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| Long long way from home ¤ Mayra | |
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| Sujet: Long long way from home ¤ Mayra Mer 23 Nov - 18:11 | |
| Mayra Angela Woodward ❝ Le péril s’évanouit quand on ose le regarder.❞ Chateaubriand | Identité Je m'appelle MAYRA ANGELA WOODWARD, mais on m'appelle MAY. J'ai 27 ans, j'en fais 27. Je suis né(e) le 14 Mars 1989 et je suis AMERICAINE, avec des origines AFRICAINES. Je suis un(e) LYCANTHROPE HETERO et je suis CHAMANE.
CAPACITE SPÉCIALE : dis m'en plus à ce sujet !
BEYONCE KNOWLES © DATURA |
Histoire ❝ 60 lignes minimum. ❞
D’aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours dû aider ma mère pour les corvées de la maison, qu’il s’agisse de la cuisine, de la vaisselle ou encore du ménage et du linge, il fallut que je l’épaule très tôt et ce même si je ne pouvais pas faire grand-chose du fait de mon jeune âge. Dans l’esprit de mon père, cela faisait partie de l’éducation de toutes les petites filles, pour en faire de parfaite petites femmes au foyer. S’il n’y avait eu que lui, je n’aurais jamais mis les pieds à l’école pour apprendre à lire, écrire et compter, à quoi bon quand on est destinée à être mariée jeune et à vivre sous la coupe d’un homme qui s’occupera de tous ces détails à votre place ? Si le sud est l’endroit où je me sens chez moi, si la Louisiane est à mes yeux le plus bel état des Etats-Unis, je n’ai jamais pu m’empêcher de trouver que beaucoup de ses habitants étaient des arriérés manquant cruellement de jugeote mais également d’assez d’éducation pour faire la part des choses et être un peu plus ouverts. Mais pour se rendre compte de ça, il faut être directement victime du sexisme et du racisme ambiant, ceux-là même qui alourdissent l’atmosphère et rendent la vie impossible à de nombreuses personnes. Moi qui ai eu la chance de grandir auprès de noirs et de blancs, je n’ai jamais eu d’aprioris sur qui que ce soit et comment aurais-je pu alors que moi-même, mon frère et beaucoup de membres de ma propre famille avait la peau tannée par le soleil et la génétique, des descendants d’esclaves venus tout droit d’Afrique noire pour servir les intérêts d’européens sans scrupule. Si mon père les avait rencontré avant de connaître ma mère et surtout de la foutre enceinte, il aurait probablement fait marche arrière plutôt que de s’unir à une descendante de « négros », selon ses propres termes et surtout ne pas faire partie de leur famille, de quelque façon que ce soit. Mais le destin en avait décidé autrement et il fut trop tard lorsqu’il apprit la réalité de la famille Douglas. Cependant, il ne semble jamais trop tard pour faire preuve de mauvaise foi et être con, ainsi, il prit la décision qu’il ne s’imposerait plus leur présence, peu importait la raison. Si nous étions régulièrement envoyés dans la famille de ma mère, mon frère et moi, lors des vacances scolaires, c’était toujours seuls. Je ne vous cacherai pas que c’était un réel soulagement dans une année souvent riche en punitions et en corrections en tout genre. Quand nous étions chez les Douglas, notre liberté était presque totale, notre aide n’était pas sans cesse demandée pour un oui ou pour un non et nous avions la possibilité de redevenir des enfants, de nous émerveiller d’un rien et surtout de faire les pires conneries possibles et imaginables. Chez eux, nous étions libres et heureux et c’était toujours un déchirement de devoir rentrer chez nous pour retrouver notre père violent et notre mère soumise. Notre mère n’était pas une femme méchante mais simplement harassée et débordée de travail, elle travaillait comme infirmière dans un hôpital, autorisée par mon père à poursuivre son activité car les revenus de la famille étaient trop modestes pour se permettre de cracher sur le moindre cent. Quant à notre père, il multipliait les petits boulots pour rendre notre vie plus confortable qu’elle ne pouvait l’être, c’était un homme travailleur et courageux qui ne rechignait jamais à la tâche, quelques nuits, il dormait à peine trois heures avant d’enchaîner sur son énième boulot. C’était ce qui le rendait si difficile à haïr, par certains aspects, il était un homme bien et respectable qui ne touchait jamais une seule goutte d’alcool et était fidèle à notre mère, pourtant, il ne lui fallait jamais grand-chose pour défaire sa ceinture et me frapper avec jusqu’à ce qu’il ne puisse plus lever le bras et que je sois tout juste capable de me traîner jusqu’à mon lit. Il disait le faire pour mon bien et je le croyais, ne trouvant jamais la force de le détester pour ça, étant quasi certaine de le mériter. J’ignorais encore que son but était de faire de moi une jeune femme pleinement soumise à sa volonté et à celle de tous les autres hommes, de me rendre docile à souhait afin que je sois totalement dépendante des hommes et l’idée ne me dérangeait pas à l’époque, qu’y avait-il de mal là-dedans après tout ? Je ne connaissais que ça et n’étais pas sûre de vouloir autre chose. Pour Abel, c’était différent, il avait toujours eu la tête plus dure, un caractère bien trempé et des idées qui différaient sensiblement de celles de mon père. C’est sans doute grâce à lui que je finis par ouvrir les yeux, que je réalisai que prendre des coups n’était pas normal et encore moins parce qu’on avait oublié de faire la vaisselle ou tout simplement de ranger la maison. Chaque fois que le père Woodward levait la main sur moi ou plutôt le poing, Abel devenait complètement fou et il fallait que je le supplie du regard de ne rien faire pour qu’il ne réagisse pas. J’avais fini par apprendre à faire fi de la douleur, comme si mon âme parvenait à sortir de mon corps assez longtemps de sorte que je ne sente presque rien et que je sois presque sereine tandis que des gouttes de sueur perlaient sur le visage de mon père. Mes suppliques ne fonctionnaient pas toujours sur mon frère, qui prenait souvent le parti de s’accuser à ma place, trouvant toujours une raison ou une autre justifiant le fait que mes corvées n’étaient pas faites, alors c’était lui qui avait le droit à une correction en bonne et due forme et pour moi, c’était bien pire que de les recevoir. Puis, lorsqu’il fut en âge de s’opposer physiquement à notre père, il le fit, m’encourageant à en faire de même, ce que je rejetais à chaque fois d’un geste de la main. Je n’avais pas sa carrure et encore moins sa rage, je ne voulais pas me retrouver à l’hôpital en ayant eu le malheur de me rebiffer. Alors que mon frère nourrissait sa haine pour notre père et l’exprimait de plus en plus chaque jour, de mon côté, je m’arrangeais pour me faire la plus petite possible, m’acquittant de mes corvées ainsi que de mes devoirs et parvenant même à avoir un petit ami à côté. Quant à mon père, il ne s’en prenait à moi que lorsqu’Abel était à un entraînement ou qu’il avait à faire ailleurs, certains que personne ne pourrait l’empêcher d’exercer sa « justice » sous son propre toit. Mais toutes les raclées que je reçus ne furent rien à côté de celle qui marqua notre départ précipité, à Abe et moi.
