« Strange meeting » Ft Alisha Ghadavi

Alisha & Ginevra
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La nuit était tombée depuis un moment déjà. Sans s'en rendre compte, Ginerva était restée tard au bureau. Plongée dans un dossier à compléter, les heures avait filé sans demander leurs restes, en tout logique. Mais la fatigue finissait par avoir un effet sur son corps et sa concentration. Ses yeux la piquaient à force de lire des notes d'une histoire qu'elle trouvait fascinante. Elle avait toujours adoré les histoires, surtout celles qui sont réelles. C'était tellement plus passionnant et prenant que les fictions. Mais bon un bon roman avec une belle plume ne manquait pas de charme. Bref, la demoiselle finit par refermer le dossier et par quitter son bureau après avoir pris ses affaires.
Une fois à l'extérieur, elle s'arrêta. Silencieux, observant le ciel découvert et étoilé, tout en profitant de l'air frais mais doux de La Nouvelle-Orléans. Cela contrastait tellement avec celui de Glasgow. Ici il n'y avait pas de neige, pas de froid glacial. Pas besoin de se camoufler dès qu'on sortait, une bonne veste suffisait amplement, et elle n'avait pas à sortir les bottes de neige, des bottines simples faisaient l'affaire. Gin aimait ce climat vraiment, comparé à celui qui avait bercé son enfance. Bien qu'elle ne regrettait point d'avoir grandi en Écosse, c'était sa terre, sa patrie, jamais elle ne les renierait. Même si sa vie maintenant se déroulait dans une ville d'un autre continent. Mais c'était l'évolution des choses.
Tout semblait calme dehors, hormis quelques bruits habituels de la ville. Puis Gin se décida à bouger. Elle prit la direction de son appartement. Ses talons claquaient légèrement sur le sol, à un rythme cadencé. Ses mains remontèrent son col, pour se protéger du léger souffle de vent frais, avant de se ficher dans les poches de sa veste. Déjà la demoiselle s'imaginait dans un bon bain chaud un verre de scotch à la main pour se relaxer. Elle aimait profiter de choses simples. Peut être qu'avant elle jouerait à la wii, histoire de s'amuser et de se dépenser un peu. Cela se fera en fonction de sa motivation et de surtout ses envies. Perdue dans ses pensées pour les projets pour la soirée, l’écossaise s'arrêta nette en entendant un bruissement. Son regard se dirigea vers les buissons à sa droite... Discrètement et presque automatiquement, elle plongea une main dans son sac afin de saisir une dague en argent. Un héritage de la famille McIntyre, qu'elle avait eu en cadeau à sa majorité. La lame ne la quittait jamais, elle était bien placée pour connaître les dangers de la nuit... Même si le combat n'était pas du tout son truc. La main serrant lame restant le long du corps, Gin reprit son avancée d'un pas rapide, tout en restant sur ses gardes.
Soudain, un grognement retentit dans la nuit... Le sang de l’écossaise se glaçait, mais elle ne s'arrêtait pas, elle continuait. Une fois chez elle, elle serait à l'abri. Un regard circulaire pour scruter les alentours, lui indiqua qu'il n'y avait personne. Personne pour venir à son secours. Gin se refusait à paniquer, même si inexorablement la peur montait. Alors que regarder à nouveau devant elle, elle vit un lycan... Super. Bon elle s'y attendait mais quand même quoi..ce n'était pas rassurant. Dans un réflexe de défense, elle tenait sa main portant la dague devant sa poitrine. Avisant une pierre assez grosse, mais pas de la taille d'un rocher tout de même, Ginerva se concentra afin de se servir de son don, dans le seul but d’assommer le lycan. Pour couronner le tout, elle entendit un deuxième grondement... Génial.

