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 Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓]

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MessageSujet: Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓]   Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓] I_icon_minitimeMar 28 Aoû - 12:02

Ezra Jason Miller


« Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici. »

Danny Schwarz ©️ Tumblr



Identité


Je m'appelle Ezra Jason Miller mais on m'appelle Ez. J'ai 303 ans, j'en fais 32. Je suis né le 6 janvier 1709 en France et je suis Français, avec des origines Françaises. Je suis un Loup-garou hétérosexuel et je suis le Loki de la meute de la Nouvelle-Orléans.

Capacité Spéciale ; Ezra a toujours été bon diplomate. Jeune il croyait à une série de hasards bien fortunés, maintenant il sait que le destin n’a à offrir qu’une naissance fortuite. Certains appellent ça de la manipulation mentale, lui préfère le terme d’implantation pacifique d’idée(s). D’un regard plus ou moins profond –pour les idées les plus simples il s’agit parfois d’un bref coup d’œil quasi-accidentel, et l’idée c’est implantée, attendant patiemment dans l’ombre pour germer et qui sait un jour éclore. Car les pires maux de la planètes ne sont parfois que l’accomplissement un peu trop prononcé d’une idée mal placée.



Histoire


« 100 lignes minimum »


Castellar

Début de l’année 1710

Les grognements acerbes des loups retentissaient du haut des montagnes. Des gémissements de douleurs, des hurlements remplis de haine et de rage glaçaient le sang de ceux qui –trop curieux, se décentralisaient de leur besogne. Mes frères et moi rions de ce qui nous semblait être un amusement jusqu’à ce qu’un coup assommant cogna dans mes entrailles. « Cesse de rire imbécile ! » La voix lourde et acérée de mon père fouetta l’air pour laisser place à un silence de plomb. Son regard était dur, inflexible. L’austérité de son regard en aurait mis plus d’un à terre, et je n’aurais été plus courageux –au contraire. Ses cordes vocales avaient vibré, à mon sens cela relevait du paranormal et pourtant, je ne m’en amusais guère. Une fois son autorité bien assise, le géant de pierre quittait la pièce, suivie du corps filiforme de ma mère, si l’on s’amusait à le comparer aux pattes velues de mon père. Lui baissait la tête et entrait dans l’autre pièce de notre ridicule logis. Habituellement, mes frères loups et moi nous amusions à nous demander comment cet immense montagne parvenait à rentrer dans un si petit local, mais aujourd’hui l’envie nous passait. Les vociférations du futur Ulfric et de son rival continuaient de raisonner sur la plaine et pourtant, pourtant des sanglots attirèrent bien plus mon attention que n’importe quel autre son. Mes tympans de jeune garçon ne vibraient plus qu’au rythme des larmes de mon père s’écoulant sur le sol avec la force de la lave en fusion. « Quand comprendra t-il enfin ? » Un court silence ponctuait le discours d’un homme qui semblait brisé. Je devinais ma mère à ses cotés et pourtant, rien ne semblait consoler celui dont les larmes tranchaient mes jeunes organes. « N’y a-t-il rien de bon qui puisse sortir de mes veines ? » Un soupir se fit entendre, plus fort et un immense bruit sourd. L’homme pourtant toujours aussi jeune et fort était à genoux. Mon père, bien que simple lukoï était à mes yeux le plus vaillant guerrier, le plus habile chasseur, le plus solide des pères de famille, le lycan le plus fort et le plus fiable que cette meute et que –bien que je n’ai que trop pu encore voir le globe, cette terre ait connu ; et il posait le genou au sol. La porte du tombeau de mon père s’ouvrait pour la dernière fois avant bien des mois. Sous mon regard ahuri se pointait ma mère. Elle baissa alors la tête, visiblement gênée et s’en fut sous mes yeux, me laissant seul face à mon incompréhension.
Même une poignée de jours plus tard, je n’avais osé rentrer dans la tanière de mon père. Quand bien même des cris de douleurs, ou de longs rires sarcastiques pouvaient en sortir, je restais comme pétrifié. Ma mère, si ses joues ne se teintaient point d’une touche rosée, affichait une mine embarrassée à mon égard. Je pouvais lire bien des choses dans son regard sans pour autant pouvoir y mettre mot. Elle aussi était devenue impassible. Même quand sa main frêle se posait sur le sommet de mon crâne brun et que ses lèvres s’étiraient, je n’aurais su dire s’il s’agissait plus de pitié ou de fierté. De quoi étais-je la source ? ou l’affluence ? De rien de bon peut-être.



