▌Age : 35 ▌A débarqué le : 01/01/2013 ▌Parchemins : 81 ▌Quantité de sang disponible : 21924 ▌Age du personnage : 20 ans ▌Rang : Membre du Clan Blackstone ▌Job : / ▌Citation : "N'oubliez pas d'être un peu fêlé pour faire passer la lumière" - Anonyme
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Sujet: Bloody Memory - PV Philip Griffiths Jeu 10 Jan - 12:31
Le Manoir Blackstone. Meredith en avait assez. Consciente de son ennui grandissant, car elle était restée cloitrée toute la journée, elle se devait de s'aérer l'esprit. Ou peut-être se nourrir ... La jeune femme arrivait parfois à repenser à ses années passées à Bâton-Rouge, dans sa cage dorée. La Tour d'Ivoire de la jeune Blairnom était tellement scellée, qu'elle ne pouvait voir personne. Alors elle restait seule, souvent jalousée par ses trois grands frères qui auraient tout donné pour qu'on les laisse tranquille. Elle ne connaissait personne, et la seule entité qui s'était permise de rentrer dans son univers, lui manquait terriblement. Elle se rappelle de cette fâmeuse nuit, où tout avait basculé pour l'un comme pour l'autre ... Mais il avait disparu quand elle était devenue une droguée notoire, ne recherchant que le réconfort dans les ténèbres. C'était son seul point d'attache et ici, perdue comme une âme en peine, elle ne savait pas vers qui se tourner. Il y avait bien son Sire, Garrett, qui était de bons conseils quand elle les quémandait. Puis il y avait Mattie, même âge, même compréhension de leurs nouveaux états, mais lui, c'était différent.
Elle se rappelle encore son souffle chaud sur sa peau même qui l'était encore. Ses paroles rassurantes murmurées à son oreille, et ses douces mains si tendres qui parcouraient son corps entier. Assise sur son lit, les larmes roulant sur ses joues diphanes, elle y repensait. Mais il y avait peu de chance pour que la brunette revoir un jour son meilleur ami, qui l'avait délaissée cinq ans auparavant. Donnant un coup de poing dans le mur de sa chambre, coup de poing qui fit mal un instant, mais qui ne la soulagea guère, elle se dit néanmoins que broyer du noir entre ces quatre murs ne serait pas une solution à long terme. Enfilant sa veste en jean posée sur le montant de son lit, et mettant ses hautes chaussures, la jeune femme seulement vêtue d'une robe couleur de sang, sortir du Manoir Blackstone dans la nuit froide. Son sac noir verni sur l'épaule, elle sortit rapidement sa drogue qui ne l'avait nullement quittée. Une cigarette fièrement coincée entre ses lèvres vermeilles, elle en soufflait le poison vers le ciel. Nullement éreintée par son nouveau statut de Vampire, la jeune femme erra et erra encore. Cela devait être bien sa quatrième cigarette qu'elle éteignait sous ses hauts talons quand elle se décida d'arrêter d'errer sans but aucun. Son regard était attiré par les grands néons commerciaux, elle se trouvait désormais dans la Zone Piétonne, logiquement déserte à cette heure-ci. Des couples sortant des bars avoisinants, toisaient la jeune femme d'un mauvais oeil, auquel Meredith répondit par un de ses larges sourires, qui pouvaient inquiéter si on ne savait pas les interpréter. C'est donc le regard fuyant que le couple, se rendit à sa voiture garée quelques mètres plus loin. A part eux, la demoiselle Blairnom, ne vit pas grand monde. Des chats errants fouillant dans les poubelles des restaurants avoisinants. La demoiselle brune soupira. L'une de ses mains impeccablement manucurées s'empara encore de son paquet de cigarettes.
Son briquet argenté ralluma encore cet ignoble poison, tandis que la jeune femme prit place sur un banc, présent alentour. Les jambes croisées, elle regardait le ciel, soufflant la fumée vers les étoiles. Tentant de se rappeler les différentes constellations, la demoiselle Blairnom se les énumérait dans sa tête. Fermant les yeux, elle se laissa aller à ses pensées. Les larmes venaient d'elles-même sur ses joues. D'un geste las, elle les essuya. Soudainement elle entendit des pas, sa nouvelle ouïe vampirique lui permettait d'entendre le gêneur. Oui, car c'était apparemment un jeune homme, vu comment ses talons claquaient sur les pavés. Meredith était sur ses gardes, consciente qu'elle pouvait être attaquée par un Chasseur, un Loup, ou pire encore. Se levant rapidement de son banc, la cigarette éteinte, elle attendait. La silhouette apparut enfin au détour d'une ruelle, la demoiselle brune, n'y prêtant au début nullement attention, se ravisa vite. Le regard bleu-gris de la demoiselle Blairnom s'étrécit avant de le reconnaître. Le souffle court, ses deux mains présentes sur ses lèvres, la jeune femme ne savait plus que penser ... Comment ? Le Passé, diabolique, lui revenait en pleine figure.
Lui ? Ici ? Et les larmes de la Néo-Vampire, revenaient, démoniaques ...
Il lui fallut un moment avant de se reprendre, avant qu'elle ne puisse bouger ses deux jambes. Avant que mue, par un souvenir bien trop grandissant, elle décide de s'avancer vers lui. Si elle ne se dépêchait pas, le jeune homme serait à jamais encore perdu. Se mouvant enfin, elle arriva en face de lui. Rien n'avait changé chez lui, cette même expression présente sur son visage, son odeur caractéristique, sensation décuplée depuis ses nouvelles aptitudes, il était décidément resté identique ... Un sourire triste étira les lèvres de la jeune Blairnom, avant que Philip ne puisse la reconnaître. Puis sans plus attendre, la jeune femme sauta à son cou. Les larmes n'arrêtèrent pas de couler, décidément bien embarassantes. Il avait été son pilier quand elle avait tout perdu, peut-être la repoussera-t-il ? Mais là pour l'instant, elle n'en avait strictement rien à faire ! Elle ne savait pas combien de temps, elle était restée ainsi, blottie dans ses bras. Se détachant enfin, elle caressa ce visage qui lui avait tant manqué, puis se rapprochant d'autant plus, la jeune femme mordilla les lèvres du jeune homme avant de l'embrasser, fougueusement. Là aussi, elle ne sut jamais vraiment dire, combien de temps, elle resta là, à joindre leurs souffles.