Comme tous les jours, je rentrais du lycée sans empressement, sachant déjà que la vaisselle m’attendait ainsi que du ménage et du repassage. A seize ans, on a souvent envie de sortir avec ses amis plutôt que de se coltiner des tâches ménagères à ne plus savoir qu’en faire. Pourtant, si j’avais le malheur de m’attarder, les conséquences étaient terribles et je préférais ne pas imaginer mon visage avec d’autres bleus, mon œil au beurre noir peinant à s’estomper depuis la dernière correction que j’avais reçu, une semaine et demie plus tôt. Je rentrai donc à l’heure, déposant mon sac dans ma chambre et filant immédiatement à la cuisine pour essayer de me débarrasser de tout au plus vite afin d’aller rejoindre Stanley qui m’avait donné rendez-vous à 17 h dans notre coin secret. Ca pouvait paraître ridicule ou même enfantin mais c’était nécessaire, si mon père apprenait que je voyais un garçon, je n’avais que peu de chances de m’en sortir. Quand j’entendis son pas pesant sur le perron, mon cœur cessa de battre quelques secondes avant de repartir de plus belle tandis que je frottais avec obstination les assiettes. Je détestais me retrouver seule avec lui, tout autant que j’adorais que mon frère et moi ayons la maison pour nous seuls. Ce qui attira mon attention fut que je n’entendis pas la télé s’allumer, habituellement, il se précipitait dans le salon pour s’installer dans le divan avant de me réclamer une bière et un hamburger pour finalement s’assoupir. Mais pas cette fois, je sentais déjà le feu de son regard sur ma nuque mais je ne bougeai pas d’un cil, croiser son regard serait considéré comme une provocation et je ne voulais pas me prendre une autre baigne aujourd’hui alors que la journée avait si bien commencée, il en était hors de question. Ce fut donc lui qui rompit le silence.
« Tu sais que j’en ai appris une bonne ! » lança-t-il avant de ricaner nerveusement « Mandy Atkinson m’a dit qu’elle t’avait vu main dans la main avec un mec. Je me suis dit que ce n’était pas possible, que ma petite fille ne pouvait pas être aussi conne et puis elle a ajouté qu’elle t’avait bien reconnu et que tu l’avais même salué. »
Je sus à cet instant précis que j’étais foutue, pourtant, je ne ressentais aucune peur, seulement une colère sourde contre cette commère de Mandy, contre mon propre père qui entendait régir ma putain de vie alors qu’il ne savait utiliser d’autres moyens que la violence. Je me tournai vers lui, la mine renfrognée mais ne répondis rien.
« Tu sais, je m’inquiète beaucoup pour toi Mayra, beaucoup, beaucoup … »
C’était souvent la phrase qui déclenchait tout mais au lieu de m’accroupir et de le laisser faire, je restai sur mes deux pieds, le fixant dans les yeux avec une rage que je ne me connaissais pas. Je ne demandais rien de plus qu’un peu de bonheur et lui voulait tout gâcher, une fois encore. A l’époque, je n’avais pas encore le répondant que je possède désormais mais j’eus assez de courage pour attraper une chaise et lui jeter dessus afin de me laisser le temps de prendre la poudre d’escampette et de filer dans le couloir où je me cognai à mon frère.
« Faut qu’on se casse, le vieux est devenu cinglé, il sait pour Stanley, il va me tuer ! » lui murmuré-je presque hystérique, sentant les larmes rouler sur mes joues « Va m’attendre au bout de la rue, d’accord ? » « Mais tu… » « T’en fais pas, ok ? »
Il me fit son sourire rassurant et m’embrassa sur le front avant de me pousser vers la sortie alors que le pas pesant de notre père faisait craquer le plancher. Une fois le pied sur la première marche du perron, je me mis à courir aussi vite que je pus, abandonnant mon frère aux mains de notre tortionnaire, lâchement, comme à chaque fois. Je n’étais pas capable d’agir autrement, de toute façon, je n’étais qu’une femme, qu’aurais-je bien pu faire ? Affolée, je fis les cent pas jusqu’à ce qu’Abel se montre enfin, trois quarts d’heure plus tard, l’arcade en sang et le visage dans un sale état, un sac dans chaque main. Je me précipitai vers lui, m’inquiétant de son état mais il me repoussa gentiment.
« On verra ça plus tard, pour le moment, on va appeler oncle Marshall, lui demander si on ne peut pas rester chez lui quelques temps. »
Nous n’étions que des gamins livrés à nous-même et j’ignorais ce que je pourrais faire sans mon père pour me donner des ordres. Abel devait être persuadé que ce n’était que de cette façon que je pourrais prendre mon envol et apprendre la définition d’indépendance. Malheureusement, il sous estimait l’impact qu’avait eu l’éducation de notre père sur moi.
