence.

Et ensuite? Que s'est-il passé ensuite?

Une moue boudeuse se dessine sur mon visage tandis que je lui relate alors les faits qui se produisirent quand le "paquet" me fut livré. Pour un peu on croirait presque que j'en nourris quelques regrets.

Elle était belle, vraiment belle! Mais ce n'étais pas si qui était le plus marquant chez elle, non, ce qui m'attirait le plus, c'était son odeur. L'odeur de sa peau, mais par dessus tout, l'odeur de son sang. As-tu déjà été attiré par quelqu'un au point d'en devenir fou? Au point de n'avoir qu'une obsession et une seule, te nourrir de son essence! Crois moi c'est à la fois grisant et effrayant...surtout quand tu ne sais pas ce qui t'arrive. Tout est allé très vite ensuite, et en un rien de temps, je me suis jeté sur cette malheureuse avec un cri bestial et je l'ai bu jusqu'à la dernière goutte.

Je m'allume tranquillement une cigarette. J'en offre une à Maxime mais il refuse poliment. Le serveur s'empresse alors de venir vers moi et m'exhorte à quitter les lieux avec mon mégot. Un seul regard glacé et assassin, et il retourne bien vite derrière son comptoir, la queue entre les jambes.

Et votre...euh...créateur, il vous a tout appris ensuite? Je veux dire il vous a appris à contrôler tout cela?

Ah innocent et naïf Apollon; si seulement tu étais conscient que déjà tu m'appartiens. Une portion de frites peut-être pour accompagner ta boisson? Les émotions ça creusent en général. Profites en ce sera probablement ton ultime repas. Je le laisse passer sa commande; puis lui répond enfin.

Mon sire? Et bien oui et non...c'est un peu compliqué à expliquer en fait, mais si tu veux, nous avons passé à peu près une centaines d'années ensemble. Parfois il me guidait, parfois non, selon son humeur. Je ne peux pas te l'expliquer de façon plus claire, mais il faut le connaître pour savoir de quoi je parle. Je n'irais pas jusqu'à dire "pour le comprendre", car je ne l'ai jamais compris. Et puis un beau jour il s'est éclipsé sans un mot, et je ne l'ai jamais revu depuis!

J'esquisse un sourire amusé. Rien que repenser à cette époque me mets en appétit. Au moins en ce temps là on pouvait s'abreuver en toute tranquillité.

Bref ce qu'il faut retenir de tout cela donc, c'est que je me suis retrouvé seul du jour au lendemain...libre de mes mouvements, sans plus aucune entrave; même si jusque là je n'en avais pas franchement eu. Et par dessus tout si en tant qu'humain j'étais un jeune homme calme et réservé, depuis ma transformation j'étais totalement désinhibé et d'une cruauté sans égale.

Mais c'était il y a longtemps n'est-ce-pas? Depuis vous avez changé!

Quelle dangereuse affirmation mon mignon, persuades toi que je ne suis plus le monstre que je suis en train de te décrire, ta mort n'en sera que plus délectable!

Bien sûr, bien sûr...j'ai changé indubitablement, mais c'est parce que j'ai vécu d'autres évènements dont il faut absolument que je te fasses part!

Et je parle, je parle, je parle...je n'en finis pas de parler. Si je n'aimais pas tant le son de ma propre voix, je me saoulerais moi même j'en suis sûr. Mais il faut bien que j'use un peu ma salive si je veux lui livrer mes plus grands secrets après tout. Enfin depuis quelques minutes je ne lui raconte rien de passionnant je l'admets, mais ce n'est qu'un préambule; et même à un vampire tel que moi il arrive parfois de traverser de nombreuses années sans que rien de remarquable ne se produise.

Bref, tout ce que je te racontes doit bien t'ennuyer mon pauvre ami, mais nous en arrivons à une partie plus intéressante. Imagines toi un peu que je me suis un jour épris d'une humaine à en perdre la raison. A tel point que cédant à une pulsion et une passion dévorante, je l'ai un jour enlevée pour ne l'avoir que pour moi.

Ses yeux s'embue de larme, je le sent irradier d'un bonheur sincère pour ma personne. Ce pourrait-il que ce jeune homme soit en train de s'imaginer vivre par procuration à travers mon récit? Amusant! Flatteur même!

Comment s'apellait-elle?

Me croiras tu si je te dis que je n'en ai pas la moindre idée? Je n'ai en fait jamais eu le temps de le lui demander.