Le relâchant enfin, bien qu'elle n'en avait nullement envie, les sanglots présents au fond de sa gorge, Meredith eut du mal à s'exprimer. Il n'y eut qu'un seul mot, un prénom, qui réussit à se faufiler hors de ses lèvres :
- Philip ...
En espérant que la Bête, la laisse tranquille, pour leurs retrouvailles. Pas la Faim, pas ce soir, pas encore ...
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Sujet: Re: Bloody Memory - PV Philip Griffiths Dim 13 Jan - 21:34
Philip jeta un dernier coup d’œil à l’horloge suspendue sur le mur face à son lit. Minuit était passé depuis longtemps à présent et pourtant le sommeil n’était toujours pas là. Il avait beau fermer les yeux, se concentrer sur sa respiration, tenter de vider son esprit de la moindre pensée, le marchand de sable semblait l’avoir oublié cette nuit. Dehors, la lune trônait fièrement dans le ciel noir aux tâches lumineuses. Les branches du vieux chêne frottaient silencieusement contre les vitres de sa fenêtre, comme une invitation à sortir profiter du parc de la Maison Mère. La propriété était suffisamment grande pour qu’il puisse marcher sans avoir à tourner en rond. Pourtant, ce n’était pas du tout ce que désirait Philip. Lui voulait dormir, sombrer dans un sommeil profond sans rêve. Eteindre son esprit, stopper sa réflexion appauvrie par les mêmes souvenirs qui revenaient sans cesse. Il entendait les agents du Talamasca circuler dans le couloir de l’autre côté de la porte close. Lui aussi s’était couché tard, tentant vainement d’occuper son esprit sur des rapports à remplir ou des dossiers à consulter. Mais rien n’y faisait, toutes ses pensées étaient tournées vers une seule et même chose : sa nuit avec Seamus. Il revoyait sans mal les draps blancs du motel, le corps étonnement musclé du vampire sanguinaire, la sensation d’extase qui l’avait envahi lorsqu’ils avaient couché ensembles. Des palpitations le prenait à chaque fois qu’il se laisser aller à se souvenir.
Philip n’en pouvait plus ! Il souleva les draps d’un geste brusque, sauta sur ses deux pieds, enfila un jean noir, un pullover gris et sa veste en cuire, et rangea son portable dans sa poche. Traverser la multitude de couloirs qui le séparaient de l’entrée ne lui prit que quelques minutes. Dehors, l’air était frais, presque glacial. Il regretta de ne pas avoir prit d’écharpe. Les réverbères de Garden District éclairaient faiblement la rue sombre qui remontait jusqu’au centre ville. Il boutonna sa veste, fourra ses mains dans ses poches et remonta le trottoir sans réfléchir à la direction qu’il prenait. Ses talons claquaient contre le sol dur et froid, tandis que son souffle transformait l’air en un nuage de buée devant son visage. Son errance le mena le long de Magazine Street. Il se rendit alors compte qu’il retournait machinalement vers le Vieux Carré, ce quartier même où il avait rencontré Seamus Jenkins pour la première fois. Un soupir de colère glissa entre ses lèvres, formant une volute de buée encore plus grande. Philip s’en voulait d’avoir provoqué cette rencontre. C’était une mauvaise idée. Tout son être rejetait l’idée même de converser avec l’une de ces créatures non-mortes. Et pourtant il était allé jusqu’à coucher avec l’une d’entre elle. Son attirance pour le vampire avait été plus forte que tout. Il détestait perdre le contrôle de lui, même s’il savait que c’était une condition sine qua non lorsqu’on est humain. Depuis quelques temps sa vie prenait un tournant insaisissable avec son étrange attirance pour Andrew, son entrée dans la famille Griffiths en tant que membre à part entière, et son aventure avec un vampire. Philip en venait à regretter le temps de son adolescence, lorsqu’il vivait encore à Bâton-Rouge. Sa vie dans l’un des quartiers défavorisé de la capitale était simple, calme et dépourvue d’imprévu. Il se remémora les quelques fois où il avait accompagné Shirley à son association caritative. La vieille femme lui avait présenté la fille de l’une des bénévoles : Meredith Blairnom. La famille Blairnom était assez réputée et s’élevait dans le haut du panier social de Bâton-Rouge. Pourtant cela n’avait pas empêché Meredith, bien plus jeune que lui, de devenir ami avec Philip. Il la considérait comme sa petite sœur, la protégeant quand il le fallait et lui apprenant ce qu’il savait. Mais leur belle amitié était arrivée à son terme le jour où, ayant perdu toute sa famille, Meredith avait commencé à consommer de la drogue. Le souvenir de sa mère était trop fort à l’époque pour que Philip puisse continuer à la voir. Cela remontait à cinq ans. Aujourd’hui encore il culpabilisait de ne pas avoir été là pour la soutenir et l’aider à sortir de ce piège qui avait emporté sa mère.
Une voiture passa à côté de lui et l’extirpa de ses songes. Transi par le froid nocturne, il rentra sa tête entre ses épaules et jeta des coups d’œil autour de lui pour voir où il était arrivé. Il aperçut une silhouette plus loin, une jeune fille assise sur un banc, en train de fumer. L’obscurité ambiante l’empêchait de la discerner clairement, mais il se détourna d’elle pour rejoindre une rue qui lui permettrait de retourner à la maison mère sans avoir à revenir sur ses pas. Il détestait revenir en arrière. Pivotant sur lui-même, Philip s’immobilisa immédiatement en découvrant la jeune fille qui lui faisait à présent face. Elle affichait un sourire triste et quelques tâches de sang bordaient le coin de ses yeux clairs. Elle était magnifique dans sa robe rouge qui moulait son corps mince et bien fait. Ses cheveux auburn encadraient son visage remarquablement sculpté et contrastaient avec son teint diaphane. Le cœur de Philip manqua un battement lorsqu’il reconnut Meredith. Il n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit car déjà elle lui sautait au cou, l’enlaçant avec force et enthousiasme. Elle avait été trop vite pour que cela soit naturel. Sous le choc, il lui rendit tout de même l’étreinte, enserrant ses bras autour de la maigre silhouette de Meredith. Et puis elle se sépara de lui, dévoilant des larmes de sang le long de ses joues. Il eut un geste de recule et tenta un coup d’œil sur le col de sa veste. Elle caressa son visage d’une main douce et glacé. Il fixa son regard sombre sur elle, ne sachant toujours pas quoi dire. Quelque chose clochait. Il n’eut pas le temps de réagir que déjà elle lui mordillait la lèvre inférieure avant de l’embrasser. C’était un baiser tendre mais passionné. Il ne sut pourquoi, mais il rechercha lui aussi ce contact avec les lèvres roses de la jeune femme. Il passa ses mains dans son dos et la colla contre lui, retournant la fougue avec laquelle elle l’embrassait. Il sentit le désir monter en lui, mais elle s’éloigna de nouveau et souffla son nom dans un murmure.