Si Alisha appréciait les promenades nocturnes, c’était en partie du aux pulsions de son loup. Solitaire et nocturne, même sous forme humaine elle appréciait se sentir aussi vivante. Une sensation qu’auparavant elle n’aurait pas ressentie de cette manière. Elle sortait à l’extérieur pour apprécier la brise légère en ce début de soirée. Le début de soirée pouvait s’étendre sur de nombreuses heures alors que pour les humains, la nuit était là, il s’agissait encore de soirée pour Alisha. Elle ne souhaitait pas non plus être trop tardive pour rentrer, ou sa fille allait encore se retrouver seule avec deux parents quasi absents. Quelle belle éducation elle faisait… depuis leur arrivée en Nouvelle Orléans, le quotidien de l’indienne avait radicalement changé. Elle se sentait plus libre dorénavant, plus émancipée, alors qu’avant elle n’aurait jamais imaginé s’aventurer à l’extérieur à cause de la meute de New Delhi. Maintenant, elle faisait comme si de rien n’était, sans se soucier ce problème.
Soudain, un bruit anormal se fit entendre. Un loup plutôt coriace, était en train d’attaquer la pauvre passante qui avait eu le malheur de se trouver dans les parages. Alisha fut très réactive par ce qu’elle vit. Son objectif principal : protégez l’humaine.

« Ecartez-vous de là ! »

Prenant l’humaine par le bras, Alisha l’a mis à l’écart. Heureusement qu’un autre de la meute était intervenu à temps pour éviter à l’humaine de finir en pâté pour loup. Sentant l’odeur de la lupa, ils n’en demandèrent pas plus et s’éloignèrent. Il était préférable pour eux, car si les choses avaient dégénérées, Alisha aurait été contrainte de se transformer pour protéger Ginevra. Pour rester discret, ça n’aurait pas été la meilleure des idées, et pourtant, c’était cela ou manquer de tuer un humain. Avec les faits de ces derniers temps, la discrétion semblait obligatoire. Alisha força la jeune femme à s’éloigner de l’endroit où elle avait vu les deux loups. Il était préférable de ne pas s’en mêler, ni même de s’approcher de là s’ils revenaient. Celui qui avait attaqué n’était qu’un jeune loup incapable de se contrôler, et si personne n’était intervenu, il aurait facilement pu se délecter de sa chair.

« Vous n’avez rien ? Vous ne devriez pas rentrer toute seule à cette heure-ci. Ce n’est pas prudent. »

Elle aussi se promenait seule, mais restait plus à même de se défendre également. Beaucoup connaissait sa position au sein de la meute O’Brien et même si elle représentait une cible de choix pour les ennemis de Connor, elle savait également les conséquences de ceux qui essaieraient de s’en prendre à elle. L’incident qui venait d’arriver serait évidemment reporter. Alisha se décida à prendre l’humaine sous sa protection. Il n’était même pas envisageable qu’elle finisse mordue par un loup. Pour ne pas avoir désiré devenir loup-garou, elle ne souhaitait pour rien au monde que cet accident n’arrive à un humain. Il lui avait fallu pas mal de temps pour accepter ce qu’elle était devenue. Et pour rien au monde elle ne souhaitait qu’une personne perde son humanité comme elle.

Face au loup, l'esprit de Gin tournait à plein régime. Si elle courait, elle avait peu de chance de gagner. La course n'est pas son point fort, et face à un lycanthrope elle savait que ses chances étaient nulles de gagner. Elle connaissait assez ses créatures pour savoir les choses à faire et à ne pas faire. Mais bon, cela n'empêchait pas la peur du monter, au contraire. Concentré sur son pouvoir, le seul avantage qu'elle avait. Si elle réussissait à assommer le loup, ou au moins à le ralentir et le perturber elle aurait une chance. Un autre animal se fit entendre, glaçant encore plus le sang de Ginerva. Elle n'eut pas le temps de réagir qu'une femme débarqua. Lui criant presque de s'écarter. Sans comprendre, le pourquoi du comment, l'étrangère la prit par le bras et l'écarta du chemin. D'accord. Ginerva fut docile parce que la présence des loups-garou la perturbait et surtout si cela pouvait lui sauver la vie, elle n'allait pas faire la fine bouche.

