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| Ruby B. Fitzgerald
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▌A débarqué le : 19/05/2012 ▌Parchemins : 233 ▌Quantité de sang disponible : 21628 ▌ Code couleur : #b1d572 ▌Age du personnage : 120 ans ▌Rang : Draugad de la meute O'Brien ▌Job : Chanteuse au Lunatic
| Sujet: War is Coming ► Harlan Ven 18 Jan - 16:13 | |
| La traque. Elle nous réunissait parfois, une fois par mois, à l'approche de la pleine lune. Comme j'étais loin d'apprécier les chasses en meute, et que les tensions actuelles nous défendaient de nous montrer en groupes trop importants, lui et moi avions privilégié ces escapades nocturnes. Notre duo s'était formé une première fois par le plus grand des hasards, et sans passer par l'accord du moindre mot, nous nous étions retrouvés naturellement les fois suivantes, poursuivant des proies de taille de façon stratégique. Implantés à la meute de Louisiane par la force des choses, j'osais croire que nous nous comprenions, solitaires dans l'âme et monstres à l'abandon. Depuis Ezra, il était le seul mâle à ne pas me faire sortir de mes gonds. Il ne cherchait pas à me soumettre et ne m'accordait que peu d'attention. Je prenais son attitude comme une marque profonde de respect qui me poussait à lui rendre la pareille. Ainsi, de façon dispersée, nous avions trouvé un terrain d'entente et quelques activités à partager. Avec lui, je parlais, parfois même au point de m'intéresser à son rôle de Skoll au sein de la meute. De plus en plus, mon sentiment d'appartenance vis-à-vis d'elle grandissait, et en dépit de ce que je pouvais dire -et parfois même penser, j'agissais dans son intérêt.
Les oreilles dressées, je trimbalais mon pelage d'un blanc immaculé à travers l'épais sous-bois qui nous entourait. Ma couleur n'étant pas discrète, j'étais obligée de privilégier les endroits très peu fréquentés des humains pour chasser. Cette fois, Harlan m'accompagnait, et me devançait même largement, en quête d'un malheureux gibier. Nous procédions ainsi ; s'il le dépassait, le troupeau se rabattait vers l'arrière et tombait dans la gueule du Loup. A l'affût, je les attendais, retenant mon souffle pour ne pas trahir ma présence et les effrayer...
Mais cette fois, quelque chose clochait. Il y avait trop longtemps qu'il s'était avancé, et je ne décelais aucun signe de lui ni même des cervidés. Dans la pénombre des ramures entrelacées, filtrant à peine les rayons d'une lune délavée, même ma vue puissante de lycan ne discernait rien à quelques mètres seulement. Mon ouïe était nettement tranchée par le souffle du vent, et ce dernier jouait contre moi. Au sol, je n'avais que le tracé grossier des empreintes pour me repérer. En reniflant habilement la piste, j'en déduisis que le troupeau s'était enfui depuis longtemps, et ce, dans le sens opposé à ma propre progression. Il s'en était allé vers l'avant. Mon acolyte s'était-il bêtement laissé surprendre ? Cela ne lui ressemblait pas, alors, méfiante, j'accélérai le pas dans l'intention de le retrouver au plus vite. Les événements derniers me revinrent immédiatement en mémoire, me faisait craindre pour sa vie. Étions-nous sur le point de tomber dans un piège ? … Je l'aurais juré, en m'enfonçant à la limite du Bayou. Le silence s'alliant aux ténèbres, je retins mon souffle pour repérer le moindre élément suspect. Comme un fait exprès, le vent lui-même avait cessé de murmurer à mon oreille, essayant de m'avertir du danger, ou s'apprêtant à se délecter de la situation. Alerte, je me redressai et revins en arrière, comme pour vérifier la probabilité d'un ultime traquenard. Mais rien, hormis une odeur étrangère, ne vint m'assurer de ce fait. En me concentrant toujours plus, je parvins à déceler la senteur caractéristique des lycans. Des loups venaient de traverser le territoire, et ils ne faisaient pas parti de la meute. Des solitaires égarés ? Ou bien des traqueurs expérimentés ? Je frissonnai, en repensant au sort qui m'attendait en cas de rencontre avec le Bolverk d'Albuquerque, qui, aux dernières nouvelles, me cherchait toujours pour me dépecer. Les griffes soigneusement ancrées dans la terre humide, le museau à terre, j'observai, songeant que peut-être, cette fois, mon pouvoir serait assez puissant pour me permettre de me débarrasser seule d'un ennemi potentiel. Enfin, je suivis du regard l'ombre menaçante par-delà les buissons, refusant de fuir en cas d'attaque. Demeurant sur ma position, je tâchai de suivre l'évolution rapide de la Bête féroce, les babines relevées.
