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 TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞

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MessageSujet: TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞   TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞ I_icon_minitimeMar 10 Jan - 15:58

TEDDY-JEAN

WHITAKER



❝ Even angels have their wicked schemes, and I take that to new extremes. ❞



TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞ Tumblr_ltlmbquzBW1qiipmjo1_500
nina dobrev © ohninadobrev.tumblr

Identité

Je m'appelle TEDDY-JEAN. TEDDY-JEAN NOÉMA WHITAKER, mais on m'appelle TEDDY, voire TJ pour certains. J'ai 25 ANS, j'en fais AUTANT. Je suis né(e) le 12 MARS 1986 et je suis AMÉRICAINE, avec des origines ITALIENNES ET AMÉRICAINES. Je suis un(e) HUMAINE HÉTÉROSEXUELLE et je suis AGENT DE LA B.R.I.S.

capacité spéciale : Illusions. Au sens basique du terme, Teddy-Jean est capable de couper une cible de la réalité en l'enfermant dans une scène qui prendra le pas sur son conscient et lui fera croire que ce qu'elle y vit se produit réellement. La maîtrise de cette capacité se limite cependant au déclenchement de l'illusion : elle n'a aucune prise sur son contenu ou sa durée, si bien qu'elle peut s'avérer brève ou longue selon l'énergie dont dispose Teddy; voire être écourtée par un adversaire puissant. Face à quelqu'un de plus faible ou de force égale à la sienne, Teddy est simple spectatrice de l'illusion et n'est pas atteinte par les émotions qu'elle suscite. Mais si elle a affaire à quelqu'un de psychologiquement plus résistant qu'elle, elle se voit contrainte de s'imprégner elle-même de l'illusion pour la rendre plus consistante et, ainsi, plus efficace. Elle est alors elle aussi à la merci de ses effets et peut en ressortir plus affaiblie, plus vulnérable que sa cible; sa santé mentale peut en pâtir.

Bipolaire, Teddy est sujette à trois types d'« épisodes d'humeur » qui entrent également en jeu ici. Bien qu'espacées en temps normal, elles sont exacerbées par le caractère de l'adversaire et influencent le contenu des illusions. Cela lui confère une maîtrise vague :
→ une cible à même de provoquer chez elle un comportement dépressif déclenchera une illusion dépressive, basée sur les pires souvenirs de la dite cible en terme de tristesse ou de déception.
→ une cible capable de lui infuser un sentiment de bien être et d'épanouissement (hypomanie) sera le moteur d'une illusion positive, qui lui donnera plus ou moins l'impression d'être la personne la plus comblée et la plus puissante au monde le temps de l'illusion. L'influence sera si intense qu'elle s'étendra même une fois la cible libérée de l'illusion, ce qui la rendra plus forte et donc encore plus dangereuse qu'au départ pour Teddy.
→ quelqu'un dont la nature tendrait à provoquer un épisode de manie (colère intense, sentiments de suffisance et de puissance menant à l'inconscience, agressivité accrue) se verra quant à elle victime d'une illusion représentant quelque chose de terrifiant, l'une de ses pires craintes généralement.

Si elle peut supposer quelle sera la nature d'une illusion provoqué par un proche ou un membre de son entourage, Teddy est donc incapable d'appréhender les images qu'elle peut implanter dans l'esprit d'un parfait inconnu.