Les deux femmes firent quelques pas. Étrangement, les deux loups battirent en retraite. Enfin l’écossaise le supposait, puisque les grognements semblaient s'éloigner. Gin ne pouvait s'empêcher de réfléchir et d'analyser la situation. Avec ce qu'elle savait, elle se disait que peut être le deuxième loup était intervenu pour maîtriser le premier. Ou peut être que c'était à cause de la femme. Peut être que cette dernière était une louve, qui avait fuir les deux autres. Gin ne pouvait faire que des conjectures. Cette personne ressemblait à une humaine lambda, mais l'apparence pouvait cacher bien des choses. Alors qu'elle regardait en coin sa 'sauveuse'. Gin s'interrogeait. Et elle mit une seconde à percuter que la dame lui parlait et une autre seconde à se demander ce qu'elle racontait.

« Non, c'est bon. Je suis en un seul morceau. »

Elle n'avait pas besoin de vérifier pour le savoir. Puis le loup n'avait pas eu le temps d'approcher et d'attaquer. Le seul truc qu'elle avait eu était une bonne dose de peur. D'ailleurs cette dernière ne l'avait pas vraiment quitté. Elle sera tranquille, une fois chez elle, en sécurité entre ces quatre murs.

« Il n'est pas trop tard pourtant... enfin il me semblait pas en tout cas. »

Non, puis elle lui arrivait de rentrer de temps en temps à cette heure-ci, sans jamais avoir eu d'ennuis. Enfin rien de bien méchant, puis qu'elle était toujours en vie et en un seul morceau. Gin se disait parfois qu'elle avait des anges gardiens pour veiller sur elle. Peut être pour pallier, son manque de prudence.

« Vous n'êtes pas prudente, non plus.. Puisque vous aussi êtes seule dans la rue la nuit... »

Un état de lieux qui semblait logique. Personne ne semblait accompagner la demoiselle. À moins que cette dernière n'était pas aussi vulnérable qu'elle. L'humanité était une faiblesse, mais aussi une force dont Gin ne voulait pas se passer. Puis elle refusait de se dire qu'elle était faible.

« En tout cas, merci d'être intervenue. Je sais pas trop quoi dire ou faire de plus pour vous remercier. En tout cas, moi c'est Gin. »

Alisha avait un besoin d’aller en aide aux humains. Etait-ce pour la rapprocher de cette humanité perdue ? Sans doute, un lien entre ce qu’elle était avant, même si elle avait parfaitement acceptée sa nature maintenant. Simple regret d’un passé perdu qu’elle cherchait à combler d’une manière ou d’une autre. Quitte à s’exposer devant une humaine, si elle n’avait pas d’autre alternative pour la sauver, elle n’hésiterait pas. Connor n’allait pas apprécier qu’elle s’affiche autant, mais elle s’en fichait, si c’était pour sauver la vie d’un innocent du surnaturel omniprésent. Heureusement, elle allait bien, elle n’aurait pas à l’emmener à l’hôpital et inventer une excuse pour protéger sa meute. Elle vérifia un peu l’état de la jeune femme mais ne sentit pas l’ombre d’une goutte de sang, ce qui la rassura.

« Dès qu’il fait nuit, le danger rôde, surtout pour nous, les femmes »

Ces propos n’avaient rien de sexiste, mais une femme se promenant seule courrait un plus grand risque, surtout en rentrant la nuit. Elle ne semblait pas consciente du danger qui courrait en ces rues pourtant. Etait-elle nouvelle en ville ? Ou complètement naïve à risquer sa vie de la sorte ? En tous les cas, elle lui déconseillait de recommencer un acte aussi inconscient. A moins qu’elle ne soit tout simplement suicidaire…

« S’il m’arrive quelque chose, on me sortira de là »

Elle haussa les épaules. Censé rassurer la jeune femme ? D’une certaine manière oui, Alisha se savait parfois surveillée par quelqu’un de la meute, mais ignorait si c’était le cas ce soir. Beaucoup d’odeurs se mêlaient au lieu, notamment les deux loups ayant intervenus. Si ça pouvait détendre la jeune femme qu’un ange gardien veillait sur eux, du moins n’y aurait-il pas de panique de sa part si quelqu’un d’autre les attaquait. Alisha semblait assez sûre d’elle également, capable de se défendre par ses propres moyens, même si du goût de sa meute, étant la Lupa, rien ne devait lui arriver. Difficile de faire passer le mot pourtant, ces mâles ne voulaient parfois rien entendre. Alisha voulait en savoir un peu plus sur cette jeune femme, comme comprendre son comportement à risque de la soirée. Si elle avait pu, elle aurait été capable de s’énerver après elle, par les risques encourus.