Au dernier buisson franchi, mon cœur rata un battement et l'animal en moi s'anima d'une profonde surprise. Derechef, il baissa sa garde, s'avança vers la silhouette familière et fut étonnée de voir que son compatriote portait sur lui l'odeur étrangère qu'il venait de sentir. Sa Bête à lui m'ignora royalement, et reprit aussi sec le chemin de ma demeure, bredouille. Je le suivis sans protester, ne pouvait de toute façon l'interroger sur ce qu'il avait vu sous ma forme canine. J'attendrais d'être humaine -et si possible rhabillée- pour lui parler de ce que j'avais senti et lui soutirer des informations. De la façon la plus subtile, bien évidemment. Mais je voyais à son attitude que quelque chose ne tournait pas rond, et j'aurais volontiers parié qu'il s'était retrouvé confronté aux solitaires. Que s'était-il passé ? Seul l'avenir me le dirait...
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| | | Harlan Dereham
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▌A débarqué le : 02/01/2013 ▌Parchemins : 28 ▌Quantité de sang disponible : 21754 ▌ Code couleur : #4E6F66 ▌Age du personnage : 78 ans // la trentaine en apparences ▌Rang : Skoll de la meute de LNO ▌Job : Garde du corps
| Sujet: Re: War is Coming ► Harlan Mer 23 Jan - 14:35 | |
| Chasser avait déjà été bien plus pénible qu’en sa compagnie. Il y eut des matins de grand froid semblable à celui-ci où la chaleur des siens était bien plus difficile à supporter. Ses effets personnels soigneusement rangés à l’abri de l’humidité, le loup surgit, puissant, en proie à sa faim. A contre courant d’un vent frais et tournoyant, il dépassa le manteau blanc de sa collègue en un souffle et s’élançait à travers les branchages morts éclairés par une lumière lunaire blafarde, virevoltant au gré du vent. Soigneusement à l’écoute du vent sifflant dans ses oreilles, le loup gris soignait si bien approche que quelques secondes lui suffirent à satisfaire sa quête. Le troupeau de daims était là, confiant, arrachant sereinement quelques feuilles de lierre agrippées à un vieux chêne qui leur inspirait paix. Stoppant alors sa course effrénée, le loup gris se tapit parmi les buissons grisonnant d’un hiver mortellement frais, posant soigneusement ses pattes sur un duvet de feuilles qui déjà, s’était mêlé à la terre. Patiemment il s’avançait, prêt à bondir dans un grognement sanglant censé pousser le bétail sous les crocs acérés de la louve qui les attendait derrière. Leur stratagème était bien loin des échauffourées musclées auxquelles d’ordinaire, leurs semblables aimaient se confronter, néanmoins Harlan ne s’y déployait pas avec moins de zèle. Tous deux fins chasseurs de par leur patience et leur calme imperturbable, ils s’étaient bien trouvés dans cette activité et n’en démordaient pas, c’était naturellement que leur paire c’était formée. Ainsi, tous deux solitaires et indépendants jusqu’à la moelle profitaient d’un moment de répit où leurs deux caractères glacés se suffisaient à eux-mêmes. Toujours alerte, la grosse masse grise soigneusement planquée derrières les fourrages s’apprêtait à bondir, sentant le moment approcher dans un instinct animal quand au gré d’une brise fraiche, les oreilles alertes du troupeau se dressèrent d’un mouvement uniforme –de même se dressèrent celles du loup. Comme si la forêt c’était un instant figé, les daims, dressés sur leurs fines jambes athlétiques guettaient autour d’eux qui sait quoi... la tension était palpable. Le loup, tapi sur le duvet brunâtre des feuilles retournant à la terre, se figeait un loup moment, retenant jusqu’à sa respiration saccadée. Il ne lui fallut pas plus d’un instant supplémentaire pour comprendre que le gibier ce soir leur échapperait et que leurs loups respectifs devraient prendre leur mal en patience. Dans un vent tourbillonnant parvint au troupeau l’odeur bestiale de quelques loups chassant près d’ici. A cet appel, il ne leur fallut moins de temps pour fuir que pour le loup de soulever ses babines, dévoilant ses crocs acérés et en colère. Emprunt à une soudaine fureur animale décuplée par les effets de la pleine lune approchante, Harlan s’élança à travers bois, oubliant tout les principes de la chasse en groupe, laissant sa partenaire à l’abandon. Une série de bons et de galops habiles le menèrent rapidement au bout de la piste, à la lisière d’un terrain dégarni. Les griffes plantées dans la terre humide surplombée d’un épais brouillard qui le camouflait, le loup stoppa sa course