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 l : Between Two Worlds : l [100%]

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MessageSujet: l : Between Two Worlds : l [100%]   l :  Between Two Worlds  : l  [100%] I_icon_minitimeJeu 22 Juil - 11:41


Aurora Keegan



© BLOODY FANGS


    ÂGE PHYSIQUE ; 20 ans
    ÂGE RÉEL ; Toujours 20 ans
    DATE ET LIEU DE NAISSANCE ; Le 10 juillet 1990 à Saint Louis
    ORIGINE ET NATIONALITE ; 100% américaine
    RACE ; Nécromancienne
    RANG ; Simple infirmière
    ORIENTATION SEXUELLE ; O_O Hétéro à ma dernière connaissance
    CAPACITÉ SPÉCIALE ; Je vois le passé en touchant des objets.





Tell me your secrets




PSEUDO; Milie
ÂGE ; 19 ans
FRÉQUENCE DE CONNEXION ; Pratiquement tous les jours
COMMENT TU NOUS A CONNUS ? ; SH2
COMMENT TU TROUVES LE FORUM ? ; Extra!!!
MULTICOMPTE ? ; [X] Oh yeah ! [] Nope =P
CÉLÉBRITÉ DE L'AVATAR ; Silvia Dimitrova
CODE DU RÈGLEMENT ; Code Validé.


Dernière édition par Aurora Keegan le Jeu 22 Juil - 18:31, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: l : Between Two Worlds : l [100%]   l :  Between Two Worlds  : l  [100%] I_icon_minitimeJeu 22 Juil - 11:48

Once upon a time...





Prologue.

Encore une journée de passée, une, parmi tant d'autres. Comme tous les matins, je m'étais levée peu avant l'aube, avais pris ma douche, m'étais préparée avec attention. Puis j'étais partie à l'hôpital où je venais d'être embauchée comme infirmière. Je n'avais pas vraiment eu de mal à trouver. En fait, c'était plutôt moi qui avais joué la difficile. Mais quoi, même avec tous les efforts du monde, changer les couches de petits vieux tremblants et incapables de manger tout seul, les entendre brailler ou dérailler à longueur de temps, ça me branchais pas. Alors les recherches s'étaient poursuivies pour finir par me faire atterrir là où je suis depuis le début du mois: le secteur des grands brûlés. Ils sont pas emmerdants pour un sous, ne voulant pas être vu et toucher, il est plutôt rare qu'ils appellent les infirmières pour un rien. C'est une partie de l'hôpital où peu de personnes se rendent, les déambulations dans le couloir sont, en général, surtout dû aux médecins et au personnel d'entretien. Même la famille des victimes évite d'y passer, trop dur apparemment. Donc, pas de plaintes au sujet de mauvais traitements, pas de parents pompants, ni d'enfants externes au service, mal éduqués et brailleurs. Vrai que c'est pas toujours beau et simple, mais je m'y plais et apprécie mes patients, tous autant qu'ils sont. Parce qu'ils restent généralement assez longtemps et que j'aime les heures supplémentaires, j'ai droit à quelques bavardages en plus voir quelques amusements. Les enfants, entourés de personnes comme eux, n'ont pas besoin de s'inquiéter et j'avoue profiter de leur innocence, cette innocence que je n'ai jamais eu. Prendre soin d'eux m'oblige à travailler avec mes souvenirs et mes émotions. Si je suis là depuis un mois, j'ai réussi à me faire accepter. Mais même si je souris, m'amuse et joue, je garde au fond de moi une rancoeur certaine. Comme eux, j'ai été abandonné, comme eux, je vois des visages qui ne savent pas vous regarder. Je reste solitaire malgré mes sourires et rancunière envers toutes ces personnes qui les ont royalement laisser tomber pour leur différence. Une différence qui aujourd'hui ne devrait plus compter et pourtant...