Castellar

Début de l’année 1718

La meute se fichait bien de ce que la tradition aurait voulu, et la tradition n’était elle-même pas là pour se défendre. Mon père aurait dû me transformer, mais les jours, les mois et les années passant sans que nous n’ayons pour autre signe de vie, que de rares irruptions sonores, quelqu’un avait dû s’en charger. Sa lourde patte s’était abattue sur moi sans crier gare et il m’avait semblé que la géhenne du monde s’était abattue sur moi. Mais ce que je vivais ces jours était des plus douloureuses. Je me sentais tellement honteux, tellement peu fier des choses que j’avais été poussé à accomplir par ma propre nature. Le saint regard de ma douce mère n’était plus suffisant pour me faire sentir être, la douceur de ses gestes ne suffisait plus à me faire sentir homme. Je n’étais plus homme et j’en prenais seulement conscience. J’étais le temple de pulsions dont je n’aurais jamais soupçonné l’existence et contre lesquelles je ne pouvais hélas rien. Mon corps me semblait être devenu celui d’un étranger, étranger que je m’apprêtais à devenir. Etait-ce cette chose que je devenais et qui faisait autant honte à mon propre père. Dans la rue et parmi les miens je courbais l’échine, je détournais le regard et grognais dans mes moustaches tant mon esprit torturé menaçait de prendre le dessus. Autour de moi on s’en riait à cœur joie. Ceux que j’appelais mes frères avaient eux déjà subi ses choses et s’ils en on déjà souffert un jour, c’est qu’ils s’y sont bien vite accoutumés, et aujourd’hui, c’était de moi qu’ils riaient. « Alors gueule d’ange, elle était bonne ? » Je ne me souvenais de plus grand-chose, et pour tout dire, je n’avais pas réellement envie de m’en souvenir tant ce qui était inscrit dans ma peau me dégoutait. Mais jusqu’à quand pouvais-je y échapper ?
La lune était montée bien haut dans le ciel et dans quelques minutes, elle serait à son apogée. Je ne savais rien des traditions, et de ce que j’en savais, j’avais appris à ne pas m’y fier. Aussi, je n’avais aucune idée de ce qui m’amenait jusqu’ici, au pied de cet arbre morbide, ou colonie de cadavre avaient été délaissés. Ironiquement, je suivais tel un mouton le reste de la meute. L’ambiance ici était lourde et électrique. Les tensions palpables n’étaient pas uniquement les conséquences de trop de testostérone accumulée au mètre carré, c’était plus profond. Aussi profond presque que cette chaleur qui commençait à éclore en moi et qui, au fur et à mesure du temps écoulé commençait à tout démolir, barrière après barrière. Croissait en moi cette douloureuse déchirure, cette chaleur démentielle. Dans mes veines semblait couler des torrents de lave en fusion. Je hurlais vers le ciel illuminé d’une lumière pâle autant que mes cordes vocales pouvaient me le permettre. Mais la douleur ne cessait de croître. J’étais un lion –un loup en cage. Mes contours corporels faisaient obstacle à la créature qui sommeillait en moi. Rapidement j’étais dépassé par tout ce qui se produisait. La douleur croissait trop vite. Je remuais dans tous les sens, courais dans toute direction. Les mouvements qu’il m’était permis de faire, je les faisais, quand bien même je devais être dénoncé coupable de coups et blessures, je les faisais. Rapidement à l’échelle humaine, mais après un bon milliard de siècle suivant mon horloge biologique, mon hurlement d’adolescent se transformant en un aboiement rauque et perçant. La douleur était si intense, j’aurais voulu m’abandonner à ma nature canine et pourtant je résistais. Je savais qui j’étais, et je savais ce que je devenais. La fatalité s’abattait sur moi de sorte que je ne puisse rien faire pour l’éviter. Quel homme pouvait s’abandonner à une telle chose ? « Dis adieu à la nature humaine gueule d’ange. » Après un bref regard vers mes frères loups c’était finit. J’eu le reflexe de me redresser mais le lourd poids de la bête sur mes épaules me déséquilibra. Je tombais lourdement sur le sol, et ce n’était que ma première chute. La seconde était plus difficile à admettre, et beaucoup plus grave à mon sens.



Castellar

Hiver 1751

« Skoll ! Skoll ! » Le jeune loup se tenait à présent devant moi. Recroquevillé, les mains appuyées sur ses genoux cagneux, il soufflait tel un bœuf que l’on abat. Moi, je me glissais en dehors des draps, tous sens en alerte. Je le fixais, m’approchais lentement de lui, prêt à boire ses paroles. « L’Ulfric est attaqué ! » Ni une ni deux, mes yeux s’écarquillèrent et en un mouvement, un seul, le vent fouettant dans ma fourrure cendré, je galopais au secours de mon Ulfric.

Pour la première fois, un goût de métal en fusion me passait sur les babines. Faible sur mes membres, je rampais jusqu’à la flaque pour découvrir le visage de mon loup maculé de sang. Je lapais timidement l’eau stagnante et me levais, une patte après l’autre. Combien de victimes jonchaient le sol à présent ? Je parcourais timidement le champ de bataille, cherchant un visage familier. Mes pas mon conduisirent à l’ombre d’un noisetier, où je reconnaissais la fourrure sombre de l’Ulfric. Mon corps fatigué s’emplit de crainte et mes pattes prirent les devant sur la douleur. Je me retrouvais moi aussi, ridiculement petit devant cet immense arbre protecteur. Hurlant à la mort, pris de chagrin devant les profondes blessures de mon Ulfric, j’appelais au secours… sans réponse. Dans un dernier excès de témérité alors, je me glissais sous le corps du loup meurtri, le hissais sur mon dos de la meilleure façon que mon jeune corps me le permettait et marchais. Patte après patte. Le chemin était encore long. Et puis quelques dizaines de minutes plus tard, il y eut des cris, des aboiements, des odeurs de loup mouillé. Je m’écroulais alors, espérant après du secours que je ne vis arriver. Ma vue s’obscurcit lentement, en dégradé de couleur je ne finis qu’avoir pour seul compagnie, un sombre et épouvantable tableau noir.
Je fus réveillé par le jour naissant. Une nuit s’était elle passée, ou deux ? J’étais perdu dans le milieu temporel comme dans mon propre corps. J’étais couvert de bandages et de fines cicatrices. Je m’asseyais faiblement, m’appuyant sur la paroi du mur derrière moi pour en scruter l’étendue et soudainement je me souvenais. Cette bataille. La meute avait été attaquée. L’Ulfric ennemi avait été abattu mais… le miens ! J’entamais de me lever quand une piqûre soudaine me prit, brûlant de mon estomac à mon épaule. Forcé de remettre le genou à terre, mes poings serrés sur le sol, je hurlais pour effacer la douleur. Mon cri raisonna dans toute la pièce et pourtant, rien ne bougeait. Réitérant une tentative désespérée, je mis un pied au sol tandis que mon bras couvrait ma douleur. Serre les dents. Un pas après l’autre, à force d’effort, je me retrouvais devant la porte, d’où mes yeux tentaient vainement de s’acclimater à la lumière blanche. Ma main quitta mon flanc pour se poster devant mes yeux tandis qu’une silhouette se dessinait devant moi. La silhouette se positionna finalement face à moi, masquant le soleil sur mon visage. Je relevais alors le visage et saisis la main de l’homme face à moi, plus que jamais le sourire aux lèvres. « Ulfric ! Dieu merci tu es sain et sauf ! » Il me sourit, et alors nous nous mîmes à discuter, il me racontait tout ce que j’avais raté, ce que j’avais fait pour lui, et des quelques banalités traditionnelles pour ce qu’il s’agissait de clore la bataille. Le traitre serait abattu, en même temps que le corps de l’Ulfric ennemi serait brûlé.