« Et moi Alisha. Vous êtes nouvelle en ville ? Parce que ces quartiers ne sont pas très fréquentables. Ne me remerciez pas, ce n’était rien. »

Alisha craignait pour la vie de sa fille, ce n’était pas pour rien. Les vampires et les lycans étaient des menaces suffisamment sérieuses pour qu’on ne prenne pas ces risques à la légère. Tout pouvait arriver sans prévenir, par inadvertance. Personne n’était à l’abri de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment également…

« Je vais vous raccompagner jusque chez vous. J’aurais l’esprit tranquille à vous savoir en vie. »

Le danger rôdait chaque nuit, avec de multiples visages. Des facettes liées au différents créatures qui parcouraient et existaient dans cette ville. Si on les connaissait, on savait à quoi s'attendre. C'était le cas de l'écossaise. Depuis son enfance, on lui avait parlé des CESS. Des comtes fantastiques qui avaient un goût de vérité et de réalité. Donc en parcourant les rues aussi tard, le soir la demoiselle savait qu'il y avait des risques. Elle aurait pu très bien tombé sur des vampires, mais non cela avait été des loups, cette fois-ci. A croire qu'ils l'avaient prise pour le petit chaperon rouge. Les propos de la femme firent naître une remarque.

« Ne me dites pas que vous pensez que les femmes sont le sexe faible ? Même si c'est vrai que nous avons plus tendance à être prise pour cible. »

Les statistiques le montraient, ainsi que l'histoire à de nombreuses reprises. Pourtant Ginerva ne se sentait pas faible, même si elle savait très bien que son humanité l'affaiblissait face aux créatures, plus que sa condition de femme. A moins que de cumuler les deux soient néfastes pour sa survie à long terme. Mais pour le moment, elle s'était bien débrouillée pour se défendre et rester en vie. Ainsi sa 'sauveuse' avait des protecteurs ?

« Oh vous avez des anges gardiens ? La chance. Ça doit être pratique quand même... Vous avez fait quoi pour avoir leurs faveurs ? » Le ton était plus ou moins sérieux. Parce qu'elle était quand même curieuse de savoir d'où provenait l'aplomb de la femme. Elle semblait si sûre d'être protéger, à moins qu'elle soit sûre de ses capacités à se défendre.
« En tout cas, le mien a du prendre sa soirée de repos, mais sans prendre le soin de m'avertir avant. »

Bien qu'elle n'était pas certaine d'en avoir un. Même si parfois elle le pensait vraiment, vu qu'elle était toujours vivante, malgré les risques qu'elle pouvait prendre. Ou sinon c'était du à sa bonne étoile. Son opinion sur le sujet changeait en fonction de son humeur et du moment. Mais croire que quelque chose ou que quelqu'un veillait sur nous, avait un aspect réconfortant. Gin se souvint qu'elle tenait toujours sa dague dans sa mains. Une arme qui peut paraître futile mais dont l'argent de la lame pouvait faire des dégâts et au besoin ralentir l'agresseur. Mais pour l'instant, elle n'en avait plus besoin, la mettant dans sa poche, de manière à ne pas se blesser mais aussi à y avoir accès rapidement.

