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 Les dragons n'aiment que les vierges ? Pas sûr... [Templette ! <3]

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E. Drago Falcone
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E. Drago Falcone



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MessageSujet: Les dragons n'aiment que les vierges ? Pas sûr... [Templette ! <3]   Les dragons n'aiment que les vierges ? Pas sûr... [Templette ! <3] I_icon_minitimeDim 3 Mar - 20:05

Les beaux jours semblaient revenir, timidement, chassant un hiver glacial. Bientôt, ce petit café chic de Canal Street serait en mesure de défier les plus grands des hôtels environnants, en installant sa somptueuse terrasse. Mais dans l’attente de ce délectable instant, les clients les plus frileux demeuraient encore à l’abri des températures négatives. On préférait admirer la splendeur du givre depuis l’intérieur, prostré contre un radiateur, plutôt que d’en affronter la froideur brûlante. Ce givre cristallin, prison de mille arcs-en-ciel, qui reflétait le soleil et en renforçait la lumière.

Depuis des heures j’en fixais la fonte, à travers mes lunettes noires. Comme toute cette riche clientèle, je le contemplais à une distance on ne peut plus raisonnable, enfoncé dans un fauteuil de velours rouge. Les vapeurs éphémères d’un café brûlant, abandonné sur la table à laquelle je m’étais installé, se mêlaient aux effluves acides d’une cigarette en combustion, et s’échouaient sur les vitres gelées. Comme toujours, j’avais devancé mon client ; et quoiqu’il se présente à l’heure au rendez-vous, j’avais tendance à le considérer en retard. « Monsieur Falcone ? » Cette voix empreinte de crainte, et tâchant de faire montre d’un doigté certain, m’extirpa de ma rêverie. Lentement je tournai la tête vers l’importun, le fixant attentivement.

L’homme était relativement âgé. Sa pilosité grisonnante, et relativement abondante, annonçait ce laisser-aller précédant toute rencontre avec ma personne. Comme la plupart de mes clients, sans doute n’avait-il plus rien à perdre ; et sans doute allait-il s’enliser dans une situation encore plus compromettante. Qu’importait, tant que mon dû était payé à la fin du contrat.

Le vieil homme s’assit en face de moi, dans un mouvement d’une lenteur extrême. On l’aurait dit en présence d’un fauve, prêt à le déchiqueter en mille et un morceaux, en cas de faux pas.
La vérité ne s’éloignait pas tant d’une telle métaphore.

De la poche de mon veston, je sortis une série de photographie. Une à une je les étalai sur la table, présentant à ce vieil homme l’objet du contrat. Et ma future victime. « C’est elle ? » Lâchai-je sans plus de cérémonie. De ses mains tremblantes il saisit chacun des clichés, admirant les courbes délicates de la succube, source de tous ses maux. « Oui, c’est elle. Temple Ablach, un démon abject. » Un jet de fumée grisâtre s’échappa de mes lèvres, telles les émanations mortelles des poumons d’un dragon. Dans ce souffle s’évanouirent les clichés à peine dévoilés, derechef rangés dans ma veste. « Elle ne posera plus de problèmes. »

***

A cette heure, les activités du casino battaient leur plein. Partout autour de moi, des hommes en pleine déchéance, noyaient leurs soucis familiaux dans les jeux et l’alcool. Des salaires entiers étaient dilapidés, alimentant des machines à sous toujours plus gourmandes. Plus le temps passait, plus leurs besoins primaux et leurs envies pècheresses se faisaient pressantes. S’agissait-il des sombres manipulations du démon ? En ce cas, je n’avais guère besoin de plus pour comprendre pourquoi ce vieil homme en était venu à faire appel à moi. Poussé au vice, poussé au jeu et à la fonte de sa fortune toute entière, il avait tout perdu. Ou presque.