Le matin de la cérémonie était venu. Après une journée tout au plus entre les mains du Vitnir et je gambadais de nouveau frais comme la rosée du matin. L’Ulfric m’avait parlé de la trahison de l’un des nôtres et des conséquences qui en avait découlé. En même temps que l’Ulfric qui, pour une fois, et à mon plus grand étonnement n’était pas accompagné de sa Lupa, je passais devant les Lukoï tandis que tous l’acclamaient. C’était dans ces moments que je me rendais compte de ce que j’avais accomplis. Toutes ces années à me battre et à travailler dur pour me faire ma place au sein de la meute, envers et contre tout, même mon propre père. J’en récoltais le fruit aujourd’hui. Alors je marchais fièrement, derrière mon Ulfric, reconnaissant de tant d’acclamation pour les héros de guerre. Mais lorsque je relevais la tête… Il me semblait qu’un éclair avait tranché le ciel. Je me stoppais net et oubliais les hurlements exaspérants des lukoïs. C’était ma fiancée qui se trouvait sous le bras du Bolverk. Mon cœur dans ma poitrine battait à m’en tordre les boyaux. Son regard angélique me fixait de loin, résigné. Qu’étais-je censé faire moi ? Mes sentiments me brûlaient à vif. Sans attendre une seconde de plus, je sortais du cortège triomphal en hurlant. Je fus vite repris, par la tradition personnifié. L’Ulfric me saisit de sa main puissante et d’un coup de poing au creux de mon estomac endolori, me mit face contre le sol. « Aux traitres le sort des traitres mon frère… » Je tentais vainement de me débattre, sans réellement chercher à comprendre ce qui pouvait faire d’elle une traitre. Esther avait toujours été une femme fidèle, ma mère elle-même avait toujours vu en elle une femme digne et forte. Je hurlais en croisant son regard, alors que les larmes perlaient sur ses joues et s’échouaient dans la poussière. « Tu as toujours été un faible en matière de femmes ! » Le ton qu’il empruntait était méprisant et je comprenais vite que si je ne tardais pas à me reprendre, je serais bien vite considéré comme enemi de la couronne à mon tour. Alors je ravalais mes larmes, détournais le regard de ma somptueuse fiancée et m’adonnais à un tout nouveau jeu. « Aux traitres le sort des traitres. Tue la ! » Je m’étais radoucis considérablement même si, à l’intérieur, mes entrailles hurlaient de douleur. L’Ulfric sourit alors, fier, et lâcha sa poigne de fer. Je me redressais alors, et adressais ce dernier regard à ma fiancée… avant qu’une lame de nitrate ne taille sa chair en lambeaux.



Réserve naturelle de Koivusuo

Hiver 1752

Une longue et périlleuse année venait de s’écouler depuis mon départ des Alpes maritimes. Après l’accusation abusive de trahison envers Esther et sa mise à mort, j’avais tenté de combattre ma haine. J’avais tenté de couper court à la rage qui me prenait aux entrailles. En vain. J’avais attendu la nuit de pleine lune, et alors que la meute c’était réunie à la lisière du bois, j’avais pris la fuite. De Paris à Munich, de Munich à Hambourg et à travers les pays Scandinave, j’avais erré plus de trois cent jours. Trois cent jours à entretenir à petit feu toute la haine et la rage qui m’habitait. J’en voulais au monde et je n’éprouvais que du mépris pour quiconque osait m’approcher ou m’examiner. La nuit je chassais, le jour je frappais, torturais et méprisais. Femmes, hommes, la distinction n’était plus à faire, je n’étais même plus certain de pouvoir faire confiance à une femme. Peut-être la meute avait-elle raison… ou non. J’étais un jeune loup perdu et assommé, errant sans ne jamais trouver de repos. La lune m’enrageait, le soleil me brûlait, le vent dans mes oreilles sifflait et m’étourdissait, jusqu’au point ou la seule agréable compagnie que je trouvais fut la douceur des ténèbres quand, à moitié mort après une chasse, je me retrouvais agonisant dans les bois. Mais chaque fois c’était le même scénario. Je me réveillais, haïssant ma nature et mon corps qui se régénérait. La nuit, le jour, il n’y avait plus de règle ou de tradition qui règne mis à part celle de haïr tout ce qui vivait. Le jour je me protégeais des curieux en revêtant ma carapace de loup, la nuit, cette même carapace m’empêchait de mourir de froid.
Arrivé à la réserve naturelle, j’étais épuisé, aussi bien physiquement que mentalement. La haine que j’entretenais envers la vie me bouffait de l’intérieur et consumait mon énergie. Les coussinets sous mes pattes c’étaient enflammés de trop courir, et chaque pas supplémentaire me coûtait. Je m’approchais néanmoins du lac et happais l’eau glacée avec l’espoir de calmer mes nerfs, et j’avais cru ça efficace… jusqu’à ce que mon flaire ne trompe la présence d’un semblable. Je me retournais alors, vivement, en croyant naïvement pouvoir me défaire de n’importe quel animal sur le champ. Je grognais, montrais les crocs, et tournais en rond comme un lion en cage. Les secondes semblaient longues tant la bête semblait me faire tourner en rond. Elle était vive, agile et discrète, si bien, que j’aurais presque pu croire à un jaguar. Au bout de quelques longues minutes je commençais à perdre patience. Mes grognements se faisaient de plus en plus intenses et je sautais à l’aveuglette dans un buisson qui me semblait suspect. « Raté ! » Une légère voix aiguë et douce fouetta l’air. Elle semblait provenir de partout à la fois tant l’endroit était désert. Constatant effectivement la pauvreté de ma chasse, je grognais puissamment et hurlais encore une fois. « Montre toi ! Sale lâche ! » Je détestais ce petit jeu, je détestais cette sale manie de jouer avec moi, avec ma haine, avec ma rage. Un léger rire s’échappa de sa bouche et résonnait dans ma tête comme un millier de violons crissant dans mes oreilles. Haineux et remonté, je courais dans la direction opposé et me jetais sur un nouveau buisson jusqu’à en faire le tour. Chaque tentative était un nouvel échec et plus je m’emportais plus elle semblait défiler vite sous mes yeux. Tantôt proche, tantôt lointaine, elle semblait se téléporter et pourtant… La fraction de seconde suivante, j’étais cloué sur le sol. Le corps pourtant léger appuyait sur mes membres de façon à ce que je ne puisse esquisser geste et j’eu alors tout le loisir de découvrir mon –ou plutôt ma, tortionnaire. Une louve. Je venais de me faire maitriser lamentablement par une louve. Cette idée me glaça le sang, aussi je me remis à bouger dans tous les sens, mais une pression supplémentaire sur la fémorale me calma d’entrée de jeu. Scrutant son regard azur je montrais les crocs, comme pour lui montrer que la soumission ne lui était pas acquise pour autant. « Ta haine te tueras louveteau. » Le rictus que cachais l’expression de son visage m’énervait d’autant plus. Quel était le but de cet assaut au juste ? Finissant par lâcher l’emprise qu’elle avait sur moi, elle me tournait le dos plus sereinement que jamais, ce qui avait le don encore une fois de briser mon alter-égo. Je bouillais derrière elle, l’envie de bondir et lui arracher les vertèbres me prenait aux tripes. Très vite mon égo l’emportant sur les bribes de bonne éducation qu’il me restait. C’était une femme, elle était de dos, mais je bondissais d’un coup d’un seul, les pattes en avant et les crocs acérés. « Mauvais choix. » Sa voix raisonna encore une fois dans un murmure, et encore une fois, avant que je n’eu le temps d’examiner ses paroles, je me trouvais cloué au sol, complètement soumis à la louve. « Attaquer par derrière c’est lâche. » La lâcheté n’était pas une notion avec laquelle j’avais été familier, gagner son combat c’était tout ce qui comptait. Défendre la meute plus que sa fierté, voilà ce qui importait… Mais de quelle meute défendais-je l’honneur…