*** Notre oncle Marshall était en réalité un grand oncle, le frère de notre grand-mère qui était aussi loufoque et drôle qu’elle. On le connaissait depuis que nous étions gamins et nous adorions nous rendre chez lui tous les été, déjà parce qu’il vivait en plein milieu de la forêt et des marais et qu’il s’agissait de notre terrain de jeu favori mais également parce qu’il nous aimait comme notre propre père aurait dû le faire. Il nous bichonnait et faisait attention à nous comme si nous risquions ne nous casser au moindre coup de vent. Mais surtout, il fut celui qui nous parla de magie pour la première fois et nous raconta la véritable histoire de notre famille. En effet, nos racines remontaient très loin, jusqu’en Afrique, dans ces villages décimés par les blancs mais qui n’avaient jamais pu empêcher les noirs de garder leurs croyances, leurs pouvoirs et leurs dieux. Tout ça me parut, à l’époque, complètement dingue et je ne manquais jamais de taquiner mon oncle à ce propos, parce que pour moi et l’enfant terre à terre que j’étais, il ne s’agissait que d’histoires de bonnes femmes. Je n’avais pas encore conscience du réel poids de notre histoire, de l’importance que cela avait pour nous mais aussi pour les générations à venir. Je m’étais juste dit qu’il s’agissait d’une autre blague de notre oncle qui était un peu cinglé mais terriblement attachant, cependant, je ris beaucoup moins en me retrouvant avec une poignée d’os entre les mains qu’il me demanda de jeter sur le sol. Le but de l’opération était obscur pour moi mais afin de ne pas le contrarier, je m’exécutai sagement, balançant les ossements sur le sol poussiéreux de son salon avant de m’apercevoir que j’y voyais quelque chose, ou plutôt qu’un flot ininterrompu d’images me venait, passé, futur et présent se mêlaient dans un magnifique brouhaha qui finit par me mettre à genoux jusqu’à ce que mon vieil oncle les ait ramassé et les ait remis dans leur petit sac en toile. Je suppose que c’était le prix à payer pour avoir osé me moquer de ce dont j’ignorais tout. Je compris mieux pourquoi il y avait tant d’animaux morts accrochés à ses murs, pourquoi des poules caquetaient dans tous les coins de son jardin. Notre initiation au vaudou débuta lorsque j’eus 8 ans et mon frère 10, durant les vacances scolaires principalement même s’il nous arrivait d’en parler chez nous et d’essayer certaines choses. Il fallut nous familiariser avec l’histoire de notre famille, les plantes, les animaux, les esprits et toute une culture qui nous était complètement étrangère. Il fallut nous procurer du matériel aussi exotique qu’excentrique : des pattes de corbeau, des os d’animaux et autres trucs. Il nous apprit les rituels de protection et de défense, des choses qu’il estimait primordiales et qu’il nous fit promettre d’utiliser si jamais on en ressentait le besoin. Je compris bien plus tard qu’il pensait à notre père et qu’il craignait que celui-ci ne finisse par nous tuer. S’il arrivait qu’il aborde plus ou moins le sujet délicat de la magie noire, il ne s’étendait jamais sur le sujet, coupant court à nos questions en nous faisant promettre de ne jamais tremper dedans, car c’était défier nos dieux et les pousser à nous en vouloir. Pourtant, il fallut bien qu’il nous en parle plus en détail, cela faisait partie de notre apprentissage et nous avions besoin de connaître les risques pour ne pas être tentés d’y plonger tête la première. Il le fit l’été qui précéda notre fuite de chez nos parents, comme s’il savait déjà qu’une catastrophe nous arriverait. Quand mon frère parvint à le joindre, il sut immédiatement de quoi il en retournait et accepta de venir nous chercher dans sa vieille guimbarde, y voyant l’occasion rêvée de parfaire notre formation. Nous y passâmes deux longues années, vivant presque comme des ermites, du moins la voyais-je ainsi jusqu’à ce que mon frère nous annonce qu’il avait trouvé un emploi et voulait s’installer en ville avec sa petite amie. La nouvelle eut beaucoup de mal à passer de mon côté et je lui en voulus de m’abandonner pour une femme et un boulot minable mais je le laissai partir, restant auprès de mon oncle, tentant de trouver la paix intérieure.
Ce soir-là, nous étions assis autour de la cheminée, lui fumait sa pipe tandis que je lisais avec intérêt le journal intimes de l’une de nos ancêtres, n’en perdant pas une miette. Ce passage parlait de possession, de communication avec les esprits et de transe. Choses que j’avais toujours voulu tenter mais qu’il m’interdit pour ma propre sécurité, je manquais sans doute de pratique et il ne voulait pas que ça tourne mal, Dieu seul savait ce que ces esprits pouvaient vouloir et faire.
« As-tu vu ton frère aujourd’hui ? » me demanda-t-il « Non, je ne suis pas allée en ville, je ramassais des plantes dans la forêt. » « Tu devrais aller le voir, la famille c’est sacré et il tente de faire amende honorable. » « Je n’ai rien à lui reprocher. » mentis-je ce qui fit ricaner mon oncle « Tu n’es jamais là quand il vient me rendre visite, tu ne réponds plus au téléphone et tu refuses ses invitations à manger. Si ce n’est pas en vouloir à quelqu’un, je ne sais pas ce que c’est ! Tu me rappelles ta grand-mère, aussi butée que la vieille Malia ! » « Je n’ai pas envie de voir sa petite amie et sa nouvelle vie, prétendre être normal c’est juste ridicule ! » « Si ça le rend heureux, ce n’est pas à toi de juger de ça Mayra. Tu iras le voir demain, je reçois un client pour une purification. » « Tu m’avais promis que je t’assisterai à la prochaine ! » « Pas tant que tu auras des soucis en tête, règle ça et si tu rentres assez tôt, nous verrons. »
