Courir. Tout oublier. Ne plus rien sentir que la terre sous les pieds qui vole avec la force de votre mouvement. Cette liberté n'avait d'égal. L'air entrait par mes narines, froid, glacial même, et pourtant si purificateur. Je pouvais sentir les poils sur mon corps lupin frôler le vent et virevolter.
Cette maladie aux yeux des humains n'était rien d'autre qu'une bénédiction pour moi, un état que j'appréciais à sa juste mesure, même si le temps ne jouait pas en sa faveur. Car être un lycan avait aussi ses travers, comme ceux d'être soumis à certaines pulsions aux périodes lunaires, mais plus déplorable encore, celui de perdre les êtres qui ne sont pas comme nous, un peu plus performants face au temps qui passe.
Vivre quelques grandes périodes de l'histoire fut certes très enrichissant et cultivant, mais perdre certaines personnes fut plus difficile que je ne l'avais imaginé.
Né en Angleterre en l'an 1910, mon enfance fut somme toute banale, à cela près que j'étais né lycan. Mon père n'était autre qu'un Ulfric respecté et par cela, je fus en quelques sortes la cerise sur le gâteau de sa suprématie lorsqu'il découvrit que j'étais à la hauteur de ses espérances. Je ne peux nier avoir été gâté, bien plus que la raison ne l'autoriserait. Mon père me vouait presque un culte, moi, Travis, lycan de naissance, prêt à faire honneur à ma lignée. Ce fut donc sans surprise que mon sale caractère prit le dessus sur le reste, et je devins insupportable pour la plupart des gens qui me fréquentaient. Seul mon père parvenait encore à me faire entendre raison, mais avec les années, mon désir de domination fut plus pressant. Bien plus qu'un désir, c'était un besoin, une obligation, une force qui me contrôlait plus que je ne la contrôlais. J'étais né pour dominer et rien ni personne, pas même mon père, ne pouvait lutter contre cela. C'était inscrit dans mes gènes, mon sang, tous les pores de ma peau et la moindre cellule de mon corps. La domination m'habitait.
Cette tendance n'échappa évidemment pas à l'œil attentif et habitué de mon paternel, qui décida alors de me confier une meute à diriger. C'était, semble-t-il, tout ce qu'il me fallait à l'époque pour me ranger et me calmer. Ou tout du moins, pour canaliser mon énergie et ma force. Je pris la tête d'une meute de plusieurs lycans, et n'eut aucun mal à faire régner l'ordre. Les jeunes lycans incontrôlables finissaient avec les autres os des défunts précédents, et les autres m'étaient loyaux à leur juste mesure. J'étais devenu un homme puissant, autant physiquement que hiérarchiquement. Ma stature me donnait l'avantage, sous ma forme humaine, de montrer directement à qui mes interlocuteurs avaient affaire, et mon corps bien bâti me servait tout autant sous ma forme lupine.
Je n'avais de bonté pour personne, si ce n'est peut-être ma femme, à mes heures perdues. Avec les autres, je n'étais qu'autorité, impatience et colère. Je pouvais me montrer drôle quand le moment s'y prêtait et j'étais également extrêmement protecteur envers les miens, tout comme j'étais possessif envers ceux qui m'appartenaient.
Mes instants de bonheur pur se déroulèrent en présence de Gabrielle. C'était une humaine, une jeune française venue en Angleterre avec ses parents. Son père, un homme d'affaire, avait trouvé de quoi renflouer ses caisses et avait emmené toute sa famille avec lui.
J'avais rencontré Gabrielle en ville, dans une petite boutique de Londres, et elle m'avait immédiatement séduit. Son sourire innocent, la pureté de sa peau blanche, ses boucles blondes qui lui tombaient en cascade dans le dos malgré que ses cheveux étaient attachés... Tout en elle avait réveillé chez moi des sentiments que je n'avais jusqu'alors jamais éprouvés. L'envie de douceur, de tendresse, d'attention, était omniprésente chaque fois que je croisais son regard. Elle avait un air fragile qui me rendait plus protecteur encore, mais dans un sens nouveau, inconnu.