folle, guettant d’un œil alerte les déserts alentours. Le sifflement du vent l’aurait-il trompé ? N’y avait-il rien d’autre là que quelques esprits plaisantins se jouant de leur progéniture ? Ses pattes se dessinant une zone à ne pas pénétrer, le loup rôdait silencieusement dans une brume épaisse qui le camouflait. Les odeurs s’acharnaient dans la zone, et rien ne semblait plus réel que la présence de ces loups, quelque part. La grande aiguille venait de passer un camp quand finalement, le Skoll s’osa à franchir fébrilement quelques frontières mal dessinées. Patte après patte, il s’avançait au flair vers le bas de la colline. Toutefois, au devant de ses yeux jaunes fiers d’une lueur bestiale, ses sourcils se froncèrent. Le défilé d’une meute avait lieu là, juste sous ses pattes hésitantes. Ses yeux ahuris fixèrent un instant les loups uns à un quand de loin la fourrure sombre d’une vieille connaissance l’interpelait… Elijah Stevenson. Le Skoll avait longtemps enquêté et fait enquêter sur sa personne. Forcé d’échanger quelques informations avec qui était capable de lui apporter, il avait souvent eu affaire à cet homme là, homme dont le nom est aussi connu dans le milieu que celui de la sainte reine d’Angleterre au pays du porridge. Sa venue n’avait rien d’un bon augure, et surtout pour Harlan. Aucun Alpha, aucun Skoll, aucun Heimdall n’aurait apprécié la présence d’un tel loup, sa venue n’était jamais innocente. Autant qu’Harlan était réputé pour sa loyauté envers le couple dominant, Elijah l’était pour son métier. Ses crocs étaient sanglants et ses pattes n’avaient de pitié pour personne. Riche d’un tempérament semblable au sien, Harlan ne savait que trop bien qu’il valait mieux que tout cela ne soit qu’illusion… Abasourdi, il resta ainsi de longues secondes, tentant de percer le regard du loup dans le noir intense. C’était une perte de temps. Au bout d’une longue minute tout au plus, le loup fit volte face et s’évanouit dans les branchages, plein de rage mais aussi et surtout de crainte. Si jusque là la venue d’une meute nomade ne lui avait fait ni chaud ni froid, à présent il se voyait s’engager dans une guerre silencieuse et sous-terraine qu’il lui faudrait contenir jusqu’à la victoire –sous peine d’être lui-même bien vite la victime de son propre Bolverek. Aussi vivement que le pouvait ses pattes, Harlan perçait l’épaisse atmosphère humide de la forêt à grands coups de collet. Le vent sifflant dans ses oreilles, il ne cessait d’accélérer la cadence, semblant fuir ses pensées les plus obscures, ses craintes les plus inavouées. Sa fourrure épaisse fouettait l’air puissamment quand avant même de sentir son odeur, son regard se posa sur une tâche blanche dissimulée autant qu’elle pouvait l’être derrière un faible buisson. Harlan reconnu là immédiatement sa compagne de chasse qu’il avait imprudemment laissé, il ne fit pourtant pas étalage de mille excuses, ralentissant faiblement l’allure, il ne lui accorda rien de plus qu’un fugace regard avant de reprendre sa course vers la villa isolée de la Draugad. Entrant sans précautions et sans politesses inutiles dans l’immense, il reprit forme humaine et, nu et sans gêne, il traversa le vieux salon, reprenant possession de ses affaires avant de se poser pensif et silencieux sur le sol près du foyer de la cheminée fumante. L’odeur puissante du bois fumant et la douce chaleur des braises rougeoyantes venant lécher son visage l’apaisaient même si, pour autant, il laissait un silence religieux s’installer, soigneux de ne pas s’engager dans aucun discours inutile.
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| | | Ruby B. Fitzgerald
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▌A débarqué le : 19/05/2012 ▌Parchemins : 233 ▌Quantité de sang disponible : 21628 ▌ Code couleur : #b1d572 ▌Age du personnage : 120 ans ▌Rang : Draugad de la meute O'Brien ▌Job : Chanteuse au Lunatic
| Sujet: Re: War is Coming ► Harlan Dim 27 Jan - 9:44 | |
| Bondissant sur les dalles gelées qui s'avançaient progressivement sur le chemin de terre, je patinai quelques instants sur la surface lisse et quittai finalement la terrasse pour regagner mon antre. Je suivais la démarche déterminée de mon hôte, qui investit les lieux comme s'il était chez lui. Trop habituée à le voir ici, je lui cédai mon territoire sans rechigner. Nous avions un accord tacite sur quasiment tout. Il me rappelait Ezra sur certains points... et s'avérait pourtant si différent.