Comment se faisait-il que Meredith soit à la Nouvelle-Orléans ? Elle semblait en meilleure forme que lorsqu’il l’avait vu la dernière fois. Elle avait vieillie mais sa beauté s’était épanouie, atteignant l’apogée qu’atteignent les fleurs au sortir de l’hiver. Quelque chose dénotait dans ce tableau magnifique. Les larmes de sang. Il recula d’un pas, tendant ses mains devant lui.
- Meredith ?! Qu’est-ce que tu fais à la Nouvelle-Orléans ? Il pointa les traces rouges sur le visage blanc de la jeune fille. Cette beauté indescriptible, sa peau froide et pâle, elle ne semblait même pas souffrir du froid ambiant alors que sa robe dévoilait la moitié de ses jambes. Tu…tu es une vampire ?!
Il n’en revenait pas. Comment cela avait-il pu arriver ?! Plongeant sa main sous sa veste il tenta de récupérer la fiole d’eau bénite qu’il avait remplie le soir de sa confrontation avec Seamus. Elle n’était plus là, il l’avait laissé à la Maison Mère. Tendant de nouveau ses mains devant lui pour marquer une distance avec la magnifique créature, il tenta de se souvenir de ses leçons avec Andrew. Il devait savoir se protéger si jamais elle l’attaquait. Mais il ne supportait pas l’idée de garder un tel écart entre eux. Se pouvait-il qu’elle veuille le tuer ? Du plus profond de lui-même, il espérait que non.
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Sujet: Re: Bloody Memory - PV Philip Griffiths Mer 16 Jan - 16:58
La jeune femme l'avait revu. Et c'était si dur finalement de revoir son charmant passé en pleine figure. Philip lui avait tant manqué qu'elle en avait souffert finalement. Et sa nouvelle condition n'arrangerait nullement les choses. Vampire, elle ne l'avait pas souhaité. C'était une "nécessité", comme le lui avait expliqué Garrett, le soir où il s'était mis en tête de l'arracher à la sombre étreinte de la Mort. Évidemment, elle n'avait pas eu son mot à dire, et avait finalement accepté les choses. Mais elle aurait préféré mourir ce soir là. Car là, ce qu'elle montrait à son cher souvenir, ce n'était que l'ombre d'elle-même. Elle en avait peut-être honte, elle ne savait plus. L'embrasser avait été bénéfique pour elle, et visiblement, le baiser avait été rendu. Et l'étreinte aussi. Mais la demoiselle Blairnom en voulait plus, comme avant ...
Mais plus rien n'était comme avant. Elle était devenue la créature destructrice et sanguinaire, que certains chassaient. Peut-être Philip, la délivrerait de ce mal par moments trop présent ? Peut-être lui offrirait-il la rédemption ? Mais la demoiselle Blairnom était toujours entre deux, partagée entre le fait d'accepter sa nouvelle condition d'Immortelle mais aussi celle de vouloir mourir. Des pleurs avaient accompagné ses paroles, des larmes de sang, preuve qu'elle n'était décidément plus humaine ... Le regard du jeune homme la saisissait, et le fait qu'il la repousserait presque, la mettait mal à l'aise. Meredith avait juste envie de s'enfuir, comme quand petite, elle se mettait sous ses draps, quand le tonnerre au-dehors grondait. Alors quand la jolie brune voyait entendit sa question, son cœur qu'elle n'avait déjà plus ne fit qu'un tour et elle se mit à reculer. Elle aurait aimé le revoir dans d'autres circonstances, où elle serait redevenue mortelle. Où tout serait si simple et sa relation avec le jeune homme n'aurait pas pris ce tournant ci. Meredith recula et recula encore, jusqu'à ne plus être qu'à quelques mètres de lui. Ses jambes allaient se dérober sous elle, tant le choc de le revoir avait été d'une rudesse extrême. La Vampire baissa la tête, consciente que le jeune homme avait honte d'elle et de ce qu'elle était nouvellement devenue.
- Je ne vais pas te manger. Ne t'en fais pas.
La belle brune avait dit cela d'un ton atone, sans âme. En même temps, elle pouvait se contrôler et le dévorer, était la dernière chose qu'elle voulait faire. L'embrasser, l'étreindre, faire l'amour avec lui encore une fois, c'est ce qu'elle aurait voulu encore faire ... Mais c'était bien trop tard. Néanmoins, elle entendit la question du descendant Griffiths, qui fit apparaître sur son visage déjà rougi par des larmes, un bien faible sourire. Que lui était-il arrivé finalement ? Elle avait été à la mauvaise place au mauvais moment ? C'était peut-être cela sa finitude, et sur ce parking minable, tout aurait été parfait. Philip ne l'aurait point vue comme cela, et son regard ne trahirait pas l'effroi qu'elle avait vu dans ses prunelles chocolatées. Après tout, elle était comme les "autres" et finirait comme ses comparses. Tuée une deuxième fois, par un Chasseur qui aurait raison d'elle. Meredith laissa un temps de réponse conséquent avant de prendre la parole, observant son intercoluteur d'un regard trop aimant. Elle était encore sous son emprise, consciente de sa part d'humanité ... Et ça, ça suffisait à tarir ses larmes couleur grenat. La jeune brune le trouvait toujours aussi beau, ces cinq années ne l'avaient nullement changé, son charme était indéniable. Et elle y succombait ... encore. Mais elle savait, qu'elle ne devrait pas s'en approcher. Qu'il ne souffre pas, pas lui.
Non pas lui.