Je ne pouvais supporter que l'on touche à ma meute, à mes proches, et je devenais violent lorsque c'était le cas. Le sentiment de protection qu'éveillait Gabrielle en moi était tout différent. Empreint d'une pureté toute neuve. Certes, j'aurais sans aucun doute réduit en miettes le premier qui lui aurait fait du mal, mais j'avais aussi tout simplement l'envie de la couver, de la prendre dans mes bras pour la protéger du moindre coup de vent qui aurait pu lui donner froid.
Je la courtisai donc en vrai gentleman pendant plusieurs semaines avant qu'elle ne succombe à mes avances. Fille de bonne famille, je dus user de tous mes charmes pour parvenir à la dévergonder un peu. Ma nature ne pouvait me rendre autrement, et elle dut subir mes pulsions. Heureusement, rien ne fut mis à mal, car elle ne rêvait que de liberté, elle voulait devenir une vraie femme et sortir de la prise de son père. Il avait toujours été bon envers elle mais la considérait comme une petite fille. Elle détestait cela, et trouva en moi l'homme qu'elle cherchait pour vivre l'aventure à laquelle elle aspirait.
Quiconque aurait osé l'approcher de trop près aurait fini mort, et cela arriva, sans qu'elle ne le sache. La nuit était mon amie, et je réglais mes comptes à l'ombre des arbres créée par la lune. Elle ne sut jamais qui j'étais vraiment.
Après plusieurs mois, fou amoureux, je demandai sa main à son père, qui me l'accorda. Il me pensait chef d'une entreprise fructueuse, ce que j'étais sans aucun doute, mais il ne se doutait pas une seconde, bien évidemment, que je n'étais pas que cela. Le mariage eut lieu, et peu de temps après, Gabrielle tomba enceinte. J'espérais bien sûr pouvoir moi aussi assurer ma lignée, mais ce ne fut pas le cas. Elle fit une fausse couche, début d'une longue série.
Cela la rendait malheureuse, je le savais, mais je ne pouvais rien y faire. Je lui cachais également mes écarts de conduite avec d'autres femmes. Non sans regret, je n'aimais pas lui mentir, mais je devais assouvir mes pulsions sous peine de conséquences bien plus graves, et si parfois c'était avec elle, je ne voulais pas lui faire subir mes élans bestiaux à chaque pleine lune.
La fin de cette nouvelle vie fut précipitée. Tragiquement. Plusieurs fausses couches eurent raison de ma dulcinée qui finit par périr à son tour, épuisée et malade. La perdre fut la plus terrible épreuve de mon existence. Ce fut une partie de moi qui s'envola avec elle, une part de mon cœur qui fut enterrée dans ses mains croisées sur son ventre. Désormais, plus rien n'avait réellement de sens. Jamais plus je ne pourrais tomber amoureux, ressentir ce sentiment, et perdre à nouveau celle que j'aimais. Je me jurai, à l'époque, de ne plus m'autoriser à de tels sentiments.
D'autres partenaires suivirent, mais aucune ne me donna l'enfant espéré - ce n'était que des humains sans intérêt dont je ne m'occupai même pas -, ni même la satisfaction qu'un acte sexuel aurait dû m'apporter, au-delà du sens physique. Les choses n'avaient plus de sens et la vie n'avait plus de goût. Au bout de 5 ans à mener ma meute, les choses dégénérèrent.
A ma grande surprise, ce ne fut toutefois pas de la main d'une autre meute ou d'une quelconque race supérieure à la nôtre, mais de celle des humains. Les uns après les autres, les membres de ma meute furent détruits sans que je ne puisse rien y faire. En simple spectateur tentant de se débattre, je les vis périr, et malgré ma rage et ma volonté de les protéger, je ne pus rien pour eux.