Histoire (1)
❝ 60 lignes minimum. ❞
LANCASTER, PENNSYLVANIE (2001).
« Tu ne te conformeras point à ce monde qui t’entoure ». Teddy-Jean s’obligea à demeurer stoïque alors que Esther, sa meilleure amie, baillait ouvertement, faisant s’écarquiller les yeux de ceux qui les entouraient. La mère de la jeune femme, rouge de honte, détourna le regard tandis que son père lui en lançait un sombre et prometteur : quand on sera rentrés, tu verras. Seul un air bravache lui répondit, mais l’adolescente se crispa clairement et sembla se résoudre à se tenir tranquille. En s’en apercevant, Teddy-Jean se sentit immédiatement rassurée avant de se reconcentrer tant bien que mal sur le sermon. Le culte était long. Long et ennuyeux. Ennuyeux et répétitif. C’était une véritable punition que de devoir rester sagement assis là pendant des heures, à écouter rabâcher les mêmes choses jours après jours, mois après mois, années après années. Siècles après siècles. Car c’était l’essence même de la communauté anabaptiste qu’étaient les Amish : il n’y avait pas d’évolution. Le modernisme et la mondialisation étaient des faits du diable, à vrai dire ils n’avaient leur place ni dans les discussions ni dans les pensées mêmes des fidèles. Et si certains s’écartaient de la bonne voie en espérant faciliter leur quotidien, la petite communauté de Pennsylvanie au sein de laquelle avait grandi Teddy se targuait d’être du Vieil Ordre. Ce que cela signifiait? Une vie de privation menée à l’ancienne, axée sur le travail, le devoir, la religion, la modestie. Des déplacements en buggy, petite voiture tirée par des chevaux. Des labours faits à l’attelage, des boutiques artisanales courant le long des rues. Une vie hors du temps. Mais comment désirer ce que l’on ne connaissait pas? Sans Paige, jamais Teddy n’aurait songé à trouver ridicule la coiffe imposée aux femmes, ou hideuses les barbes des hommes mariés. Jamais elle n’aurait rêvé d’un ailleurs, d’une vie plus palpitante… passionnante. Ou alors… peut-être n’aurait-elle pas rêvé mieux si leur existence supposée strictement saine n’avait eu ses revers. Perdue dans ses réflexions, elle remarqua un peu en retard que le culte prenait fin et mit un instant à réagir; mais un signe pressant d’Esther au loin la fit redescendre sur terre et elle s’empressa de s’éclipser pour suivre son amie. Cachée derrière la bâtisse, à la l’orée d’un petit bois désuet, l’adolescente la pressa d’avancer et elle la rejoignit, rassemblant sa robe ample pour s’accroupir sur ses talons plutôt que directement au sol. « Tu ne devineras jamais qui t’a dévorée des yeux tout le long du culte… Isaiha! Tu t’rappelles c’que je t’avais dit, en plus? La rumspringa lui a vraiment réussi, il a s’est attiré les faveurs de quelques filles et a acquis de… l’expérience, si tu vois où je veux en venir. » Teddy regarda autour d’elle, effarée ― mais elles étaient seules. « Pas si fort! Et ne parle de ce genre de choses, tu sais bien que si quelqu’un t’entend… » « Oh non, ne recommence pas à faire ta prude! Je fais déjà d’énormes efforts de langage pour toi, t’imagines même pas. Shit, t’es vraiment trop coincée ma vieille! Si seulement tes parents n’étaient pas de tels trous-du-c― Sa vis-à-vis l’interrompit brutalement en plaquant ses mains sur sa bouche, s’attirant un ricanement moqueur. Esther faisait toujours ça depuis la fameuse… rumspringa. C’était un passage traditionnel pour le jeune Amish : l’immersion dans le monde extérieur, à l’âge de 16 ans. Il pouvait ainsi comparer les deux modes de vie et prendre conscience de la richesse des valeurs qui lui avaient été inculquées depuis son enfance; après quoi, la majorité revenait à ses origines et se baptisait de son plein gré, choisissant de se conformer à cette vie d’un autre âge. Mais le père de Teddy voyait les choses autrement. Théoriquement, elle devrait avoir le droit de tester personnellement cette tradition dans un an. Mais croyant à l’extrême, son père nourrissait pour le monde une aversion totale qui l’avait poussé à refuser de laisser sa fille y mettre les pieds, ne serait-ce qu’un jour, une heure ou même moins. Esther ne cessait, tantôt de la plaindre tantôt de se moquer d’elle, sans parler de sa tendance à farcir ses phrases de termes que Teddy jugeait sales. Et qui la faisaient grimacer à chaque fois. La jolie blonde n’avait pas encore terminé son immersion; elle avait réclamé à ses parents qu’elle soit prolongée, peu encline à devoir se plier entièrement aux normes de nouveaux. D’accord, d’accord, j’garderai mon point de vue pour moi. N’empêche, Isa’ est ta chance! C’est l’moment pour toi de grandir, ma jolie, et je t’ai emmené un cadeau pour fêter l’évènement… » Sur cette mystérieuse promesse ― qui n’inspirait pas grand-chose de bon à Teddy, elle souleva sa robe pour récupérer un morceau de tissu coincé entre sa peau et le haut de son collant. « Ce n’est pas la peine, tu sais? Il est déjà de retour au sein de la communauté et a exprimé le souhait d’être baptisé, il marche droit maintenant. D’ailleurs il ne m’intéresse pas du tout. » « On a le nez qui s’allonge Pinocchio! Je te connais trop bien pour gober cette énormité. Et puis tu sais c’qu’on dit, à propos de sa conversion à venir? Qu’il a dû s’y contraindre parce que ses parents l’ont plus ou moins poussé à promettre d’épouser cette connasse de Rachel. Mademoiselle la Sainte Nitouche par excellence, encore pire que toi! Mais on dit aussi qu’il espère secrètement pouvoir demander ta main à ton père. Et si c’est vrai, j’le comprends largement : t’es vachement mieux roulée que l’autre planche à pain! Alors que t’es plus jeune et que t’en fais absolument rien. La vie est quand même garce. Assez parlé, touche-moi cette merveille. » Elle lui fourra entre les mains le bout de tissu tiédi par la chaleur de sa peau, et attendit une réaction… qui ne vint pas. Teddy examinait le « cadeau » sous toutes ses coutures en lui cherchant un quelconque intérêt. « Tu ne sens pas comme il est doux? Merde, j’imagine qu’avec toi j’perdrais mon temps à parler grnades marques et tissus fins. Bref, essaye-le maintenant! » Regard interloqué. « hum… ok, si tu insistes… » Elle porta maladroitement le tissu jusqu’à ses mèches brunes, mais son amie l’arrêta d’un geste exaspéré. « Qu’est-ce que tu fous? » L’adolescente renifla avec agacement. « Qu’est-ce que je suis censée faire? Tu me donnes cette chose sans même me dire à quoi elle sert! Ça n’a pas l’air bien plus épais qu’un serre-tête, alors je… tu te moques de moi? » Et elle ne croyait pas si bien dire. Sa mimique outrée ne fit qu’augmenter l’hilarité d’Esther, qui eut du mal à reprendre la parole. « Tu allais te… te le… le mettre d.. dans les cheveux!? Pauvre cruche c’est un string, ça se porte… laisse tomber. Je te l’enfile. Et là, elle le sentait vraiment mal. « Je ne crois pas que… » « Oh tais-toi, fais-moi un peu confiance! Soulève ta robe… voila, j’vais te virer cette chose affreuse déjà. » Et sur ces mots elle agrippa le collant de la plus jeune pour l’abaisser, tandis que la concernée s’efforçait de l’en empêcher. « Esther, non! Tu es folle, qu’est-ce que les autres diraient s’ils.. » « Il n’y a personne, mais si tu continues de t’agiter autant quelqu’un finira par nous repérer! Sois mignonne bichonne, laisse-toi faire et je te laisserai tranquille après. C’est de bonne guerre non? » Elle avait réussi à contrer la résistance de Teddy-Jean, qui tenta de nouveau et sans succès rabattit sa robe sur ses jambes, paniquée. La blonde la bloqua d’un geste en lui écartant les pieds de force afin de faire glisser le string le long de ses jambes. « Damn, on ne t’a jamais parlé des bienfaits du rasoir? Il va falloir que tu fasses un tour chez moi, je ne permettrai pas que tu gâches tous mes efforts en donnant à Isaiha des raisons de te confondre avec un yéti. Tous ces poils, c’est affreux. » « On parle de m― » La voix qui étaient intervenue, brodée d’amusement, s’était soudainement tue tandis que, prises par surprise, les deux filles avaient brusquement tournée la tête vers son origine. Isaiha, car c’était bien évidemment lui, quitta leurs visages des yeux pour fixer avec étonnement la position dans laquelle elles se trouvaient ― Esther avait les mains sur le haut des cuisses de Teddy et lui enfilait (ou lui enlevait?) un… string, tandis que cette dernière lui repoussait (ou retenait?) frénétiquement les mains. Le collant en laine épaisse qui couvrait habituellement cette charmante paire de jambes avait été abandonné quelque part à côté d’elles et Teddy, la prude et sage Teddy, était à moitié découverte, frissonnant sous la morsure de la brise. Il cligna des yeux bêtement, comme elles le faisaient aussi sans doute, et ce fut la plus jeune des trois qui reprit ses esprits en premier. « Oh mon dieu! » s’exclama-t-elle en repoussant finalement Esther aussi loin d’elle que possible et en s’efforçant maladroitement de se rendre plus ou moins présentable. « Je… je dérange peut-être? » balbutia le jeune homme en reculant d’un pas. Mais le vautour blond se jeta en avant pour le retenir par le poignet, l’empêchant efficacement de s’éloigner. Un sourire éclatant lui dévorait le visage. « Au contraire, tu tombes à pic! Elle le tira jusqu’à Teddy qui voulut reculer ― seulement, en position assise elle ne risquait pas d’aller bien loin. D’une pression sur les épaules d’Isaiha, elle le fit s’agenouiller devant la brune et poussa l’audace jusqu’à le bousculer en avant pour qu’il se retrouve à moitié au-dessus d’elle, les bras de part et d’autre de l’adolescente paniquée… pour une raison ou pour une autre, il ne tenta même pas de résister. Teddy avait justement quelque chose à te montrer. Et pour info, si elle tente de te faire croire que ça à quoi que ce soit à voir avec ses cheveux ne la croit surtout pas, il y a nettement plus intéressant sous sa jupe. Je vous laisse! Et ne soyez surtout pas sages. T’en fais pas pour ton père ma puce, je m’occupe de lui! » Et elle leur tourna le dos, s’éloignant avec un clin d’œil avant de disparaître à leur vue. Teddy n’avais pas bougé d’un pouce; seul son cœur palpitant à tout rompre laissait deviner qu’elle vivait encore, malgré son teint blême et ses lèvres blanchies à force d’avoir été serrées. Elle n’avait jamais été aussi humiliée qu’à cet instant précis. Se rendant compte qu’elle était complètement braquée, Isaiha eut la décence de se laisser retomber sur le côté pour s’asseoir à ses côtés. « On peut dire qu’elle est… spéciale, comme fille. Spéciale mais pas désagréable. Je m’excuse quand même pour tout ça. » « Ce n’était pas de ta faute, marmonna-t-elle la gorge serrée, sans oser le fixer directement ― Je suis stupide, j’aurais dû l’arrêter nettement plus tôt. J’aurais préféré que tu n’aies pas à assister à.. ça. » Sa grimace était éloquente; elle s’attendait à… quelque chose. Une moquerie, une critique, qu’il l’insulte peut-être. Les filles ne se comportaient pas ainsi au sein de la communauté. Mais sa réaction fut tout autre. « Sincèrement? Je suis surtout embêté parce que je me doute que maintenant tu seras constamment gênée quand on se croisera. Mais en ce qui me concerne, je dois avouer avoir tout à fait apprécié ce spectacle inattendu. » L’aveu ne tira à Teddy qu’un gémissement mortifiée et elle laissa tomber son visage entre ses bras, eux-mêmes appuyés sur ses genoux repliés. « T’inquiète, je ne parlerai à personne du fait que je t’ai surprise à fricoter avec une autre fille », promit-il solennellement en lui passant une main apaisante sur la tête. Il ne tarda pas à obtenir l’effet escompté : à la suite de sa remarque Teddy se redressa immédiatement. Sa fierté de (presque) femme bafouée se dressait en elle comme un serpent prêt à attaquer. « Je n’ai absolument pas fait ce que tu penses! Elle disait vouloir me montrer quelque chose et j’aurais probablement réagi plus vivement si elle ne m’avait pas prise de court. Mais dans tous les cas je ne lui aurais certainement pas permis de faire quoi que ce soit d’inconvenant! De toute façon, Esther ne jure que par les hommes. » « Et pas toi? » « Pourquoi me demander ça? Ce n’est pas évident? », grinça-t-elle, vexée. « Eh bien… tu n’as pas l’air de beaucoup t’intéresser au sexe opposé, à vrai dire. Et quoi que tu dises, si je me base sur ce que je viens de voir… » « Je m’intéresse aux garçons! Ce n’est pas ma priorité pour l’instant, mais la question ne se pose même pas! » « Pourtant tu frissonnais. » Moue outrée. « À cause du froid! » « Tu ne frissonnes pas quand je te touche. » Elle ne répliqua rien cette fois, encaissant la remarque, et fronça les sourcils, en proie à l’incompréhension. « Tu ne m’as jamais touchée comme elle l’a fait... » « Donc il y aurait une différence, si je le faisais? » Nouvelle pause. Déglutition difficile. « Je… je n’en sais rien », lâcha-t-elle finalement en détournant de nouveau le visage, sentant peser sur elle la brûlure de son attention. Totale. « On pourrait facilement s’en assurer… », suggéra-t-il. Comme elle restait muette, tétanisée, il posa simplement sa paume sur la cuisse de son interlocutrice, immobile quelques secondes pour lui laisser le temps de le repousser… ou de l’encourager. Mais elle ne trouva la force de ne faire ni l’un ni l’autre, si bien que la main baladeuse s’engagea dans une avancée qui l’ébranla violemment. Il la touchait. D’une manière inacceptable qui propulsait le sang dans ses veines deux fois plus vite qu’à la normale et exacerbait ses émotions, son ressenti. Et elle était incapable de l’arrêter, alors que son autre main venait rejoindre la première et que les deux s’arrêtaient à sa taille. « Teddy? Regarde-moi », souffla-t-il en espérant la convaincre; mais il lui fallut répéter ces mots à plusieurs reprises pour qu’elle daigne lui obéir. « Si je fais quoi que ce soit que tu n’apprécies pas, tu n’auras qu’un mot à dire pour que je cesse. C’est d’accord? » Hésitante, elle finit par acquiescer.. ses traits paraissaient figés mais, intérieurement, c’était l’hécatombe. Elle avait perdu tout contrôle de la situation, et les choses ne s’arrangèrent certainement pas lorsqu’il la poussa doucement pour l’allonger sur l’herbe, parcourant son corps de ses doigts et de ses lèvres gourmandes. Peu à peu, le tissu encombrant fut écarté, sa poitrine encore juvénile mais trop tôt formée à son goût ― celle-là même qui la complexait atrocement ― vénérée avec une ardeur qui lui arracha des soupirs extatiques. Elle prenait conscience du moindre de ses membres qu’il se faisait un plaisir d’effeuiller, de ce corps qu’on ne lui avait jamais appris qu’à oublier. Sous ses encouragements, elle le dévêtit partiellement à son tour. Lentement. Ses mains à elle étaient hésitantes et curieuses, palpant, frôlant, explorant puis se faisant plus pressantes au rythme de ses soupirs appréciateurs et des requêtes qu’il lui soufflait. Mais alors qu’il s’apprêtait à passer la barrière de son pantalon, elle l’arrêta, sentant enfler dans sa gorge une incontrôlable boule d’angoisse. Elle ne voulait pas ça. Pas maintenant. Pas ainsi. « Je comprends, assura-t-il, fairplay, en posant tendrement ses lèvres contre les siennes. Un geste dont il venait de lui apprendre la saveur, mais dont elle savait qu’elle ne pourrait plus se passer à présent. Et tu as raison. Tu mérites mieux qu’un coup à la sauvette à la sortie de l’Église. Mais avant que je ne te laisse tranquille, je veux que tu me promettes… » « Te promettre quoi…? » quémanda-t-elle en constatant qu’il s’interrompait pour s’assurer d’avoir son entière attention. « Promets-moi que cette fois sera suivie de d’autres. Que tu ne m’éviteras pas ensuite. » Il ne le disait pas, mais elle devinait son envie d’aller jusqu’au bout. Plus précisément, elle le sentait contre sa cuisse, pressant… effrayant. Intimidant. L’attrait de l’inconnu se mêlait à l’appréhension qu’il apportait, mais elle acquiesça malgré tout d’un hochement de tête, récoltant un sourire radieux qui lui serra le ventre. Il se releva et se détourna pour lui laisser le temps de se rhabiller ― quoi qu’ils aient fait, elle ne se sentait pas l’audace de le laisser la regarder dans un tel moment! « J’te raccompagne? » Elle accorda à son cœur quelques secondes pour cesser de s’emballer bêtement. « Mon père n’apprécierait pas. » Quelque chose en elle grondait comme un félin satisfait et lui donnait envie de tester les limites de la volonté d’Isaiha à prendre soin d’elle. « Je m’arrêterai au coin de la rue, rétorqua-t-il en haussant les épaules. Il ne me verra pas. Allez, viens! » Les chemins étaient plongés dans la pénombre, si bien qu’il se permit de lui prendre la main, parlant de tout et de rien pour la mettre à l’aise. Sa compagnie était… agréable. Et surtout, elle était le moteur de toute un amalgame de sentiments avec l’intensité desquels Teddy n’était pas familière. Il y avait aussi quelque chose d’excitant dans cette ébauche de relation à l’insu des autres… l’excitation retomba cependant totalement une fois sa maison en vue et Teddy-Jean se dégagea d’elle-même. La bulle de bonheur venait de se muer en plomb. « Bonne soirée alors… », murmura-t-elle en levant vers lui ses grands yeux bruns. Il lui pris le visage en coupe, collant leurs fronts l’un à l’autre avant de lui embrasser le bout du nez. « Bonne nuit Teddy. »