- J'ai été transformée le jour de mes vingt ans, sur un parking miteux de Discothèque. Il y a mieux comme fin non ? Mais j'aurais préféré te voir dans une autre situation. Mais promis, je ... ne t'importunerais pas.
La jolie brune voulait rebrousser chemin, rentrer au Manoir, pour pleurer encore sur son Humanité qu'elle avait décidément perdue. Philip préfèrerait une humaine à "elle", qui n'était plus qu'une sale copie vide de toute substance, à part celle du sang. Se mordillant les lèvres vermeilles, elle avait fait son choix, partir loin de lui, serait bénéfique pour eux deux. Lui n'aurait pas à souffrir de la voir ainsi, et elle n'aurait plus à se montrer ainsi. Tournant les talons la jeune brune, se préparait à partir, elle n'avait jamais été de ce tempérament ci, une lâche ... Elle avait toujours été une forte tête malgré ses hautes origines, toujours à braver les interdits, et ça c'était tant mieux ! Mais là, elle n'en avait pas vraiment la force.
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Sujet: Re: Bloody Memory - PV Philip Griffiths Ven 18 Jan - 23:29
Elle était tout simplement sublime dans sa petite robe légère rouge qui faisait ressortir ses lèvres vermeilles. Meredith avait toujours bénéficié d’une beauté surnaturelle, de celle qu’on ne croise que rarement dans sa vie. Déjà petit, Philip avait pu repérer cette qualité chez elle. Il l’avait trouvé tellement fascinante la première fois qu’il l’avait vu. Il ne se rappelait plus à quel âge cela s’était produit, mais elle était beaucoup plus jeune que lui à l’époque. Et avec le temps ils s’étaient rapprochés, l’adolescent trouvant la gamine touchante et tellement attachante. Cette nuit où il avait couché avec elle avait été une erreur. Non pas qu’il n’avait pas apprécié cela et qu’il n’était pas tenté de le refaire, bien au contraire, mais ce n’était pas le bon moment. Cette nuit n’avait été qu’un coup de folie de deux individus égarés, perturbés par les tragiques événements de leur vie. Meredith venait de perdre toute sa famille dans des circonstances mystérieuses, et lui venait de survivre in-extremis à l’ouragan Katrina. Bien sûr, il s’était aperçu de l’attirance de la jeune fille pour lui, mais ça n’aurait pas dû se passer comme ça. Et pourtant, le souvenir était impérissable dans l’esprit de Philip. Combien de fois lui était-il arrivé de revoir la scène en rêve : le canapé sur lequel ils avaient commencé à s’embrasser, l’odeur enivrante de la jeune fille, leurs corps l’un contre l’autre…
Les choses étaient bien différentes à présent. Meredith avait une toute autre beauté, beaucoup plus sensuelle, captivante, envoûtante. Même si le choc de la retrouver ici à la Nouvelle-Orléans sous les trait d’un vampire, cinq ans après leur dernière rencontre, paralysait Philip, il ne pouvait détacher son regard du visage pur de la jeune Blairnom. Le temps avait passé, mais les choses restaient les mêmes : elle lui avait manqué. Plus que ce qu’il avait imaginé, plus que ce qu’il avait bien voulu croire. Tourner le dos à Meredith avait sûrement été l’une des choses les plus dures qu’il ait eu à faire dans sa vie. Elle était le symbole de l’innocence, le lien avec un passé enfoui, qui le renvoyait sans cesse vers des souvenirs tendres et heureux. Comment avait-on pu lui faire ça ? Comment quelqu’un, quelque part, avait pu ôter la vie à cette jeune fille, aussi frêle qu’un enfant, aussi belle qu’une promesse d’avenir ? Et surtout, comment avait-il pu l’abandonner à son chagrin, quand bien même elle avait commencé à se droguer. Il n’avait pas eu les moyens de sauver sa mère, et il avait refusé ceux qui lui auraient permis de sauver Meredith.
Elle recula, fixant avec un chagrin intense son propre regard froid et repoussant. Elle sentait la peur qu’elle provoquait en lui, aussi prit-elle la peine de lui préciser qu’elle ne le mangerait pas. Cela voulait-il dire qu’elle se contrôlait ? Que le démon en elle ne lui imposait plus de tuer d’innocentes victimes sans retenue ? Depuis combien de temps était-elle vampire ? Une colère sourde commença à poindre dans le cœur de Philip. Il ne supportait pas de la voir comme ça. Il ne supportait pas qu’on ait pu lui faire du mal, la tuer et la transformer en un monstre sanguinaire. Les larmes rougeoyantes sur ses joues donnaient un air maladif à son visage. Il aurait voulu les essuyer, caresser du bout des doigts ses pommettes, descendre jusqu’à ses lèvres rebondies. Mais elle était trop loin de lui à présent, continuant à reculer, comme happée inexorablement par l’obscurité derrière elle. La main de Philip se tendit vers elle, non pas pour la repousser mais comme pour l’attraper cette fois. Meredith répondit alors à sa dernière question : comment ? A ses vingt ans ? Sur un parking de discothèque ? Il l’écouta attentivement, le visage inerte, comme gelé par le froid. Mais en réalité, c’était son regard qui était devenu froid, comme à chaque fois que Philip se concentrait. Avait-elle voulu cette transformation ? Il espérait que non. Cela maintiendrait en lui l’image de bonté qu’il avait d’elle. Ses lèvres restèrent closes, cédant à ses narines la tâche ingrate de rejeter des volutes de buée.
Et puis elle fit un tour sur elle-même, soupira un « au revoir » empli de peine et commença à s’éloigner. La réaction de Philip fut immédiate. Il avança d’un pas en avant et attrapa son bras d’une main sûre et ferme. Il n’aurait aucune chance si elle décidait de le repousser à l’aide de sa force vampirique, mais il ne pouvait pas la laisser partir. Pas comme ça.
- Meredith je… ! Je quoi ? Je ne veux pas que tu partes ? Je ne veux pas que tu me laisse ? Je suis désolé de ce qui t’est arrivé ? Il ne savait pas, il ne savait plus. Tout s’embrouillait dans sa tête. Comme si plusieurs souvenirs refaisaient leur apparition en même temps : l’étreinte d’Andrew, le baiser de Seamus, le sourire de Cassandra, mais surtout, sa nuit d’amour avec Meredith Blairnom. Je t’en prie, ne t’en va pas. Tu m’as tellement manqué.
