Un beau visage aux traits fins, encadré par des cheveux longs et ondulés, tombant en cascade sur ses séduisantes épaules. Lidwina a toujours été très courtisée, sans doute ses allures d'ange ne sont-elles pas innocentes dans cette attirance de la gente masculine... D'ange? Peut-être, mais pas uniquement. Son regard envoûteur recèle de mystères tout aussi intéressants que son joli minois. Ses yeux soulignés de noir et ses cils naturellement longs lui offrent un regard de biche... Évidemment, elle ne se privera pas d'user de son sublime sourire afin d'obtenir tout ce qu'elle désire : une telle attention peut parfois cacher de sombres intentions. Une brune sulfureuse, au corps élancé et aux formes de rêve... Comment y résister?
Une démarche féline et élégante, dont le pas est rythmé par tintement de ses bottes sur le sol. Son style vestimentaire varie au gré de son humeur : Rock, chic ou raffiné, elle aime autant le cuir que la dentelle. Des tops courts ou amples selon le temps. Pantalons ou shorts, rarement jupes ou robes : elle doit pouvoir enfourcher sa bécane à tout instant...

De nature joueuse et imprévisible, Lidwina ressemble beaucoup au stéréotype de la femme fatale. Son physique est avantageux et elle le sait, ce qui lui vaut son côté sûre d’elle. Comme annoncé plus haut, quoiqu’il se passe, elle est certaine d’obtenir ce qu’elle veut. La demoiselle, malgré son penchant pour les bécanes, n’en reste pas moins une femme à part entière, étonnamment raffinée. Parfois lunatique, elle s’adapte rapidement à son interlocuteur, tant dans son élocution que dans son comportement. Comédienne, elle se dissimule parfois derrière un masque pour se protéger d’éventuels sentiments.
En ce qui concerne le sang, elle a apprit à se contrôler, avec le temps. Se nourrissant lorsqu’elle en a envie, Lidwina empêche ainsi le manque de s’installer.
Indifférente envers ceux qui la jugent trop vite, elle méprise les rumeurs et n’en sera jamais la source. Son corps de rêve mérite-t-il réellement les foudres de ses consœurs ? Appréciée des hommes en général, elle rencontre quelques difficultés à cerner la gente féminine, et ne s’y attarde donc pas. Vous la souhaitez dans vos alliés ? Prenez des pincettes : la succube peut se transformer en vraie tigresse si la situation s’y prête...

Fêtarde, elle aime sortir afin de se retrouver au milieu du beau monde. Bar ou boîte de nuit, peu importe si l’ambiance est bonne. Où peut-on la trouver, sinon ? Au milieu des bécanes, ou sur la route. N’hésitez pas à faire appel à la Belle en cas de souci technique...

Née d'une famille modeste, la jolie Lidwina Stockwood (Lynn pour les intimes) a grandi du côté d'Atlanta, à Panthersville plus exactement. Fille unique, elle fut bercée par le vrombissement du moteur des joujoux de son paternel. Son hochet ? Une clé anglaise ! Elle grandit au milieu des motos et autres engins, démontés et remontés par son père... au grand désespoir de sa mère. A l'âge de 5 ans, elle s'amusait déjà à réparer l'une ou l'autre de ces machines, ou du moins, elle essayait de le faire. Madame Stockwood ne voyait pas cette habitude d'un très bon œil, mais son mari était persuadé que ça ne pouvait que confirmer son caractère. Évidemment, alors que ses copines jouaient à la poupée, elle récitait à haute voix les différents outils dont recélait la mallette du garage... Ce fut une enfant plutôt à part, mais elle vivait cette solitude avec plénitude, entourée par ses parents.

A l'aube de ses 12ans, la situation changea : l'arrivée d'un nouveau membre de la famille. Un garçon, retrouvé dans le camion de son père. Lorsque ce dernier autorisa enfin la jeune fille à le voir, elle découvrit le visage innocent et endormi du voyageur clandestin. Sa mère s'était occupée de panser ses blessures, et les bandages recouvrant son corps glacèrent le sang de l'adolescente. Déterminée à ne pas le laisser seul, elle prit une couverture et s'installa à ses côtés : jusqu'à ce que le blessé tente de se lever...