Je pose mes coudes sur la table et fais reposer mon menton sur le dos de mes mains. Songeur.

Je devais avoir dans les deux cents ans environs. En ce temps là je faisais un peu de tourisme du côté de l'Ecosse...Glasgow pour être plus précis. Une nuit alors que je flânais au hasard, je finis par me retrouver dans une sorte de fête de fiançailles ou je ne sais quoi d'autre. Apparemment tout un chacun pouvait aller et venir pour s'amuser et boire...je ne me fis pas prier. C'est là que je l'aperçus, resplendissante, juchée sur une estrade en train de s'adonner à une sorte de jeu avec le reste des convives...elle dansait pour eux mais pour moi les autres n'existaient déjà plus. Je passais un peu de temps à la contempler; elle dansait merveilleusement bien. Son parfum qui parvenait jusqu'à moi m'enivrait et soudain n'y tenant plus et sans même réfléchir, je me précipitais sur elle et l'enlevait devant les yeux de tous ces mortels qui ne comprenaient rien à ce qui se passait.

Je l'emmenais dans ma chambre, celle du manoir où je logeais le temps de mon séjour ici, et la couchait sur mon lit, attendant sagement qu'elle se réveille. On aurait dit un ange et crois moi pour que je m'intéresse autant à une mortelle, il fallait qu'elle soit telle une déesse à mes yeux. Elle s'éveilla enfin et je fus navré de ne déceler que de la peur en elle. Je tentais alors de la rassurer, mais n'y parvenais pas...elle tenta de fuir et je dus la maitriser pour l'empêcher de s'éloigner de moi. Je ne voulais pas la laisser partir, je ne voulais pas qu'elle me quitte. J'étais calme en apparence, pourtant je me consumais de désir pour cette femme à tel point que déjà je savais ce qui allait suivre. J'allais en faire une des nôtres, pour qu'à jamais elle reste à mes côtés et que je puisses jouir de sa présence.

Je plaquais alors mes lèvres sur les siennes, et loin de me repousser, elle s'agrippa à moi de toutes ces forces. Ce qui suivit tu t'en doutes j'en suis sûr, nos corps s'unirent et pendant que le feu nous brûlait tous deux, je ne pus m'empêcher de la mordre et de faire d'elle plus que mon amante, mon égale.

Un silence...non feint cette fois-ci. S'il y a bien une chose pour laquelle je nourris des regrets, c'est bien celle là.

Des semaines se passèrent durant lesquelles sa transformation s'acheva et où elle put reprendre des forces, et ensuite alors que je m'étais absenté, elle me quitta. La peur de ce qu'elle était devenu, le dégoût peut-être? Je ne sais pas vraiment ce qui la poussa à agir ainsi, mais je me retrouvais à nouveau seul.

Un nouveau verre posé devant moi machinalement par le serveur que je descends d'un trait, puis je fixe mon vis à vis d'un air bienveillant.

Mais c'est du passé tout cela...

Mais vous n'avez pas essayé de la retrouver? Alors qu'avez vous fait ensuite?

Un regard noir l'espace d'une seconde sur cet humain stupide. Mais très vite il disparait pour ne laisser paraître que la plus grande sérénité sur mon visage. Tu as failli mourir jeune inconscient...j'ai faillis te sauter à la gorge! Prends garde!

J'essaye encore aujourd'hui à vrai dire, voilà près de quatre cents cinquante ans que je remue ciel et terre pour la retrouver, je ne sais même pas si elle est toujours en vie d'ailleurs. Mais quelque part je suis sûr que oui. En tout cas je n'ai jamais plus eu d'infant après elle, elle a été la première, et elle sera certainement la seule et unique.

Je commence à me lasser de sa présence, il ne m'amuse plus. Alors pourquoi continuerais-je? Pourquoi lui raconter que pendant des siècles j'ai erré sans but, me contentant de me nourrir et de survivre, puis que lassé de vagabonder, je me suis installé dans la ville de Leeds dont je finis par devenir le maître d'ailleurs. Mais toutes ces responsabilités étaient tellement contraignantes et si peu amusantes que j'ai tout laissé derrière moi il y a maintenant trente ans. Non je ne lui dévoilerais rien de tout cela...je n'en ai plus envie, je suis fatigué et las.