« Enchantée Alisha. Et non, je suis arrivée il y a quelques années déjà. Puis ces quartiers ne sont pas les plus dangereux de cette ville. Il y a bien pire au terme de fréquentation surtout la nuit. Même si le mieux est d'éviter de se balader la nuit, mais parfois il le faut bien pour rentrer chez soi. »

Non ce n'était pas une inconsciente qui parcourait les rues, pensant que le mal et les dangers n'existaient pas. Et elle n'était pas suicidaire non plus. Connaître l’existence du danger n'était certes pas une protection en soi, mais c'était un début. Gin voulait juste rentrer chez elle, pour ne pas avoir à passer la nuit à son bureau. Elle avait déjà dormi là bas et il n'y avait rien de confortable. La raccompagner ? Aimable proposition mais était elle franche et sans arrière pensée ? L'écossaise avait un doute. Après tout, tout cela faisait peut être parti d'un plan, sauver et rassurer la proie afin de connaître son adresse et pouvoir l'attaquer chez elle à l'abri des éventuels regards.

« Qui me dit que je peux vous faire confiance ? Après tout, comme vous avez dit le danger rôde la nuit... Et je n'ai pas spécialement envie de montrer mon adresse à une inconnue. »

Un accès de paranoïa, peut être ? Ou juste de la méfiance exacerbait. Surtout que si Alisha se montrait d'un coup menaçante, Gin serait en mauvaise posture. Mettant innocemment la main dans sa poche afin de prendre en main la garde de la dague. Sans quitter la femme du regard. Alors menace détectée ou non ?

Entre un homme et une femme, le rapport de force n’était pas le même. Selon elle, une femme vivait des périodes largement plus difficiles qu’un homme. Ce dernier ne pourrait sans doute jamais supporter de porter pendant neuf mois un enfant. Une femme, si. Alisha avait suffisamment de caractère pour ne pas se laisser faire face à certains machos de la meute, croyant encore qu’une femme devait se taire et satisfaire son homme. Heureusement que l’indienne n’était pas une amoureuse perdue entre deux nuages roses et rêvant de satisfaire les moindres désirs de son Ulfric ou elle ferait une très mauvaise Lupa à son goût. Elle restait persuadée qu’elle avait son rôle à jouer et que Connor l’avait sans doute nommée en partie par sa force de caractère, ou il aurait pris une louve déjà connue de la meute pour éviter les chuchotements qui suivirent lorsqu’elle arriva là-bas.

« Il ne s’agit pas de cela. Une femme peut se défendre seule, mais est plus souvent une cible potentielle comme vous l’avez souligné… pour être en apparence plus fragile qu’un homme »

Elle ne manquait pas de tempérament, cette femme ne se laissait pas manipuler, à ce qu’elle constata. Alisha l’avait longtemps été, ayant un caractère plutôt doux, elle ne s’affirmait pas assez, préférant se laisser parfois dévorer. Si elle n’avait pas eu une poigne de fer maintenant, elle n’aurait pas accepté de devenir Lupa, bien qu’elle soit profondément attachée à Connor. L’inconvénient, c’ est qu’elle avait vendu une partie de sa liberté, bien qu’elle parvienne encore à filer en douce, surtout quand Harlan avait la garde de Dhanya. Entre sa fille et elle, le choix était évident. Sa fille représentait tout pour elle, personne ne pouvait imaginer à quel point elle avait représenté le rayon de soleil que sa vie avait besoin pour l’aider à se reconstruire. Si elle n’était pas capable de se reprendre en main elle-même, elle avait trouvé quelqu’un pour qui le faire. Jamais on ne la lui enlèverait, jamais.

« Je n’ai rien fait, Je les ai eu d’office. »

Anges gardiens, tu parles. C’était simplement pour édulcorer la chose. Alisha n’appréciait pas se savoir surveillée, même s’il s’agissait de garantir sa sécurité. Cette jeune femme ne semblait pas la reconnaitre et pourtant, elle apparaissait parfois discrètement dans un journal pour être la compagne d’un des plus riches PDG du monde. Tant mieux, au moins son image ne la poursuivait pas, c’était bon signe d’une certaine manière. En plus vivant ici depuis quelques années ? Elle devait tout connaitre de cette ville alors non ? Et pourtant c’était comme si elle n’en savait rien, pour avoir failli se faire attaquer par un loup. Sa méfiance grandit en même temps. Sa proposition de la ramener chez elle ne lui plaisait pas. Ah, bon, ce n’était pas comme si elle lui avait sauvé la peau quelques minutes auparavant. Très bien, si tel était son choix, Alisha ne la forcerait pas, après tout, c’était son problème à elle d’être inconsciente. L’indienne n’avait pas l’air d’une dangereuse psychopathe pourtant.