- Reste tranquille, tu as mal partout. Mamannnn ? Il est réveillé !

Sa mère lui demanda d'apporter au garçon de quoi se nourrir, ce qu'elle s'empressa de faire. Déposant un plateau garni près de lui, la jeune Lidwina s'aperçut qu'il était déjà reparti aux pays des rêves, ou des cauchemars si l'on considérait son état. Peu après, Monsieur Stockwood appela sa fille, afin de lui faire comprendre que leur "invité" avait grand besoin de repos. C'était comme ça dans la famille : elle comprenait bien mieux quand les suggestions venaient de son paternel. Elle l'observa encore un moment avant de s'éclipser, loin de la conversation de ses géniteurs... Qui alors décidaient d'adopter l'enfant.

Il se nommait Aubrey. Joli garçon, dont le mutisme n'affectait en rien le charme. Après tout, même si elle ne connaissait pas son passé, Lidwina comprenait ce comportement. C'est donc de loin qu'elle accomplissait son rôle de demie-sœur, en faisant ses tâches ménagères par exemple. Elle n'hésitait pas non plus à jouer les responsables lorsque quelque chose n'allait pas dans la maisonnée... Mais il n'en semblait pas conscient. Peu importait. Elle avait appris à l'apprécier, malgré ça, malgré tout. Le seul fils des Stockwood la regardait travailler avec leur père, et elle affectionnait ces moments d'intimité silencieuse. Eh puis, il eut sa première bécane. Ses premières sensations, celles que Lidwina connaissait si bien. Elle avait 16 ans à l'époque, et découvrit un autre "Aubrey" : un adolescent qui pouvait tout aussi bien se montrer passionné. La jeune fille fut étonnée de ce retournement de situation, mais se fit un plaisir de s'effacer afin que le lien père-fils se tisse davantage. Ils allèrent aux représentations sportives ensemble, et la jolie brune se réjouissait de l'esprit de famille qui se créait peu à peu. Qui aurait dit qu'une moto pouvait faire des miracles ?

Pourtant, ce fut également l'époque où elle se fit plus indépendante. Bien évidemment, prenant doucement l'apparence d'une vraie femme, les jeunes hommes de son âge s'intéressèrent à la "bike-addict". Un joli minois, de jolies formes et un don pour la mécanique : voilà qui avait de quoi attirer leur attention ! Sans parler de son caractère, qui déjà commençait à faire des étincelles... Le résultat d'une éducation dans un environnement hautement chargé en testostérones. Rapports de force, domination : cela faisait partie de son quotidien. Lorsqu'il fut temps de gagner sa vie, elle s'improvisa barmaid, serveuse, bonne à tout faire et quelques fois, mécanicienne. Les hommes avaient du mal à lui confier leur bijou, ou à lui faire confiance tout simplement. Mais le bouche-à-oreille paya, et elle put faire ses preuves un nombre de fois raisonnable. A ses 19 ans, son père lui confia une petite partie de la maisonnée pour gagner en autonomie, en indépendance et pour lui prouver sa confiance.
Plus tard, Aubrey quitta la demeure familiale, à ses 20 ans : non sans un inoubliable souvenir de sa demie-sœur. Coupés de tout contact avec leur fils de cœur, les Stockwood changèrent. L'honorable père de famille se réfugia dans son garage, et dans l'alcool... Sa femme fut plongée dans la tristesse les premiers temps, puis dans une indifférence totale. Lidwina essaya d'arranger les choses, mais rien n'y fit. Elle retourna donc à sa vie de festivités et de mécanique, tentant d'oublier les méandres dans lesquels ses parents s'enfonçaient peu à peu.
Enjouée, charismatique et charmeuse : elle se faisait remarquer partout où elle allait. Une sorte de Reine de la nuit, assez maligne pour se fondre dans la population lorsqu'il le fallait. Revanche de son enfance solitaire ? Possible. Elle n'en était pas moins une séductrice de talent, qui savait jouer de tous ses atouts aux moments les plus opportuns. Oui, Lidwina ne manqua jamais de rien...