***
Comme souvent, j’étais dans les bois, ramassant des herbes dont j’avais besoin pour confectionner des onguents dont je me servais pour soigner les petites blessures de ceux qui venaient voir mon oncle et se retrouvaient confiés à mes bons soins. Je n’avais pas vu le temps passer, comme souvent quand je me retrouvais en immersion dans la nature, mon oncle avait beau avoir construit sa maison en plein milieu des bois, il n’y avait que quand je m’éloignais de sa bâtisse de plusieurs kilomètres que je me sentais réellement en liberté et en contact avec la mère nature, celle-là même dont j’aurais à me servir quand Marshall me laisserait enfin faire usage de la magie pour aider les autres. De notre fratrie, j’étais la plus faible et si au début, j’avais compris sa réserve, elle commençait à me peser et à me fatiguer, maintenant qu’Abel avait tout simplement abandonné l’idée de devenir un mage ou ce qui s’en approchait le plus, j’étais celle qui récupérait le flambeau et je ne rechignais jamais à la tâche mais cela ne semblait pas être le problème de mon oncle. J’étais persuadée qu’il pensait que j’étais bien trop fragile pour manipuler la magie à l’état le plus brute et même si je ne cessais de tenter de lui prouver le contraire, il ne faisait que retarder l’échéance, encore et toujours, comme si cela me laisserait assez de temps pour changer de projet, d’envie même. C’était mal me connaître, quand j’avais une idée en tête, il fallait se lever de bonne heure pour me la faire oublier définitivement. Perdue dans mes pensées animées, je ne fis pas attention au fait que la lumière du jour baissait de plus en plus et que la Lune était déjà haute et pleine dans le ciel. Si seulement j’avais eu l’intelligence de m’en inquiéter plus tôt, je ne me serais pas retrouvée perdue deux heures plus tard, dans le noir, tentant de me souvenir d’un sort qui me permettrait d’y voir plus clair. Quand je parvins à mettre des mots sur cette idée, je fus plus rassurée, jusqu’à ce que les buissons autour de moi s’agitent et que les bruits des animaux nocturnes cessent, signe qu’un prédateur beaucoup plus gros que les autres étaient dans les parages et qu’il ne me ferait pas de quartier. Cette simple idée me fit ricaner, c’était idiot. Hormis des alligators, il n’y avait rien de dangereux dans les parages, j’étais sans doute la chose la plus dangereuse de ces bois. Je sortis cette idée de ma tête pour me concentrer sur le chemin que j’avais pris et tenter de retourner chez mon oncle avant qu’il ne se mette à paniquer et appelle mon frère, situation délicate dans laquelle je ne tenais pas à me retrouver, je ne voulais pas lui faire face et encore moins avoir à le remercier de quoi que ce soit, il m’avait très bien fait comprendre que je ne faisais plus partie de sa vie, il n’avait qu’à la mener sans moi, je comptais me faire un plaisir de ne plus avoir besoin de lui. Agitée par le fait d’avoir remué le couteau dans la plaie, je me pris le pied dans une racine et m’étalai de tout mon long sur le sol couvert de mousse, ce qui amortit quelque peu ma chute mais pas la douleur, un liquide chaud se mit à couler le long de mon genou, signe que je m’étais fait plus mal que ce que je n’avais pu penser. J’examinai ma blessure de guerre, appliquant immédiatement l’une des plantes ramassées un peu plus tôt, ce fut sans doute durant cette opération que la bête sortit des feuillages, laissant seulement apparaître ses deux pupilles d’un jaune surnaturel, grognant pour montrer qu’elle était là, prête à faire de moi son dîner. Le reste était un vaste trou noir, la seule chose qu’il me restait, c’était cette étrange capacité de me transformer moi-même en un sorte de monstre. Parfaitement le genre de cadeau dont je me serai volontiers passé et qui pourtant ne se défaisait pas, même avec un sort puissant. Je dus faire face à cet autre problème, épaulée par mon oncle qui me permit de trouver une harmonie entre toutes ces facettes de ma personnalité et m’aida à faire des recherches sur ce que j’étais, quant à celle ou celui qui m’avait marqué au fer rouge, nous ne le retrouvâmes jamais.
***
Après de longues discussions animées ou plutôt des engueulades musclées, je finis par pardonner à mon frère, gardant tout de même une certaine rancœur à son égard, le fait qu’il m’ait sauvé du bourreau qu’était mon père ne lui donnait pas le droit de m’abandonner. Je nous avais toujours considéré comme un binôme, l’un ne pouvait fonctionner sans la présence de l’autre mais visiblement, cela n’était que mon cas et pas le sien, ce qui ne fit que me vexer davantage. Néanmoins, à force de lui rendre fréquemment visite sur son lieu de travail, je finis par rencontrer l’un de ses collègues qui devint mon petit ami officiel et chez qui je finis par m’installer, suivant mon cœur plutôt que ma raison. Contrairement au départ de mon frère, Marshall prit les choses avec beaucoup moins de sérénité. Il tenta de me dire qu’il valait mieux que j’arrête de voir ce Ruben mais rien n’y fit et la seule chose dont il parvint à me convaincre fut de porter le talisman qu’il m’avait confectionné. Si j’avais eu un peu plus de plomb dans le crâne, je l’aurais écouté et n’aurais pas été assez débile pour le comparer à mon père voulant m’empêcher de fréquenter un homme. Aujourd’hui, je n’ai de cesse de m’excuser auprès de lui et de lui demander pardon, même si Marshall me pardonna au moment même où je franchis le seuil de sa porte, sachant de quoi mon avenir serait fait, il aurait voulu qu’il en soit autrement. Pourtant, mon passé a fait de moi ce que je suis à présent et c’est sans doute la raison pour laquelle il ne m’obligea pas à rester.