Moscou

Printemps 1856

Plus de cent ans c’étaient écoulés. Cent ans de reconstruction. Ella m’avait appâté avec ses techniques de chasseuse hors paire, et j’avais fini par la suivre naturellement. Elle m’avait appris à survivre seul, à éviter les ennuis en ville, avec les hommes, et dans les coins les plus reculés, avec les meutes locales. J’étais à présent riche d’un enseignement plein de sagesse qui avait pris le pas sur ma nature primaire. Plus de barbarie. Plus de cruauté. Fini ces parties de plaisir à effrayer les hommes les plus vaillant. Fini de se battre sans cesse pour montrer sa force. Fini de faire le plein d’orgueil et de fierté au détour de chaque conversation. Je regrettais amèrement le mal et la violence que j’avais semés durant tant d’années, et j’étais empli de désirs nouveaux. Je voulais connaitre ce que j’avais toujours méprisé. Je vivais parmi les hommes et j’aimais à les observer des heures durant. Ce que j’avais auparavant d’ores et déjà méprisé m’intriguait et m’attirait. Fasciné par leur obstination et leur espérance en la vie, je la respectais. En m’immisçant dans la société mondaine de Moscou ou en trainant parmi les pauvres, j’apprenais de leurs traditions, de leurs manières de vivre. J’apprenais l’hypocrisie qui, contrairement à ce que j’avais toujours pensé, n’était pas qu’un moyen de servir ses intérêts, était aussi une politesse, une fleur au fusil. Sur les conseils d’Ella, je mettais en pratique ses leçons, je m’immergeais dans le grand bain.
Ella, après m’avoir laissé ce riche enseignement et après avoir guetté mes pas une cinquantaine d’année, s’en est allée. Comme si le flambeau d’une culture lycane était passé, sur le toit du monde, son souffle s’est évaporé. J’avais vécu avec elle une idylle incomparable à nulle autre. Chaque seconde passée avec elle était un trésor de grande valeur. Je m’étais senti revivre, comme naître de nouveau. La tristesse me guettait. Depuis ce matin où je m’étais éveillé seul, le quotidien me semblait différent. De nouveau seul, j’avais perdu toute certitude. La société dans laquelle je vivais me semblait soudain être tel un fauve attendant la gueule ouverte le moindre de mes faux pas, à commencer par cette soirée. Ce soir, ni léger sourires rassurants, ni délicates danses pour détendre l’atmosphère ; j’étais bien seul. Seul face à l’hypocrisie, seul face aux regards curieux et aux spéculations féminines « On dit que madame s’est envolée auprès d’un autre… » « Il l’a quitté après qu’elle l’ait dépouillé de tous ses biens » « Madame ne supportait plus ses tromperies répétées » Tant de rumeurs flottantes résonnant à mes oreilles comme un orchestre symphonique. Je ne savais plus où donner de la tête. Continuer à vivre là où Ella avait posé sa marque avant de s’enfuir, était-ce là mon avenir ? Assis à table, auprès d’habituels négociateurs, j’écoutais d’une oreille, sentant les regards sur moi s’interroger. Soudain je touchais à un verre de vin « Il a des problèmes avec l’alcool. » assurais la doyenne. Les sources rappliquaient, me saluaient, testaient ma fébrilité et s’en allaient, sans que rien de gênant n’eut été abordé. Aujourd’hui c’était à moi que la traditionnelle hypocrisie rendait un service immense. Alors silencieusement, sachant bien que la mémoire d’Ella ne me laisserait aucun répit, je quittais somptueusement la sale, pour la dernière fois.