Elle n’eut pas le temps de le regarder qu’une autre voix s’éleva, lui arrachant un sursaut; elle se précipita jusqu’à la porte d’entrée pour se retrouver face à son père. Ou au dos de son père, du moins. « Ich kehrte. » (je suis rentrée)* Il tourna les yeux vers elle le temps de hocher sèchement la tête. « Ce n’est pas une heure convenable, jeune fille pour traîner à l’extérieur. Tu aurais d’ailleurs pu prendre la peine de me prévenir toi-même, au lieu de demander à cette Esther de le faire à ta place. Tu t’es bien amusée, au moins? » elle resongea à ce qu’elle venait de vivre et baissa la tête, laissant sa lourde chevelure retomber devant son visage et en masquer la rougeur. « Raisonnablement », fut sa réponse sommaire. Elle le connaissait, depuis le temps : il n’aimait pas les débordements et n’agréait pas le besoin de la nouvelle génération de profiter de la vie. Depuis que les autres autour d’elle avaient obtenu le droit de flirter avec le monde extérieur, il n’avait eu de cesse de lui répéter combien les influences étaient néfastes, notamment celles de jeunes inconscients un peu trop attirés par le sexe, l’alcool et même la drogue pour les plus imprudents. « Bien. Surprise de le voir soudain si proche ― elle ne l’avait pas entendu venir vers elle ―, elle le laissait malgré tout lui attraper le menton et se prêta sans rechigner à son examen attentif. Elle priait pourtant pour qu’il cesse rapidement sans s’apercevoir que sa désobéissance était pratiquement peinte sur ses traits. Aucune manifestation de… ce que tu sais? » Gideon Whitaker, ou comment éviter de nommer les faits gênants. Elle nia d’un signe de tête, sans le moindre doute sur ce à quoi il faisait référence. « Ce que tu sais », c’était sa théorie étrange sur la tare, les troubles de Teddy. Ça avait commencé deux ans plus tôt. La relation de ses parents avait toujours été tendue, d’une façon pesante qui créait un stress constant à l’intérieur de la demeure, bien que Gideon s’obstinait à faire mine de rien. Il avait un point de vue bien à lui et bien arrêté sur le rôle de sa femme; bien qu’il lui accordait le minimum en terme de respect, il n’appréciait ni sa compagnie ni sa promiscuité. Pour lui, tout ce qui avait trait au désir était un fait du diable. La procréation était un devoir, non une question de plaisir, et ce plaisir était quant à lui un ajout destiné à détourner les hommes de leurs responsabilités. De fait, il refusait de céder à quelque geste de tendresse que ce soit.

En réalité, Gideon était Amish « d’adoption », comme le prouvait d’ailleurs son nom. Son propre père, né d’une mère italienne et d’un père américain, était celui qui, piqué de curiosité à l’égard de ce mode de vie étrangement bucolique, avait tenté de s’immerger parmi eux. La difficulté induite par le dur travail manuel quotidien avait plus d’une fois manqué de le décourager : les contingences matérielles et le fait de tirer un trait sur les facilités du modernisme et des nouvelles technologies nécessitaient tout un changement de la façon de penser et d’agir de la part d’un étranger. Les ordres communiqués de façon non verbale lui échappaient, la vision totalement différente de la « liberté » personnelle avait également ses points négatifs. Il s’était pourtant accroché, conquis par quelque chose que Teddy ne comprenait pas réellement. Par la suite, malgré de nombreuses réticences, il avait épousé une Amish et s’était efforcé de fonder sa famille en suivant strictement tous leurs principes. Tellement strictement, en vérité, qu’il en était devenu excessif et avait engendré un fils à sa mesure.

On ne pouvait donc pas qualifier d’heureuse la vie de famille qu’ils avaient menée. Après son mariage, Gideon s’était révélé être un époux colérique et exigeant, peu enclin à la remise en question. Et à la main un peu trop légère, à vrai dire. Les années avaient vu se dégrader le ménage au point de venir à bout de toute la patience de son épouse, ce qui avait encore aggravé les choses. De sa chambre, qui n’était séparé que par un mur mince de celle de ses parents, Teddy avait été le témoin involontaire de leurs disputes de plus en plus répétitives. Elle avait appris par cœur les différentes tonalités des crises de larmes de sa mère, de la rancœur à la détresse, et avait passé des nuits entières à se boucher les oreilles pour ne pas entendre claquer la large main de son père sur la peau qu’elle savait douce et sensible. Des jours, aussi, à contenir ses nausées et à ne jamais fixer les marques qui se dessinaient sur le teint pâle. Mais alors qu’elle contemplait le bonheur des autres familles, écoutait larmoyer Esther avec un sourire attendri, elle ne pouvait s’empêcher de se demander pourquoi elle n’avait pas droit à ces inquiétudes simples. Pourquoi ses secrets à elle ne pouvaient pas être aussi simples que ceux de ses voisins. Sa mère était morte quatre ans plus tôt, plongeant la maison des Whitaker dans un deuil lourd et douloureux. Pendant plusieurs mois, rien ne s’était passé… jusqu’à ce que la nature de Gideon finisse par ressortir. De nouveau. Teddy avait été la seule personne suffisamment à proximité pour en faire les frais. La notion de société était peut-être profondément ancrée chez les Amish, mais il y avait néanmoins des choses qui pouvaient se cacher efficacement; et elle serait restée seule bien longtemps à ruminer son amertume si Esther n’avait fini par découvrir la vérité. Elle la tenait en bride, depuis, l’obligeant à taire ce qu’elle savait, mais se nourrissait bien malgré elle de l’hystérie furieuse de sa meilleure amie. Sous la carapace docile grandissait la colère, à laquelle se disputaient entre autres l’incompréhension et l’amour qu’elle vouait naturellement à son père; un amas de sentiments contradictoires qui avait été à l’origine de sautes d’humeurs incontrôlables qui s’étaient vues sévèrement réprimées. Les choses s’étaient compliquées quand le moral de Teddy était devenu incontrôlable. Irascible et agressive puis soudainement euphorique, vivante, joyeuse et une seconde plus tard totalement déprimée, apathique… elle était passée par différentes phases sans pouvoir les contrôler, en des laps de temps irréguliers. Plus d’une fois, Gideon l’avait cloîtrée chez eux durant des mois sous toutes sortes de prétextes. S’il la cachait aux yeux des autres, c’était pour une raison précise : il considérait ses crises, notamment celles de colère, comme une sorte de possession. De malédiction. Un fait du diable, en somme. La soigner perdait dès lors de l’importance en comparaison avec la honte que représenterait le fait de permettre que d’autres soient au courant de la situation. Il réagissait toujours par la violence lors des crises et elle, inconsciente, n’avait plus la moindre idée des limites à ne pas franchir face à lui, le poussait volontairement à bout et ne cessait que lorsque toute énergie désertait son corps. Il y avait eu d’autres stades plus tard : certaines crises avaient provoqué de brèves hallucinations qui n’avait touché qu’elle d’abord, avant d’atteindre également son père lorsqu’elle ne parvenait pas à contenir tout ce qui l’assaillait. Elle n’aurait su dire si cela était en réalité une malédiction ou une bénédiction… car bien que cela l’effraie, elle ne pouvait nier le soulagement que lui provoquait la terreur de son père. Il n’osait plus la toucher de trop près, à présent, de peur sans doute d’être contaminé par la chose qu’il soupçonnait de l’habiter.

« Des Herrn sei gelobt », souffla-t-il à voix basse dans le dialecte allemand traditionnel des Amish, glorifiant le Seigneur de leur accorder un répit. Il n’y avait plus eu de crise depuis un long moment maintenant. Un calme qui ne durerait pas éternellement.

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on va faire comme si cet allemand minable made in l'outil linguistique de google était l'allemand pennsylvanien que parlent les Amish en famille (a')


(Suite deux messages plus bas).




