Pamela est une jeune fille plutôt grande pour son âge puisqu'elle atteint aisément le mètre septante. Elle a ainsi la chance de ne pas paraître boulotte ou même potelée et ce malgré une physionomie plutôt ronde. Elle est de corpulence moyenne, plutôt plantureuse sans paraître grasseyante. Elle a de belles formes rondes, une peau douce et veloutée, plutôt pâle et sans trop d'imperfections si ce ne sont quelques grains de beauté. Au niveau du visage, Pamela a des traits ni trop fins ni trop grossiers, toujours très doux et ronds. Elle a une bouche légèrement trop grande mais sa parfaite dentition et son franc sourire lui confèrent un charme indéniable. Elle a un petit nez mutin au dessus duquel s'épanouissent deux grands et magnifiques yeux d'un vert de jeune pousse légèrement doré. Elle a des grands sourcils fins et arqués dont la couleur tranche légèrement avec la blondeur candide et naturelle de ses cheveux. Ses yeux sont véritablement sa seule coquetterie. Elle prend toujours la peine de les souligner d'un fin trait de crayon, ce qui résume à peu près ses goûts pour le maquillage. D'un naturel très simple, elle ne complète cela que par l'usage d'un gloss ou d'un rouge à lèvre d'une teinte discrète. Discrète, elle l'est aussi dans ses vêtements. Elle s'habille toujours sans extravagance que ce soit dans le modèle, la couleur ou la matière. Elle apprécie les vêtements naturels comme les pulls de laine ou les robes de lin. Elle a une préférence pour les couleurs pastels et chaudes et en particulier le blanc. Elle a une voix agréable, cristaline et très douce tout comme sa démarche glissante, posée et gracieuse.

Le Moins qu'on puisse dire c'est que Pamela a un caractère facile. Pamela est le genre de personne avec qui on ne peut se fâcher à moins d'avoir toute la méchanceté du monde en soi. Pam est d'un naturel gentil, serviable, altruiste et doux. Elle est d'une grande discrétion et parfois même très timide, ce qui ne joue pas souvent en sa faveur. Un observateur peu attentif aurait vite fait de cataloguer Pamela comme une jeune fille maladivement timide, taiseuse et peut-être même légèrement bécasse, bref, fade et sans intérêt. Toutefois, si on prend la peine de dépasser cette barrière de timidité et de silence légèrement méfiant que Pam affiche au premier abord, on découvrira une jeune fille prévenante, attentionnée, capable du rire comme des larmes et dont le but premier est de se rendre agréable à tout un chacun. Pam est fidèle, présente et tolérante, ce qui se fait plutôt rare de nos jours. Outre sa grande timidité, Pam présente deux autres défauts qui sous couverts d'être des défauts ne la rendent que plus sympathique. Pam est un peu fainéante. C'est une marmotte qui adore se prélasser au soleil ou dans son lit. De ce fait, elle est partisane de la loi du moindre effort et ne se dépense vraiment que lorsque c'est strictement nécessaire. Cela contribue à en faire une petite fainéante dans la vie de tous les jours et la pousse parfois à utiliser sa magie plus que de raison mais uniquement à l'intérieur de la maison familiale. Son dernier défaut est la maladresse. Non pas au sens d'être une brise-fer mais plutôt au sens d'une étourdie qui ne comprend pas toujours la portée de toutes ses paroles.

Pamela est une membre du clan Delaunay. Et pour bien comprendre quelle tradition pèse sur ses épaules, il convient de prendre conscience de l'histoire de son illustre famille depuis les origines.

Les Delaunay sont un clan dont les premiers tenants du noms se retrouvent au début du Moyen-Âge. Famille de petite noblesse, les "de Launoy" comme ils s'apellent à l'époque ont compté dans leur lignée de puissants sorciers et sorcières qui ont cependant eu la sagesse de ne jamais abuser de leur magie. Aussi, contrairement à nombre d'autres familles, les de Launoy ont traversé la guerre de Cent Ans et les Guerres de religion sans perdre plus d'un ou deux membres à chaque conflit. Sorciers prudents et habiles à se dissimuler, ils ont cumulé, de génération en génération, des protections magiques qui protégeaient les membres du clan d'un destin néfaste.

Au fil des décennies puis des siècles, les sorciers naissant au sein de la famille de Launoy finirent par présenter des la particularité d'avoir des sorts de protections naturellement intrinsèque à leur personne, protections qui se transmettaient par le sang. De ce fait, le clan de Launoy fut probablement la plus prospères des familles sorcières et se ramifia en de nombreuses branches dont les noms ont évolué en de Lanoy, Delaunoy, Delaunay, etc.