Que pouvait-il dire d’autre ? Ne venait-il pas de se prouver à lui-même que le fait que Meredith était une vampire n’était pas si gênant que cela ? Elle ressemblait toujours à la petite fille qu’il avait vue grandir, celle qu’il avait enlacée un soir de désarroi, celle qui avait le plus compté avant que tout ne bascule… Il l’enlaça, plongeant son visage dans ses cheveux. Elle avait toujours était plus petite que lui et ce détail là n’avait pas changé. Ce n’était pas une étreinte passionnelle comme la première qu’il avait échangée, c’était une étreinte délicate et tendre, comme lorsqu’il l’avait revu pour la première fois après avoir appris la disparition de sa famille.
- Excuse-moi. Excuse moi de ne pas t’avoir protégé quand tu en avais réellement besoin.
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Sujet: Re: Bloody Memory - PV Philip Griffiths Sam 19 Jan - 20:39
Lui. La seule personne qui pouvait lui ramener son Humanité si douloureusement oubliée. Et qui la faisait tant souffrir en l'occurrence, lui, qui pouvait par un seul regard lui intimer de s'en aller dans ces ténèbres profondes d'où elle était une résidente permanente désormais. Philip, celui dont elle se rappelait chaque étreinte, chaque baiser, chaque parole échangée cette nuit-là. Ses mains fines qui parcouraient son corps d'adolescente perdue, mais qui la faisait se rendre belle. Pourtant il lui disait qu'elle était plus belle que quiconque, mais il n'y avait qu'entre ces bras qu'elle se sentait exister. Et elle remerciera toujours pour cela ... Et là ? Qui était-elle ? Ou plutôt qu'est-ce qu'elle était devenue ? Une Bête. Celle dont les humains ont une peur bleue, à la nuit tombée. La Bête riait à l'intérieur de sa tête, heureuse de ses tourments intérieurs. Le Monstre n'était régi que par des instincts primaires, et dévorer le jeune homme ferait partie prochainement de ses désirs. Or, Meredith ferait tout pour ne pas sombrer. Mais déjà la Bête se gaussait, car elle savait que la demoiselle Blairnom ferait tout pour ne pas y succomber. Mais celui qu'elle appelle son "Autre", ferait tout pour la faire flancher. Mais pas Lui, non pas Lui. Il était certain qu'elle préférait en mourir.
Pas Philip. C'était pour cela qu'elle avait préféré la fuite, chose plus facile, car l'ignoble cohabitant trouverait une autre victime. La jolie brune pouvait se contrôler, parfois, ses sentiments prenant le dessus sur ses besoins primaires. Mais ce n'était pas tout le temps le cas, mais là, elle le devait. Sinon ça en serait fini de lui. Alors elle s'était reculée, dans la nuit sombre, qui ne tarderait pas à avaler sa délicate silhouette entre ses mâchoires hideuses. Puis, elle avait senti sa main. Un frisson avait parcouru le dos de la jeune fille et un triste sourire était apparu sur ses lèvres vermeilles. Que faisait-il ? Il était bien inconscient de faire cela ... Les larmes de sang ne tardèrent pas à revenir souiller ce visage si pur, elle ne voulait aucunement le faire souffrir. Alors pourquoi risquait-il sa vie en la retenant ? Son geste était inconsidéré, et il le savait. Elle entendit sa voix, ce qui la faisait encore plus souffrir. Chaque syllabe résonnait à ses oreilles comme un couperet, et instinctivement elle se mit à grimacer. Son autre phrase lui fit écarquiller ses jolies prunelles sous la surprise, elle lui avait manqué ? Mais où était-il quand elle était au plus bas ? Ils s'étaient quittés sur des non-dits, et cela Meredith en avait eu le plus de peine. Le cœur, si elle en avait encore eu un, se serait mis à palpiter comme jamais. L'émotion était grandissante et à son paroxysme, mais là elle souffrait le martyre comme jamais. Philip l'enlaça comme avant. La jeune brune resta les bras ballants alors que le jeune homme plongeait son visage dans ses cheveux auburn. Elle resta un moment ainsi avant que ses mains ne viennent se poser dans le dos du descendant Griffiths. Meredith l'étreignit elle aussi, doucement, comme avant. Elle avait envie de se raccrocher à lui, parce qu'il avait été son amant le temps d'une nuit et que malgré elle, elle l'aimait toujours. L’Amour, était toujours présent chez Meredith, c'était après tout celui, qui avait été là quand tout n'allait plus. Et pour cela elle l'en remerciait. Puis ce qu'il lui dit par la suite, la raidit totalement. Les bras de la jeune femme revinrent le long de son corps, tandis qu'elle regardait le beau jeune homme en face d'elle.
En effet. Il n'avait été plus là, quand elle avait sombré. Et pour cela, elle lui en voulait. Du moins, un peu. Elle lui en avait voulu de s'être détourné d'elle alors qu'elle était au plus mal. Peut-être ne serait-elle pas morte ? C'est ce que la Bête venait de lui souffler perfidement, comme si Philip avait été la cause première de sa déchéance et corollairement de sa mort ... Ses excuses résonnaient en elle, comme le glas de sa mortalité définitivement effacée. Elle mordit ses lèvres vermeilles, ne voulant pas être blessante par des propos qui pourraient le faire encore s'évaporer. Cela, elle ne le voulait plus. Soudainement, elle s'empara de ses mains pour les lier aux siennes, des larmes toujours présentes sur ses joues diaphanes. Elle prit alors l'une de mains du jeune homme pour la poser sur sa joue et elle ferma ses yeux clairs, prolonger cette étreinte bienfaitrice. Rien n'était mieux que ce contact, il lui rappelait cette nuit d'amour avec lui, et là elle sourit. Son sourire n'était plus triste, car elle savait que cette fois-ci, Philip serait là pour elle ... Du moins, elle l'espérait du plus profond de son être meurtri. Mais là encore, la Bête riait de son espoir si trivial, car la Bête savait que le jeune homme s'en irait avec des personnes "mortelles" et que Meredith serait un danger pour lui comme pour son entourage. La jolie brune s'enfouit dans les bras du jeune homme, frêle poupée désarticulée, qui ne demandait pas mieux que de la remettre en état.