Si la mort de ma femme m'avait détruit, cette nouvelle perte venait de signer ma fin. Je n'avais pas été capable de les protéger, et cette idée me bouffait de l'intérieur. La culpabilité me faisait courber l'échine, et le poids de leur mort m'assaillit jusqu'au plus profond de mon être.
Je disparus aux yeux de tous ceux que j'avais connus, pour ne plus vivre qu'une existence de désillusion, de folie, et de rage. Ma colère se déversa dans les bois, sur ceux que je croisais, sur moi-même. Le Travis d'autrefois était mort, la folie avait pris possession de mon esprit.
Ce fut gênant pour mon père, toutefois, et je n'eus donc d'autre choix que de suivre ses ordres et de partir pour le nouveau continent.
Était-ce là une chance de repartir à zéro ? J'en doutais fortement. Je ne pouvais tout simplement pas oublier ce que j'avais vécu, ceux que j'avais perdus. Mais je ne souhaitais pas reproduire les mêmes erreurs, et me faire remarquer dès mon arrivée ici, sur le sol américain. Je ne voulais surtout pas redevenir un chef de meute, et avoir à nouveau cette responsabilité que j'avais été incapable d'assurer une première fois. Aussi, je me tins à l'écart des autres, de mes semblables, ne tentant pas le diable. Car je me savais incapable de ne pas dominer, et si je les fréquentais, cette force qui m'habitait toujours viendrait me hanter et me diriger. Je ne pouvais pas la laisser faire.
La place d'assassin prit tout son sens, je pouvais alors assurer mon besoin de violence, mon envie de tout détruire sur mon passage, de ne rien laisser de vivant, et cela en toute légalité.
Tout aurait pu bien fonctionner pour moi... j'aurais vécu ainsi mon existence tranquillement, solitaire, tuant quand cela devait se faire et me satisfaisant de ce simple plaisir qui, pourtant, n'apaisait en rien ma souffrance.
Mon souffle rapide faisait de petites vapeurs dans la froideur de la nuit. La pleine lune touchait à sa fin. Je m'étais enfin arrêté, essayant de respirer à nouveau calmement. La nuit avait été douce, agréable, me défouler de la sorte m'avait été bénéfique, une fois de plus.
C'est alors que je le sentis. Tous mes membres, aussi lupins soient-ils, se raidirent à l'odeur qui venait de pénétrer dans mes narines. Un autre loup rôdait dans les parages, et je ne pouvais deviner s'il s'agissait d'un ami, d'un ennemi, d'un inconnu, ou bien encore d'un loup plus âgé ou plus dangereux que moi.
Prudent, je décidai de contourner l'odeur pour approcher de manière indirecte l'individu. Bien entendu, je savais que l'autre m'avait également perçu. Il était doté comme moi d'un odorat particulièrement aiguisé, entre autres choses, et si je pouvais le sentir, il le pouvait également. Je n'avais aucune idée de la tactique à adopter face à un mâle dominant comme moi. C'était évident, il en était un. Ça se sentait à plein nez, et cela aussi, il devait l'avoir perçu. Allait-il m'attaquer ? Peut-être était-il l'Ulfric d'une meute et si tel était le cas, je venais peut-être de me fourrer dans de sacrés ennuis. Il était à peu près certain qu'il me prendrait pour un prédateur voulant lui voler ses sujets. Ce qui n'était pas le cas, évidemment. Ma solitude me convenait parfaitement, je pouvais ainsi me punir éternellement de n'avoir pas pu être à la hauteur des espérances de ma propre meute.
Toutefois, à ma grande surprise, je pus sentir qu'il venait de se transformer pour retrouver sa forme humaine. Je ne m'approchai cependant pas tout de suite, réfléchissant sur la conduite à adopter désormais. Que voulait-il ? Parler ? C'était ridicule, pourquoi ferait-il une telle chose ?