« Si tel est votre choix, je n’insisterai pas. Je ne serai pas en mesure de garantir que toute seule vous arriverez en vie chez vous, mais soit. Par contre, je ne suis pas tant inconnue que cela, si vous lisiez les journaux, je pense que vous sauriez qui je suis.»

Allait-elle déceler son identité ou non alors ? Sinon, elle ne resterait qu’une inconnue de la nuit. Son flair détecta pourtant une odeur suspecte, non repérée jusqu’alors. Tiens donc, de la visite ? L’odeur se fit plus forte, mais encore trop éloignée pour qu’Alisha sache ce que c’était.

Différence physique évidente, la force n'était pas forcément la même entre les sexes. C'était ainsi, mais Ginevra n'aimait pas l'admettre. Parce que la force n'était pas le seul critère important chez une personne. Au moins l'indienne et elle semblait sur la même longueur d'onde vis à vis de cela. Remarque, la femme en face d'elle ne semblait pas être une personne faible et soumise aux jugements masculins. L’écossaise se laissait aller dans ses réflexions. Pourtant savoir qu'elle avait des gardiens pour la surveiller, d'après ce qu'Alisha avait avoué elle même à demi-mot, éveilla la curiosité de Gin. Peu de personne pouvait se targuer d'avoir une protection surtout dans cette ville, sauf si on était bien placée dans certaines clans ou meutes ou si on avait les moyens. Ce n'était pas le cas de Gin, même si l'Ordre veillait sur ses membres d'une certaine manière. Mais l'écossaise n'avait jamais demandé de protection. Tout simplement parce que sa vie n'était pas directement en danger, même si le fait d'être humain était un malus. Puisque cela la mettait dans la catégorie de repas de choix pour certaines créatures. Jusque là elle s'en sortait plutôt bien. Du coup, elle se demandait pourquoi cette femme devant elle avait des gardiens. Chose qui ne semblait pas la ravir aux mots prononcés.

La méfiance de Gin s'était réveillée avec l'attaque du loup, du coup oui elle soupçonnait Alisha. Mais en même temps, dans ce monde et dans cette ville, il fallait savoir être méfiant. Elle ne savait pas si elle pouvait se fier à elle pour rentrer chez elle. Certes seule, elle pouvait très bien se faire attaquer, tout comme cela pouvait arriver en sa compagnie. Même ceux qui ne semblaient pas être des psychopathes pouvaient se révéler dangereux. Le jeu des apparences... Les journaux ? Gin fut perplexe, jetant un regard nouveau sur la femme en face d'elle. Ce n'était pas forcément évident de reconnaître une personne en pleine nuit à la lueur du lampadaire qui d'ailleurs se mettait à grésiller. Sans compter que sa vision était celle d'une humaine, donc limité.

« Ah mais vous ne seriez pas la compagne d'O'Brien, le PDG ? Je lis les journaux mais les pages mondaines et peoples ne retiennent pas vraiment mon attention. »

Les faits divers étaient plus sa lecture favorite. Mais maintenant Gin avait reconnu son interlocutrice. Les rouages de son esprit en marche, Gin devinait que cette femme devait être une métamorphe, a proprement parlé une lycan et sans doute la nouvelle Lupa de la meute de Connor O'Brien. Parce que bien sûr qu'elle connaissait la nature d'O'Brien et son rôle au sein des Loups de La Nouvelle-Orléans. Après tout elle faisait parti du Talamasca et se devait de connaître les chefs des créatures, au moins de nom. En plus, elle était amie avec le Freki de la meute.