Ce fut par une nuit d'été que son avenir bascula. Une nuit où la Belle avait décidé de sortir l'un de ses bijoux pour faire ronronner son moteur. Ce qu'elle aimait le plus après ses bécanes ? La vitesse. Entendre le sifflement du vent dans ses oreilles et sa caresse sur son visage, l’adrénaline montant chaque seconde en puissance, l’impression de se saisir du risque à chaque virage... C’était tout bonnement indescriptible pour elle. Parcourant ainsi plusieurs miles, Lidwina se rendit en ville pour se détendre autour d’un verre. Et devinez quoi ? Un homme ne manqua pas de la trouver à son goût.

- Bonsoir ravissante demoiselle...

Elle était accoudée au bar depuis quelques instants à peine. Lorsque la jeune femme en question fit volteface, elle put admirer un homme d’une trentaine d’années, légèrement plus grand qu’elle et habillé de cuir. Un visage à moitié caché par un foulard, entouré par des cheveux noirs faisant ressortir ses prunelles claires. Un regard, aussi perçant que séduisant. Son look de cowboy attisa la curiosité de la demoiselle, qui se laissa charmer sans crainte. La suite ? Vous vous en doutez bien... Après quelques échanges entre adultes civilisés (mais non moins intéressés), c’est un tour en moto qui les amena à passer une nuit des plus... sportive. Ce qu’elle ignorait, c’est qu’elle était sous hypnose durant la plupart de ses actes. Ils passèrent la moitié de la nuit dans ce motel, à la sortie de la ville, avant que Lidwina ne subisse la morsure du Vampire...
A son réveil, la Douce eut l’impression d’avoir dormi pendant une année entière. Elle n’avait presque aucun souvenir de cette nuit-là, seulement de leur conversation intéressée et du trajet sur sa bécane. Ses canines ne lui avaient été dévoilées que lorsqu’il avait retiré son foulard, alors qu’elle était déjà sous sa volonté. Des bribes de la veille revenaient peu à peu à la victime, et lui, il se tenait simplement debout face au lit, les yeux posés sur elle. Immobile comme une statue, celui qui se nommait Stanley veillait sur sa nouvelle protégée... Il lui expliqua ce qu’il avait fait d’elle, ce qu’il lui avait ainsi offert et enlevé. La pilule eut du mal à passer, mais vu le self-control dont faisait preuve son « maître », il devait en avoir transformé plus d’un. Il lui apprit tout ce qu’elle devait savoir, et elle n’aurait pu rêver de meilleur enseignant...

Ils eurent de nombreuses années d’existence tranquille, en se faisant passer pour un couple quand cela était nécessaire. Une complicité se créa au fil du temps, qui n’était autre que le résultat de l’attirance physique qu’ils éprouvaient l’un envers l’autre. N’allez cependant pas croire que des sentiments s’en mêlaient : il n’y avait que le pouvoir, et le désir qui comptaient. Leurs histoires respective ne se ressemblait que trop peu pour qu’ils se trouvent d’autres raisons d’être ensemble : Stanley et Lidwina vivaient (si je puis dire...) comme deux amants qui refusaient de s’aimer. Ils se voyaient, passaient du bon temps et se séparaient à nouveau, même après que la jeune Vampire soit assez forte pour ne plus lui être soumise.
Eh puis il y eut cette nuit. Une nuit durant laquelle un chasseur de Vampires était de sortie. Téméraire et sans peur, il avait été au-devant du problème en provoquant celui qui allait bientôt être son assassin... Et Stanley vit pour la dernière fois et la première depuis des siècles la lumière du jour, grâce à cet étranger qu’on appelait Solarium.

Lidwina avait fui pendant plusieurs décennies, avant tout par crainte d’être trouvée à son tour. Affectée sans excès par la disparition de son ami, elle poursuivit son chemin. Elle entretint donc une vie de plaisirs et de solitude, comme bien des années auparavant, ce qui n’était pas pour lui déplaire. Ses parents ayant quitté ce monde depuis quelques temps déjà, elle ne retourna jamais à Panthersville, et joua la nomade jusqu’à ce que les Vampires soient acceptés au sein de la société. Une existence longue et plutôt tranquille, du moins jusqu’à ce qu’elle décide d’élire domicile à Saint-Louis...