La curiosité me poussa toutefois à reprendre ma forme humaine malgré moi. Une fois cela fait, je le sentis s'approcher et il ne tarda pas à apparaitre devant moi. Il n'avait pas d'air menaçant sur le visage, mais on pouvait définitivement y lire toute la dominance de son caractère.
« Je m'appelle Connor... Ulfric de la meute de Saint Louis... et tu es ? »
Saint Louis ? Je m'étais donc éloigné tant que cela de mes terres habituelles ?
« Travis. Hamilton. Je ne voulais pas empiéter sur le territoire de quiconque. Je n'ai pas réalisé que j'étais si loin... j'ai tendance à ne plus trop penser, une fois transformé. »
C'était d'ailleurs tout l'intérêt de le faire.
« Tu ne fais donc partie d'aucune meute ? Ou tu cherches seulement à t'en éloigner ? »
Sa curiosité amicale me prenait au dépourvu. Je lui racontai néanmoins ma situation, la raison de ma présence ici. Il avait forcément reconnu mon accent. Définitivement pas d'ici.
Connor n'eut aucun jugement face à mon histoire, à la perte de ma meute. Mais je voyais dans ses yeux autant de sympathie que de méfiance. Je n'avais pas eu une meute par hasard, j'étais comme lui de ceux qui dirigent, et il le savait parfaitement.
Pourtant, il me proposa de le suivre. Dans sa meute. Pour en faire partie.
« Pourquoi ne viendrais-tu pas t'installer à St Louis ? Un lycanthrope ne devrait pas rester seul. Ça n'a jamais été bon. »
Bien sûr, ma première réaction fut de refuser. M'approcher du pouvoir n'était pas une bonne chose, je le savais. Pourtant, cette invitation à faire partie à nouveau d'une famille était tentante. Ma solitude me submergea d'une manière surprenante et inattendue, et je ressentis le vide de mon existence alors qu'il venait de me proposer de combler tout cela. Pouvais-je vraiment refuser ? En avais-je la volonté ? La bonté de cet homme, son attitude, son honnêteté eurent vite raison de moi. Au bout de quelques semaines de réflexion, Connor et moi avons appris à nous connaître et je finis par accepter son invitation.
Les débuts au sein de la meute furent un peu chaotiques. Je sentais la méfiance de l'Ulfric. Il m'avait certes invité lui-même, mais je pouvais sentir qu'il ne me faisais pas encore totalement confiance, avec ma nature de dominant qui pouvait se sentir à 10 km à la ronde. Néanmoins, les semaines passées et mon attitude irréprochable finirent par payer, et Connor et moi devînmes de bons amis. Au fil des mois, sa confiance en moi fut accrue par nos liens d'amitié, et je pris finalement la place de Bolverk au sein de la meute, retrouvant cette place qui m'était chère, celle qui me convenait le mieux... quand je ne pouvais pas dominer.
***
Plus d'un an avait passé depuis ma rencontre avec Connor. Aujourd'hui, je faisais toujours partie de sa meute, au rang d'assassin, craint de tous les autres. Certains m'avaient totalement accepté, d'autres un peu moins. Mais peu m'importait réellement, je m'y sentais bien. Même si je pouvais déceler ce que j'avais cherché à enfouir au fin fond de moi ressurgir, doucement, mais sûrement.
Ma nature de dominant me titillait depuis quelques temps. Je la sentais me défier, me harceler pour remonter à la surface, mais jusqu'à présent, je tenais bon, gardant le monstre au chaud et en sécurité. Pour les autres.
J'étais bien installé dans la petite ville, désormais. J'avais monté ma propre entreprise dans le bâtiment, et en tant qu'entrepreneur, je gérais pas mal de monde. Une entreprise qui marchait plutôt pas mal, d'ailleurs.