« J'aurais du vous reconnaître plutôt, mais la nuit et ce lampadaire ne m'ont pas vraiment aidé. Mais ce n'est pas parce que je sais votre identité, que je vous connais pour autant.. »

Avait elle rajouté avec un léger sourire. Après tout c'était la première fois qu'elle la croisait. Et savoir un nom et connaître une personne était deux choses différentes pour Gin. Même si avec les rapports qu'elle avait lu sur elle, elle avait quelques informations supplémentaires sur l'indienne. Il lui semblait que personne n'avait relevé des choses suspects sur cette Lupa. Puis l'ampoule du lampadaire finit par rendre l'âme, plongeant les jeunes femmes dans le noir.

« Génial. Bon finalement, je crois que je vais accepter votre proposition. »

Une atmosphère digne d'un mauvais film d'horreur, surtout qu'une branche craqua non loin. Gin se figea un instant, tentant de regarder par delà l'obscurité, mais en vain évidement. Elle se rapprocha de l'indienne, pour demander à voix basse.

« C'est l'un des vôtres ? »

Histoire de savoir si le danger était réel ou non. En tout cas, l'écossaise sortit sa lame en argent, au cas ou...

Alisha fut surprise par le fait que l’inconnue la connaisse. Même si elle voulait éviter les journaux, elle ne pensait pas se faire reconnaitre aussi facilement. A bien y réfléchir, il était assez facile de la reconnaître, peu d’indiens vivant dans la ville. Même avec la lumière faiblarde des lampadaires, même au vu de l’heure tardive où il semblait improbable qu’elle soit là, on pouvait déterminer son identité assez aisément. La jeune femme préférait garder l’anonymat, mais fréquenter un PDG, en plus Ulfric, faisait parler d’elle. Beaucoup la connaissaient sans qu’elle ne les ait pour la plupart déjà vus une fois dans sa vie ! C’était étrange, Alisha n’avait pas cette habitude là, mais par amour pour cet homme, l’indienne semblait prête à supporter ceci.

« Oui c’est bien moi. Je déteste pourtant être vu par les projecteurs des médias. Et vous, qui êtes-vous ? Que je puisse apposer un nom à votre visage. »

En tous les cas, même si elle ne lisait pas les pages people comme elle le disait, l’inconnue avait un sens de l’observation impressionnant. En général, l’être humain ne retenait pas les visages des inconnus très longtemps. Sans doute était-ce également du au fait qu’elle ait parlé d’une protection dont elle serait dotée. En même temps, elle ne mentait pas pour toujours se disputer à ce propos avec Connor. Avoir besoin d’une protection elle ? Non mais ce n’était pas comme si elle avait vécu seize ans sans ! D’un coup, elle serait devenue plus fragile qu’avant ? Quelle blague ! Ces hommes, toujours à croire que les femmes ne savent pas prendre soin d’elles. Le lampadaire commençait à clignoter de plus en plus fréquemment, la lueur faiblissait lentement, signe que le courant allait lâcher. En parlant des informations, est ce que cette jeune femme était au courant de la situation actuelle, où l’hypothèse des créatures surnaturelles semblait devenir une évidence.

« Croyez-vous au surnaturel, à tous ce qui se dit aux informations ? Vu que vous m’avez reconnue, vous devez être au courant de la situation actuelle. »

La lumière claqua, les installant toutes deux dans l’obscurité. Pas de lune ce soir, elles n’allaient pas rester trop longtemps ici. Ne rien voir rendait les choses plus dangereuses, moins rassurantes. Ses sens plus développés que les humains, Alisha voyait plutôt bien dans le noir. L’humaine, peu rassurée, finalement ne se posa plus la question de connaître Alisha ou non, et, voyant le danger, décida de suivre son instinct : celui de se retrouver en sécurité chez elle. Des bruits suspects commençaient à se faire entendre, ce qui n’était pas sans la rassurer. L’indienne également était préoccupée par ce que ses sens lui intimaient.