Mayence

Le 3 septembre 1919

Quelques années n’auraient suffi si, obstiné, j’avais poursuivit mes affaires à Moscou. Le souvenir d’Ella ne hantant pas seulement ma mémoire, mais aussi celle des hommes, je n’aurais cessé de vivre dans le souvenir. Fortuit de ne pas avoir agit ainsi, je pouvais aujourd’hui dresser ce bilan. Plus de soixante ans après, je revivais en société. En réalité même, je vivais une nouvelle vie –une autre. Je m’étais passionné par l’étude des relations humaines, dans le domaine des affaires en particulier. Heureux de pouvoir me distinguer de par mes qualités diplomatiques sans ne jamais m’en servir d’étau pour la concurrence, je faisais mes preuves en Allemagne, ce qui me permettait de m’y assurer une vie plus que tranquille. Comme chaque homme, je me levais chaque matin et profitais d’une journée de découverte, le tout en bénéficiant d’un travail honnête. De loup solitaire durant les années de guerre, j’étais passé au statut d’homme solitaire. En effet, acteur en société aux yeux des hommes, je ne pouvais m’empêcher de me considérer moi-même comme spectateur. La bête à l’intérieur de moi m’offrait un recul inestimable sans qui, nul doute possible, j’aurais pu me confondre à la race humain en tout point.
Après presque une année de vie ici, à Mayence, je m’apprêtais à quitter le pays. Bien que de tous ceux que j’avais jusqu’alors rencontrés, les allemands me paraissaient globalement être le peuple le plus raffinés que j’eu connu jusque là, en moi demeurait la curiosité de voir d’autres choses. La France en particulier, celle que j’avais quitté alors sous le régime monarchique de Louis XIV semblait avoir connu bien des changements, aussi bien sur le plan politique que culturel. L’appel du retour aux sources me guettait.
Un dernier tour dans les rues de Mayence m’avait fait prisonnier. Une dernière longue balade dans les vignobles, un dernier souffle d’admiration devant la cathédrale Saint-Martin, et un dernier café près de l’église Saint-Augustin. M’approchant alors de la terrasse, mes yeux, vieux alors de plus de deux cent ans d’expérience, se posèrent sur la dernière merveille jamais créée. Ses cheveux d’or mêlés tombant en boucles subtiles le long de son visage angélique me paraissaient relever d’un art bien trop pur pour pérenniser ici bas. Curieux d’un art si raffiné, mes pas m’y conduisirent calmement. « Vous attendez quelqu’un ? » Fièrement cramponné à la rustre plaque de marbre pour ne pas tomber d’admiration, je fixais la jeune allemande, le regard émerveillé et quoi qu’il arrive, prévenant. Son regard relevé vers moi, mon ombre dessinée sur son visage fin et ses frêles épaules, le temps passa –anormalement long quoique fort aise. « Vous avez perdu votre langue ? » m’amusais-je d’un si long silence. Se reprenant alors, d’entre ses deux lèvres pulpeuses joliment dessinées, un son cristallin s’échappa. « Non. Enfin si… Vous pouvez vous asseoir… » Ses bredouillements eurent le mérite non seulement de me conforter dans ma position, mais aussi de m’amuser. C’était encore plaisant de se savoir la source d’un tel effet. Alors donc, je tirais délicatement la chaise sous mes doigts et m’installais, sans manquer –naturellement, une seule seconde du magnifique tableau duquel j’étais spectateur. « Allemande ? » Questionnais-je sans réellement douter, avec pour unique but de captiver son attention. « Pardon ? » Visiblement gênée, la jeune femme releva le regard. Une légère teinte rosée sur son teint uniforme l’embellissait de mille et une étoiles. Souriant alors, je me sentais pousser des ailes. Quelle femme.
Les minutes passèrent sans que rien ne vienne entacher une longue et fructueuse conversation. La jeune femme avait de l’éducation, de la réflexion. Elle était intelligente et distinguée, me faisant parfois penser à ce qu’était mon pygmalion. La jeune femme se démarquait par son ouverture et sa tolérance, et je n’en étais que plus charmé. Le temps me faisait découvrir de nouveaux trésors en sa personne, j’étais sans doute impressionné par tant d’éloquence, moi qui, jusqu’alors, n’avait connu qu’une seule femme ne prêtant mot à de faibles caquets. La conversation avait naturellement découlé, sans indiscrétion aucune, jusqu’à ce que les mots pèsent aussi lourd. « Je me marie dans une semaine. » Le ton grave de sa voix et le voile gris tempérant les étincelles dans ses yeux en disait plus long que n’importe quel discours philosophique. « Cela n’a pas l’air de vous enchanter. » constatais-je. « Je ne l'ai jamais rencontré. Et je... sais pertinemment que ce n'est pas digne d'une femme de ma lignée, mais les choses commencent à changer. » Elle semblait bien poser ses mots. L’angoisse pré-mariage ne semblait n’avoir aucune emprise sur la jeune femme le problème étant tout autre. Curieux pourtant d’une telle originalité, je continuais d’écouter, attentivement. « Je pense... que tout être a le droit de prendre ses propres décisions... et je souhaiterais pouvoir prendre les miennes. L'avenir ne devrait appartenir qu'à celui qui le choisit... » reprit-elle sans que je ne pipe mot. Qu’y avait-il de plus à ajouter ? Elle était l’illustration parfaite de ce pourquoi j’aimais la race humaine. Seule contre tous avec ses principes, elle semblait apte à se battre. Tous les jours pourtant rattrapée par la finitude de son être. Elle semblait trouver une juste valeur à un combat quotidien. Elle lutait contre sa propre nature de femme. J’aimais ça, et j’avais des ailes. « Venez avec moi. Et je vous rendrai votre liberté. »