Ce genre d’hommes, du genre de mon père, doivent avoir un radar dans le crâne qui les pousse à repérer les femmes qui ont la faculté incroyable de s’écraser comme une crêpe quand on sait se montrer assez ferme et clair dès le départ. Pourtant, à l’époque ou ma route croisa celle de Ruben, j’étais persuadée que j’en avais fini avec ça, que c’était de l’histoire ancienne et que plus jamais, je n’aurais à obéir à qui que ce soit hormis ma propre personne. Mais c’était sous-estimer mon attirance pour la dominance la plus implacable et totale, j’avais ça d’ancré au fond de moi et il me fallut qu’apercevoir celui qui deviendrait mon nouveau tyran pour être immédiatement séduite. C’était de la pure démence. De plus, j’étais encore jeune et n’avais eu qu’un seul petit ami, à 21 ans à peine, on ne sait pas encore très bien faire la différence entre un homme bien et un enfoiré qui cache son jeu derrière des compliments, de beaux projets et des sourires enjôleurs. Sans me méfier, je lui donnai tout, mon cœur, mon âme, ma confiance et surtout ma virginité, ce qui le fit se sentir plus fort encore qu’il ne l’avait jamais été. Et à vrai dire, les premiers mois se passèrent à merveille jusqu’à ce qu’il me propose de venir habiter chez lui et que j’accepte, ne sachant pas dans quel merdier je m’étais embarqué, loin de m’imaginer qu’il deviendrait mon bourreau, remplaçant mon père sur le trône du roi des enfoirés. Tout commença plutôt bêtement, un jour où j’avais mis un short un peu trop court à son goût, il m’envoya une gifle qui me fit faire un tour sur moi-même et voir des centaines de petites étoiles. Je n’eus même pas l’envie et encore moins la force de m’en offusquer, j’avais l’impression que mon passé me rattrapait et de me retrouver dans la bonne vieille routine d’avant, celle qui m’aurait presque manqué si elle n’était pas si douloureusement humiliante. C’était chaque fois la même rengaine, il m’en mettait une ou bien me collait réellement une raclée pour une raison ou une autre, une assiette cassée, le fait que je me sois attardée en rentrant du boulot ou tout simplement parce que j’avais eu le malheur de lui suggérer quelque chose puis se sentant au sommet de sa force et de sa puissance, il m’arrachait mes vêtements et me possédait, réduisant l’estime de moi-même et mon amour propre à néant. Pourtant j’en étais éperdument amoureuse, il n’avait qu’à passer son bras autour de mes épaules pour que je me sente heureuse et peu importait si je devais porter un col roulé alors qu’il faisait plus lourd et humide que dans n’importe quelle maison close. Quant à mon frère, je trouvais toujours une explication probante à lui donner, une justification imparable et de toute façon, il ne me croyait pas assez cinglée pour reproduire le même schéma, pour accepter qu’on me lève la main dessus après ce que notre père nous avait fait subir. C’était tout simplement de la stupidité ou bien la peur viscérale d’être heureuse, je n’en sus jamais rien mais une chose était certaine, si cette histoire venait aux oreilles de mon frère, il le tuerait de ses propres mains, je le savais. De la pitié, il n’en avait que pour un nombre réduit de personnes dont je faisais partie mais pour les autres, rien ne pouvait les protéger de la tornade Abel s’ils avaient le malheur de toucher à ceux qu’il aimait le plus. Mais cette époque où il me protégeait était révolue, je ne voulais plus qu’il s’en mêle, je voulais me débrouiller seule avec mes emmerdes, fierté déplacée qui pouvait me conduire à la mort mais je pensais que cela valait mieux que la honte que tout soit découvert. Pourtant, mes collègues n’étaient pas dupes et savaient pertinemment pourquoi je portais souvent des manches longues, pourquoi je ne bronchais jamais quand il se montrait odieux avec moi, m’humiliant devant témoins, sans doute pour se sentir exister. Et malgré tout, je parvenais à trouver le moyen de lui donner raison, j’étais bel et bien cinglée.
Il venait souvent avant la fin de mon service au bar pour s’enfiler quelques bières à mes frais, parlant fort avec ses potes quand il ne matait pas le cul de la première pouffiasse qui passait et qui arborait une jupe aussi minuscule que sa pudeur, ce qui ne le dérangeait aucunement alors. C’était un samedi soir et je finissais seulement quand le dernier client avait mis les voiles, comme souvent, il était là, justifiant sa présence par le fait qu’il voulait passer un peu de temps avec moi mais j’étais persuadée qu’il voulait simplement me surveiller afin d’être certain que je n’allais pas voir ailleurs. Ca faisait deux ans que nous étions ensemble et il en était encore à douter de moi, ce qui me rendait malade bien souvent, parce que je savais comment les samedi soirs se terminaient, il y avait un type éméché qui me faisait du rentre dedans, Ruben se levait et c’était moi qui prenait en rentrant à la maison, comme si j’avais tout provoqué volontairement et en toute sincérité, je ne tenais pas à ce que ça finisse de cette manière ce soir, je voulais seulement rentrer et me coucher, j’avais mal dans les jambes et la nuque. Ca faisait quelques semaines que je pensais à le quitter, depuis que j’avais appris qu’il me trompait sans vergogne mais j’avais tout fait pour assurer mes arrières en achetant un flingue, je savais pertinemment qu’il ne me laisserait pas partir aussi facilement et je voulais être certaine de m’en sortir en vie. C’était débile quand on y pensait, j’avais le pouvoir de m’en débarrasser sans que la moindre goutte de sang ne tombe sur le sol ou bien en le réduisant en charpie et pourtant, je n’avais jamais pu m’y résoudre. La seule chose dont j’avais été capable avait été de renfiler le talisman fait par mon oncle, le serrant dans ma paume quand je mourrais de trouille chaque fois que je croisais le regard mauvais de mon petit ami. Malgré cette peur qui ne me quittait plus, j’acceptai de laisser mon frère et mon oncle derrière moi pour le suivre dans le Missouri, là où personne ne pourrait m’aider lorsqu’il tenterait de nouveau d’intenter à mes jours. Je devais être complètement givrée pour faire une chose pareille mais il lui suffit de m’offrir une bague en me demandant en fiançailles pour que j’oublie ses maîtresses, la maltraitance et son mauvais fond et accepte comme le ramassis de déchets que j’étais. Je n’avais de cesse de me promettre que les choses iraient mieux et que je ferai en sorte de le virer de ma vie et au lieu de ça, je m’accrochai davantage à lui, comme si ma vie en dépendait, tout simplement parce que je n’avais jamais rien connu d’autre. S’installer à St Louis fut plutôt simple et je ne mis pas longtemps à trouver un emploi dans un bar très fréquenté de la ville, mais arrêter la magie le fut beaucoup moins. Je dus non seulement renier ce que j’étais profondément, refouler cette magie qui débordait de mes veines mais également calmer cette bête qui ne demandait qu’à s’exprimer alors que je sentais la présence d’autres lycanthropes. Je voulais nous donner une nouvelle chance et pour ça, j’avais besoin d’être le plus normale possible.