- Pardon. Pardon ! Excuse-moi ! Excuse-moi ! Je ne voulais pas ça ! Je n'ai jamais voulu devenir "ainsi". Mais si je n'étais pas devenue ce que je suis aujourd'hui, peut-être que nous ne nous serions jamais revus. Je serais morte le jour de mes vingt-ans, ayant juste un petit paragraphe dans la rubrique nécrologique du journal local. Quoique tu m'y aurais peut-être vue. Cela t'aurait-il fait quelque chose ?
La demoiselle avait été cruelle de demander cela. Mais un léger sourire teinté d'une saveur amère s'était dessiné sur ses lèvres vermeilles. Serait-il disposé à rester près d'elle, même si elle était immortelle ? Serait-il prêt à rester à ses côtés même en connaissant ses monstruosités ? Cela elle en était moins sûre. Elle n'était plus rien pour lui ... Rien qu'une poupée brisée qu'on avait tenté de recoller, et dont le cœur ne battrait plus jamais. Qu'est-ce que le jeune homme aurait à faire avec elle ? Rien. Elle en était certaine. Ses yeux se baissèrent et elle se mit à serrer les poings, consciente de son impuissance grandissante. Après tout, il était heureux. Elle ne ferait décidément que gâcher le restant de sa vie mortelle. Et c'était hypocrite venant de sa part. Mais à elle aussi, il lui avait tant manqué, trop manqué même. Pour une fois, elle ne penserait pas aux autres et elle serait un peu égoïste, de vouloir le garder près d'elle. Ne serait-ce qu'une fois ... Même si ce serait la dernière. La jeune femme serra les dents, tiraillée entre le fait de le laisser s'éloigner pour sa sûreté et son égoïsme prononcé. Le laisser partir serait une déchirure, alors qu'elle venait juste de le retrouver ...
Pas encore. Elle l'aimait trop pour le laisser s'en aller. Du moins pas encore.
Oubliant au moins un court instant ce qu'elle était devenue en ce bas-monde, elle se mit à l'embrasser encore une fois. Un baiser rempli des saveurs passées et de tout l'Amour qu'elle avait encore pour lui. Ses mains fines et froides se plaquèrent sur les joues du jeune homme avec délicatesse, ce qui contrastait d'avec sa force surhumaine. Elle n'entendait plus la Bête, chose pernicieuse, là elle était heureuse. Oubliant ce qu'elle était durant un court laps de temps. Durant ce baiser, elle était redevenue l'humaine qu'elle était avant de disparaître ...
- Je ... Laisse tomber. Je suis heureuse maintenant de t'avoir revu.
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Sujet: Re: Bloody Memory - PV Philip Griffiths Dim 20 Jan - 15:40
Les mots le glacèrent, telles des lames s’enfonçant dans sa chair vivante. Qu’est-ce que cela lui aurait fait s’il avait lu le nom de Meredith dans la rubrique nécrologique ? Il n’en serait pas revenu, il se serait mit à pleurer, à répandre chaque larme qu’il avait déjà versé tant de fois auparavant. Mais il devait aussi avouer au plus profond de lui-même qu’il n’aurait pas été étonné. En abandonnant Meredith aux bras cruelles de la drogue, il savait pertinemment qu’elle risquait de mourir à tout moment. D’ailleurs sa question au sujet de comment la transformation avait eu lieu était stupide. Il s’était depuis longtemps préparé à la mort de la jeune fille, mais pas à la voir revenir sous les traits d’un vampire. Il devait reconnaître que peut-être c’était mieux ainsi. Ainsi il n’aurait plus à s’inquiéter des effets des stupéfiants sur son organisme, sur sa santé mentale. Ainsi elle ne risquait plus rien ni personne si ce n’était le soleil. Ainsi elle était plus forte que lui et n’aurait jamais plus à souffrir des conséquences de la vieillesse et de la maladie. Mais il aurait pu éviter tout cela, il aurait pu la protéger du mal, l’emmener loin de Bâton-Rouge et de ce passé devenu douloureux. Par chance, Meredith lui dit qu’elle n’avait pas voulu ça : devenir un vampire. Elle n’avait pas eu le choix, car autrement sa courte vie se serait achevée sur le parking d’une discothèque. Il poussa un soupire de soulagement en l’entendant prononcer ces mots. La parcelle de bonté qui restait en elle n’avait pas totalement disparue après son départ. Elle était resté humaine jusqu’à son dernier souffle, refusant de condamner des innocents en échange de sa propre liberté, celle que seule la mort peut nous offrir. Philip la sentait s’accrocher un peu plus fortement à lui, comme s’il pouvait disparaître à tout moment ou qu’elle avait la certitude que leurs retrouvailles touchaient à leur fin. Elle semblait lutter contre quelque chose. Le démon ? Et puis elle redressa son visage vers le sien et l’embrassa. Il sentit ses mains glacées remonter jusqu’à ses joues et les caresser tendrement. Ce n’était pas n’importe quel baiser. Il ressemblait à ceux qu’échangent deux amants sur le point de ce dire adieux, séparés pour toujours. Pourtant il retrouva dans l’étreinte toute la tendresse qu’ils avaient eu l’un pour l’autre par le passé. Les sensations enfouies refirent surface et le prirent à la gorge. Il réalisait peu à peu ce qui allait se passer. Il devinait l’amour qu’elle lui portait encore ; peut-être n’avait-il jamais cessé. Prisonnière d’une réalité cruelle, Meredith avait dû s’accrocher aux derniers sentiments heureux qu’elle avait éprouvés.
Mais lui avait changé. Sa route l’avait menée vers la Nouvelle-Orléans une seconde fois, le poussant à endosser les habits du Talamasca ; lui faisant retrouver les membres de sa famille, les sorcières ; plaçant sur son chemin l’éminent Andrew Osborne qui occupait de plus en plus chacune de ses pensées. Son cœur se fissura dans sa poitrine tandis qu’il revenait progressivement à la dure réalité. Retrouver Meredith avait éveillé en lui de vieux désirs dépassés. Il réalisait que tout cela n’avait plus lieu d’être, plus après ce qu’il avait fait à la jeune fille en l’abandonnant, plus maintenant qu’elle était une créature de la nuit et lui du jour. Philip resserra son étreinte autour de Meredith quelques secondes puis relâcha la pression, s’écartant d’elle pour mettre un terme à leur baiser.