Lac de Come

Mai 1957

Avais-je retenu et corrigé tous les loups, tous les hommes, emprunt au désir charnel à la vue d’une telle beauté ? Clairement non. J’en avais fini de perdre mon temps à défendre sans cesse mon territoire, la dissuasion suffisant souvent. Cette fois-ci était différente en tout point. A mille lieux j’aurais reconnu son odeur. L’émanation bestiale d’un pelage regorgeant de sang. Jeremias… le Freki de mon ancienne meute. Croyant naïvement ne plus jamais avoir à faire à eux, imaginez ma surprise lorsque mes yeux se posèrent sur sa fine stature de loup. Sans rien prévenir et alors que Bianca avait fermé les yeux, un incendie de rage renaissait soudainement en moi. Si ce lâche n’était pas directement responsable de l’assassinat de ma fiancée, alors il ne pouvait en être très loin. Aussi longtemps que son regard dédaigneux s’était planté sur moi, la bête dans mes veines commençait à grogner. Bientôt, elle serait incontrôlable. Je fis quelque pas dans sa direction alors que derrière moi, le souffle de Bianca retentissait plus fort que n’importe quel bruit surplombant la nuit. « Je vais nous ramener de quoi déjeuner demain matin… » Lorsque je relevais la tête, le loup avait disparu derrière les arbres. Fermement décidé à ce que la meute n’interfère dans ma petite vie bienheureuse, je bondissais, sans attendre le consentement de ma compagne –inutile de l’inquiéter.
De longues minutes s’écoulèrent dans les feuillages. Ma fourrure fouettant dans le vent, je me souvenais nostalgiquement de ma première poursuite avec Ella. J’en avais tiré un bon millier de leçon et cette seule pensée me fit paraitre être un nouveau loup. Accélérant et accroissant la foulée je pouvais dès à présent sentir la vile puanteur du Freki. Faisant alors sur ma motivation l’effet d’un électrochoc, je bondissais toujours plus loin, les yeux relevés jusqu’à ce que tout naturellement, je me mette à voler.
Le combat ne fut pas très long. En un coup de patte et quelques morsures, la rage, la haine et la peur de l’insécurité aidant Jeremias voyait sortir son dernier souffle. Relevant alors la tête et m’écartant de ce décor de film d’horreur, mon regard ce portait sur deux jeunes loups. Totalement hébétés, ils me fixaient, le regard vide, les oreilles ballantes. Je devinais alors que je venais bêtement de me donner en spectacle… Les deux jeunes loups restèrent ainsi, penaud, jusqu’à ce que, las, je ne m’en retourne. « Oubliez ça… » murmurais-je, sans m’assurer pour autant d’avoir été entendu. « Attend… On a une dette envers toi. » Foutu fausse reconnaissance traditionnelle. Honte à moi qui avais laissé de coté ce malheureux détail. Sans me retourner alors, je traçais ma route, conscient qu’arrivé au campement, ils étaient toujours là. « Le petit déjeuné hm ? » dit-elle, plus souriante que jamais. Je souriais à mon tour, soupirais dans le même temps et continuais mon chemin jusqu’à elle, à l’évidence nos quatre chemins n’étaient pas prêts de se séparer.



Albuquerque

Été 1977

Bianca –rebaptisée Ruby, et moi, accompagnés de Connor et Dimitiri, les deux loups égarés avec qui nous nous étions lié d’amitié, avions continué de marcher dans la province de Côme quelques jours, avant que ne vienne de moi l’initiative de nous faire quitter le continent. Soudainement affublé par la peur d’être retrouvé par l’Ulfric des Alpes Maritimes, la solution peut-être radicale, m’était parue plus qu’opportun. Ainsi donc, par l’un des innombrables ferries proposés par la société des transports, tous quatre prêts à affronter le changement nous étions enrôlés dans cette drôle d’aventure avec une certaine bonne humeur.
Depuis la Nouvelle-Orléans –où nous avions laissé nos deux amis, jusqu’au nouveau Mexique, Bianca et moi vivions au jour le jour, nous contentant d’être ensemble. L’idylle était parfaite, au point que j’en oubliais très vite mes années passées avec Ella. Nulle autre attache pour nous retenir que celle d’être ensemble et libre. Au gré du vent et selon les rêves de liberté de madame nous voguions, de ville en ville, heureux comme deux jeunes loups insouciants. Ma louve apprenait l’art de la chasse, Bianca satisfaisait ses rêves de strass et de paillettes se produisant dans les plus grands cabarets d’Alabama et du Texas. La voir chaque jour était pour moi une véritable fierté. Incomptable, sûre d’elle et somptueuse, elle s’affirmait en tant que louve, chaque jour, plus méconnaissable qu’un autre. Dans mon admiration de la belle je m’étais perdu, en n’oubliant que trop qu’avant d’être la femme avec qui j’aurais pu passer chaque jour de mon éternité, elle était une louve-garou, supposée soumise à n’importe quel mâle. Je connaissais les traditions en meute, et c’était bien le seul avantage que je tirais de mes trente premières années de vie en meute, mais celle-ci, jamais je n’avais été capable de l’ingéré, aujourd’hui à mes dépends…
« Tiens ta femelle ! » Enonça t-il dans un grognement à en glacer le sang. En Ulfric qu’il était, l’insolence d’une louve fusse t-elle Bianca n’aurait su être toléré. Prenant alors place devant elle, et sachant mieux que quiconque ce qu’il pouvait nous en coûter si Bianca ne se calmait pas ou si, je me mettais à prendre sa défense, j’inclinais la tête, formulant mille excuses à l’Ulfric… Excuses qu’il ne semblait pas décidé à entendre. « Soyez certain que je me chargerai de vous dédommager en personne Noble Alpha. » Les courbettes et les négociations alléchantes. Voilà ce qui plaisait aux hommes de pouvoirs. Cette mentalité moyenâgeuse me pesait lourdement, et me pesait. J’aimais ma race et j’étais fier d’être ce que j’étais, mais les loups n’étaient pas capables de subir les rouages du temps. Parfois je me demandais, l’éternité était-elle plus un cadeau ou un poison ? Quoi qu’il en soit je n’étais pas capable de changer quoi que ce soit. Par définition l’Ulfric avait la pensée et les autres n’étaient que des moins que rien. La seule pensée d’une meute de loup moderne leur aurait donné la nausée et moi, en tant que loup solitaire, tenant plus à ma louve qu’à ma propre vie, je leur offrais ma dignité et ma propre liberté en m’endettant à leurs yeux. C’était réellement la première fois que je me pliais à l’autorité, à une loi arbitraire et injuste, et ça me coûtait, mais en était-elle fautive ? Après avoir convaincu l’Ulfric, Bianca et moi tournions le dos bassement à la meute et rentrions, calmement, sans un bruit. C’était la première fois que nous rencontrions des semblables… l’avenir me paressait prometteur. J’étais en colère. Je m’en voulais de ne pas avoir su lui apprendre la soumission, je m’en voulais d’avoir contemplé les hommes se ramasser à ses pieds, d’avoir trop aimé l’idée d’être le seul. Aujourd’hui, je me rendais compte que ce que je lui avais promis –la liberté, je n’étais pas capable de lui offrir. Alors mon être entier s’enflamma. Derrière nous je claquais la porte et hurlais, le regard dur « Ne refais jamais ça ! »