Il fallait que je parte, les souvenirs étaient beaucoup trop forts ce soir, ils m'avaient rattrapé à un rythme effréné et je n'avais pu y échapper. Je m'étais changé en vitesse dans les vestiaires, le souffle court, la douleur que j'avais ressentie durant des années aussi bien morale que physique plus forte que jamais. Haletante, je retirai ma blouse et la jetai dans mon casier avant de vite mettre mes chaussures et enfiler ma veste. Je sentis le poids rassurant de mes clefs dans ma poche qui bientôt me conduiraient chez moi, dans mon appartement. Je marchais à grande vitesse dans les sous-sol du bâtiment, m'excusant à peine quand je fonçais dans quelqu'un, poursuivant ma course, bien trop mal pour me retenir une seconde de plus en présence d'étrangers. J'évitais les regards, fuyant ces prunelles inconnues qui me fixaient. J'entendais de vagues murmures venant de ces hommes et des ces femmes que je ne connaissais pas ou seulement de vue. Ils semblaient s'inquiéter, mais tout était flou. Mes yeux étaient embrumés et je n'entendais presque rien si ce n'est des murmures graves et aux ralentis qui résonnaient en moi et me torturaient. A présent je courrais, m'aidant du mur pour me retenir, tout semblant tourner autour de moi, le sol se dérober sous mes pas. Les vertiges me prenaient, sans égard, et c'est de peu que j'évitai une voiture une fois sur le parking de l'hôpital. Où l'avais-je garé? Bon sang, où était cette fichue bagnole! J'appuyai sur la clef et j'entrevis les phares clignoter. Sans plus attendre, je me ruai dans mon épave et claquai la porte, reprenant mon souffle.
J'avais l'impression qu'elle me hantait. Je pouvais entendre ses pas approcher, sa respiration à mon oreille, sentir son parfum, celui qui aurait du me rassurer dans mes nuits de cauchemars et qui à la place faisait subir des soubresauts à mon corps. Quand aurait-elle donc fini ?! Pars! Pars et arrête de me torturer ainsi!
Doucement, mon souffle reprenait une cadence habituelle et je retrouvai mes sens. Il était temps de rentrer et d'oublier. Avec plaisir je retrouvai mon hall d'entrée, mon salon, puis enfin, ma chambre. Je ne pris même pas la peine d'allumer la lumière. Arrivant à distinguer les formes du lit dans le noir, je me contentai de m'écrouler dessus et passer mes mains sur mon visage. Je ne voulais pas replonger dans mes souvenirs mais automatiquement, mes doigts vinrent retirer le ruban que j'avais autour du cou pour venir caresser la longue cicatrice qui s'y tenait. Certes elle était discrète, mais elle était là, et elle serait toujours là, même si ma peau pâle aidait à la dissimuler, fine ligne blanche cachant ma véritable identité, celle que j'étais avant de devenir Aurora Keegan. La cicatrice de Sarah Event.

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MessageSujet: Re: l : Between Two Worlds : l [100%]   l :  Between Two Worlds  : l  [100%] I_icon_minitimeJeu 22 Juil - 12:01

Chapitre Un.

La nuit s'était faite autour de moi et je me revoyais enfant. Sarah Event... Un nom bien trop oublié pour les autres, un fardeau pour moi. Le sommeil s'était emparé de mon être pour me replonger dans les ténèbres. Petite Sarah... Comment as-tu fait pour tenir?


Une enfance agréable, une maison pleine de vie et de joie, un père formidable, une mère soucieuse du bien-être de son enfant et de son éducation. Tout aurait pu continuer ainsi, vie banale et uniforme. L'enfant que j'étais serait devenue une jeune femme brillante, prête à dévorer la vie à pleine dent. Mais un rien suffit à tout balayer, et c'est ce qui arriva. Mon père était pompier et je me souviens encore de mon coeur qui battait à tout rompre en le voyant partir en urgence me demandant s'il allait nous revenir. Même si je n'avais que onze ans à cette époque, je savais que ce qu'il faisait était dangereux et qu'un jour je risquais de ne plus jamais le revoir. Ma mère, quant à elle, semblait plus tranquille que moi et vagabondait innocemment à ses activités de femme au foyer. Cherchez l'erreur... Je n'avais aucune sympathie pour elle lorsqu'elle agissait de la sorte, lui en voulant secrètement de ne pas plus s'inquiéter au sujet de son époux. Je crois même que j'étais capable de la détester car au fond, je savais aisément qu'elle s'en fichait royalement de son retour et que l'héritage qui le couvrait lui serait attribué en cas de mort de mon père. Et oui, j'ai très tôt appris à fouiller dans la paperasse que ma mère regardait avec avidité et protégeait comme un trésor. Mon paternel, lui, était quelqu'un de bien. Il s'en fichait pas mal de l'héritage et pour cette raison, il ne l'avait jamais touché, préférant gagné sa vie par ses propres moyens et faire ce qu'il aimait. Nous étions plutôt proches à vrai dire, et le souvenir de cet homme attendrissant courir derrière moi dans le jardin en rigolant, des batailles d'oreillers, de nos séances culinaires du dimanche -même si ce que nous faisions était totalement immangeable-, des vacances en famille me manquait. Oui, il me manquait atrocement, encore aujourd'hui.