La branche qui nous intéresse ici est une branche cadette du clan, des Delaunay, qui éprouvaient quelques difficultés d'ordre financier. Bien qu'ayant dépensé leur argent parcimonieusement, la maigre fortune familiale provenant de quelques héritages (plus comme dédommagement qu'autre chose), les Delaunay cadets se retrouvèrent contraints de chercher une meilleure situation. L'une des filles, Marie Delaunay fut ainsi placée en tant que "fille du Roi" en partance pour la Nouvelle-France en 1697.

Marie était une sorcière. Elle n'avait pas eu tout l'apprentissage nécessaire à faire d'elle une sorcière chevronnée mais elle était de bonne volonté et emportait avec elle un grimoire de belle importance dans lequel elle avait soigneusement recopié la quasi totalité des savoirs du clan. Précaution supplémentaire pour le voyage, le livre avait été enchanté pour que quiconque n'appartenant pas au clan Delaunay voie le grimoire comme un simple livre de cuisine. Ainsi, alors que Marie et ses descendants magiques pourraient y lire les recettes du philtre d'amour et du sérum de vérité, les étrangers à leur sang n'y liraient que de bonnes astuces de Grand-Mère pour réussir de bonnes confitures ou faire lever ses pains sans effort.

Marie et son précieux grimoire débarquèrent à Trois-Rivières en 1697 et la jeune fille, comme toutes ses camarades, finit par se marier avec un brave colon, solide et fort heureusement très peu curieux. Il répondait au prénom de Robert et, né en Nouvelle-France de parents inconnu, on ne lui connaissait pas de nom de famille. Sans plus de façon, Robert adopta le patronyme de sa femme, ce qui permit au nom des Delaunay de s'implanter et de subsister en Nouvelle-France.

Robert était un colon convaincu et un trappeur hors paire. Le couple fraîchement marié ne resta pas longtemps à Trois-Rivières. Il prit la route des grands lacs pour aller s'installer à Sainte-Geneviève en Haute-Louisiane où Robert entreprit de faire commerce de fourrures. Enfin établis, Marie et Robert eurent quatre enfants. Parmi ces enfants, deux seulement furent mis dans le secret magique par leur mère. La famille ignore si les deux autres étaient sorciers ou non mais toujours est-il que seul deux des enfants Delaunay héritèrent des secrets de leur mère. Le grimoire de Marie passa à son seul et unique fils, Pierre-Yves.

Pierre-Yves, pour une raison ignorée jusqu'à ce jour, ne resta pas à Sainte-Geneviève. Il descendit le cours du Mississipi pour s'installer en basse Louisiane et y construire une plantation de tabac dans la région de Fort-Rosalie. Il y fonda une famille qui se mit à prospérer grâce à la production de leur plantation et à la traite négrière qui était une pratique courante à l'époque.

Lorsque la Louisiane fut définitivement vendue aux États-Unis en 1803, Jean-Baptiste Delaunay, fils de Pierre-Yves et sorcier lui aussi, crut bon de faire preuve d'un élan nouvellement patriotique en transformant le nom des Delaunay en forme anglicisée de Delawney. Il collabora avec les États-Unis, nouveaux propriétaires de la Louisiane à implanter durablement les autorités américaines dans la région. Les habitants encore profondément français de coeur le traitèrent comme un traître et la nouvelle famille Delawney s'éloigna de Fort-Rosalie pour aller reconstruire une plantation en Géorgie.

Une des filles de Jean-Baptiste, Caroline, ne suivit pas son père. Elle aussi considérait son père comme un traître à son sang et comptait bien l'en punir. Lors des préparatifs du départ, elle subtilisa le grimoire familial et s'enfuit loin de la maison. Comme son grand-père, elle entreprit de descendre le Mississipi et s'installa à Bâton-Rouge. On était en 1804 et Caroline Delawney avait à peine 17 ans. Bien qu'elle soit jeune, Caroline était une sorcière talentueuse, comme on en avait plus vu depuis longtemps chez les Delaunay, peut-être même la plus talentueuses de tous les Delaunay américains. Et non contente d'être talentueuse, elle était aussi extrêmement curieuse et avide d'apprendre.