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PSEUDO: SUN/JEWELS*. ÂGE: 16 PIGES seulement depuis trois ans é.è FRÉQUENCE DE CONNEXION: QUOTIDIENNE. COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM? HÉHÉ :3 COMMENT TROUVEZ VOUS LE FORUM? SUBLIME. BIEN GÉRÉ PAR UN STAFF (VISIBLEMENT) MOTIVÉ ET AUX IDÉES (ASSURÉMENT) TOUTES PLUS ORIGINALES/RECHERCHÉES LES UNES QUE LES AUTRES... ET PUIS JE M'ÉMERVEILLE TOUJOURS DEVANT TOUT CE QUI EST CSS/TEMPLATES/HTML PAR ICI *-* MULTICOMPTE ? [ ]OH YEAH / [x]NOT YET. J'AUTORISE LES CHRONIQUEURS DE RADIO STL A PARLER DE MON PERSONNAGE DANS LA PROCHAINE EMISSION ? [x]OH YEAH / [ ]NO. CODE (en spoiler) :
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Dernière édition par Teddy-Jean Whitaker le Lun 16 Jan - 18:14, édité 21 fois
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MessageSujet: Re: TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞   TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞ I_icon_minitimeMar 10 Jan - 16:05

Bienvenuuuuuuue parmi nouuuuuus et bonne rédaction de fiche TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞ 1235653103
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MessageSujet: Re: TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞   TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞ I_icon_minitimeMar 10 Jan - 16:06

Bienvenue parmi nous hug
Bon courage pour ta fiche, si tu as la moindre question n'hésite pas Wink
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MessageSujet: Re: TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞   TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞ I_icon_minitimeMar 10 Jan - 16:11

Histoire (2)
❝ 60 lignes minimum. ❞
SAINT-LOUIS (2004).
« Teddy-Jean Whitaker? hochement de tête affirmatif. Vous n’avez pas été à l’université. » « Non. » « Hm.. laissez-moi récapituler. Vous vous présentez avec un cursus quasiment vierge sur lequel ne figurent que des compétences qui ne sont plus d’usage depuis des siècles, vous n’avez aucune compétences scientifiques et ne maîtrisez pas les technologies; en somme vous débarquez à l’instant d’un patelin au sein duquel vous êtes restée cloîtrée toute votre vie à suivre un mode de vie dépassé et vous voulez maintenant… rejoindre le monde extérieur? Il attendit une réaction mais dut se résoudre à faire sans. Eh bien bienvenue sur Terre Teddy-Jean. Laissez-moi vous apprendre quelque chose maintenant : les poids plumes de votre genre n’ont rien à faire parmi les forces de l’Ordre. Maintenant que c’est dit, vous pouvez récupérer votre non-CV et vos compétences inexistantes et aller les proposer ailleurs. Peut-être qu’une entreprise acceptera de vous caser entre deux machines pour mettre de la confiture en pot, puisque c’était apparemment une tâche importante là d’où vous venez. Bonne journée. » Sur ce, il referma son dossier et le lança vers elle. Il glissait encore sur la table que l’homme s’était déjà replongé dans les fiches qu’il était occupé à remplir avant l’« entretient ». « Je suis consciente de ne pas avoir les capacités physiques pour ce genre de place, mais si je souhaite faire partie de la BRIS c’est bien évidemment parce que je pense avoir un autre atout. » « Voyez-vous ça! Me voilà tout émoustillé à la seule idée de ce mystérieux atout, tellement que j’accepte de vous donner le temps de faire vos preuves. Vous avez… allez, je vais me montrer généreux. Dix secondes. » Elle fixa immédiatement son attention sur lui. Les illusions étaient jusqu’à présent plus souvent survenu sous le coup d’« épisodes » dus à ses problèmes de santé. Bipolarité, tel était le nom de la fameuse malédiction qui lui avait valu la crainte mêlée de mépris de son père et le surnom de « fille du Diable ». Et qui lui avait peut-être sauvé la vie, en même temps… au tout début du moins. L’attitude observatrice et suspicieuse qu’il avait adoptée d’abord n’avait pas fait long feu après qu’il eut découvert que sa fille fricotait avec un garçon plus âgé et qu’elle s’était laissée dévierger par lui bien avant d’avoir eu l’âge d’envisager le mariage. Le coup de sang qu’elle avait subi de sa part avait été l’une des pires corrections auxquelles elle avait eu droit depuis longtemps, mais le plus douloureux avait été la rupture forcée. Les parents d’Isaiha avaient fait pression pour qu’il se marie au plus vite, et Gideon Whitaker quant à lui avait pris d’autres mesures. D’abord pour la tenir éloignée de celui qui l’avait débauchée, puis pour exorciser le démon qui l’habitait… Elle n’en serait d’ailleurs peut-être pas sortie vivante sans la révélation de 2002. Bien que vivant à l’écart des médias, les Amish n’avaient pas pu passer à côté de cette information phénoménale qui leur était parvenu comme une rumeur. Les jeunes autorisés cette année-là à voir le monde avaient confirmé la nouvelle, et Gideon avait soudain regardé sa fille d’un autre œil. Tout à coup, il avait été question de don de Dieu. L’homme s’était adressé à évêque et tous deux avaient confirmé cette hypothèse : la prétendue malédiction était apparu peu de temps avant la Révélation et ne pouvait donc qu’y être lié. Ils ne distinguaient pas les sautes d’humeurs des illusions qu’elle était capable de transmettre sous le coup d’une forte émotion, considérant que les deux relevaient d’une seule et même origine. L’affaire n’avait pas été ébruitée, les deux hommes étant les seuls de la communauté à partager la certitude que les CESS étaient des créatures abjectes dont l’existence même était inacceptable… mais Teddy avait finalement obtenu la permission de quitter le groupe pour s’immerger dans le monde. Esther s’était empressée de la rejoindre, bien que déjà baptisée, ce qui avait compliqué les choses : elle n’avait normalement plus le droit de partir. Pour le faire, elle devait être exclue. La vie qu’elle menait à l’époque, mariée et enceinte de trois mois (à son insu), lui semblait morne et sans goût… elle avait accepté l’exclusion sans se retourner une seule fois sur ce qu’elle laissait derrière elle. Teddy avait été plus réservée quant à cette décision : elle-même n’avait aucune idée de si elle souhaiterait revenir un jour. Et alors, que deviendrait Esther? Il n’y aurait pas de retour possible pour elle.. la jolie blonde avait balayé ses inquiétudes d’un geste ennuyé en lui reprochant de s’inquiéter « pour des conneries » et l’avait pressée de plier bagages au plus vite. À présent, elles partageaient un petit appartement à deux et s’étaient accordé quelques semaines pour apprendre à vivre comme des citoyennes de leur siècle. L’exercice avait été compliqué ― Teddy-Jean était consciente qu’elle n’y serait jamais parvenue seule. Mais Esther avait une remarquable capacité d’adaptation et possédait déjà un brin d’expérience qui les avait aidées. Ce qui ne devait durer qu’un mois tout au plus s’était vu prolonger lorsque le ventre d’Esther avait commencé à grossir… Il leur avait fallu du temps pour retrouver leur équilibre après cette nouvelle. Une fois plus sûre d’elle, la brune était finalement passé à l’étape pour laquelle elle avait quitté Lancaster : se faire une place dans la Brigade Régionale d’Investigation Surnaturelle. Employer son étrange capacité pour faire régner l’ordre. Concentrée sur son interlocuteur, qui avait haussé un sourcil et semblait s’agacer de son silence, elle inspira profondément pour se détacher du réel. Ses yeux semblèrent flamber d’une lueur inquiétante alors qu’une flamme d’or apparaissait de rien sur le rideau ouvert de la petite fenêtre qui ornait la pièce. Très vite, la flammèche gagna en ampleur et coururent à toute vitesse, grimpant le long des murs et atteignant le bureau. Le bois craqua tandis que montait une odeur de brûlé, les sillons jaune et orange laissaient derrière eux des traînées noirâtres bordées de cendres. Et au cœur de la pièce enflammée, l’homme semblait avoir cessé de respirer. Plus que la menace qui était sur le point de l’atteindre, il était captivé, terrifié par quelque chose… quelqu’un. Une petite fille se tenait à la place de Teddy, recroquevillée au sol et tremblant de tous ses membres. Elle appelait son père, mais lui n’était pas réellement là : il était témoin de la scène sans en faire vraiment partie. Les flammes l’entourèrent, menaçantes, et puis le cercle se rompit. Elles s’approchèrent, lignes sinueuses ne cessant de grandir, et léchèrent langoureusement la peau de la fragile fillette qui se cambra sous le poids de la douleur. Le hurlement qui quitta sa gorge fut bouleversant. Teddy devina sans la subir l’horreur qui prit l’homme aux tripes. Muet jusqu’alors, il se redressa d’un coup comme pour l’atteindre mais ne put que murmurer son prénom, encore et encore sans être entendu pour autant entendu par elle. Bien vite, le petit corps se recroquevilla, moins par besoin d’échapper au feu que parce que celui-ci le déformait, littéralement; il noircissait à vue d’œil. Lorsque l’image s’estompa, il n’en restait déjà plus qu’une forme noirâtre méconnaissable qui semblait prête à devenir poussière…