*** J’y ai cru. Je fus assez crédule pour penser qu’il changerait, qu’il comprendrait que je l’aimais assez pour ne pas avoir besoin d’être surveillée et encore moins martyrisée à longueur de temps, que ce soit par les mots ou les coups. J’ignorai s’il traitait ses maîtresses de la même façon mais je ne souhaitais ce sort à personne, pas même à mon pire ennemi. Je savais qu’il en voyait d’autre, ne serait-ce que lorsqu’il rentrait ivre et qu’il sentait un effluve que je n’avais jamais porté. D’ailleurs, sous ses ordres, j’avais arrêté de me maquiller et de mettre du parfum, pour être certain que je n’enfreindrais pas ses règles, il me priva de mon salaire, prétextant qu’il en ferait meilleur usage, me rendant plus dépendante encore de lui que je n’avais pu l’être jusqu’à présent. Il savait que la menace de mon frère ne planait plus au-dessus de sa tête et il ne se privait pas de me faire comprendre que plus rien ne l’arrêterait et surtout pas moi, j’avais de toute façon perdu le goût du combat, de la lutte. Les féministes auraient probablement eu honte de moi et de mon comportement mais que pouvais-je opposer à sa domination totale et indiscutable ? Si ce n’était pas lui, cela serait un autre et je ne tenais pas particulièrement à avoir à en supporter un énième, mieux valait me faire à ma vie en espérant qu’elle se terminerait rapidement. A 27 ans, avec la vie devant moi, j’en étais réduite à vouloir disparaître pour enfin avoir la paix. Mes seuls moments de détente et d’accalmie étaient lorsque je travaillais, enchaînant les commandes et n’ayant pas à m’inquiéter de ce qui plairait ou non à monsieur, je n’avais à penser qu’aux tables dont je m’occupais et c’était bien comme ça. Ca aurait pu continuer à être mon havre de paix s’il n’avait pas fini par y mettre les pieds, embaumant l’endroit de son odeur de lycan et imprégnant sa marque sur les murs, signe qu’il était passé par ici. Je tentai de me faire toute petite avant même que nos regards ne se soient croisés, si Ruben apprenait que j’avais parlé à un homme, j’étais morte et surtout, je ne voulais faire partie de rien, d’aucune meute, juste tenter de me convaincre de ma rassurante normalité. J’étais pourtant bien placée pour savoir que les choses ne se passaient jamais comme on avait envie qu’elles se passent. D’un pas conquérant, celui du mâle dominant par excellence, il se dirigea vers le bar derrière lequel je me trouvais pour s’y installer, m’inondant du feu de son regard, j’allais lui demander, penaude, ce que je devais lui servir quand mon fiancé débarqua et s’installa à ses côtés.
« Travis, je te présente Mayra, ma fiancée. Princesse, tu te trouves en face de mon patron. »
Je fus contrainte, par le regard appuyé de Ruben, de tendre la main pour que le géant qu’était son patron, la serre dans sa paume gigantesque, ne pouvant s’empêcher de me fixer comme si j’étais à moi seule un mystère. Je fus celle qui brisa ce contact et après leur avoir servi à boire et à manger, je pris ma pause pour essayer de recouvrer mes esprits. Les soirs suivants et ce pendant près de deux semaines, il se présenta, s’installant à la même place et me demandant la même chose jusqu’à la fermeture du bar, me jetant toujours un dernier regard lourd de sous-entendus pour finalement quitter l’endroit sans un mot. Ce soir-là, la pleine Lune veillait sur la ville et agitait en moi la louve qui dormait depuis trop longtemps, comme à chaque fois, il me fallait de l’alcool et ma magie pour me tempérer. Heureusement, le bar fut suffisamment plein pour m’empêcher de me soucier de ce qui ne demandait qu’à se réveiller. D’ailleurs, je ne vis pas le fameux Travis de la soirée et je m’en réjouis jusqu’à ce qu’il pousse la porte, une heure avant la fermeture, me paraissant plus séduisant encore que la première fois que je l’avais rencontré. J’ignorais si mes instincts parlaient à ma place ou bien si j’étais bel et bien lasse de l’attitude désinvolte de mon petit ami en ce qui me concernait. La veille au soir, j’étais rentrée avec une minute de retard et avait eu le droit à un bel œil au beurre noir pour la peine. Maladroitement, je tentai de dissimuler le tout sous un peu de fond de teint mais rien n’y fit et je dus me présenter ainsi aux clients. Mais quelque chose avait changé en moi quand il abattit son poing sur mon visage, j’eus une furieuse envie de le dévorer, de le déchiqueter jusqu’à ce que ses cris se meurent dans le sang. Repenser à cette idée terrible me donnait la chair de poule. Quand vint l’heure de la fermeture, je me retrouvai seule à devoir lever les chaises et ranger ce qui devait l’être, je le fis sans entrain, pressée de retrouver mon lit même si je ne tenais pas particulièrement à voir celui qui se trouvait dedans. J’eus à peine tourné la clé dans la serrure qu’une main me saisit le bras et me plaqua contre le mur en brique du bâtiment. Nous étions à l’arrière du bar, d’ici personne ne pouvait me voir et encore moins m’entendre, c’était bien ma chance !
« Je ne te veux aucun mal. » me dit-il calmement « Travis ? Qu’est-ce que vous faites là, je pensais que vous étiez parti depuis une demi-heure. » [color=darkgoldenrod)« Je t’attendais ! C’est lui qui t’a fait ça ? »[/color] demanda-t-il avec dégoût « Ce n’est pas votre problème, maintenant, laissez-moi rentrer chez moi. » répondis-je en me débattant pour tenter de recouvrer ma liberté et prendre mes jambes à mon cou et ce malgré l’attirance presque animale qu’il m’inspirait « Tu es notre sœur Mayra, j’aimerais t’amener à ma meute, on te protégera de lui. »
Je ne pus réprimer un rire méprisant tandis que je me débarrassais de sa main qui me tenait avec presque trop de douceur en dépit de sa taille.
« J’ai déjà entendu ce refrain. Merci mais je n’ai besoin de personne, je veux seulement rentrer et dormir en espérant qu’il sera d’assez bonne humeur pour ne pas me décorer l’autre œil ! » « Alors laisse-moi te raccompagner, juste pour être sûr qu’il ne te fera rien. »
Je levai un sourcil, l’air surpris, je ne comprenais pas pourquoi il me portait autant d’intérêt.