- Je…Je ne peux pas faire ça. Je ne peux pas faire comme si de rien n’était ! Il sentit la colère se diffuser en lui comme pour lui donner suffisamment de courage pour dire ce qu’il s’apprêtait à dire. Ce n’est pas comme si nous n’avions jamais été séparés. Je t’ai abandonné ! Je t’ai laissé pourrir à Bâton-Rouge ! Comment peux-tu encore m’adresser la parole ?! Comment pourrais-je encore te regarder, te toucher… ? Et puis tu es devenue une…une vampire.
Il avait reculé de nouveau, sa raison animale, son instinct de survie, reprenant enfin le dessus sur ses sentiments à l’égard de Meredith. Mais si raison il y avait, celle-ci négligeait totalement le fait qu’il s’adressait à une créature de la nuit. Si elle le voulait, la jeune Blairnom n’avait qu’à lui sauter au cou pour le tuer, boire son sang et laisser son corps sur le trottoir de Magazine Street. La colère qu’il ressentait envers lui-même le rendait incontrôlable. Meredith était sa plus grosse erreur. Non pas pour s’être laissé aller à l’aimer, mais pour avoir abusé d’elle et l’avoir négligé ensuite. Il ne supportait pas ce qu’elle était devenue tout simplement parce que cela lui renvoyait en pleine face le lâche qu’il avait été.
- Je ne veux plus que tu m’approches. Je ne veux plus jamais te revoir… Je ne le mérite pas, aurait-il pu ajouter, mais ce serait se plaindre devant celle qui avait toutes les raisons du monde de le haïr. Il ne voulait pas qu’elle puisse démentir cette dernière affirmation. De toute manière, que pouvait-il faire à présent ? Que pouvait-il tenter pour se faire pardonner ? Rien ne pouvait racheter ce qu’il lui avait infligé. Rien, plus rien.
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Sujet: Re: Bloody Memory - PV Philip Griffiths Ven 1 Fév - 15:57
Cette étreinte. Elle l'avait désirée plus que tout, elle avait aimé se retrouver dans ces bras remplis d'une chaleur humaine. Chaleur, qu'elle n'avait désormais plus qu'en pâle apparence. Meredith était passée du côté des ténèbres, et avait embrassé la Mort le soir de sa vingtième année. Depuis que Garrett lui avait permis de renaître, elle avait tenté d'oublier ce qui la rattachait à sa vie d'avant, sa vie d'humaine. Mais le fait de l'avoir revu, lui, avait ébranlé toutes ses barrières. Ils s'étaient aimés un soir, où plus rien n'avait eu d'importance. Où ils avaient eu l'impression tout deux de sombrer dans un abîme sans fond. Philip avait été le point d'attache de la jolie Blairnom et pour cela elle n'aura pas assez de l’Éternité pour l'en remercier. Mais ici, tout avait changé. Elle était devenue l'une de ces créatures dont elle craignait les histoires le soir quand son père était encore là pour les lui raconter. Elle était devenue "immortelle", et elle s'abreuvait de ce sang humain dont elle n'arrivait pourtant point à supporter le goût.
La Faim parvenait à se taire. Encore un peu.
La Bête, elle, ne voyait pas pourquoi, il y avait cette étreinte. Elle savait pertinemment et Meredith aussi, qu'elle était désormais perdue. Et que plus rien ne la rattacherait à ce visage qu'elle aimait tant. Après cet amer baiser, la jeune Blairnom planta ses iris clairs dans ceux du descendant Griffiths pour garder encore cette image dans sa mémoire. Encore une fois, l'une de ses mains glacées vint parcourir ce visage, dont l'absence avait été trop forte. La jolie brune souffrait en silence de cette rencontre inopinée, ses sentiments étaient partagés. Il y avait la joie contenue de l'avoir revu, et la haine. Haine de l'avoir rencontré sous cette "forme". Elle aurait aimé être encore cette humaine totalement perdue dans les beaux quartiers de Bâton-Rouge. Mais elle l'avait dit, rien n'était plus comme avant. C'était pire. En un instant tout avait changé, Philip avait mis fin à leur étreinte, un peu trop rapidement au goût de la jeune Vampire. Soudainement, elle l'avait sentie. Cette Colère qui ne faisait que de grandir chez son interlocuteur. Meredith se raidit brusquement, attendant patiemment qu'il distille cette Ire enfouie profondément en lui. Ce qu'elle entendit par la suite, la laissa sans voix. La Bête, elle, n'en finissait pas de s'esclaffer dans l'Inconscient déboussolé de la jeune Blairnom. Le Démon, lui, ne voulait qu'une seule chose et pas des moindres, que la jeune femme fasse taire l'imprudent en le laissant exsangue devant ce fichu magasin aux néons brisés. Mais la brunette, ne voulait pas ça. Ne pas lui faire de mal, c'était tout ce que voulait la jeune femme. Pas lui, surtout pas lui. Mais Philip n'avait de cesse de faire enrager la Bête contre laquelle se battait la jeune Vampire.
La jeune Blairnom en arrivait à se prendre la tête dans les mains tant sa céphalée était atroce. Lutter contre son Autre était un combat harassant et journalier, et qui plus est les propos de l'Héritier Griffiths n'arrangeaient en rien sa douloureuse affaire. Ce qu'elle parvenait à retenir de ses dires, c'était qu'il s'en vouloir de l'avoir laissée devenir "cette chose" qui parvenait à le dégoûter ostensiblement. Elle l'avait vu se reculer encore, pur réflexe de survie humain. Meredith pour ne point lui faire de mal, car malheureusement la Bête avait raison depuis le début, s'était reculée par pure prudence. Elle se rendait qu'elle l'avait trop aimé et qu'elle l'aimait encore. Trop. Lui faire du mal la rendrait folle, et elle ne pourrait jamais racheter son âme. La jolie brune serra les dents et les poings pour tenter de calmer la fureur du Démon. Il ne fallait pas que ce dernier prenne place, sinon Philip dans les quelques minutes qui suivent, ne serait plus de ce monde. Le souffle haletant, le cœur meurtri par ce qu'elle était devenue et l'image horrible qu'elle lui rendait, la jolie brune ne put articuler que quelques mots :
- Ce ... n'est pas de ta faute ... Philip.