Hébété, l’homme retomba lourdement dans son siège et resta un instant à regarder au loin, plongé dans d’atroces souvenirs qui lui pesaient depuis des années. Son regard se reporta sur Teddy-Jean. Vide. « À quel point maîtrisez-vous cette… capacité? » Sa voix était roque. « Je n’arrive à provoquer les illusions que depuis peu, jusqu’à présent elles survenaient sous le coups d’émotions trop fortes sans que je ne parvienne à les canaliser. Je ne sais pas si je suis capable d’influer réellement sur ce qu’elles montrent… ça me semble plus lié au passé et aux craintes ou désirs de ma cible qu’à ma propre volonté. Il y a des gens pour qui elles sont positives, d’autres pour lesquelles elles s’avèrent destructrices… je ne sais pas comment ça fonctionne exactement. Mais je compte faire mon possible pour m'améliorer. » « Intéressant. Êtes-vous apte à les bloquer en cas de forte colère ou autre? » « J’ai parfois du mal… » « Parfois…? » « Oui, parfois. » Elle avait serré les lèvres, montrant clairement peu de coopération. Le parfois désignait en fait les moments de crises dus à sa bipolarité, mais… comment le dire à voix haute? Ne risquait-elle pas d’être virée avant même d’avoir été prise? Elle avait bien vu les réactions des autres aux troubles de ce genre. La crainte de la « folie » et de tout ce qui s’en approchait. Son dossier disait tout, de toute façon. « Je vois. Il s’était replongé dans les documents et avait mis le doigt sur le problème. Pourtant il ne l'aborda pas immédiatement. Qu'est-ce qui vous pousse à vouloir vous retrouver ici? Les gens sensés ont plutôt tendance à éviter de postuler ici. Êtes-vous au moins consciente des dangers auxquels vous feriez face si jamais je vous engageais? Elle acquiesça, et il la contempla pendant quelques instants avant de souffler lourdement. Le problème, c'est que je n'ai pas le droit de vous lâcher sur le terrain alors que vous n'avez aucune formation. Mais peut-être que... Il s'interrompit en fronçant les sourcils, réfléchissant probablement à ce fameux 'peut-être'. Il prit finalement le combiné qui trônait sur son bureau. Faites venir Northbrook dans mon bureau. » L'ordre succin avait probablement été adressé à une secrétaire; à peine cinq minutes plus tard, le dit Northbrook faisait son apparition sur le pas de la porte. À voir son visage, il aurait probablement préféré être n'importe où ailleurs. « Neal Northbrook nous a rejoints il y a tout juste deux semaines. C'est un très bon agent, mais sa tendance à courir vers le danger sans calculer les risques a été fatale à son coéquipier. L'accident a motivé sa mutation ici. Une punition, alors? Curieuse, Teddy salua malgré tout l'homme avant de reporter son attention sur son interlocuteur. Ce qui ne l'empêchait pas de jeter régulièrement des coups d'oeil en coin au nouveau venu, auquel le patron s'adressait à présent. J'ai là une gamine tout droit venue du trou-du-cul du monde. Mademoiselle a décidé de sortir de son patelin tranquille pour travailler à BRIS, mais il me faudra quelqu'un pour la former. Et ça tombe sur vous, petit veinard. Non vous n'avez pas votre mot à dire. Oui vous pouvez repartir. » Northbrook n'avait pu qu'ouvrir les lèvres sur une protestation mais dut se contenter d'un regard furieux à Teddy. Lorsqu'il sortir, il claqua la porte derrière lui d'un geste colérique. « Bien, où en étais-je..? Ah oui, cette histoire de bipolarité. Ça risque de causer problème. Si vous n’êtes pas convaincante il y a de grandes chances pour qu’une crise de ce genre provoque un renvoi. Êtes-vous au moins consciente des dangers auxquels vous allez faire face? Elle acquiesça. Vous êtes prise, dans ce cas, mais seulement pour un emploi administratif dans un premier temps. Pour l'instant vous ne seriez qu'un boulet pour les agents. Je ne dis pas que les choses changeront, mais disons que si l’occasion se présente et que les circonstances s’y prêtent, on fera peut-être appel à vous pour autre chose que de la paperasse. Et maintenant fichez-moi le camp de mon bureau. » Elle ne se fit pas prier pour filer.

Ses premières années à la BRIS furent comme il le lui avait prédit : elle les passa derrière un bureau, à répondre au téléphone, à apporter le café ou à faire d’autres tâches jugées ingrates qui ne la dérangèrent pourtant pas outre mesure ― elles étaient utiles à autrui, ce qui était la motivation de bien des "métiers" là d'où elle venait. C’était cependant loin de ce à quoi elle aspirait, mais ça au moins avait le mérite de payer le loyer! Elle avait malgré tout continué de ronger son frein en attendant un changement... mais les mois s'écoulèrent sans qu'une autre tâche ne lui soit confiée, et elle finit par se résigner. La collaboration avec Northbrook avait été difficile les premiers jours. Il était irascible : déjà mécontent de sa mutation forcée, il estimait que se retrouver avec une novice coller aux basques était un comble ― et effectivement, c'était surtout un bon moyen de le garder éloigné des missions importantes pour quelques temps. Teddy savait être facile à vivre, suffisamment pour faire fondre sa carapace et découvrir un fond amical et blagueur sous une couche de mauvaise foi; si bien que leur relation finit par s'améliorer peu à peu. Il lui enseigna les bases du métier, probablement motivé par l'attention souvent mêlée d'admiration qu'elle prêtait à ses explications. C'était un casse-cou, mais surtout un passionné; cela se voyait à sa façon de parler de son métier. Au bout de quelques temps, il se mit à parler d'un hypothétique "nous" lorsqu'il s'adressait à elle, persuadé qu'ils auraient un jour l'occasion de travailler réellement ensemble sur des missions. Et effectivement, contre toute attente, Teddy fut convoquée près de trois ans après son arrivée. Le patron lui proposait enfin de se joindre à une équipe; son intervention devait être sans grand risque, elle ferait office de diversion pendant que les agents travaillaient. Elle soupçonnait Neal d'avoir mis la pression pour que cette tâche lui soit accordée mais ne s'en plaignit pas. La mission fut un franc succès. Elle eut de nouveau l'occasion de faire ses preuves par la suite, au cours de missions plus importantes. Le fonctionnement restait le même : elle était toujours accompagnée d’un agent et restait en retrait, uniquement présente pour utiliser son pouvoir pour bloquer ou affaiblir la cible tandis que celui ou celle qu'elle accompagnait se chargeait du gros du travail. Un tâche qui lui convenait parfaitement, d'autant qu'après qu'après qu'elle ait travaillé avec quelques agents, Neal demanda à ce qu'elle devienne officiellement sa partenaire. Il n'aurait pu lui donner plus grande preuve de sa confiance et de sa considération.


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SAINT-LOUIS (2006).
« Et alors quoi, Teddy? Le monde a cessé de tourner et tu ne t’en remettras jamais, c’est ça? Tu vas tout plaquer définitivement et renoncer à vivre? Ressaisis-toi un peu! » « Fous-moi la paix. » La réponse était venue de l’amas de couvertures qui trônait comme un ilot perdu au centre du lit. En-dessous, Teddy s’était recroquevillée sur elle-même plusieurs semaines plus tôt. La convaincre d’avaler quelque chose était une lutte. La motiver à se lever l’espace de quelques minutes était tout aussi difficile. Elle ne faisait rien. Elle ne voulait rien. « Mais merde regarde-toi, t’es pire qu’une loque! Teddy… » « J’veux rien entendre Neal, ferme-là un peu ok? C’est mon droit de me laisser crever si j’en ai envie, pourquoi tu persistes à me prendre la tête? Je sais qu’je vaux rien, que je suis une fichue incapable, je le sais ! Mais j’arrive pas à me relever… tout est de ma faute, je l’ai laissée mourir… » « Arrête avec ça! Tu ne te rends pas compte de combien ton attitude te détruit? Cesse de culpabiliser pour quelque chose que tu n’aurais pas pu changer, ça ne ramènera pas Esther! » Sa voix avait claqué sèchement, prononçant pour la première fois depuis la nuit fatidique le prénom de la défunte. Esther était morte. Elle était morte avant même de pouvoir accoucher, à un peu plus de huit mois de grossesse. Et ça n’avait pas été une fausse-couche. « Non… non! » Son exclamation n’eut aucun impact : Neal venait de faire voler les couvertures et la relevait de force. « Si, il faut qu’on parle toi et moi. Mais avant ça tu vas me faire le plaisir de prendre un long bain, d’enfiler des vêtements propres, de manger quelque chose, et ensuite on discutera. Tu peux criser si tu veux mais ça ne changera rien. »