A Bâton-Rouge, Caroline apprit pour la première fois l'existence d'autres formes de magie inconnue des Delaunay jusqu'alors comme le Vaudou. Elle fut aussi confrontée pour la première fois à un vampire et à des lycans. Caroline comprit que le monde magique était loin de se limiter à la simple sorcellerie et que d'autres cultures avaient elles aussi leur magie, comme les esclaves noirs et les amérindiens. Avide de tout connaître, elle entreprit de rencontrer les tenants de ces pratiques magiques afin d'augmenter ses connaissances et compléter son grimoire. Elle entra ainsi en contact avec de nombreux sorciers et vaudous qui lui apprirent une partie des secrets magiques de la Louisiane. De temps à autres, Caroline descendait jusque la Nouvelle-Orléans pour tester ses capacités magiques et ses nouveaux sortilèges. Elle finit par se faire un nom en ville et de soif de connaissance, son envie de pouvoir passa à de l'avidité. Elle s'installa définitivement à la Nouvelle-Orléans en 1824 et y épousa un riche commerçant de tissus très souvent absent. Bientôt madame Levaliers, car il s'agissait de son nom de femme mariée, tint pignon sur rue dans une maison fort honorable et se fit connaître comme une excellente voyante. Elle alla même jusqu'à fournir certains remèdes et potions aux effets surprenants à sa nombreuse clientèle superstitieuse et fortunée.

Caroline se laissa entraîner dans le tourbillon du luxe et de la fête, de la vie facile. Elle eut des amants et l'inévitable arriva. Madame Levaliers était enceinte et ce ne pouvait être de son mari car ce dernier était parti en Europe pour ses affaires depuis cinq mois. La colère de Monsieur Levaliers à son retour fut édifiante. Chassée de la maison, Caroline trouva refuge chez des amis également sorciers, à la réputation plutôt légère mais au coeur sur la main, les Lassalle. Elle y accoucha d'un garçon, Jackson.

Jackson fut élevé difficilement par une mère de plus en plus étrange. Caroline, au fil du temps, avait sombré dans un mysticisme et se laissait aller à sa soif de pouvoir. Elle touchait même à la magie noire et en consignait des indications dans le grimoire familial. Cependant, la pratique de la magie noire était incompatible avec le Sang Conjurateur des Delaunay. La santé physique et mentale de Caroline se détériora de jours en jours. Les Lassalle la supplièrent d'arrêter ses pratiques magiques mais rien n'y fit. Alors, craignant pour sa vie et pour celle de Jackson dont Caroline tentait de faire son disciple, les Lassalle lui subtilisèrent son grimoire, enlevèrent Jackson et les mirent à l'abri dans le bayou des Mats, de l'autre côté du lac Pontchartrain. Caroline folle de rage plus pour la perte de son grimoire que de son fils entra dans une colère noire. Elle menaça les Lassalle de les tuer si jamais il ne lui rendaient pas son fils et son grimoire. Conforter dans leur idée par l'état de folie de Caroline, les Lassalle refusèrent. Caroline entreprit alors de reprendre son livre et son fils par la force. Elle força la porte des Lassalle et entreprit de se battre avec eux. Mais son état de faiblesse et ses pratiques magiques allant à l'encontre de son sang eurent rapidement raison d'elle. Une malédiction se retourna contre elle et l'envoya rejoindre ses ancêtres. Jackson resta orphelin avec son grimoire pour seul bien.

Élevé par les Lassalle, Jackson fut un jeune garçon timide, introverti et profondément méfiant de la magie au vu de ce à quoi elle avait mené sa mère. Il ne pratiqua jamais la magie et n'ouvrit pas plus le grimoire ancestral. Il vécu une vie sans prétention travaillant de ses mains comme banquier. Il éleva son propre fils dans la même idée de vie exempte de magie. Il ne lui dévoila même pas l'existence de ses pouvoirs. Ce n'est qu'à ses vieux jours que, pris de remord au vu de son antique tradition familiale, il partagea son secret avec son fils et surtout son petit fils, George.

C'est George qui reprit à son compte le grimoire familial si longtemps caché par Jackson. Mais ce dernier décida de rester fidèle à la tradition des Delaunay en pratiquant la magie uniquement bénéfique et uniquement lorsque ceci s’avérerait nécessaire. Il comprit aussi que la Nouvelle-Orléans et les nombreuses créatures maléfiques qu'elle pouvait renfermer n'était pas un endroit sûr pour élever une famille heureuse et épanouie. A la naissance de son premier fils, Arthur, en 1931, il devint propriétaire d'un terrain situé dans la campagne proche de Mandeville, une petite ville sur les bords du lac Pontchartrain, à l'opposé de la Nouvelle-Orléans. Il estimait que les trois heures de route nécessaires pour faire le tour du lac étaient une protection suffisante pour pouvoir élever ses enfants sans devoir trop se faire de souci. Car Arthur avait eu un petit frère, Perceval, en 1934. Il y construisit une vaste et belle maison de style queen Anne pour y abriter la famille de générations en générations.