C'est un incendie qui tua mon père. C'était un soir d'été, il faisait bon et mon père venait de partir en vitesse pour une urgence. Si d'habitude je l'attendais dans mon lit, patientant pour entendre la porte claquer et reconnaître son pas dans le couloir, cette fois-ci j'étais dehors, sur la balançoire, me sentant étrangement mal. J'avais fini par courir dans les rues pour arriver au lieu de l'incendie où une foule était déjà disposée. Des mouches, ils étaient des mouches collées contre les barrières, attendant de voir un corps brûlé vif ou un enfant avec un membre en moins. Ils me dégoutaient et m'empêchaient de passer. C'était mon père que je voulais voir et toute cette masse m'en empêchait. Je me faisais éloigner, écraser mais je parvins par me montrer plus persévérante et me retrouver en tête de file, mes yeux cherchant partout l'homme en uniforme qu'était mon père. J'entendais ses collègues dire qu'il fallait quitter les lieux, la maison allant bientôt s'écrouler. Je savais qu'il était encore à l'intérieur et j'ignorais s'il avait pu intégrer le message. A cet instant, une peur plus grande que toute les autres me pris et une montée d'adrénaline eu raison de moi, certainement mélangée à l'imprudence qui me caractérise toujours aujourd'hui. Sans plus attendre, je m'étais ruée hors de la foule pour contourner un de leur camion et m'étais approchée du bâtiment. Je voulus entrer mais on me retint facilement et j'eus beau me débattre de tout mon petit corps et de toute ma petite âme, seule ma voix qui appelait désespérément mon père arriva jusqu'aux flammes. Un bruit de carreaux qu'on brisait me fit lever la tête et je le vis. Il tenait un enfant contre lui et était piégé par le feu. Impossible de sauter, c'était bien trop haut. Ma voix s'en trouva plus forte et striante encore et c'est là qu'il me vit. Il resta figer, semblant comprendre en me voyant que pour lui c'était terminé à présent. L'enfant inconscient commença à être ronger par les flammes et l'échelle que ses collègues avançaient vers lui ne servait plus à rien, c'était trop tard. Il me fixait et osa un fin sourire alors que son corps était léché par le feu pour finir par le faire disparaître définitivement quand la douleur fut trop forte pour lui afin qu'il reste là où il était.


Je me souviens encore du visage de ma mère en voyant les collègues de mon père arriver avec moi pleurant dans leurs bras. Si elle jouait à avoir une mine pleine de chagrin, ses yeux brillaient intensément, trop pour que je ne le remarque pas. Je me hissai alors au sol et rentrai en courant dans la maison, allant dans la chambre de mes parents. Ma mère n'y fit pas attention, trop occupée à accepter toutes les condoléances qu'on lui donnait. Je pris une valise et y mis toutes les affaires de mon père dedans sachant bien que si je voulais les préserver il me fallait tout cacher avec précaution. J'allais sortir de la pièce quand je me stoppai net. L'avis de l'héritage. Elle allait pouvoir prendre l'argent de mon père sans retenu et en profiter largement sans avoir une seule pensée pour lui. Sans plus attendre, je pris aussi tous les papiers le concernant et emportai la valise avec moi, la feuille d'héritage dissimulée dedans. Il me fallait une planque. Je sortis dans le jardin et poussai une petite fontaine de marbre, creusant rapidement un trou de mes petites mains pour y ensevelir la valise et tout remettre en place. Pour le moment tout était en sûreté et le resterait. Qu'importe que ma mère se fâche et me frappe, ça n'avait plus d'importance. Mon trésor à moi, l'odeur de mon père sur ses chemises, nos photos, tout était en sécurité.
Bien évidemment ma mère compris ce que j'avais fait et elle eu beau me menacer et me gifler, rien n'y fit. Pour mon silence, je fus privée d'adresser un dernier au revoir à mon père et l'enterrement se déroula sans moi. Paraît qu'ils avaient pu tirer son corps rongé par les flammes avant qu'il ne se transforme en cendre. J'étais restée enfermer dans ma chambre, me cachant de la lumière du jour et refusant tout repas. Manque de chance pour ma mère, j'étais coriace et ne lui dévoilai jamais rien quant à l'emplacement de son argent.