« Qu’est-ce que ça peut vous faire ? »
Il baissa les yeux, fixa ses chaussures un moment, attitude qui détonait fortement avec sa taille impressionnante et sa carrure de joueur de football américain. Puis il finit par ancrer son regard au mien, me fixant avec une intensité qui me fit oublier jusqu’à mon prénom, j’avais l’impression qu’il lisait en moi comme dans un livre ouvert. Je savais que je regretterais ce que j’allais faire mais cela ne m’empêcha pas de laisser mon sac tomber sur le macadam alors que je laissais, pour la première fois depuis une éternité, libre court à ce qui s’agitait en moi, à celle que j’étais. Je passai mes bras autour de sa nuque et cherchai frénétiquement ses lèvres alors qu’il agrippait mes cuisses et me tenait dans ses bras puissants. Je crus étancher ma soif en m’abandonnant à lui mais ce fut tout le contraire, j’avais réveillé ce que j’avais mis tant d’efforts à dissimuler et ce ne serait pas facile de revenir en arrière. Je finis par rentrer chez moi, avec deux heures de retard et après avoir été courir dans la forêt sous ma forme lupine, heureusement pour moi, Ruben avait trop bu pour s’en apercevoir et je n’eus qu’à prendre une douche et me glisser dans le lit pour que cette soirée soit oubliée ou presque. C’était le début d’un long calvaire, ma liberté me tendait les bras, personnifiée par Travis et pourtant, je continuais à résister, persuadée que le monde cesserait de tourner si j’abandonnais ma pitoyable routine. Je savais que même s’il se montrait patient et me laissait du temps pour trouver la force de régler les choses moi-même, mon nouvel amant mourait d’envie de réduire mon bourreau en charpie. J'avais parfois l’impression qu’il était, lui aussi, une mauvaise décision.
Tell me your secrets PSEUDO: Datura ÂGE: 21 ans FRÉQUENCE DE CONNEXION: Tous les jours mais je poste exclusivement le week-end COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM? Ca fait longtemps qu'il est dans mes favoris et que je le lorgne du coin de l'oeil XD COMMENT TROUVEZ VOUS LE FORUM? Epoustoufflant MULTICOMPTE ? [ ]OH YEAH / [O]NO. J'AUTORISE LES CHRONIQUEURS DE RADIO STL A PARLER DE MON PERSONNAGE DANS LA PROCHAINE EMISSION ? [O]OH YEAH / [ ]NO. CODE (en spoiler) : - Spoiler:
Je suis sûr(e) qu'Annabeth a des puces
Dernière édition par Mayra Woodward le Mer 23 Nov - 23:55, édité 5 fois |
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| Sujet: Re: Long long way from home ¤ Mayra Mer 23 Nov - 19:01 | |
| bienvenue sur COB |
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| Sujet: Re: Long long way from home ¤ Mayra Mer 23 Nov - 22:53 | |
| Merci Je pense avoir terminé ma fiche |
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| Sujet: Re: Long long way from home ¤ Mayra Jeu 24 Nov - 0:37 | |
| HIIIIH MA BEYONCÉÉÉÉÉ Bienvenue |
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| Sujet: Re: Long long way from home ¤ Mayra Jeu 24 Nov - 0:39 | |
| Bienvenue sur CoB Une admin va passer bientôt pour s'occuper de toi, vu que tu as déjà fini (ça fait deux fois qu'on m'empêche de souhaiter bon courage, c'est nul). Et sinon... Bienv... non, déjà dit. Ah oui, si tu as des questions, n'hésite pas ! |
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| Sujet: Re: Long long way from home ¤ Mayra Jeu 24 Nov - 1:08 | |
| Daturaaaaa
Que je suis content que tu sois ici, j'avais adoré rp avec toi (bon, si c'est toi, mais c'est quasiment sûr, hein, sauf si la coïncidence est énorme xD). Bienvenue parmi nous officiellement et au plaisir de rp avec toi (quand j'aurai plus de temps malheureusement :'( ) |
| | | Tess E. Littleton
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▌A débarqué le : 22/07/2010 ▌Parchemins : 12385 ▌Quantité de sang disponible : 22707 ▌ Code couleur : #5F9EA0 - cadetblue ▌Age du personnage : 28 ans ▌Rang : Loque dépressive ▌Job : Maman perdue
| Sujet: Re: Long long way from home ¤ Mayra Jeu 24 Nov - 9:01 | |
| alooors *__* j'ai vraiment adoré ton style, ton personnage et ta fiche ! Néanmoins, il y a quelques petits points à revoir ^-^ > tout d'abord, il semble assez invraisemblable que Mayra ait aussi bien vécu sa lycanthropie. Il aurait fallut accentuer la difficulté de ses premières années. Un lycan plus expérimenté aurait été utile pour lui apprendre à se contrôler. D'ailleurs, elle aurait dû se rebeller face à son petit ami, lui arracher les yeux, le massacrer *out* le besoin de tuer, l'envie de sang ne peut être inhibée à ce point. alors après, pour éviter de te faire changer toute ton histoire, j'ai une idée à te proposer Etant donné que Mayra est une sorcière, son oncle aurait pu l'aider à construire une sorte "d'amulette" magique, lui permettant de se contrôler et d'inhiber sa bête. C'est ce que j'ai trouvé de plus plausible. Ca ajouterait un plus à ton personnage, car ce genre d'objet peut être facilement envié ! ^^ > ensuite, quand tu dis que tu as déménagé dans le Missouri, est-ce à Saint-Louis ? Car l'Ulfric de la meute de STL, c'est Connor O'Brien. Cela pose donc problème avec la dernière partie de ton histoire. Surtout si tu souhaites être la sorcière de la meute |
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| Sujet: Re: Long long way from home ¤ Mayra Jeu 24 Nov - 9:56 | |
| Swan > Contente que tu appécies l'avatar *-* Merci Merci Alex et aussi merci à Césius Je me propose officiellement pour te botter le cul XD Tess > Elle ne l'a pas bien vécu, j'en ai seulement pas parlé, tout simplement parce que j'avais déjà une longue fiche et surtout, parce que je fais souvent des flashbacks dans mes postes et qu'il me fallait de la matière à exploiter dans mes rp Y a des choses, même importantes, que je passe sous silence pour pouvoir m'en resservir par la suite. Quant au fait de ne rien avoir fait à son petit ami, dans ces moments-là, elle est bien plus humaine que lycanthrope, l'abnégation de soi est quelque chose qu'elle maîtrise à la perfection et elle courbe l'échine comme elle le faisait avec son père, la psychologie est à mes yeux, plus forte que la bête, principalement quand on rentre dans un schéma qui existe depuis toujours chez elle Quant à la maitrise de sa lycanthropie, toute relative soit-elle, j'avais également prévu d'en parler dans mes rps plus en détail, en fait il me semblait clair dans ma fiche (mais ça ne l'est pas MDRR) que son oncle avait contribué à la maîtrise du loup en elle par la magie, c'est pas dit clairement mais en fait ça me semblait couler de source, moi et ma logique -_- Je vois pas en quoi ça pose un problème ? XD Le personnage que je fais intervenir n'est pas L'Ulfric de la meute Je pensais en faire l'exécuteur ou quelque chose du genre, taper dans les rôles vacants au sein de la meute. C'est sans doute le "ma meute" qui t'a mise en déroute mais c'était pas au sens de "SA" meute à lui mais de la meute à laquelle il appartient. Désolée de ne pas être très précise mais quand je fais de longues fiches, je vais parfois au plus simple et au plus rapide pour ne pas m'appesantir sur des choses qui me prendraient des jours |