« J’ignore d’où ces bruits proviennent. Eloignons-nous d’ici, ce serait plus prudent. »

Avait-elle peur ? Non, pas vraiment, mais la situation ne la rassurait pourtant pas. Il y rôdait des vampires tout près, elle pouvait le sentir à l’odeur, et si la demoiselle venait à se faire attaquer pour servir de casse-croute, Alisha serait sans doute contrainte de la défendre en se transformant… Pas forcément la meilleure idée qui soit, surtout devant une humaine. Que ne ferait-elle pour sauver la vie d’une innocente, dut-elle prendre quelques risques mettant en péril son identité surnaturelle… ainsi que celle de Connor et de sa fille.

L'inconnue n'en n'était plus une pour l’écossaise qui avait réussi à la reconnaître. Il est vrai que les personnes d'origine indienne étaient peu courante à la Nouvelle Orléans. Elle pouvait comprendre son inimité envers les médias. Cela ne devait pas être facile de faire la une des journaux, simplement parce qu'on est à la compagne de quelqu'un. Le respect de la vie privée semblait dérisoire et obsolète pour certains. Alors que c'était primordiale encore plus dans son métier. Garder les choses secrètes et se cacher étaient comme une seconde nature. Elle, elle n'était personne. Une femme parmi les autres parmi celles de LNO.

« Je m'appelle Ginevra McIntyre. Mais je doute que mon nom vous évoque quoique ce soit, hormis peut être mes origines écossaises. »

Elle ne faisait pas la une des médias et n'occupait aucune place importante dans cette ville. L'idéal pour se fondre dans la masse et ne pas attirer l'attention, puisqu'au fond Gin ne cherchait pas spécialement à être connue. Du coup, oui elle avait reconnu Alisha et se doutait de sa véritable nature. Mais elle n'était pas effrayée alors qu'elle aurait pu. Si elle n'était pas rassurée, c'était plutôt vis à vis de la nuit et des bruits suspects. Croire au surnaturel ? La question la surprit un peu, beaucoup même. Mais elle savait quoi répondre.

« Oui j'y crois. J'ai été bercé par ces histoires dès l'enfance... Et je suis effectivement au courant de la situation, c'est marqué dans tout les journaux »

Et il fallait vraiment être aveugle pour être au courant de rien en vivant à la Nouvelle Orléans. D'ailleurs, elle se demandait comment les gens pouvaient autant ignorer certains événements. A moins de vivre comme une autruche..Mais elle n'avait jamais eu à se poser la question, étant tombée dedans petite. Le noir englobait la rue, avec en prime des bruits suspects.

« Bonne Idée. Allons pars là. J'habite pas très loin. »

Parce qu'elle se voyait pas à attendre dans le noir, les éventuels visiteurs. Elles n'étaient pas très loin de l'appartement de la jeune femme, juste 500 mètres. Mais cela pouvait être une distance de trop dans ce cas présent. Pourtant il fallait bien qu'elle rentre chez elle. Gin ne savait pas si le danger c'était éloigné ou non. Elle ne pouvait se fier qu'à ces sens basiques. En d'autre circonstance, elle aurait pu apprécier la balade et faire plus ample connaissance avec Alisha mais ce n'était pas vraiment à l'ordre du moment. Surtout qu'une voix masculine venait rompre le silence de la nuit.

« Bonsoir Mesdemoiselles. Vous voulez vous que je vous tiens compagnie en cette douce soirée ? »

C'était qui ce type ? Gin ne savait pas, en tout cas, elle ne connaissait pas cette voix. Et il était trop loin pour elle et il faisait trop sombre pour qu'elle puisse le distinguer nettement. Donc elle ne savait absolument pas à quoi et à qui elle avait à faire. Mais cela ne l'empêcha pas de lui répondre.

« Merci pour cette aimable offre.. Mais mon amie et moi avions d'autres projets...Ainsi nous ne pouvons nous attarder plus longtemps. »

En clair, casse toi pauvre con et laisse nous tranquille. Mais c'était dit d'une manière plus distinguer et polie. Sur ces mots, Gin s'apprêtait à continuer sa route entrainant Alisha avec elle. Espérant que l'homme les oublie et qu'il ne soit qu'un banal humain, histoire d'éviter les ennuis.

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