Comme je ne sortais plus de chez moi et qu'il fallait qu'elle montre au voisinage qu'elle était désespérée, lui vint l'idée de m'acheter un petit chiot. Et cette boule de poils réussit à me faire sortir de chez moi contre toute attente. Je le promenais dès qu'il le souhaitait, en profitant pour aller au cimetière rendre visite à mon père et déposer des fleurs sur sa tombe.
Un an se passa ainsi, sans grand changement, uniquement dans le chagrin. Et c'est là que tout commença, un enfer, pire que celui que je vivais jusqu'à présent.
Si mon chien était adorable, c'était un parfait idiot qui n'aimait pas obéir. La laisse se brisa, il ne voulut pas rester assis, une voiture eu raison de lui. On enterra Molloy dans la jardin. Ce chien, aussi stupide que cela puisse paraître, avait été une sorte de canne pour me redresser, au moins un minimum afin que je continue toute seule. 2001... Un an avant que le monde apprenne.

Un soir où ma mère s'était accordée un week end loin de moi, me laissant seule à la maison, je m'étais rendue sur la tombe de mon chien. Je voulais, je voulais sa compagnie, c'était la première fois que j'étais absolument seule depuis l'incendie, et surtout, c'était l'anniversaire de la mort de mon père. C'est à cet instant que sans que je puisse l'expliquer, ma main se leva au-dessus de la tombe et je sentis en moi quelque chose de nouveau. Je n'avais pas peur, tout au contraire. Je me sentais forte et capable de ramener ces os à la vie. Ma concentration était telle que j'en avais des vertiges mais je restai sur mes positions et bientôt, la terre s'ouvrit, et le cadavre de mon chien en sortit, puant, en décomposition. Je compris bien vite que ce n'était pas mon chien dans sa totalité, juste son corps mais je m'en contentais. Je m'accroupis devant lui et ma main glissa sur le labrador à moitié rongé par les vers qui le recouvraient. Qu'importe, Molloy était là, je pouvais le toucher et c'est là que l'idée me vint. Si je pouvais ramener mon chien... pourquoi je ne pouvais pas en faire de même avec mon père? Je renvoyai le zombie dans sa tombe et filai droit vers le cimetière.
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MessageSujet: Re: l : Between Two Worlds : l [100%]   l :  Between Two Worlds  : l  [100%] I_icon_minitimeJeu 22 Juil - 12:07

Chapitre Deux.

Malheureusement, tout ne se passa pas aussi bien que ça. Si j'allais une fois par semaine sur la tombe de mon père dès la nuit tombée, le relevais et lui rendais son apparence, je ne me sentais pas mieux, car il ne disait que ce que mon esprit lui ordonnait de dire, ses gestes étaient maitrisés par mon unique volonté, et la concentration que ce travail me demandait, m'empêchait de me bercer dans de douces illusions. Je me sentais seule, ne connaissant personne autour de moi pour me dire ce que j'étais, comment se pouvait-il que je puisse faire des choses pareilles.
2002... Nous étions cette fameuse année où le monde eu la révélation de l'univers occulte et de l'existence de créatures que les humains n'avaient l'habitude de ne croiser qu'au détour de leur imagination. Ma mère, fervente catholique et pratiquante, ne put que devenir une fanatique. Faut dire qu'à cet instant, l'Eglise retrouva toute sa puissance pour les croyants qui refusaient d'être envahis par « l'enfer ».

Elle me prit sur les faits, tandis que je jouais avec Molloy dans le jardin, lui lançant un bâton. Simplement, je ne m'étais pas embêtée à lui rendre son apparence, afin d'avoir plus d'énergie pour jouer plus longtemps avec lui. Elle n'était pas sensée rentrer avant la nuit suivante mais son voyage avait été écourté. La raison? Je n'en sais rien et elle ne m'a jamais laissé le savoir. En revanche, je garde gravé dans ma mémoire l'instant où je me suis retournée après l'avoir entendu, de ses yeux rivés sur le cadavre du chien puis enfin ses prunelles revenant sur moi d'un air effrayé et soudainement haineux. Sans plus attendre elle était descendue de la terrasse qui me surplombait et m'avait violemment prise par le poignet pour me traîner à travers la maison, me jeter dans la voiture et partir avec moi. Je ne suis plus jamais revenue chez moi depuis ce jour et la valise, cette valise qui m'est si précieuse attend toujours qu'on la déterre dans ce fichu jardin.