Elle râla, effectivement, mais comme il l’avait prédit il ne céda pas. Une bonne heure plus tard, ils se retrouvaient autour de la table, une tasse de chocolat chaud fumant devant Teddy. L’eau n’était pas parvenu à effacer ses cernes et elle flottait dans des vêtements qui lui collaient auparavant à la peau, affaiblie par des jours et des jours de jeûne. « Je ne peux pas te mentir, on a tous les deux notre part de culpabilité dans cette histoire, et moi plus que toi. Si je n’avais pas laissé ce vampire s’échapper il n’aurait pas cherché ta trace et ne serait pas arrivé jusqu’ici. Alors Esther serait encore en vie. Ça me ronge moi aussi, plus que tu ne peux l’imaginer. Mais… il prit sa main et l’enserra, souhaitant lui infuser de la force. tu ne peux pas te permettre d’abandonner maintenant. Le vampire qui s’en est pris à Esther venait d’être infanté, il ne se contrôlait pas. » « Tu parles au passé? » « On l’a retrouvé. Il ne fera plus de mal à personne à présent. Le problème, c’est son créateur. » « Qui est-ce…? » Son intérêt était limité, mais cette pointe de curiosité valait mieux que l’apathie larmoyante dans laquelle elle était restée plongée les jours précédents. « Un très vieux vampire. Terriblement puissant à vrai dire, il semblerait qu’il ait le contrôle de tous les autres. Seulement, le grand patron ne cesse de créer de nouveaux vampires. La BRIS s’intéresse à son cas depuis un moment mais n’avait jusqu’à maintenant aucune raison de s’en prendre à lui… avant Esther. L’infant qui lui a échappé cette fois peut n’être que le premier, tout comme l’accident était peut-être prémédité. Il se pourrait même qu’il ait des ambitions plus grandes, alors il représente à présent un potentiel danger. Est-ce que tu sais c’que ça veut dire? » Elle haussa les épaules. « Ça veut dire qu’à la moindre gaffe, demain ou dans dix ans, on lui tombe sur le dos. Mais il est fort, très fort. C’est un adversaire de taille, ils choisiront les meilleurs agents pour se charger de la bête. Et tu pourrais en être. » Elle éclata d’un rire sarcastique. « Parmi les meilleurs? Tu plaisantes! Je suis.. » « Non, arrête. Si je t’entends te dénigrer encore, je te jure Teddy, je t’encastre la tête dans cette table. T’es pt’être pas Schwarzenegger mais t’es doué, dans ton domaine. Il faut juste que tu bosses pour t’améliorer, que je fasse en sorte de devenir meilleur, et on pourrait être le duo choisis sur ce coup-là. On pourrait venger Esther. Réellement. » L'idée était tentante. Délicieusement tentante. Mais la réalité rattrapa Teddy avant qu'elle n'ait seulement pu envisager pleinement ce qu'il lui proposait. « Ce vampire, qui est-il..? » « Luthiàn Newrewell. » Elle resta inerte un instant, pensant vaguement qu'il plaisantait, et l'information finit par trouver écho dans son esprit lorsqu'elle se rendit compte qu'il attendait vraiment une réaction de sa part. « Attends, tu es sérieux? bon sang, il l'était. Mais ce serait de la folie! On ne sera jamais assez forts pour être une menace pour lui et de toute façon, il n'y a aucune chance pour qu'on nous confie une mission pareille. Je te servirais à quoi, d'ailleurs? Tu veux peut-être que je ressorte les coupe-papiers qui ont été mes "armes" durant ces dernières années passées à bosser aux archives et que j'essaye de lui attaquer un doigt en guise de diversion? » « Non, je veux que tu me serves de diversion en te servant de tes visions. Ça fait plusieurs mois qu'on fait équipe, pourquoi tu me ressors ton poste d'assistante en guise d'excuse foireuse? Si tu as eu la possibilité de travailler sur le terrain c'est que tu as fait tes preuves, alors fais-toi un peu confiance pour une fois. » « N'empêche, on n'aura jamais l'autorisation pour ça », s'entêta-t-elle. Une lumière malicieuse apparut dans le regard bleu qui lui faisait face. « Qui a dit qu'on demanderait une autorisation? » Elle se redressa brusquement sur son siège. « Tu veux faire ça en douce? Mais on va se faire virer! Si on s'en sort vivants, et c'est pas gagné... » « C'est un challenge, oui, mais on peut le relever. Quant à ce qui se passera ensuite... on avisera au moment venu, écoute! » Une part d'elle se doutait qu'il insistait en grande partie pour elle. Pour lui redonner un but, l'obliger à se relever de la perte qu'elle avait subi. Mais... « Pourquoi tu ferais ça? Pourquoi.. pourquoi vouloir l'attaquer à tout prix? Je ne peux pas croire que tu le fasses seulement parce que son infant a... Tué ma meilleure amie. Les mots se répercutèrent dans son esprit sans parvenir à passer la barrière de ses lèvres, et elle se prix la tête entre les mains, de nouveau accablée par cette cruelle réalité. Il lui fallu plusieurs longues minutes pour reprendre le fil de la conversation, la voix défaillante. Je ne peux pas croire que tu prennes de tels risques pour m'aider à me venger. » Il détourna les yeux. « Il m'a pris quelqu'un, à moi aussi », finit-il par lâcher sans embage; elle se retint de demander des détails. « Si on fait ça... tu es conscient qu'on signe probablement notre arrêt de mort..? » Neal haussa les épaules avec indifférence, soudain inexplicablement amusé. « Au moins je mourrai en paix. Il retrouva soudain son sérieux en se penchant un peu plus au-dessus de la table pour la fixer droit dans les yeux. Mais que les choses soient claires... je ne t'oblige à rien Teddy. Si tu ne veux pas ― » « Je te suis », l'interrompit-elle fermement, et le sourire qui vint éclairer les lèvres du jeune homme trouva écho sur son propre visage. Le premier depuis des mois.

Après cette discussion, deux mots étaient resté gravés dans sa mémoire. Une perspective, à vrai dire. Venger Esther. Un leitmotiv. Un espoir.

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SAINT-LOUIS (2010).
« Stressé? » « Tu déconnes, j’suis gonflé à bloc! Toi? » « J’anticipe. Ça fait longtemps qu’on attend ça mais… » « Hey. Il lui attrapa les épaules, la fixant droit dans les yeux. On va avoir cette enflure, ok? Ça fait des années qu’on se prépare pour ça et on a eu de la chance qu’il ne se manifeste que maintenant. On est prêts. » « J’ai pas confiance en moi. J’ai peur de foirer et de te mettre en danger, j’le sens mal… quelque chose cloche, mais je sais pas quoi. » « Moi j’te fais confiance. Et puis, ne me sous-estime pas ok? Même si tu foires, j’serai capable de m’en sortir. » Elle lui sourit, s’efforçant de sembler convaincue en dépit de la crainte qui restait tapie en elle. Pourtant elle le suivit sans en reparler alors qu’il récupérait ses armes et se préparait à partir. Déjà prête, elle se contenta de se ronger consciencieusement les ongles jusqu’au sang en attendant le signal de départ.

Saint-Louis de nuit n’avait rien de rassurant. Oubliée l’atmosphère apaisante apportée par la nuit, les rêves douillets et le sommeil reposant; c’était lorsque la pénombre régnait, maitresse, que les CESS hantaient les rues. C’était donc souvent à cette heure que les agents de la BRIS intervenaient si nécessaire, ce notamment lorsqu’ils avaient à faire à une créature difficilement accessible. Luthiàn Newrewell était le pire de tous. Après tout, il était le « grand patron »… S’en prendre à lui était du suicide. Mais ils avaient insisté, avaient travaillé dur… ils étaient sûrs de ce qu’ils voulaient, à défaut d’être sûrs d’eux-mêmes; et c’était autant une arme qu’une faille, en réalité. Leur volonté de fer pouvait être la clé de leur victoire mais également signifier leur perte.

« Tu peux t’en aller. Je suis un grand garçon. » La première avait été cinglante, mais la seconde s’était faite moqueuse. Visiblement, celui qui venait de parler avait suffisamment d’autorité pour ne pas susciter de réplique ― le vampire auquel il s’était adressé fit demi-tour d’un mouvement sec et s’éloigna, non sans que son regard ne glisse sur eux l’espace d’une fraction de seconde. Il savait qu’ils étaient là. Celui qui avait parlé également. Alors qu’ils sortaient de l’ombre, l’effet de surprise étant inutile, le second vampire ne prit pas immédiatement le temps de se retourner vers eux. Il avait le nez plongé à quelques centimètres seulement du cou d’une jeune femme, mais demeurait immobile. Sentant probablement qu’ils ne partaient pas, il soupira audiblement et finit par relâcher la jeune femme. Elle leur jeta un regard mécontent avant de se décider à partir.

« Pris sur le fait. » Neal lançait les hostilités avec un ricanement amer. Il était sarcastique, ce qui signifiait qu’il était bel et bien stressé, contrairement à ce qu’il voulait bien laisser croire. Teddy n’y prit cependant pas garde et ne l’écouta pas plus longtemps. Son rôle à elle était d’agir en premier, d’affaiblir la cible pour la rendre vulnérable, avant de la laisser à la merci de son coéquipier. Légèrement en retrait, elle fixa toute son attention sur le vampire qui avait fait l’objet de toutes ses pensées ces dernières années. La raison de tous ses entraînements. Il faisait preuve d’un calme placide; même la mention de son infant tué plus tôt par Neal ne le mis pas en colère. Visiblement, il n’était pas du genre agressif… et face à cette absence de réaction, la jeune femme fut soudain prise d’un doute. Elle jeta un bref coup d’œil à son coéquipier, se demandant ce qui pouvait bien lui traverser l’esprit à l’instant; leur adversaire ne ressemblait pas au monstre sanguinaire qu’ils s’étaient imaginé jusqu’à présent. Merde Teddy, cesse de douter. Elle ferma les yeux l’espace d’une seconde, rassemblant sa volonté, et ne se laissa pas une seconde de plus : Neal disparut du décor. L’espace d’un instant, il n’y eut que du noir, les silhouettes de Luthiàn Newrewell et la sienne face à face avant que la scène ne pivote à l’accélérer et qu’elle-même ne s’efface. Autour de Luthiàn, qui restait seul protagoniste, les ombres se mirent à se mouvoir, se détachant de la pénombre. Un éclat lumineux venu d’elle ne saurait dire où tomba sur un corps féminin à la peau mât, dorée par une touche de maquillage, et les traits fins semblèrent se peindre peu à peu pour laisser apparaître un visage. Des yeux soulignés d’un trait d’un khôl qui se prolongeait loin au-dessus de la pommette, des paupières fardées de bleu, des sourcils prolongés, elle ressemblait à une déesse ou à une reine égyptienne, parée de sa coiffe sombre dont la frange lui couvrait le visage, laquelle était surmontée d’un bijou d’or qui coulait gracieusement le long des mèches. Ses yeux brillaient d’un éclat mélancolique subjuguant qui laissa Teddy pantoise, comme elle le faisait probablement pour le vampire. L’humaine se rendit alors seulement compte que les sentiments qui l’habitaient n’étaient pas les siens : au creux d’elle enflait une satisfaction dont l’ampleur manqua de la terrasser, et le terme perfection s’imposa à ses sens sans qu’elle ne l’eut invoqué. L’apparition se détourna pour laisser place à une autre figure. Comme la précédente, celle-ci se dévoila au fur et à mesure avant d’être suivie d’une autre, et d’une autre encore. Le défilé se prolongea, et ceux et celles qui la composaient étaient semblables à des statues taillées dans la cire. Pâles à l’extrême, tantôt cruelles et indociles, tantôt poupées de cire, tantôt fières créatures qui finissaient toutes par rejoindre Luthiàn. Luthiàn… quittant l’égarement qu’avait provoqué en elle les apparitions, Teddy-Jean se tourna finalement vers lui d’un bloc pour le voir installé comme un roi sur son trône, cerné par ses merveilles. Il était la fierté incarnée et les contemplait comme un collectionneur se glorifierait devant des œuvres d’une rare beauté. Et les sentiments qui le gorgeaient à l’instant étaient effrayants d’intensité. Ainsi entouré, il se sentait invincible et éclata d’un rire sonore en rejetant la tête en arrière, dévoilant sa gorge blême et ses canines proéminentes.