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| Sujet: Re: Long long way from home ¤ Mayra Jeu 24 Nov - 10:37 | |
| Une louveeeeeee ! Bienvenue ! |
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| Sujet: Re: Long long way from home ¤ Mayra Jeu 24 Nov - 10:37 | |
| Bienvenue dans la meute et à très vite pour un lien Vargamor |
| | | Tess E. Littleton
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| Sujet: Re: Long long way from home ¤ Mayra Jeu 24 Nov - 10:42 | |
| d'accord mais il serait bien tout de même de préciser un peu le rôle de Mayra au sein de la meute. (une ou deux lignes, sur la fin.) Est-elle toujours en couple avec son ami, l'a-t-elle abandonné pour vivre au sein de la meute ...? Car le sorcier de la meute doit y être pleinement rattaché. |
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| Sujet: Re: Long long way from home ¤ Mayra Jeu 24 Nov - 10:47 | |
| Merci Anna Quant tu veux Kiefer Tess > En fait je me suis arrêtée là parce qu'elle n'en fait pas encore partie, je pensais jouer son entrée au sein de la meute Sinon j'aurais pris la peine de le préciser parce que ça pour le coup ça aurait été important, je suis tête en l'air mais pas sur tout, rassure toi MDR Est-ce que ce serait plausible? Comme ça elle glisserait doucement vers le changement avec l'aide de la meute |
| | | Tess E. Littleton
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| Sujet: Re: Long long way from home ¤ Mayra Jeu 24 Nov - 10:49 | |
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| Sujet: Re: Long long way from home ¤ Mayra Jeu 24 Nov - 10:55 | |
| Donc on reste sur ça, si tu n'y vois aucun inconvénient poulette |
| | | Tess E. Littleton
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| Sujet: Re: Long long way from home ¤ Mayra Jeu 24 Nov - 14:36 | |
| Félicitations ! ❝ Tu viens d'attraper le dernier train pour l'enfer ! ❞ Officiellement bienvenue sur COB ! Tout a déjà été dit ! Te voilà donc ajoutée chez les coyotes ! ^-^ Amuse-toi bien parmi nous, et n'hésite pas à contacter un membre du staff si tu rencontres un problème ou as besoin de renseignements ! Ce qui suit a été rédigé pour te guider après ton arrivée
Le Guide du joueur ❝ Viens par là ! On t'a préparé notre GPS à nous ! ❞ Yo mon pote ! Te voilà définitivement des nôtres ! Une bonne chose de faite, hein. Mais prends pas la grosse tête, il te reste encore des portes à passer ! Avant de plonger complètement dans cet univers de tarés, tu vas devoir te mettre à jour sur certains points. Fais pas la tronche oh, tu voudrais pas qu'un jumeau non désiré débarque, si ? Alors va donc réserver ta trombine dans le listing des avatars, en respectant le formulaire évidemment. Y en a d'ailleurs un autre, à remplir, qui concerne ta capacité spéciale. Il est plus important qu'on ne le pense, alors va faire un tour par là pour en prendre note et recenser ton pouvoir ! Ceci étant fait, si tu créais ta fiche de liens, histoire qu'on sache tous qui tu as dans tes petits papiers et qui te fait hérisser le poil ? Tu peux aussi te créer une fiche pour les demandes de topics, qui te permettra de recenser tes sujets et de recevoir des demandes de rps. Si t'es à la mode, t'as sûrement un portable, du coup tu peux aussi créer ta messagerie afin que tes potes te laissent un message. Et puis, tu vas pas rester à la rue, hein ? Range donc tes oreilles de cocker, si tu veux un chez toi ou un rang ça se monnaie ici. Mais n'oublie pas : pour avoir un logement, il faut avoir une certaine ancienneté sur le forum, et acheter les clefs à la boutique. Cette boutique, elle te permet de dépenser les litres de sang qui s'affichent dans ton profil. Tout t'es expliqué dans le sujet, tiens toi prêt à découvrir les objets insolites que nous te proposons ! Alors tu te sens mieux ? Si t'es plus perdu c'est good, emmène ta bouteille et viens donc flooder avec les autres pour t'amuser et faire connaissance. Sinon pour ça, tu as aussi ce qu'ici on appelle les RDV CB. Mais depuis quelques temps, sur COB on préfère Skype. Si tu as une âme d'artiste, ou simplement que tu aimes les belles choses, les galeries d'art sont pour toi ; et devine quoi ? Tu peux même passer commande ! Eh oui, c'est noël tout les jours ici mon petit ! Après, faut savoir qu'ici on te propose une Radio ainsi qu'un Journal. Je te laisse découvrir tout ça par toi même !
Allez, on est presque arrivés ! Respire, bois ton verre cul-sec ! Fais pas cte tête, j'te renseigne j'te dis ! Alors, si tu dois t'absenter du quartier on veut bien savoir pour combien de temps ; on te surveille pas va, cpour pas qu'on te cherche pour rien tu comprends...les absences c'est ici et pas ailleurs. Quand t'as fini un rp, tes administrateurs et modérateurs aiment bien que tu les préviennes ! Ils te diront pourquoi en allant voir par là.
Une dernière chose mon pote, ton staff il aime bien communiquer ses idées et autres, alors si tu veux être au courant de tout c'est par là ! Et puis, si tout ça te suffit pas, ben tu peux aller voir ici, pour te faire parrainer par l'un de nos anciens joueurs ! N'hésite pas, en vrai on mord presque pas !
Allez cowboy te voilà avec toutes les cartes en main, amuse toi bien !
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| Sujet: Re: Long long way from home ¤ Mayra | |
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| | | | Long long way from home ¤ Mayra | |
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