Vêtu de mon plus onéreux costume, je jouais le rôle d’un millionnaire en quête de divertissement. Les machines à sous ne m’intéressaient guère ; trop enclines à entraîner un comportement digne de celui d’une larve en hypothermie. Non, je voulais des sensations, du suspens, des frissons. C’est alors que je trouvai une table de poker, sorte de réplique de Casino Royale, où se déroulait une partie manifestement très longue. Des joueurs officiellement de fortune égale à la mienne, officieusement plus riche que moi, jouaient des sommes astronomiques sur ce tapis de velours vert. Attentivement je les observais, me joignant aux spectateurs. Et quelle remarquable initiative ; car en agissant ainsi, je pus poser mon regard sur elle. La sulfureuse Temple, vêtue d’une robe enchanteresse, coiffée comme une déesse. Je me demandais bien ce qu’elle faisait là. Son attention ne semblait aucunement portée sur le jeu. Plutôt sur les clients environnants, et sur les joueurs. Spéculations sur leurs intentions, ou viles manipulations magiques ? Je songeais plutôt à la seconde option.
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L. Temple Ablach
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MessageSujet: Re: Les dragons n'aiment que les vierges ? Pas sûr... [Templette ! <3]   Les dragons n'aiment que les vierges ? Pas sûr... [Templette ! <3] I_icon_minitimeMar 5 Mar - 23:41

 « Il est là ».

La voix retentit dans toute la loge. Affairée devant les miroirs, je profitais des nuances d'éclairage pour ajuster ma coiffure, quand il se présenta. Pas le patron, non. L'un de ses sbires, chargé de transmettre les ordres, et, accessoirement, de surveiller les employés. Moi en particulier, l'esprit rebelle que les grands de ce monde cherchaient à dompter.

Humaine avant tout, surprise par son entrée inopinée, je sursautai. Ce qui ne manqua pas de ravir le loup, sous son masque d'indifférence affiché. « Tâche de savoir qui il est. Ou plutôt ce qu'il est. Il sent trop bizarre pour être humain et il a l'air louche ». Un moment, il contempla mon reflet mécontent. Les dents serrées, j'ornai mes paupières d'un dernier trait avant de daigner lui adresser un regard. Insoumise mais obligée, je fis comprendre que la mission serait accomplie. Peut-être pas dans les plus brefs délais, mais...


Quelques instants plus tard, j'étais fin prête, silhouette moulée à la perfection dans une robe violette, au décolleté infiniment plongeant. Perchée sur des talons vertigineux -comme à mon habitude- je fis mon entrée dans le monde de la nuit, stupéfiant les plus candides de ma vision enchanteresse.
Trop longtemps, j'étais restée complexée par un physique ingrat. Désormais arrangée, et consciente de mes atouts, je ne me privais plus. Provoquer via mes tenues était un moyen comme un autre d'éblouir, chose impossible de part mes capacités extraordinaires, puisqu'elles devaient rester cachées au commun des mortels. Ma foi, cela semblait plaire ; en tout cas, personne ne s'en plaignait.

Un petit tour rapide du Casino me permit de balayer un grand nombre d'individus, et de reconnaître les clients les plus fidèles. Je saluai ces derniers, entamai un brin de causette, puis activai mon pouvoir à la volée. Des habitués, qui n'avaient guère besoin de moi pour dépenser ici sans compter. Je me concentrai plutôt sur des inconnus, observant sans relâche alors que j'approchai, l'air de rien, de ma proie. « Tu ne peux pas le louper. Son aura est... particulière », m'avait-on dit. En effet, comparée à celle de tout humain, elle irradiait. C'aurait peut-être été infime, indétectable pour un CESS lambda, mais pour quelqu'un d'aussi expérimenté que moi en la matière... il n'y avait aucun doute quant à ses aptitudes étrangères. Malheureusement, je ne pouvais sentir l'odeur décrite comme délectable par mes collègues loups-garous, mais la chaleur qui s'en dégageait, bestiale, n'avait rien pour me laisser indifférente.

« Tu devrais pas bosser, au lieu de mater les clients ? » Une langue bien pendue, familière et un peu -trop- amicale, vint se pencher à mon oreille. « Et toi, Diona ? », répondis-je sèchement, agacée par cette interruption malvenue. « Je ne vois pas ce que tu attends. Il est beau comme un Dieu ! Je vais lui proposer un verre, tant pis pour toi », insista ma collègue en rigolant. Je n'eus malheureusement pas le temps de protester que, déjà, elle courait vers le mâle, un plateau d'argent et quelques coupes de champagne à la main. C'était peut-être son travail, mais... quelle garce. Non content d'être le parfait prototype de la dinde écervelée, elle me volait ma future victime.
Je mordillai ma lèvre, quand la chaleur bouillante au creux de mes reins se mut en rage à l'égard de la pimbêche.
C'était vrai qu'il était beau. Et qu'il suscitait en moi une attirance presqu'animale, alimentée en grande partie par la curiosité qu'il avait fait naître à son propos. Même les Vampires n'avaient pas cet effet là sur moi, et je m'y connaissais en Morts...