La voiture s'arrêta devant l'Eglise du village où nous vivions et sa sympathie fut encore moindre quand elle me sortit de sa bagnole pour m'y faire entrer en me tenant par les cheveux. Que devais-je pensé? Que c'était sûrement ma faute, elle avait sans doute raison de réagir ainsi, j'étais comme eux, une fille de l'enfer, j'étais quelqu'un de méchant probablement. Je devais avoir fait d'énormes bêtises pour qu'elle me conduise là. Oui, ça devait être ça...
Elle partit sans moi, me laissant avec le curé et je cru voir quelques billets dans sa main quand elle franchit la porte. Une main s'écrasa lourdement sur mon épaule et je levai les yeux vers celui qui serait pour toujours le maître de mes cauchemars les plus noirs et les plus horribles. Il me sourit et me pris la main, me faisant descendre plusieurs escaliers en-dessous de l'église pour arriver à une salle baignée dans le noir dans laquelle il me jeta avant de partir, me laissant enfermée. Je restai quelques minutes couchée au sol, osant à peine respirer, terrorisée à l'idée de ce qui pouvait m'arriver si je me levais, me montrais à quelqu'un. Mais le noir ne me plaisait pas et je longeai les murs pour tomber sur l'interrupteur qui éclaira ma cellule. Les murs étaient du béton et je sus que là-dedans, on ne risquait pas de m'entendre même si je hurlais de tous mes poumons. Une couverture était disposée au sol sur la gauche avec un simple oreiller jaunis. Tout le reste de la pièce était occupé par des machines et des outils que je n'avais encore jamais vu. Elles semblaient anciennes, le genre de choses qu'on trouverait normalement dans un musée aujourd'hui, pas un sous-sol, encore moins celui d'une église. Sans comprendre, un frisson me parcourut. Mes doigts glissèrent sur les instruments de torture qui s'étendaient devant moi et c'est là que je compris. Des cris percèrent mes tympans et des images défilèrent dans mon crâne. Je voyais des gens, femmes, hommes et même enfants souffrirent sur ces machines, je voyais du sang, des ombres, des larmes et entendais les supplications qui m'écorchaient l'âme de par leur violence et leur profondeur, comme s'ils résonnaient en moi. J'étais incapable de bouger, effrayée voire même terrorisée. Ainsi c'est ce qui m'attendait, c'est ce que je devrais supporter pour ma différence? Une altérité que je n'avais pas même désiré?

-Ce n'est que pour ton bien Sarah...

Les uniques mots que j'entendis durant deux ans. Deux longues années où la lumière du soleil ne m'arriva jamais, où je craignais à chaque seconde que quelqu'un pénètre dans la pièce, où je souffrais, moralement, physiquement. Tous les jours on venait me dire que j'étais quelqu'un de mauvais, qui avait très mal agis, qu'on tentait d'aider. D'après les mots de mes tortionnaires, j'étais un monstre, une créature de l'ombre dangereuse. Mais tout le monde commet une erreur un jour où l'autre et ça tomba finalement sur eux.


Ma cellule comprit bientôt un nouveau venu étrangement pâle, que l'on enchaîna avec fermeté. Ce vampire fut mon unique compagnie durant une semaine, une semaine où je le vis résister à la torture et où je hurlais pour lui, me fichant des coups de fouets qu'on pouvait me mettre. Quand nous étions seuls, je m'approchais de lui et utilisais un bout de la robe que j'avais sur le dos depuis deux ans pour lui éponger le visage et retirer le sang qui m'empêchait de bien le voir. Attaché jours et nuits, il ne pouvait se libérer et je n'étais pas meilleure que lui. Lionel... c'était son nom... Je crois. Quoiqu'il en soit, il ne dura pas plus que sept jours mais durant nos nombreuses conversations, il m'avait assuré que je n'étais pas quelqu'un de mauvais et encore moins un monstre. Il me donna un lieu et m'obligea à utiliser son cadavre une fois qu'ils en auraient fini avec lui pour me faire sortir, en profitant pour me dire ce que j'étais et mes capacités, la manière de les exploiter. Je refusai mais il finit par me convaincre que c'était la seule façon que je m'en sorte. J'acceptai, ne voyant pas le mensonge dans ses yeux, ni la tristesse sur son visage. Il me dit que les autres seraient bientôt là. Je lui proposai mon sang, mais il refusa rapidement, comme à chaque fois. A cette période je ne pouvais pas encore comprendre ce qu'était l'immortalité et surtout son réel désir d'en finir.