Je me lèves de mon siège et lui tend une main dont il se saisit avec enthousiasme, tel l'enfant qui rayonne devant l'attention qu'un père lui porte. Tel le condamné invitant son bourreau à disposer de sa vie. Nous sortons et alors que sur mes lèvres se dessinent le plus radieux des sourires, je profite de l'obscurité pour planter mes crocs dans sa chair. Je l'entends alors haleter de plaisir tandis que son dernier souffle s'échappe de sa bouche et que ses paupières se ferment à jamais.

J'ai assez joué, je ne désire plus qu'une seule chose maintenant, rentrer et retrouver mon esclave qui doit m'attendre bien sagement.

En quelques instants, je suis de retour dans mes appartements. S'étant aperçu que je n'étais pas là et que je ne serais peut-être pas de retour avant de longues heures, Gillian s'est endormie sur le canapé du vaste salon. D'un sommeil agité que je me propose d'interrompre en déposant un léger baiser sur son poignet, avant d'y mordre affectueusement. Elle se réveille et me regarde en souriant. Ah ma petite humaine, mon caprice. La seule petite chose fragile que je m'autorise à aimer, autant à cause de son don que par le dévouement dont elle fait preuve à mon égard. Petite esclave marquée que j'ai recueillie il y a cinq ans alors qu'elle était à l'agonie sur une route déserte de cette contrée si hostile avec les êtres faibles.

Je la prend dans mes bras, légère amante, et l'emmène avec moi jusque dans la chambre où je l'allonge confortablement sur le lit.

Tu seras mieux ici. Veux tu que je te raconte une histoire?

Elle ne dit mot, se contentant d'acquiescer. Sa pâleur m'enchante, elle qui passerait aisément pour une poupée fragile, mais la réduire à cet état serait une grave erreur; ma petite démone à son caractère. Qualité essentielle pour survivre à mes côtés. Je lui racontes alors les évènements de cette soirée. Et sens aussitôt l'air répréhensible qu'elle m'adresse. C'est qu'elle est jalouse voyez vous, elle n'aime pas que je me nourrisse d'autres que d'elle même. La vague pitié qu'elle doit éprouver pour ma victime étant bien vite éclipsée par ses intérêts propres. Merveille de l'orgueil.

Je ne sais pas pourquoi mais à la regarder ainsi, je repense à Whisper...peut-être la seule personne qui ne m'a jamais côtoyée par pur intérêts. Celle qui m'a soigné et supporté pendant plus d'une décennie, et que j'ai fini par perdre, par décevoir comme j'ai souvent tendance à le faire. Qu'il me serait agréable de la revoir quand j'y songe. Son naturel, sa beauté, son empathie. Et sa manière agaçante mais si amusante de me remettre à ma place, de vouloir me ramener sur le droit chemin.

Peine perdue certainement, mais elle a au moins eu le mérite d'essayer, et pendant tout le temps que j'ai passé avec elle, j'étais comme...assagi. Malheureusement une fois loin d'elle, j'ai repris mes vilaines habitudes et je suis peut-être devenu pire encore que je ne l'étais autrefois.

M'allongeant, mélancolique, je plonge ma tête dans les cheveux de ma servante et fais mine de m'y endormir du sommeil du juste; pour mieux lui suggérer un programme bien plus divertissant à l'oreille. Que voulez vous, on ne se refais pas!

Est-ce que ta fiche est terminée mon doudou ?

Re-bienvenue !

Alors euh...ben euh...j'ai rien a dire. o_o
Ah si : a mon avis, ton infante a été tuée depuis longtemps, puisque sans maître pour lui apprendre à se contrôler, elle devait être un sacré danger. XD

Et euh, n'oublie pas que le sang mort est nocif pour les vampires, donc il faut arrêter de boire le sang d'une victime avant l'échéance fatale. Cette phrase : Je l'entends alors haleter de plaisir tandis que son dernier souffle s'échappe de sa bouche et que ses paupières se ferment à jamais. est un peu ambigüe, donc je te le précise quand même !

Sur ce, je t'annonce que tu as attrapé le dernier train pour l'Enfer !

Bon jeu mon doudou ! Et fais pas trop de conneries, sinon le Maître va te voler dans les plumes.

Gare à toi, ou j'te colle une fessée monumentale ! *BAF*

Mais de rien !

Asher L. Blackstone a écrit:

Gare à toi, ou j'te colle une fessée monumentale !

Welcome Darling !