Un changement subtil retint tout à coup son attention et ses yeux se braquèrent vers le pan de néant qui demeurait loin à sa gauche. Il montra les dents en une réaction animale, Teddy sentit gonfler en elle une colère outrée provoquée par… une attaque. Neal. Entièrement plongée dans la vision et les sensations de celui qui aurait dû être sa victime, elle comprit alors qu’il était puissant. Trop puissant, plus qu’elle ne l’avait même envisagé. Elle avait dû se laisser engloutir par sa propre vision pour que cette dernière soit suffisamment consistante pour le retenir et le détourner de la réalité quelques secondes, mais Luthiàn reprenait peu à peu pied alors que Neal entrait finalement en mouvement. La panique lui noua la gorge alors qu’elle comprenait qu’elle ne pourrait pas le retenir. Déjà, il se relevait, assombri par la rage. Cet humain le défiait ouvertement et lui reprochait l’existence de ses infants. Pire, il osait le menacer de le détruire lui avant de s’en prendre à eux. Comment osait-il? Étrangement, il n’y eut pas de sentiments négatifs amplifiés par la nature de Neal. Pour une raison qui lui échappait, Teddy était certaine que le fait qu’il ait été loup, léopard, sorcier ou quoi que ce soit d’autre n’aurait rien changé à la donne. Mais il demeurait faible, trop pour se frotter à celui qui avait traversé tant de siècles et de guerres, créé tant de vampires et établi un Ordre auquel se pliait l’ensemble de ses semblables. L’issue du combat était déjà scellée avant même que Newrewell ne commence réellement à se défendre : il allait lui arracher le coeur.

Son avancée fut rapide, implacable, et Teddy se sentit brutalement expulsée de l’illusion : il venait de l’écourter par la seule force de sa volonté pour faire disparaître ces images qui l’empêchaient de se concentrer pleinement sur son agresseur. Elle papillonna des cils pour retrouver ses esprits et se rendit compte que la violence du choc l’avait envoyée au sol. La joue contre le sol terreux, en sueur, elle ramena ses bras incroyablement lourds contre elle et posa ses paumes à plat sur le sol pour tenter de se relever. Un halètement lui échappa alors que ses membres étaient comme transpercé de milliers d’aiguilles empoisonnées. La douleur l’aveugla un instant, blackout qui ne dura qu’une fraction de secondes; mais même après, la tête lui tournait impitoyablement. Elle fit un effort intense pour rouler sur le côté, enserrée par l’étau d’une terreur mortel. « Neal…, murmura-t-elle en une tentative d’avertissement… mais c’était inutile. C’était trop tard. « NEAL! » La nausée lui monta aux lèvres alors que le vampire fondait sur son camarade et allié. Sa main déchira le thorax de l’homme comme une épée de fer eut tranché du beurre et le sang gicla entre leurs deux corps odieusement mêlés. Teddy eut un hoquet écœuré mais ne put détourner le regard, les yeux écarquillés à l’extrême, tant que ses veines aurait pu en éclater. Luthiàn recula, ôtant son bras, sa main, et au bout de ceux-ci palpitait le cœur tout juste arraché. Une plaie béante marquait son ancien emplacement dans la poitrine de l’humain qui, la bouche grande ouverte sur une trainée de salive, les pupilles fixées sur l’immensité noir qu’était le ciel, tint une seconde sur ses jambes avant de s’effondrer sur les genoux. Le poids de son corps le fit tomber en avant et, à plat ventre, le front éclaté au sol, il ne bougea plus. Il ne bougerait jamais plus. Teddy ne sut où elle trouva la force de ramper jusqu’à lui, mais son corps possédait visiblement des ressources dont elle n’avait pas conscience. Elle avait oublié la menace, oublié le danger, oublié le faucheur de vie qui demeurait dressé non loin d’elle. Oublié qu’elle était sans doute la prochaine. Le vide béant que fixaient ses yeux trouvait écho en elle. Ses mains s’accrochèrent au vêtement de son ami. Ses genoux, ses bras trempaient dans le sang sans même qu’elle n’en ait conscience; une litanie de « non » incrédules et choqués exsudait de ses lèvres crispées. Et elle hurla. Les larmes débordèrent, n’ayant probablement attendu que cette prise de conscience pour surgir, tandis qu’elle s’agrippait corps et âme à celui qui l’avait tant de fois relevée, tant de fois soutenue. Partenaire, confident, frère.

Elle serait sans doute restée accrochée à lui indéfiniment si une poigne solide ne l’avait finalement forcée à lâcher prise. Si elle voulut se débattre, ses muscles endoloris se rappelèrent à son bon souvenir et elle s’effondra telle une poupée de chiffon. Ses sanglots bruyants furent étouffés par une paume large et rougie, trempée, qui la réduisit efficacement au silence, humidifiant par ailleurs ses lèvres d’un liquide dont le goût ferreux, reconnaissable entre tous, lui donne un haut le cœur. Par réflexe, elle porta une main tremblante à celle qui mangeait la moitié de son visage, mais ne parvint pas à la déloger. Et alors qu’elle s’attendait à ce qu’il lui brise la nuque d’un geste sec, sa voix rauque résonna à son oreille. « Tu n’as rien à craindre. » Il était de nouveau cet homme étrangement pacifique et parfaitement maître de lui auquel elle avait face au tout début. Soudain vidée, elle se tut, cessa de se battre, et se laissa plonger dans une torpeur endeuillée alors qu’il la soulevait avec délicatesse et l’emportait… elle ne savait où.


_______________________________________

SAINT-LOUIS (Nowadays).
Elle l’avait haï. De tout son être, de toute son âme, elle avait espéré le voir mort. Combien de fois avait-elle souhaité être celle qui lui planterait un pieu dans le cœur pour lui faire payer la mort d’Esther et celle de Neal? Le fameux soir du face à face fatidique avec Luthiàn, Teddy-Jean s’était réveillée prisonnière d’un luxueux château qui, elle l’avait découvert plus tard, était le repère des vampires les plus haut placés. Affaiblie et sans repères, elle avait sombré dans une dépression hystérique tissée d’une culpabilité extrême, tentant désespérément de comprendre ce qui était allé de travers. Pourquoi une vision de cette nature? Comment s’était-elle débrouillée pour insuffler d’autant plus de force à l’ennemi au lieu de parvenir à l’abattre? Son don comme sa maladie, étroitement entremêlées, lui donnaient à cette question une réponse qu’elle refusait de toutes ses forces de croire : ce monstre sanguinaire n’en était pas un. Ils l’avaient jugé sans le connaître, et pourtant… Après des semaines de déni et d’abattement, son humeur avait chuté au plus bas. Manie. Elle était devenue irascible, inconsciente, et comme à cette époque où elle s’en prenait à son père sans se soucier des conséquences, elle avait tenté de fuir sans prendre un instant garde aux dangers qu’elle encourait. L’enfermement et la douleur de la perte n’aidant en rien, Teddy avait tourné en rond dans sa chambre confortable désespérément close, attendant la moindre faille pour échapper à sa prison dorée. Elle l’avait saccagée dans des accès de colère incontrôlables, et n’avait eu de cesse de manifester sa colère jusqu’à ce que son geôlier finisse par se montrer.

Contre toute attente, les mois suivants avaient vu décroître peu à peu son emportement, la laissant plongée dans une apathie profonde. L’acceptation. Son esprit assimilait enfin que Neal était mort et que, sans doute, elle ne retrouverait jamais sa liberté. L’illusion partagée avec Luthiàn lui avait fait comprendre une chose : ils s’étaient royalement trompés en croyant à la possibilité d’une armée sur le point d’être créée. Ce type était un collectionneur. Il transformait des vampires comme d’autres réunissaient des timbres de valeur, et ils étaient sa richesse. Son œuvre. Elle avait longtemps refusé de lui adresser un mot, mais le silence avait fini par lui peser et la solitude par la ronger. Alors… elle l’avait questionné, sans trop croire qu’il lui répondrait. Derrière son désintérêt feint, la curiosité la dévorait. Il avait répondu. Il lui avait raconté… sa transformation, quelques pans de son interminable existence. Mekare, la naissance du Conseil, la révélation, les raisons de sa venue à Saint-Louis… Elle aimait sa façon de parler de son histoire, non seulement pour la multitude d’anecdotes qu’il conservait dans son infaillible mémoire mais aussi et surtout pour tout ce qu’elles lui permettaient de découvrir à son propos. C’était ce qui l’avait « réconcilié » avec lui, ce qui lui avait permis de comprendre qu’elle ne pouvait lui reprocher la mort d’Esther. Celle de son ancien coéquipier lui restait cependant en travers de la gorge, sujet sensible qu’elle refusait d’aborder mais auquel elle ne pouvait cesser de songer. Il y avait des circonstances atténuantes, oui… mais la scène se répétait inlassablement dans son esprit et la poursuivait jusque dans ses cauchemars.

Ils s’en étaient rendu compte. La jeune femme releva lentement la tête vers son interlocuteur; il la fixait, dans l’attente d’une réponse qu’elle peinait à donner. « Pense à Neal! répéta-t-il impitoyablement, insensible à la crispation douloureuse des traits de Teddy. Elle pensait à lui. Elle ne faisait que ça! Son mutisme le mettait hors de lui, et ce fut d’un geste plein d’impatience et d’incompréhension qu’il leva les bras au ciel avant de se diriger à grand pas vers son bureau. Tu as peut-être besoin que je te rafraichisse la mémoire? Ça devrait suffire. » Il balança sur la surface de la table trois clichés sur lesquels étaient figées les images qui la hantaient.