Arthur et Perceval grandirent sous la protection de leur père et des nombreux sortilèges dont il avait envoûté la maison. Gontrand ne se montra pas un sorcier exceptionnel mais Perceval en revanche devint un excellent sorcier, très doué en magie blanche. Chacun des deux frères eurent des enfants. Arthur eut un fils, Guillaume et Perceval eut quatre filles : Mathilde, Éléonore, Jehane et Lalie. Guillaume, l'unique garçon de sa génération, était au grand damne de son oncle Perceval, très peu féru de magie. Il était grand, beau, fort, séduisant, très sportif, charmant et n'aspirait qu'à vivre une petite vie tranquille sans aucune obligation ou contrainte d'ordre magique. Ses parents l'avaient plutôt bien accepté, Arthur n'étant lui même pas très adepte de la magie. Perceval en revanche, supportait très mal que son neveu, unique mâle de sa génération de Delaunay, refuse de s'assumer comme sorcier. En effet, il n'avait pas eu de fils et malgré ses quatre filles, toutes sorcières accomplies, il restait aigri par l'attitude de son neveu.

Aussi, lorsque ses parents décédèrent dans un accident de voiture, Guillaume, étouffé par son oncle qui voulait en faire son héritier spirituel, quitta la maison familiale et partit s'installer à Atlanta. Il y mena une vie parfaitement normale, dépourvue de toute magie, s'y maria avec une séduisante reporter et eut une petite fille qu'il prénomma Pamela en hommage à la chanson du groupe Toto dont il était un grand fan.

Carly, l'épouse de Guillaume était une femme active et engagée. Elle couvrit pour le compte de CNN la guerre des Balkans, n'hésitant pas à se rendre au coeur des batailles pour dévoiler la tragique situation. Hélas, sa qualité de reporter devait lui coûter la vie. Carly décéda ainsi que son cameraman dans un bombardement serbe en 1998. Pamela avait à peine 4 ans. Guillaume sombra alors dans une terrible dépression. Il ne fut bientôt plus capable de s'occuper de sa fille et les services de protection de la jeunesse lui enlevèrent Pamela pour la confier à son grand-oncle Perceval et à ses quatre cousines.

Pamela revint donc à Mandeville pour y trouver une curieuse famille pétrie de magie, chose jusqu'alors inconnue de la petite, ou quatre planètes très particulières (les cousines), gravitaient autour du soleil (le grand-oncle Perceval). Deux mois après son arrivée à Mandeville, Perceval et ses quatre filles apprenaient le suicide de Guillaume. Il n'avait pas réussi à surmonter son chagrin.

Pamela grandit parmi "Grand-père" et ses quatre "tantes" comme les avait pris la coutume de les appeler bien que leur lien de parenté soit un peu plus éloigné. C'était une petite fille sage et obéissante à qui Perceval faisait un peu peur sous ses airs bourrus bien qu'elle était consciente de l'affection qu'il lui portait sans lui montrer. Régulièrement, il entraînait ses capacités magiques, lui apprenait de nouveaux sorts qu'il lui laissait le temps d'exercer avec ses tantes pour ensuite la tester comme lors d'un contrôle de science ou de math.

Les quatre tantes avaient chacune leur caractère, leur style et leur spécialité. Tante Mathilde était l'homme de la maison. Forte comme un boeuf et masculine en diable, elle s'occupait des travaux d'entretient et des gros travaux de jardinage. Tante Éléonore, grande maigre au visage chevalin, jouait le rôle de surveillante pour les études. Elle faisait réciter ses leçons à la petite et lui faisait la lecture. Tante Jehane était l'artiste de la famille. Elle s'occupait aux travaux d'intérieur et à la paperasserie officielle. Enfin, tante Lalie, la préféré de Pamela, petite et dodue comme une caille, s'occupait de la cuisine et sa gentillesse naturelle la poussait à gâter la petite de mille pâtisseries et douceurs. C'est donc dans cette famille bizarre mais soudée et unanimement aimante de la jolie Pamela que cette dernière grandit et s'épanouit.

Actuellement, Pamela vient d'entrer à l'université de la Nouvelle-Orléans ou elle étudie en faculté d'Histoire de l'art. Elle possède sa propre petite voiture et traverse quotidiennement le lac Pontchartrain sur la fameuse Chaussée, pour rejoindre le campus ou revenir dans la maison familiale.