Bien décidée à reprendre le dessus, je me faufilai à travers la foule, adressai un regard entendu à mon supérieur, posté non loin et visiblement impatient de me voir à l’œuvre, et m'immobilisai à quelques centimètres du couple récemment formé. Doucement, mon pouvoir se déversa jusqu'à elle, Diona, pour s'infiltrer au plus profond de son être. L'Envie suintant alors par tous les pores de sa peau, la mégère, trop concentrée sur les atouts et possession des autres femmes, finit par s'éloigner.

Aussitôt, j'en profitai pour prendre sa place, me glissant presque entre les bras de l'inconnu. Une place ardemment convoitée, qui fit naître de nouveaux frissons au contact de ses doigts sur mes hanches... Et de concert, nous trinquâmes.

J'aurais pu l'embrasser, l'entraîner à l'abri des regards sur le champ, tant je brûlai de le connaître sous tous les angles, le plus intime en premier, comme s'il allait m'ouvrir la porte à tout le reste... Je me sentais prise au piège de mon propre pouvoir, et s'il n'en était rien, je compris instantanément l'intérêt que cet homme suscitait chez les autres, toutes races confondues...

Ce soir, quoi qu'il en soit, il était à moi.
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MessageSujet: Re: Les dragons n'aiment que les vierges ? Pas sûr... [Templette ! <3]   Les dragons n'aiment que les vierges ? Pas sûr... [Templette ! <3] I_icon_minitimeDim 17 Mar - 20:04

Ces hommes haut placés, certains plus vils que d’autres, mais tous malhonnêtes, me rappelaient ma vie passée. Ce temps désormais révolu, une époque qui aurait certainement vu s’asseoir à cette table tapie de velours vert, l’homme pour lequel j’avais tant souffert. Ce Parrain si puissant, inquiet de mon existence qu’à partir du moment où sa continuité impliquait la révélation de certains secrets. D’autres à ma place auraient souhaité sa mort, tant il n’accordait d’importance qu’à sa propre existence. Mais ceux-là auraient certainement oublié, dans leurs désirs inconsidérés, ô combien nos vies étaient liées à la sienne. Preuve en est qu’à sa chute, nous avons tous péri. Du moins, presque tous. Car le Seigneur avait décidé d’imprégner ce siècle d’un miracle, et de me sauver. Moi qui pourtant n’était pas croyant, et aurait dû mourir en premier.

Un rictus inqualifiable tordit les traits de mon visage, comme si le temps d’un instant, mon corps tout entier se souvenait de ses blessures. De toutes ces souffrances subies, au nom de ce qui n’est plus que cendres aujourd’hui. Une gorgée de whisky éteignit ces flammes ravivées, et me ramena à la réalité. Trêves d’illusions vaporeuses et de pensées douloureuses. J’étais là dans un but, et je me devais de l’atteindre.

Mon regard ambré, animé d’une fureur presque animale, quitta brièvement la table de jeu et se tourna vers des silhouettes bien moins austères. Deux sublimes créatures, comprenant le fameux démon qu’on m’avait décrit comme affreusement tentateur, se tenaient parmi l’assemblée de spectateurs, et semblaient échanger quelques mots à mon égard. La blonde aurait manifestement dû faire montre d’une certaine assiduité à l’apprentissage de la discrétion, tant ses coups d’œil trahissaient allègrement ses paroles sur ma personne. Un sourire vil étira mes lèvres à l’instant où elle se mit en marche dans ma direction, dans l’espoir à n’en pas douter de me compter parmi ses conquêtes. « Champagne ? » Me demanda-t-elle, niaise à en vomir, un sourire démesuré animant son masque de beauté factice. En guise de réponse, je levai mon verre de Bourbon à son attention ; et l’envoyai paître par la même occasion. Mais étrangement, je me sentis parfaitement innocent, quant à sa soudaine envie de s’en aller jalouser les autres dames de l’endroit.

La belle démone, sulfureuse comme espéré, m’aborda à son tour. Sans un mot, contrairement à sa collègue, mais toujours sans vergogne, elle se glissa dans mes bras. Jamais, dans toute mon existence de tueur, je n’aurais cru voir une telle chose. Depuis quand la victime s’enquière d’étreindre son assassin ? Néanmoins je demeurai parfaitement stoïque, me réjouissant de cette occasion inespérée. Evidement il m’était impossible de la poignarder là, de sang-froid ; et pourtant, que ç’aurait été aisé. Une telle stupidité me vaudrait un nouveau séjour en prison, hélas écourté par les joies d’une peine bien plus expéditive.