Fairbanks

Hiver 1990

Rien ne pouvait effacer ce jour de ma mémoire. Le visage endolori de mon aimée penché sur le mien, la peur au creux des yeux. Il me semblait m’être endormi des décennies tant le choc à mon réveil fut intense. Et pourtant, à mon grand désespoir, il ne s’agissait que d’une seule nuit… une seule nuit et mon merveilleux château de carte c’était écroulé. Bianca m’avait réveillé, nous nous étions échappés et, naïvement accrochés à un bonheur que nous pensions éternels, d’un revers de main, la bataille m’avait terrassé. Laissé pour mort par les troupes de l’Ulfric d’Albuquerque, j’avais attendu… longuement attendu la mort.
Enfermé dans cette sombre pièce, glaciale en tout point, je ne pouvais que ruminer sur mon sort. Combien j’aurais aimé que la mort m’emporte à cet instant. Chaque seconde écoulée valait mille fois la souffrance de ma première transformation, et le dégoût de sentir ce liquide métallique froid coulant dans mes veines ne l’atténuait en rien. Guéri de mes pires blessures physiques, je restais pourtant l’homme le plus faible au monde. Incapable de mettre un pied devant l’autre, il me semblait que ce lieu serait à jamais ma prison. Après je ne sais combien de temps enfermé seul, un vent glacial me parvenu soudain. Pour beaucoup cette simple sensation aurait-été un véritable soulagement… pour moi, c’était une torture supplémentaire. Comme à chaque fois depuis trop de jour pour les compter, après chaque vent frais, l’odeur de cette créature immonde parvenait à mes narines. Un parfum floral fort et aiguisé que j’avais appris à détester tout autant que celle qui le portait. Quelques secondes de répit et puis… « Toujours aussi peu décidé à coopérer à ce que je vois… » Constatait-elle. Roulant alors sur moi-même, je tentais vainement de me relever pour m’en écarter, mais le loup qui logeait en moi, empoisonné par son sang fielleux n’esquissait geste et se laissait mourir. « Tu sais que j’apprécie te voir gigoter comme un ver mais ce spectacle… je commence à le trouver laçant. » Perdant alors patience, elle me saisit par le coup et m’envoya tout droit contre les parois de pierre. Mon hurlement de douleur, masqué par le bruit faramineux que fit le choc de mon dos sur le mur froid ne réveilla pas même mon loup. Tapis dans l’ombre il mourrait à petit feu. Le semblant d’homme qu’il me restait donc, tentait vainement de survivre, ne sachant même si le jeu en valait la chandelle –peut-être l’homme que j’étais ne saurait supporter d’avoir coupé court à la liberté de son aimée, trahissant les leçons de soumission qu’il aurait dû lui-même lui apporter. « Combien de temps passeras-tu encore à attendre ? Soumets-toi ! Sale bête ! » Je rechignais alors qu’un faible grognement se faisait faiblement entendre en moi. Ma tête alors relevé vers le visage de l’abominable vieille femme, mon regard dur et sombre se perdait dans le siens. Douloureux regard aux couleurs rubis qu’était celui du vampire –cruel ironie. Mais plus sa main se resserrait autour de mon cou et plus mon loup, heurté dans son égo, refusant la mort qu’un vampire pouvait lui offrir, se relevait lentement. Bientôt, il retrouvait sa vigueur et sa férocité d’entant.


Tijuana

Janvier 1991

Sans repos, mon loup galopait furtivement jusqu’en basse Californie. Traversant d’abord l’Alaska, le Canada puis, les Etats-Unis du Nord au Sud, je retournais finalement au point de départ. Mon corps et ma tête souffraient toujours des années passées sous le joug du vampire, et je crois définitivement que je ne saurais jamais m’en remettre, mais pour autant, je tentais tant bien que mal de ne pas me laisser aller. Une obsession gardait mon esprit en vie : retrouver Bianca par tous les moyens nécessaires. Ainsi je remettais les pieds dans cet endroit miteux, où regorgent les mauvais souvenirs, et avec une seule réalité bien en vue, Bianca n’était pas là…
Dans une forêt calme et assez éloignée de toute civilisation j’avais élu campement. Pour la première fois depuis que Bianca et moi avions été séparés, le désespoir me guettait moi. Accroupis dans la terre sèche et poussiéreuse, mes bras encerclant mes genoux épuisés, et mon regard perdu dans les faibles flammes qui se dégageaient du feu, je songeais. Et s’il fallait m’avouer vaincu ? Et s’il fallait songer à l’enterrer, à passer l’éponge comme je l’avais toujours fait ? L’idée ne m’attirait pas. Changer même de ville ne semblait même pas me consoler. Il semblait que Bianca ne passerait pas comme toutes les autres, son être m’habitait encore. Soupirant alors, faible jusque dans la tête, je m’écroulais sur le sol pour laisser les bras de Morphée avoir raison de moi.
Le vent soufflait anormalement entre les arbres et pourtant, aucune feuille aussi fébrile soit-elle ne semblait en faire les frais. Ma chemise noircie de crasse et déchirée par endroit flottait au vent, rafraichissant mon corps d’un courant d’air. C’était effrayant mais agréable. Une douce sensation de fraicheur m’enrobait et m’emmenait. Je me sentais débarrassé de tout poids, comme si la gravité m’avait oublié. Je ne ressentais plus la faim, plus la soif, et mes poumons se déployaient librement non-oppressés, et sans inflammation. En fait, plus aucune douleur ne me retenait prisonnier, plus aucune sensation dans mon corps, dans mes veines, sinon cet agréable souffle frais. Comme si mon corps m’avait abandonné, je laissais ma tête aller, humant l’air frais printanier. Mes paupières s’étaient fermées, et loin ainsi de toute réalité visuelle, je pouvais voyager où bon me semblait. Je voyais les hautes montagnes du Chili, les illuminations de la ville lumière, les grandes plaines, la savane rayonnante d’Afrique. La beauté du monde m’éclatait soudainement au visage, et alors, rouvrant les yeux, je redécouvrais ce même feu, et cette même terre poussiéreuse. N’abandonne pas.