Aucune pudeur de sa part ou de la mienne ; tandis qu'il récupérait ses affaires éparpillées sur le canapé, je rejoignis la salle de bain sous ma forme lupine. Je retrouvai ma silhouette fine et élancée d'humaine envoûtante et passai la porte sans la refermer. J'enfilai sans me presser une robe de chambre fine d'une douceur absolue, et entrepris de me brosser les cheveux. J'avais pour habitude de passer à la douche après chacune de mes promenades nocturnes. La boue et l'humidité ne se contentaient pas de disparaître, une fois notre humanité revêtue. Toutefois, je décidai de faire avec et de me rendre tout juste présentable. Qu'en avions nous à faire, de toute façon ?
La tension était palpable. Le silence ne me dérangeait pas outre mesure, bien au contraire. Je savais l'apprécier et en étais friande. Harlan et moi avions ce point commun, si cher à nos cœurs. Pour autant, il était évident que quelque chose le contrariait. Plus que d'ordinaire, je notai, car j'avais plutôt l'habitude de le voir perturbé. Une flopée d'esprits grouillait littéralement autour de lui en permanence et lorsque j'arrivais à bien les cerner, il m'était parfois difficile de me concentrer. Souvent, j'usais d'un charme rapide afin de les faire taire. Ce n'était sûrement pas une si mauvaise idée...
J'enfilai une paire de talons raisonnables, me dirigeai vers la cuisine et y rangeai un peu de vaisselle. Depuis le bar interposé, j'analysai sans mot dire l'attitude renfermée de mon partenaire de chasse. Malgré son talent certain pour masquer ses émotions, il ne pouvait mentir à la louve que j'étais. Le langage du corps, et celui du silence, ne me trompait jamais. Fouillant rapidement dans mes placards, j'en extirpai une petite quantité d'onguents tous contenus dans des pots référencés. Sur un plateau voisin, j'entrepris de mélanger certains contenus jusqu'à obtenir une mixture aux teintes bleutées. Les plantes et la magie contenue dans la préparation était censée affaiblir les esprits de bas-étage. Alliée à ma propre essence, elle me permettrait de reléguer au second plan la quantité de défunts qui voguait autour de lui. Ils perturbaient ma propre réflexion et certains, plus expérimentés que les autres, gagnaient en puissance à force de puiser dans les ressources de leur hôte. Lui ne pouvait ni les voir, ni les sentir, moi si, en revanche. Et j'avais envie d'être un peu tranquille pour pousser le Skoll à engager la conversation sur ce qu'il avait vu un peu plus tôt dans la pénombre du sous-bois.
Tenant mon vieux plateau d'une main, je trempai le bout des doigts dans la mixture et avançai vers Harlan d'une démarche nonchalante. Me positionnant entre lui et le feu crépitant dans l'âtre de la cheminée, je fermai doucement les yeux et appliquai l'onguent sur son front. Ce n'était pas la première fois, mais je ressentais toujours, à ce geste, une tension certaine. Ses muscles roulaient sous sa peau et il serrait les dents, comme s'il se retenait de me sauter à la gorge. Je n'étais pas certaine qu'il s'en rende compte, mais pour lui, ce devait être un peu comme si... je plongeais sans autorisation au plus profond de son intimité. Mais justement, ce rituel était destiné à masquer à mes yeux, des éléments de son passé. Cela fait, je murmurai quelques paroles à ses oreilles, incompréhensibles, et fermai les yeux. La concentration était indispensable au succès de l'opération. Heureusement, il ne s'agissait pas d'une formule complexe et il m'arrivait souvent d'y avoir recours. En particulier en sa présence. J'étais donc entraînée, surtout depuis ces dernières semaines où mon pouvoir s'était accru. Désormais, je pouvais capté l'essence même des défunts sans que ces derniers ne soient eux-mêmes tourmentés. Cela s'avérait de plus en plus pénible et problématique...
Mais cette fois, les esprits s'évanouirent rapidement, ne laissant autour de nous que les crépitements caractéristiques du foyer, et le silence reposant de la maison épurée.
Doucement, je relevai sa tête, plantai mes yeux dans ceux du Skoll, et soufflai ; « Veux-tu manger ? » J'avais de quoi faire des œufs brouillés et lui servir un vin millésimé.
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| Sujet: Re: War is Coming ► Harlan | |
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