« Entreprenante. » Dis-je simplement, à l’attention de la démone. Je voulais en réalité soulever ô combien elle s’était montrée plus entreprenante que sa collègue ; mais mon métier m’ayant enseigné le silence, et mon laconisme de naissance, avaient étouffé les mots dans ma gorge.
Lentement, du bout des doigts je repoussai la belle ; et la gratifiant d’un sourire charmeur, je murmurai ; « Puis-je vous aider ? »
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MessageSujet: Re: Les dragons n'aiment que les vierges ? Pas sûr... [Templette ! <3]   Les dragons n'aiment que les vierges ? Pas sûr... [Templette ! <3] I_icon_minitimeLun 18 Mar - 12:50

 
 Il me repoussait. Ça n'arrivait que rarement et ne me branchait pas plus que ça. D'autres se seraient damnés pour m'avoir dans leur bras et n'auraient pas perdu une occasion aussi précieuse de me tripoter. Lui préféra jouer les farouches, les garçons bien élevés, pourquoi au juste ? Me rembarrer poliment ? Soit. Ou bien il était gay, ou bien il cachait vraiment quelque chose. Peut-être les deux, qui sait ?

Bruce et son regard assassin me rappelèrent à l'ordre. Je ne pouvais pas abandonner si facilement, sous prétexte qu'il m'avait vexée. J'avais tout intérêt à découvrir ce qu'il mijotait, si je ne voulais pas repartir bredouille à la maison. Quant au reste des sanctions... je n'avais aucune envie de les expérimenter. Ma moue boudeuse, je dus la cacher, et refouler mes pulsions meurtrières. Impulsive, moi ? Effectivement, en particulier quand ma susceptibilité venait d'être égratignée. Heureusement, j'avais aussi la patience pour qualité, qui venait de temps en temps contrebalancer mon mauvais caractère. Et dans ce cas précis, me sauver la vie.
Je soupirai, m'éloignai comme demandé, et demandai un verre au barman le plus proche. Mon interminable décolleté, quant à lui, ne manqua pas d'attirer d'autres regards. J'avais dû tomber sur le seul frustré du casino, à en juger par les moues gourmandes qu'on me lançait. Trop occupée à mener à bien ma mission, je ne les avais même pas remarqués. N'avais-je pas le droit à un peu d'amusement, moi aussi ?

« Puis-je vous aider ? » Tiens, il se réveillait. Je lui adressais un regard en coin, amusé, sans prendre la peine de me retourner complètement. « Je ne sais pas. On verra ». Et je me remis à siroter mon cocktail bien mérité. Je n'avais aucune intention de le laisser filer. D'ailleurs, il n'avait pas l'air prêt à s'enfuir, ce qui était déjà une bonne chose. Du coin de l’œil, j'allais le surveiller.

On avait le temps, non ? Je m'étais déjà jetée sur lui sans succès, loin de moi l'envie de recommencer. J'étais comme ça, acceptant difficilement les échecs et prête à tout pour me refaire...
D'ailleurs, je songeais déjà à ma façon de procéder. Tandis qu'un séduisant trentenaire me faisait la conversation, m'offrant verres et compliments, je restai suffisamment distante pour accroître sa curiosité, et surtout, pour observer ma proie. Il était difficile de me concentrer pour sonder son être tout en écoutant les flatteries du beau garçon. Mon pouvoir se déversa jusqu'à lui, recherchant le Pêché suprême, et, bientôt, l'Avarice se distingua des sept autres. Cela expliquait sa présence ici, son costume hors de prix et son air propre sur lui. Je n'avais plus qu'à découvrir ce qu'il cherchait à faire et comment il satisfaisait ses envies.

Pour m'en débarrasser, j'embrassai l'autre à pleine bouche et l'envoyai chercher des cigarettes. Je terminai mon deuxième cocktail, posai mon verre sur le bar et me détachai légèrement du comptoir. Par coquetterie, j'époussetai ma robe, en lissai les plis, et vérifiai ma coiffure. J'avais hâte de terminer cette soirée de boulot et je pouvoir retirer ces épingles qui me rentraient dans le crâne. Le résultat était absolument somptueux, mais le tout, lourd à porter.