Et c'est grâce à elle, ou à cause d'elle, que j'avais fait la rencontre de Mayra. Une rencontre qui aurait dû en rester là. Elle était la fiancée de l'un de mes employés, et pourtant... je n'avais pas pu résister. Au départ, tout partit de regards. Après que Ruben, mon employé, me l'eut présentée, je revins malgré moi dans le café où elle travaillait tous les soirs. Je n'avais pas la moindre envie de m'engager sur ce terrain dangereux, mais elle m'attirait comme un aimant. Comme si elle avait été faite pour moi. Ce qui n'arrangea rien, fut le fait qu'elle n'avait pas du tout l'air heureuse avec ce Ruben. Après une semaine de visites de courtoisie silencieuses, et lorsque je vis ce que j'avais craint sur son visage, le contrôle me quitta définitivement. Ce soir-là, je lui parlai, lui dit que nous pourrions la protéger de cet abruti... que j'allais démolir. Je n'eus pas de mal à la convaincre de me céder, et la nuit et celles qui suivirent furent torrides. Mais elle se refusait à nous rejoindre, préférant régler les choses avec Ruben à sa façon. Elle voulait le faire elle-même et je ne pouvais pas m'interposer là-dedans, mais cela me rendait fou. Je n'avais qu'une envie, c'était de tuer ce minable qui osait porter la main sur elle.
Cette rage nouvelle, qui me faisait réaliser ô combien j'étais retombé dans le sentimentalisme avec Mayra, n'aidait en rien mon manque de contrôle au sein de la meute. Cela ne faisait que l'aggraver, toute cette tension que j'accumulais à voir ce déchet toujours propriétaire de celle que je commençais malgré moi à aimer, toute cette rage, libérait toujours un peu plus le monstre. Je le savais, bientôt, il me faudrait affronter Connor, rivaliser avec lui pour la place d'Ulfric, bien que je n'en ai aucune envie au fond de moi. Connor était aujourd'hui un ami, et tout le monde sait que pour prendre sa place, il faut le tuer... Je savais parfaitement que j'en viendrais à cette conclusion, tôt ou tard.
Cette idée me rongeait, et malgré le temps qui passa, elle ne me quitta pas. Toutefois, certaines choses évoluèrent. Mayra finit par quitter l'autre détritus, et vint habiter avec moi. Une situation qui me plaisait plutôt bien, ainsi je pouvais avoir le contrôle désiré sur elle. Je n'étais pas du genre à lui taper dessus comme l'imbécile qu'était son fiancé, mais ma nature dominante n'était pas quelque chose que je pouvais effacer avec les femmes. Je devais également reconnaître que si avec Gabrielle, j'avais pris soin de tout faire pour l'épargner de cette violence qui s'emparait parfois de moi, il n'en était rien avec Mayra. Je ne comptais plus les meubles que j'avais cassés, les vitres que j'avais brisées et les trous dans les murs à la forme de mon poing. J'avais l'habitude qu'on m'obéisse et Mayra échappait à cette règle avec une désinvolture qui me donnait parfois envie de la réduire en charpie. Elle voulait se trouver un appartement et cette idée ne me plaisait pas du tout. J'avais beaucoup de mal à lui pardonner cette idée de vouloir s'éloigner de moi et si au début de notre relation j'avais eu tendance à montrer mon meilleur côté, celui qui pouvait être tendre et doux, voire même romantique, depuis cette idée saugrenue, je me montrais méchant, cynique, violent et peu attentionné. Je voulais la contrôler pour qu'elle m'appartienne, tout comme je voulais contrôler les membres de la meute, dont elle faisait partie depuis peu de temps. Par dominance ou par amour ? Je n'en avais pas la moindre idée et évitais de me poser la question tant la réponse me répugnait.
La seule chose que je parvenais encore à penser de manière claire, ces derniers jours, était que je devais contrôler mon besoin de dominance au risque de tuer un de mes amis, et que je devais me montrer plus indulgent envers Mayra, au risque de la perdre. Je le pensais. Le mettre en œuvre était une toute autre chose.