Quand on le libéra une fois sa mort arrivée, on le jeta à côté de moi et le cadavre fit ma compagnie deux, trois jours, jusqu'à ce que je me décide d'obéir à son ordre. Aussitôt je sentis mon pouvoir se raviver et envahir tout mon être. En un instant, le cadavre du vampire fut sous mon contrôle. Je le gardai ainsi jusqu'à ce que des fanatiques ouvrent la cellule. Dès cet instant, je le fis se lever et il envoya ses tortionnaires contre le mur selon mon désir. Je pris les clefs pour finir par ouvrir la porte, l'entraînant avec moi.
Le curé me rattrapa et me saisit avec violence à la gorge tout en tenant une croix dans sa main. Je me débattis et lui me serra à tel point que bientôt l'objet qu'il tenait me cisailla le cou sur une longueur admirable. La douleur enleva ma peur et je repris le contrôle sur moi même ainsi que le zombie qui prit le curé par la nuque et l'envoya valser à plusieurs mètres. Je pris mon ami par la main et nous entraînâmes dehors. Je le vis s'arrêter et malgré tous mes ordres il ne bougea pas. Puis je compris. Nous étions dehors et surtout, il faisait jour! Je le suppliai même de se mettre à l'abris mais il ne fit rien et son corps se carbonisa sous mes yeux. Je n'eus pas le temps de pleurer ou même de m'attarder. Déjà les fanatiques apparaissaient sur les marches de l'église. Sans plus attendre je commençai à courir dans les rues, sortant bientôt de la ville pour me rendre au cimetière. Lionel m'avait affirmé que les humains n'y allaient plus, d'autres personnes comme lui s'étant approprié le territoire.

Je n'avais plus de souffle mais qu'importe, je continuais ma route, ne faisant pas attention à mes pieds nus ou à la pluie s'abattant sur moi avec violence. Enfin le cimetière parvint à ma vue et je courus jusqu'à la tombe de mon père où je m'écroulai littéralement dessus. Il fallait que je le vois, j'avais besoin de lui, de sa présence. Mais il me fallait attendre la nuit et le reste de la journée fut baignée de mes larmes. Enfin le soleil ennemi de mes désirs se coucha. Je me concentrai après avoir repris mon souffle ainsi que tous mes esprits et bientôt il sortit de terre. Je lui rendis son apparence. Mon petit coeur se mit à battre fortement dans ma poitrine. J'avais besoin d'un mensonge, d'entendre sa voix pour me rassurer, sentir ses bras autour de moi et me laisser convaincre que c'était vrai, que mon père était réellement là et que tout le reste n'avait été qu'un long et horrible cauchemar. Il fit ce que je voulais et je fermai les yeux pour en profiter jusqu'à ce que je sente un regard posé sur nous. Je levai la tête et c'est là que je le vis pour la première fois... Asher.
Pour moi, il n'était qu'un inconnu qui pouvait me faire du mal. Ayant passer deux ans sous terre et sans véritable compagnie si ce n'est Lionel, la civilité était une chose que j'avais quelque peu oublié. Pour cette raison, en guise de bonjour courtois, mon père fit volte-face et d'autres cadavres ne tardèrent pas à me rejoindre. Je ne me laisserai pas faire, pas cette fois. Mais cet étranger se mit à avancer vers moi et je le dévisageai. Une peau pâle, trop pâle... Pas si différente d'un cadavre en fait, un peu comme Lionel. L'évidence me frappa de plein fouet et automatiquement mes barrières tombèrent et les cadavres se figèrent. C'était un vampire, comme celui qui m'avait aidé à m'échapper des mains de ces humains fanatiques. Un geste incontrôlable me pris et la seconde qui suivit, je me retrouvai contre lui, à l'enlacer. Il ne fit rien pendant quelques secondes puis me demanda simplement de le suivre, ce que je fis, sans un mot, rendant les morts à la terre. Quand il me demanda ce que je fichais là, je lui racontai brièvement ce qui s'était passé, sans pour autant entrer dans les détails. Ce fut la seule fois que j'avouai à quelqu'un ce qui m'était arrivé, la seule et unique fois. Plus jamais je ne mentionnai cet épisode, ou ma vie d'avant, au point que je changeai de prénom. Je passai donc de Sarah Event à Aurora Keegan.