Alors, l'italien eut à nouveau droit à toute mon attention. Je devais le rendre fou. Suffisamment pour que rien d'autre ne compte à ses yeux que l'argent, et qu'il me dévoile ses secrets. Une nouvelle fois, je projetai sur lui une vague d'énergie, afin de le contaminer. Ainsi, je déclenchai son besoin d'argent, et attendis. J'aurais cru qu'il se serait mis à jouer, au lieu de regarder, mais contre toute attente... son regard dans ma direction se fit insistant, et il s'avança finalement. M'étais-je trompée, favorisant la Luxure plutôt que l'Avarice ? Ca ne m'arrivait pourtant jamais...

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MessageSujet: Re: Les dragons n'aiment que les vierges ? Pas sûr... [Templette ! <3]   Les dragons n'aiment que les vierges ? Pas sûr... [Templette ! <3] I_icon_minitimeLun 18 Mar - 21:20

Contrariée. La belle s’en alla, offrant son superbe fessier à mon regard amusé. Un léger sourire se dessina au coin de mes lèvres, s’effaçant bien vite, lavé sous une larme de whisky. Certes, j’aurais pu me laisser aller à mes pulsions, à ces instincts de mâle, et la culbuter dans une alcôve obscure. Mais fort heureusement, je savais encore contrôler le Feu ardent, et les tendances primales de mon homologue draconique.

Bien déterminé à ne pas la lâcher, me perdant définitivement dans une sorte de jeu du chat et de la souris, sans réellement savoir quel rôle nous endossions chacun, je la suivis. Elle avait gagné le bar, et sirotant un cocktail d’une teinte ardente comme l’était certainement le feu de son esprit, elle s’appliquait à m’ignorer. « Puis-je vous aider ? » Avais-je demandé, de mon ton le plus affable. Se fiant aux aprioris, on me qualifierait aisément de sulfureux dandy ; mais à bien regarder mon visage d’apparence angélique, on pouvait sans mal déceler les stigmates de la vérité. Une marque de lame de rasoir aux creux de la joue droite, souvenir de quelque bataille à la sortir du QHS de la prison ; une entaille au couteau à l’arcade gauche. Et bien d’autres encore.

« Je ne sais pas. On verra. » Répondit la belle, les mots emprunts de ce climat de fausse ignorance. Je me gardai d’ajouter quoique ce soit, me contentant de la fixer, un sourcil haussé. Hormis son ensorcelante silhouette, rien en elle ne semblait diabolique. Mais comme il valait mieux ne pas se fier à mon apparence, pour me faire confiance ; mieux valait me montrer prudent, et ne pas tomber dans le piège de cette superbe succube.
Dédaigneuse. Elle s’affranchit de son compagnon d’un instant, comme on se débarrasserait d’un insecte gênant du revers de la main, et sembla reporter son attention sur moi. C’est là, que tout bascula.

A croire que le Dragon venait de s’éveiller d’un sommeil millénaire ; à croire que son amour inconditionné de l’or était devenu mille fois plus fort, je songeai le temps d’un instant avoir perdu l’esprit. Tout à coup, aucune raison ne venant justifier cette soif soudaine, le moindre dollar, la moindre pièce d’or, éveillait en moi une convoitise inconsidérée. Et puis, je me souvins comment je gagnais ma vie. Je me souvins que du sang de mes victimes, s’écoulaient aussi des centaines de milliers de dollars. Ces billets verts auxquels se résumait ma vie en cet instant précis. Alors mon regard se posa sur la cible de mon contrat. Un regard tout sauf affable, cette fois. Ce regard dénué d’humanité, censé accompagner mes victimes au-delà de l’Au-delà.

Véritablement incapable de contrôler mon corps, mes pulsions, je me dirigeai vers la belle. Subitement, le temps semblait s’écouler plus lentement. Comme dans les films, où on voit le tueur porter la main dans son dos, à sa ceinture, sur la crosse de l’arme du crime. Sauf que là, il ne s’agissait pas d’un film.
Désormais tout près de ma victime, je ramenai ma main vers son visage et…essuyai une goutte de cocktail égarée, à l’aide d’une serviette subtilement dérobée. « Ce serait dommage, de gâcher un tel visage. » Sourire carnassier, d’apparence pourtant affable, mais forcée. La démone m’avait presque poussé au vice ; mais la tentative risquait fort de ne pas demeurer vaine, si je ne me pressais pas de la tuer. « Vous êtes… » Une phrase en suspens, le temps de remettre la serviette à sa place, et d’habilement dissimuler le flingue à peine dégainé. «magnifique. »