De longues années suivirent durant lesquelles je fouillais les endroits où nous avions été de fond en comble, m’aventurant même de nouveau à Albuquerque, fort de l’espoir que j’avais de retrouvé ma compagne. Mais ce n’est qu’après des milliers de kilomètres qu’une réalité me sautait aux yeux. Connor et Dimitri… La Nouvelle-Orléans.



Derrière l'écran


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MessageSujet: Re: Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓]   Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓] I_icon_minitimeMar 28 Aoû - 12:48

Bienvenue. Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓] 1922717186
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MessageSujet: Re: Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓]   Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓] I_icon_minitimeMar 28 Aoû - 13:31

bienvenue et bon courage pour ta fiche. N'hésite pas si tu as des questions. I love you
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MessageSujet: Re: Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓]   Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓] I_icon_minitimeMar 28 Aoû - 15:40

Oh. Hello Ezra Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓] 3229147817 J'ai été gentil promis ---> Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓] 418616946

Welcome tout plein What a Face
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MessageSujet: Re: Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓]   Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓] I_icon_minitimeMar 28 Aoû - 16:27

Tu pourras plus jamais me peloter Connor ! Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓] 2064886511
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MessageSujet: Re: Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓]   Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓] I_icon_minitimeMar 28 Aoû - 16:31

Thanks Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓] 3229147817




Aha Connor tu sais pas c'que tu perds... Arrow
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MessageSujet: Re: Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓]   Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓] I_icon_minitimeMar 28 Aoû - 16:40

Te peloter? o0 Je te signal que tu ne m'as jamais laissé t'approcher bah

Je sais Ezra. Je sais desperate *immeuble*
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MessageSujet: Re: Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓]   Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓] I_icon_minitimeMar 28 Aoû - 16:40

Ruby B. Fitzgerald a écrit:
Tu pourras plus jamais me peloter Connor ! Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓] 2064886511

Shocked c'est pas franchement rassurant de voir que Coco pelote les louves les moins sociables du coin...

Bienvenue Ezra Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓] 2493424357 prends bien soin de Ruby hein guh
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MessageSujet: Re: Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓]   Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓] I_icon_minitimeMar 28 Aoû - 23:52

Un nouveau membre pour la meute ! cinglé Bienvenue à toi et bonne chance pour ta fiche. Cool Tu verras ils sont un peu fous mais assez affectueux ces loups de la Nouvelle Orléans. What a Face Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓] 418616946 ==>
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MessageSujet: Re: Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓]   Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓] I_icon_minitimeMer 29 Aoû - 8:42

Omg, v'là le grand méchant loup Arrow Bienvenue par ici, on a pris soin de Ruby en ton absence, comme Coco l'a signalé Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓] 3229147817 Arrow
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MessageSujet: Re: Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓]   Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓] I_icon_minitimeJeu 30 Aoû - 12:22

je suis fan de la fiche. *actualise toutes les 5 minutes pour avoir la suite* Arrow
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MessageSujet: Re: Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓]   Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓] I_icon_minitimeJeu 30 Aoû - 15:03

Feina Litovski a écrit:

Bienvenue Ezra Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓] 2493424357 prends bien soin de Ruby hein guh
Make sure that i will super


Dhanya A. Gadhavi a écrit:
Un nouveau membre pour la meute ! cinglé Bienvenue à toi et bonne chance pour ta fiche. Cool Tu verras ils sont un peu fous mais assez affectueux ces loups de la Nouvelle Orléans. What a Face Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓] 418616946 ==>
Rassurant ! Merci Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓] 3229147817


Dimitri O'Neal a écrit:
Omg, v'là le grand méchant loup Arrow Bienvenue par ici, on a pris soin de Ruby en ton absence, comme Coco l'a signalé Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓] 3229147817 Arrow
Not méchant... Surveillant ses intérêts ! Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓] 1881463262


Ruby B. Fitzgerald a écrit:
je suis fan de la fiche. *actualise toutes les 5 minutes pour avoir la suite* Arrow
Aha merci très sympathique. Navré de ne pas pouvoir faire satisfaire ta curiosité toutes les 5 minutes Arrow xD
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MessageSujet: Re: Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓]   Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓] I_icon_minitimeJeu 30 Aoû - 21:17

Je m'excuse d'avance pour le double-post.
J'ai terminé ma fiche je crois Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓] 3229147817
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MessageSujet: Re: Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓]   Carpe diem † Ezra Miller [Check ✓] I_icon_minitimeJeu 30 Aoû - 21:21

Félicitations !


« Tu viens d'attraper le dernier train pour l'Enfer ! »
Officiellement bienvenue sur COB ! *a tout lu à mesure depuis le début* What a Face voilà qui est parfait et tout à fait complet *-* Te voilà donc ajouté chez les Remus Lupin ! Amuse-toi bien parmi nous, et n'hésite pas à contacter un membre du staff si tu rencontres un problème ou as besoin de renseignements ! ♥️ Ce qui suit a été rédigé pour te guider après ton arrivée tromimi

► Le Guide du joueur ◄

Alors, heureux ? Bon, tant mieux. Mais... tu croyais pas t'en tirer si facilement, si ?! Allez, c'est pas pour t'embêter mais au contraire, te guider un peu. Lis bien ce qui suit, c'est indispensable et utile pour prendre tes repères Wink

Parrainage ; Pour commencer, il faut savoir que tu peux solliciter l'attention et le temps d'un ancien pour mieux comprendre le forum et t'intégrer ! C'est sympa pour créer de nouveaux liens et apprendre à connaître les autres. Pour ça, tu peux choisir ton parrain en allant par là, et faire un tour dans les mini-flood. N'hésite pas à t'incruster surtout Wink
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Pouvoir ; Pour recenser ton pouvoir c'est par .
Métier/Rang/Statut ; Pense aussi à réserver ton métier/rôle, histoire qu'on sache un peu qui est qui.
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Les Missions ; T'as envie d'un RP totalement intégré à l'intrigue ? Tu te sens de frôler la mort avec un partenaire inattendu ? Consulte donc ce sujet !
Le PNJ ; Si tu veux mettre du piment dans ton jeu, demande à utiliser le PNJ
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Le Membre du Mois ; pour en savoir plus, c'est !
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