Les six ans qui suivirent, je les passai en compagnie d'Asher, bien que je n'étais pas du genre à le coller, étant plutôt solitaire et indépendante. Mais une chose était sûre, je lui étais dévouée et lui offrais toute la gentillesse et la douceur qu'une fille aurait pu donner à son père.
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MessageSujet: Re: l : Between Two Worlds : l [100%]   l :  Between Two Worlds  : l  [100%] I_icon_minitimeJeu 22 Juil - 12:09

Epilogue.

Je me réveillai au petit matin et eut une légère montée de stress avant de me rassurer. Non je n'étais pas en retard, et oui c'était le week-end donc non je ne travaillais pas. Je laissai ma tête retomber sur mon oreiller, puis me levai finalement, me dirigeant vers la pharmacie de la salle de bain. Un rapide coup d'oeil dans le miroir. J'observai cette fine cicatrice et disposai un nouveau ruban autour de mon cou qui dissimula le tout. Mes doigts fins vinrent prendre une petite boîte de pilules. J'en avais besoin ce matin, je devais prendre ces calmants pour ne pas retomber dans mon passé et pouvoir penser à autre chose.
J'observai mon reflet. Oui, Sarah avait disparu, au moins physiquement, afin de laisser place à cette jeune femme d'une vingtaine d'années au corps fin et bien proportionné, à ces longs cheveux bruns laissant refléter de doux reflets dorés à la lumière du soleil, ces yeux profonds et d'une couleur légèrement ambrée.
Petit à petit les médicaments faisaient effet. Je le sentais. Mon passé s'éloignait dans ma mémoire et finit par se fondre dans l'oubli. A présent que j'avais l'esprit en paix, j'allais pouvoir m'occuper. Un petit tour en ville s'imposa donc. Si j'avais passé de mauvais moments, je trouvais que je m'étais plutôt bien rattrapée. J'avais pu faire quelques études et me trouver un boulot, je possédais une famille -certes loin d'être banale- et j'étais plutôt heureuse de la vie que je menais. Loin d'être froide et complètement brisée par mon passé, j'étais de nature plutôt optimiste et joyeuse, même si mon tempérament solitaire m'empêchait de faire quelques petites choses comme me poser avec quelqu'un.

La ville dehors s'éveillait, il faut dire que je m'étais levée tôt ce matin. Je comptais prendre mon petit déjeuner sur une terrasse mais mon regard se posa sur l'aéroport devant lequel je passai. Et pourquoi pas... Nous étions samedi et je ne reprenais le boulot que lundi après-midi. Je souris et me garai, sortant de la voiture et allant à l'accueil. Le premier vol semblait être pour Zagreb. L'instant qui suivit, j'avais le billet d'avion et embarquai. Je n'avais pas d'affaires... pas grave, j'en trouverai sur place et puis... Ca ferait des photos en plus pour Asher...

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Asher L. Blackstone
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▌A débarqué le : 21/07/2010
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▌Age du personnage : Dans les 660 ans, je ne les compte plus !
▌Rang : Chef du clan Blackstone.
▌Job : Chasseur à mes heures perdues.
▌Citation : Sanguinaire, comme toujours.


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MessageSujet: Re: l : Between Two Worlds : l [100%]   l :  Between Two Worlds  : l  [100%] I_icon_minitimeJeu 22 Juil - 21:09

    Re-bienvenue sur le forum <3

    Ta fiche me fait penser que j'ai oublié de créer le cimetière XD
    Tu parles d'un boulet XD

    En attendant, je t'annonce que tu as attrapé le dernier train pour l'Enfer ! Mes félicitations DEATH

    Bon jeu parmi nous BAVE
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MessageSujet: Re: l : Between Two Worlds : l [100%]   l :  Between Two Worlds  : l  [100%] I_icon_minitime

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