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MessageSujet: Re: Les dragons n'aiment que les vierges ? Pas sûr... [Templette ! <3]   Les dragons n'aiment que les vierges ? Pas sûr... [Templette ! <3] I_icon_minitimeMar 19 Mar - 23:49

 
Déstabilisée. Il y avait de quoi l'être dans ce cas précis. La réaction du Dandy était loin de ce à quoi je m'étais attendue. Non pas désagréable, mais pour le moins étonnante. Et pourtant, j'étais la première à savoir que les pêchés trouvaient leur essence dans de nombreuses actions, diverses et variées. Quoi qu'il en soit, les choses prenaient une tournure différente, et tout à fait plaisante... Pour une fois, je m'empêchai de trop réfléchir et laissai tomber. J'étais fatiguée, contrariée... il était possible que je me sois trompée, pas vrai ?

« Ce serait dommage, de gâcher un tel visage. » A trop réfléchir, j'avais complètement loupé l'avancée de mon bourreau des cœurs. Revirement de situation complet, il s'était finalement laissé tenté ; j'avais encore sur la peau le souvenir de ses caresses ardentes, et son souffle brûlant paraissait dans mon cou. Il s'était penché bas, murmurant des berceuses à mon oreille tandis que ses yeux s'abreuvaient du spectacle. J'étais magnifique, sulfureuse, tentatrice... Je saisis sa main, égarée sur ma hanche, et la guidai bien dessous. « Ah oui ? » demandai-je, tout à fait hypocrite. Il était plus que jamais à ma portée et c'était là une occasion que je ne pouvais laisser filer.

J'avais plus ou moins l'habitude de vendre mes charmes à des sex-symbols. mais lui, il était au-delà de tout. Grand, ténébreux, méditerranéen... inconnu et soupçonné ; un fantasme tout entier qui me donna bien des peines à rester concentrée. J'aurais volontiers passé le reste de la nuit à ne penser à rien d'autre qu'à nos corps enlacés, mais, de tous côtés, les sbires du patron et leurs regards furieux me harcelaient.
Pressée contre l'italien, je glissai mes doigts dans ses cheveux et parcourus son visage, ponctuant ses lèvres de légers baisers ; « Pas ici », susurrai-je en simulant le râle étouffé d'un orgasme... Il me donnait la fièvre, si bien que je me demandais si j'allais me montrer suffisamment patiente pour obtenir ce que je voulais, et si mon pouvoir n'avait pas complètement déconné... Consumée par le désir, j'étais en train de me donner et il en était de même pour lui. Notre seule limite se constituait d'un public conséquent et horriblement curieux... Non merci. « Viens ». Et j'entraînai le beau brun dans le Hall du Casino.

Très rapidement, je récupérai un pass à la réception et m'engouffrai dans un ascenseur avec mon butin. L'intimité devint alors obsédante, oppressante et insupportable. Je brûlais tellement de goûter à ses lèvres et de sentir son corps réchauffer ma peau, que j'en oubliais quasiment toutes règles et précautions. Plus le numéro des étages grimpait, plus l'impatience grandissait. Je le contemplais toujours avec convoitise, et répondis favorablement à son approche entreprenante....

C'en fut terminé des regards lubriques et des caresses hésitantes. Acculée contre la paroi de l'élévateur, je rendais à mon tortionnaire son langoureux baiser. Mon décolleté s'agrandit, emportant avec lui des coutures de ma robe, dont les pans se soulevèrent, afin que je puisse juger tout à fait de la dextérité de mon partenaire.
L'appareil alors ne fut plus le seul à monter au le 7ème ciel.

Besoin ? Envie ? Passion. J'en étais toute éperdue tant j'avais du mal à comprendre ; le lieu était loin d'être approprié, le contexte laissait à désirer, et pourtant... il brûlait tellement que je me serais damnée pour le sentir en moi d'abord, poser les questions ensuite. J'étais bien, tout simplement, prisonnière d'une force bestiale à la fois sécurisante et revigorante...
« Qu'est-ce que t'es venu faire ici ? », osai-je tout de même demander, au bord de l'explosion. Et j'aurais pu laisser tomber, continuer sans attendre qu'il réponde à ma question, si mes doigts, partis en exploration au niveau de sa ceinture, ne s'étaient pas arrêtés sur un membre bien trop dur et menaçant pour convenir tout à fait à ce que j'espérais... « C'est pour quoi, ce flingue ? »


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