« Cruellement mutilé, le cœur arraché à mains nues. Ça te rappelle quelque chose ou le monstre qui a fait ça t’as trop bien lavé le cerveau cette dernière année pour que tu sois encore touchée par ça? » Comment pouvait-il sous-entendre qu’elle puisse être indifférente à ça? « Ce n’est pas quelque chose que je serai capable d’oublier. J’ai juste fini par accepter notre part de culpabilité dans l’histoire. Luthiàn n’a fait que se défendre, nous étions conscients que l’issue risquait d’être en notre défaveur. » « C’est Luthiàn, maintenant! ricana grassement l’homme en mettant les mains sur ses hanches, probablement pour contenir son envie de la gifler. Alors pour toi le problème est réglé? Northbrook était un de nos meilleurs agents, devine pour qui il s’est acharné à courser un vampire si dangereux! » « Je sais qu’il l’a fait pour moi. L’idée de base venait de lui, mais elle n’oublierait jamais que cette obsession pour la vengeance était née de son désespoir à elle, bien qu'il ait eu une part de motivation personnelle. Il avait voulu lui donner une nouvelle raison de se relever et d’avancer. Mais nous avions tort. Toutes nos suppositions… tous nos doutes étaient infondés, nous l’avons attaqué sans raison valable et je refuse de m’acharner. Je n’ai pas rejoint la BRIS pour mener des vendettas abusives, si je l’avais compris plus tôt Neal serait encore là aujourd’hui. » Des applaudissements lui répondirent. Moqueurs. « Absolument charmant. Je suis sincèrement ravi que tu te rendes compte que tu n’es pas ici pour régler tes comptes personnels. Et effectivement, j'aurais préféré que tu arrives à cette conclusion avant de te lancer dans cette course-poursuite perdue d'avance. Mais maintenant, il est temps que tu fasses le pas suivant en comprenant pourquoi tu es là. Tu es arrivée sans compétences, sans formation, mais avec un don intéressant à exploiter, et j’ai fait des pieds et des mains auprès de mes supérieurs pour que tu ais ta chance. Après ce que vous avez fait, Neal et toi, je devrais me contenter de te virer sur le champ et crois-moi, ce n'est pas l'envie qui me manque. Seulement il se trouve que votre connerie peut s'avérer utile. Tu aurais pu être morte, mais à la place du as réussi à te faire inviter par le fondateur du Conseil qui régit les vampires. » « ‘Inviter’ n’est pas franchement le terme que j’emploierais », l’interrompit-elle en se crispant. Elle commençait à comprendre où il voulait en venir. « Peu importe. Il t’a laissé la vie sauve alors que tu avais tenté de t'attaquer à lui, et ne t’a pas transformée après que tu ais passé des mois à proximité de lui. On dirait qu’il t’aime bien. » « il ne fait pas couler le sang inutilement, nuance. Mais ça ne veut absolument pas dire qu’il m’apprécie. » « Eh bien tu vas y remédier. Débrouille-toi comme tu le peux, mais je veux que tu trouves un moyen de retourner là-bas et de gagner sa confiance. Il est bavard? Alors fais-le parler. Je ne t’envoie pas attenter à l’immortalité de ce cher Luthiàn, je t’envoie faire ce pour quoi je t’ai engagée : te rendre utile. Tout ce que tu apprendras là-bas pourrait s’avérer utile à l’avenir. » Le silence tomba entre eux durant quelques secondes avant qu’elle ne demande sèchement : « Et si je refuse? » Le sourire amical qu’il lui offrit ne lui disait rien qui vaille. « Je ne crois pas que tu refuseras. Je suis certain de pouvoir te motiver à t’acquitter de ta tâche. Il fit glisser jusqu’à elle un nouveau dossier. Le sang se gela dans ses veines lorsqu’elle l’ouvrit, réticente. Alors? Je peux compter sur toi? » Elle prit le temps de le foudroyer du regard, mais hocha malgré tout sèchement la tête. Satisfait, il lui fit signe de partir.


Dernière édition par Teddy-Jean Whitaker le Lun 16 Jan - 18:51, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞   TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞ I_icon_minitimeMar 10 Jan - 16:13

welcooooooooome mam'zell ^^ Bonne chance pour la suite I love you
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MessageSujet: Re: TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞   TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞ I_icon_minitimeMar 10 Jan - 16:14

Bienvenue parmi nous miss =)
Comme l'a dit Mayra, si tu as des questions, n'hésite surtout pas !

Bonne rédaction de fiche content
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Tess E. Littleton
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MessageSujet: Re: TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞   TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞ I_icon_minitimeMar 10 Jan - 16:25

Bienvenue ici avec Nina la sublime I love you
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MessageSujet: Re: TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞   TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞ I_icon_minitimeMar 10 Jan - 17:14

Bienvenue ici miss.
Bon chance pour ta fiche Laughing
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MessageSujet: Re: TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞   TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞ I_icon_minitimeMar 10 Jan - 17:16

Bienvenue sur CoB et bon courage pour la fiche cheers ticoeur
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MessageSujet: Re: TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞   TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞ I_icon_minitimeMar 10 Jan - 17:39

Bienvenue sur le fow Twisted Evil
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MessageSujet: Re: TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞   TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞ I_icon_minitimeMar 10 Jan - 19:06

Bienvenue par ici Smile
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Feina Litovski



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MessageSujet: Re: TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞   TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞ I_icon_minitimeMar 10 Jan - 19:43

Bienvenue ! I love you
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MessageSujet: Re: TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞   TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞ I_icon_minitimeMar 10 Jan - 20:15

Bienvenue What a Face
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MessageSujet: Re: TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞   TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞ I_icon_minitimeMar 10 Jan - 22:55

Bienvenue ^^

Bon courage tout ta fiche ^^
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MessageSujet: Re: TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞   TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞ I_icon_minitimeMer 11 Jan - 16:01

Bienvenue. I love you
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MessageSujet: Re: TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞   TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞ I_icon_minitimeMer 11 Jan - 19:02

Bienvenue Very Happy
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MessageSujet: Re: TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞   TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞ I_icon_minitimeJeu 12 Jan - 16:31

Bienvenue parmi nous, chère brebis perdue. Tu veux venir me voir ? J'suis un pro de la tonte flammes

Bon courage pour ta fiche Very Happy
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MessageSujet: Re: TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞   TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞ I_icon_minitimeSam 14 Jan - 17:58

Bienvenue I love you Nina. **
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Asher L. Blackstone
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MessageSujet: Re: TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞   TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞ I_icon_minitimeSam 14 Jan - 18:10

    Bienvenue à toi ! Et n'écoute pas Andrew, il est un peu timbré sur les bords. What a Face
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MessageSujet: Re: TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞   TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞ I_icon_minitimeSam 14 Jan - 18:27

TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞ 2127282101
Timbré, moi ? Grumf, tu vas voir flammes


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MessageSujet: Re: TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞   TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞ I_icon_minitimeDim 15 Jan - 0:37

Merci pour l'accueil, tout l'monde! Vous êtes trop chous *-*
Ashes → si je me cache derrière toi, tu me préserveras de la tonte? guh

Fiche finie, je pense... Je manquais de place dans le premier post donc l'histoire est deux messages plus bas. Par contre j'ai vu après coup qu'il n'y avait que deux façons d'entrer à la BRIS mais vu que j'étais déjà partie sur ma lancée j'ai essayé d'expliquer autrement la présence de Teddy parmi eux. Si ça cloche je modifierai ^^"
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MessageSujet: Re: TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞   TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞ I_icon_minitimeDim 15 Jan - 8:49

On va donc voir si ça colle, on s'occupe de toi Wink
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MessageSujet: Re: TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞   TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞ I_icon_minitimeDim 15 Jan - 19:09

Bon me revoilà xd
Alors j'ai lu ta fiche qui est magnifique faut bien le dire coeur Tu as oublié de remplir la première partie néanmoins et ton entrée dans la BRIS pose un énorme problème, il y a beaucoup de personnes dotées de pouvoirs à St Louis pourquoi eux n'auraient pas été engagés ? Et puis il faut savoir que généralement, l'entrée au sein de la BRIS est une punition. Donc en gros, impossible pour elle de l'intégrer sans une formation digne de nom Smile
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MessageSujet: Re: TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞   TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞ I_icon_minitimeDim 15 Jan - 23:21

Alors, je fais un bref passage juste pour compléter ce que dit Mayra ** : pour la BRIS, peut-être essayer d'être assistante au début, du style "on ne peut pas vous prendre comme ça, mais votre pouvoir est intéressant, on vous appelle quand on a besoin de vous What a Face ", et au fil du temps qui passe, tu fais partie intégrante de l'équipe, ou quelque chose dans ce genre. Wink Et, après, il y a un autre point qui gêne, mais que tu peux facilement modifier, c'est que Luthian est tout de même très connu du monde entier, ce ne sont pas deux pauvres agents qui vont pouvoir lui mettre des bâtons dans les roues. Il faudrait donc marquer que l'enquête est officieuse et non officielle, car attaquer le chef des chefs, c'est pas rien, et pas deux personnes suffisent.
Si tu as des questions sur ces points là, n'hésite surtout pas Very Happy

Sinon, c'est une vraiment très belle fiche, et très originale, mais je répète Mayra là x)
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MessageSujet: Re: TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞   TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞ I_icon_minitimeLun 16 Jan - 2:18

Merci beaucoup pour les compliments, ça fait vraiment plaisir TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞ 2493424357

J'ai modifié trois passages pour virer les incohérences, j'pense que tout y est! J'avais mis en gras pour que vous n'ayez pas trop à chercher mais je me rends compte que ça ne ressort pas tant que ça en fait xD (ou alors c'est moi qui suis bigleuse u.u) Donc au pire je peux en faire une citation si nécessaire Laughing
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MessageSujet: Re: TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞   TJ Ϟ ❝ Desire is the root of evil, illusion is the root of evil ❞ I_icon_minitime

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