Le Démon toujours railleur la laisserait tranquille cette fois-ci et par corollaire lui aussi. Il n'aimait pas ce côté encore "humain" qu'elle osait arborer. Meredith n'acceptait point encore le fait que la Bête faisait désormais partie d'elle. Pour la jeune Blairnom, elle restera toujours cette mauvaise Entité. Son côté obscur et immortel, qu'elle ne voulait pas encore entrevoir ... En cet instant précis, elle voulait être juste celle que Philip avait quittée. Au moins encore cette fois-ci. Même si cette dernière lui brisait le cœur qu'elle n'avait déjà plus.
- Je te dégoûte à ce point ? Pardon.
Pourquoi s'excusait-elle au final ? Elle aurait peut-être préféré mourir cette nuit-là. Mais son Sire avait été là pour la sauver et lui dire "merci" avait été la seule bonne chose à faire. Meredith se laissa tomber à genoux, devant son ancien amant. Amant qui avait toujours cette place privilégiée dans ce cœur détruit.
- Va-t'en si tu ne veux plus me voir. Mais dis moi alors que tu ne m'as jamais aimée cette nuit-là et je partirais. Promis.
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Sujet: Re: Bloody Memory - PV Philip Griffiths Dim 10 Fév - 12:53
Le dilemme était extrême. Lui dire qu’il ne l’avait jamais aimé ? Lui dire qu’il n’avait pas éprouvé, ne serait-ce qu’une seule seconde, ce sentiment puissant qu’est la passion ? Philip détestait mentir, d’autant plus qu’il était très mauvais pour cela. Rien ne pouvait justifier qu’il se montre cruel en prétextant arborer une personne lorsque ce n’était pas le cas. Rien, si ce n’est la sécurité de sa propre vie et peut-être même la liberté d’une autre : ici celle de Meredith. Il voyait bien le combat permanent que menait la jeune fille pour ne pas céder à ses instincts meurtriers. Elle avait plaqué ses mains contre sa tête, comme si une douleur intense venait de l’envahir. Elle serrait les poings et les dents, signe de la rage qui l’habitait. Oui, leur réunion était devenue un supplice pour tous les deux, mettant l’un face à sa lâcheté, l’autre face à sa nouvelle monstruosité. Comme si le simple fait qu’ils soient ensembles faisait ressortir leur facette la plus sombre. C’était insoutenable pour Philip. Il ne voulait pas mentir à Meredith, ne voulait pas lui briser le cœur, mais il ne voulait plus la voir. C’était trop douloureux. Comment regarder un passé heureux auquel on n’aurait plus jamais le droit ? Comment supporter cette vision de bonheur désormais inaccessible ? Il n’avait pas la réponse, il ne savait pas. Seul son instinct lui ordonnait de partir, de quitter cette rue déserte et de rentrer se réfugier dans un sommeil sans rêve. Le sorcier sentit une fatigue intense prendre possession de son corps. Il avait un mal fou à maintenir ses yeux ouverts, une douleur sourde et lancinante se propageant dans ses jambes qui n’en pouvaient plus de le porter.
- Je…Je ne…Je ne t’ai jamais aimé Meredith. Son regard était devenu vide, froid, inerte. Il se répétait en son fort intérieur qu’il n’avait pas le choix, que c’était mieux ainsi et que les choses ne pouvaient plus être autrement. Son propre cœur se brisa lorsqu’il s’entendit prononcer ces paroles blessantes. Son regard dévia sur le sol, incapable de soutenir celui de la belle innocente. Il ne pouvait pas en rester là. Il fallait qu’il enrobe son faux aveu d’un minimum d’humanité. Tu n’as toujours été qu’une sœur pour moi. Notre nuit ensembles était une erreur, nous étions tous les deux perdus. Je ne regrette pas ce que nous avons fait, mais ça ne rime à rien aujourd’hui.
Il prit encore plus de distance, amorçant un demi-tour sur lui-même. Philip sentait que les choses étaient en train de basculer. Et si elle ne le laissait pas partir ? Si elle se laissait emporter par la colère et qu’elle le tuait froidement ? Il sentit le contact froid de sa chaîne en argent contre son plexus. Il n’était pas non plus dépourvu d’arme. Andrew lui avait appris quelques tours de magie. Lui-même avait compris le fonctionnement de cette énergie puissante qu’il pouvait manipuler à sa guise, en échange d’un effort intense. Mais il ne voulait pas en arriver là. Il ne voulait pas blesser Meredith. Les paroles qu’il avait prononcées étaient suffisamment pénibles à entendre. Il lui sembla qu’ils étaient en train d’avoir la conversation qu’ils n’avaient jamais eue cinq ans auparavant, alors qu’ils étaient sur le point de se quitter, pensaient-ils, définitivement. Philip avait l’impression de rompre avec une amante, comme il lui été déjà arrivé de le faire au lycée. Mais ils n’étaient plus des lycéens, et le destin les avait pleinement transformés en deux êtres complètements différents, plongés malgré eux dans ce monde obscur dont ils n’avaient jamais soupçonné l’existence.
Philip releva ses iris en direction de ceux de son ancienne amie. Il chercha à contempler une dernière fois ce visage si parfait que la nature avait su créer. Ses cheveux auburn qui encadraient avec délicatesse cet ovale raffiné sur lequel étaient disposés quelques uns des plus beaux critères de beauté qu’il lui ait été donné d’admirer. Meredith n’avait pas eu besoin d’être vampirisée pour que sa splendeur soit révélée. L’érudit enfonça tristement ses mains dans les poches de sa veste en cuire et passa à côté de la sublime créature, rejoignant la route qui le conduirait jusqu’à la Maison Mère. Il ne lui adressa pas d’autre regard, craignant de ne plus pouvoir partir et prendre le risque de ne plus la revoir. Il s’éloigna alors d’un pas lent, laissant les volutes de vapeur qui s’échappaient d’entre ses lèvres s’évaporer autour de son visage. Une boule intense lui tordait l’estomac tandis que des sanglots restaient bloqués dans sa gorge. Il espérait au fond de lui-même que le destin aurait de nouveau la cruauté de placer Meredith sur sa route, la sournoiserie de lui rappeler ce merveilleux souvenir, quand bien même cela signifiait encourir un danger mortel.